L'histoire d'une vie ∞ Drew

“   Selwyn & Drew   ”

 « Je me souviendrais toujours de la première fois où j'ai tenté de renoncer à toi. L'expérience de toute une vie. »

Enivrée, enivrée au point de croire que sa vie n'était faite que de ça, de rencontres, de séparations, de rencontres à nouveau qui ne terminent à nouveau qu'en séparation.

Cette sensation de ne plus appartenir à quelqu’un lui donne le vertige. Elle a besoin d’une épaule, de quelque chose qui la raccroche à cette terre stérile. Toute sa vie, elle avait été le roseau, qui se moquait bien d'être frêle et fin, car il savait se plier, toute sa vie, elle avait été maline, toute sa vie elle avait su comment survivre face aux cruautés de ce monde, toute sa vie, elle s'était débrouillée, mais aujourd’hui, elle perdait patience. Aujourd'hui, c'était fini. Aujourd’hui Selwyn est en train de mimer le roseau en train de rompre. Oui, en train de rompre parce que même si son cœur a deux ventricules, ils ne peuvent pas battre l’un sans l’autre. Pourtant le choix s’est imposé à elle. La souffrance de devoir choisir était pour elle comme une dizaine de petites aiguilles qui, chaque fois qu'elle prenait une décision, la piquaient, la faisaient rebrousser chemin. Elle tentait d'avancer, d'aller de l'avant, mais retrouvait sur sa route ces aiguilles, qui la rappelaient sans cesse à l'ordre, l'obligeaient à reculer, l'obligeaient à replonger. Éternité. Car elle se le répète, la vie lui a fait payer son prix, et ça, c'est pour l'éternité. Et celle-ci lui paraît bien longue. Trop, peut-être.

Elle était au bord du gouffre, elle souffrait, le bord du néant était proche, bien trop proche, le vide l'attirait, et fiévreuse, elle se laissait aspirer par ce néant. Mais dans ce trou sans fond, il n’y avait ni Drew, ni Jim. L’un comme l’autre avait imposé leur distance, la soumettant à l’exil qui la tuait. Et la vérité lui avait claqué à la gueule car ses démons n’avaient absolument pas disparus. Ils étaient là, sous-jacents et grignotaient les parcelles encore saine de son organisme. Les plaies rouvertes purulent. Les abcès gonflent et la gangrène se propage. Mais lentement, Selwyn combat l’infection, gagnant du terrain, doucement, très doucement.

Libre. Comme elle ne l'a jamais été. Comme si elle avait toujours appartenu à quelqu'un. Comme elle rêverait de l'être.

Assise au bord du toit, une couverture sur les épaules, son bloc de papier sur les genoux, Selwyn dessine. Tristesse, violence, colère, le crayon noirci la feuille et la mine se brise. Serrant les dents, elle le laisse tomber à côté d’elle, en saisit un autre et gribouille dans la même frénésie. Son cœur comme un tambour marque le rythme et ses lèvres bougent, chantant un hymne muet. Elle est dans sa bulle, noyée au milieu de gaz lugubres qui l’asphyxient. Le dessin se termine, elle arrache la feuille avec brutalité, celle-ci portée par le vent au milieu des autres sur le toit. Et le manège recommence désespérément or ses mains, crispées par le froid ne parviennent plus à tenir le crayon. Pourtant, la brune lutte contre la douleur, forçant ses muscles à se mouvoir sous le joug de son cerveau. Dessiner pour s’exprimer. Dessiner pour exulter. Dessiner pour ne pas mourir. Round and round.

Et la mine se brise encore.
Et le cœur explose.
Just hold your head up high.
Grincement de la porte. Une silhouette. Et la vie se joue de nous. Nous sommes tous des pièces de la même partie d’échecs. Seule sur son damier, Selwyn est encore debout. Le fou est tombé. Le roi est parti en fumée, se dressant désormais dans le camp adverse. Il se tient devant elle, prêt à attaquer. La défaite n’est pas loin mais la belle ne cédera pas. Elle mènera le combat la tête haute et la poitrine bombée. Genoux dans la poussière, elle se relèvera.

Un regard métallique, un regard d’orage, intense et brulant. Puis un sourire tout en timidité et tendresse, masque de marbre qui couvre une tristesse presque palpable et le pincement du cœur. Elle cille, lève la main, ouvre la bouche mais c’est trop tard. Le caillou qu’elle avait coincé avait été balayé par son entrée. La porte était désormais fermée, anéantissant la moindre possibilité de fuite. Frisson. Sa main se crispe sur sa feuille, la froissant. Elle ne sait plus comment agir. Elle aurait voulu le frapper mais elle en est incapable. Elle aurait aimé le sauver mais il s’est lui-même enchainé à son boulet, il s’est lui-même crucifié, offrant sa chair aux corbeaux. Selwyn n’a pas le rôle principal dans cette pièce, elle est une misérable figurante, errant dans l’ombre des coulisses parce que le moment où elle devait briller a été supprimé de cet acte. Elle ferait mieux de quitter à jamais le théâtre et s’enrouler dans ce voile d’invisibilité comme elle le fait si bien.

Selwyn est tombée amoureuse. Non, rectifions, elle n'est pas tombée, elle s'est écrasée au sol avec une telle force qu'elle s'étonne toujours de sa résistance à se relever et à replonger dans son quotidien si morne, attendant inexorablement la nouvelle chute, telle une équilibriste progressant sur son fil, oscillant entre deux mondes. Et il n’y avait qu’un obstacle qui se dressait face à elle, aussi captivant qu’un dragon et tout aussi venimeux qu’un serpent. Drew Bolton est la pomme, tentation ultime de l’Ève ténébreuse du Népal.

“ Selwyn & Drew ”

« Commençons par l'éternité. »

À ce moment précis, il y a 7 010 352 671 personnes dans le monde. Certains prennent peur, certains rentrent chez eux, certains racontent des mensonges pour s’en sortir, d’autres font simplement face à la vérité. Certains sont des êtres maléfiques en guerre avec le bien et certains sont bons et luttent contre le mal. Sept milliards de personnes, sept milliards d’âmes, et parfois, il ne lui en faut qu’une seule pour sentir à nouveau son cœur battre.

La brune rajuste la couverture sur ses épaules, se concentrant sur son dessin pour ne pas perdre la face. Or, le claquement de l’appareil photo résonne dans son esprit comme des tambours. Un flux chaud et diffus qui réveille sur son passage toutes les cellules assommées par la tristesse. Et celles-ci se mettent à vibrer à l’unisson malgré les protestations de Selwyn. Et la peur de le voir tomber de la balustrade l’étrangle. Mais il disparait et elle inspire, ne cessant de dessiner le vol de corbeau au-dessus du pensionnat. Lugubres. Mais libres. Jouant du vent violent, maître de leurs destins au milieu de l’atmosphère orageuse.

Drew revient à ses côtés. Elle accentue les détails sur les ailes des oiseaux, rendant presque vivants les reflets sur leurs plumes. Malgré ses mains violettes à cause du froid. Parce que la présence de cet homme l’inspire autant qu’elle la fait souffrir. Parce que ses battements de cœur se portent vers lui. Parce que c’est lui son attache dans le pensionnat. Son point d’ancrage. Bien qu’il ait disparu une fois. Bien que Jim se soit fait une place dans son cœur, Drew restait son meilleur ami. Le petit garçon qui lui a redonné l’espoir. Mais ce mot restait gravé entre eux, comme un voile obscur : illusion. Peut-être que cet amour n’était qu’une façade. Un masque de plus. La brune se recroqueville, soufflant sur ses mains pour les réchauffer, le regard perdu à l’horizon. Peut-être que leur vie ne se résumerait plus qu’à ça. Deux inconnus assis l’un à côté de l’autre sur du béton froid, happé par le même émerveillement mais incapable de communiquer.

Et elle sourit. Un de ces sourires de chagrin qui sont comme des sabres qui pénètrent le cœur et le déchiquète. Parce qu’elle est torturée entre la promesse faite à Jim et le désir de lui parler. Posant tout son matériel à dessin, elle se relève. Elle cherche son sac et en sort une nouvelle couverture qu’elle avait pris, par précaution. Profitant d’une bourrasque, elle la déplie pour venir la déposer sur ses larges épaules. Sans un mot. Parce que le temps serait surement long avant que quelqu’un ne les trouve. Et muette, elle se rassoit, se recroquevillant comme un chaton qui se met en boule, contenant ses tremblements. Parce que c’est toujours comme ça. À trop rester concentrée dans ses dessins, elle reste statique et ses membres se refroidissent. Ses mains sont particulièrement douloureuses mais qu’importe. Son regard d’asphalte se reporte sur la valse lente des nuages, chargés de pluie, le vent grondant à ses oreilles.

“   Selwyn & Drew   ”

 « On another love all my tears have been used up. »

« Tu ne t’arrêtera jamais, n’est-ce pas ? »

Sourire. Question rhétorique. Elle est la Blanche-Neige moderne et Drew le loup blessé par ce chien de chasseur. C’est tout ce qu’elle sait faire, protéger ceux qu’elle aime. Parce que ceux-ci courent toujours plus près du gouffre et fiévreux, finissent par se jeter dans sa gueule. C’est insupportable. C’est insoutenable. Alors elle culpabilise, prenant sur ses épaules l’immense point des responsabilités. Parce qu’elle est seule depuis toujours, parce qu’elle a plus d’expérience dans ce domaine que les deux tiers des gens qui courent sous leurs pieds. Parce que des grenades lui ont déjà explosé à la gueule. Parce qu’elle a déjà marché sur des mines et pris des impacts de balles dans la poitrine et pourtant, elle est sur ce putain de toit, droite comme un i, les cheveux agités par le souffle orageux et les yeux perdus à l’horizon.

Son cœur a un raté alors qu’elle aperçoit la crinière de Jim, tel un champ de blé battu par le mistral, au pied du bâtiment. La solitude est là, vicieuse, elle s’enroule autour de sa gorge, réduisant petit à petit la quantité d’air inondant ses poumons. Une suffocation lente et douloureuse. Une noyade.

« J’ai l’intention de détruire Jim. Tu devrais profiter de sa lumière, tant que tu le peux encore. »

Elle cille. Un spasme violent se déploie et fait trembler chacun de ses muscles. Pourquoi un tel aveu, Bolton ? Pourquoi à elle ? Est-il au courant de l’abandon dont elle est victime ? Elle fulmine tandis qu’il s’allonge, se cachant sous sa couverture. L’espoir meurt, dans ses derniers mots. Mais Selwyn ne se taira pas. Parce que ce n’est plus possible.

Sort tes griffes, jeune chaton.
Réveille la panthère qui sommeille.
Libère-là, que gicle le sang vermeil.
Les délivrant de leur si sombre prison.

« - Cesse dont un peu d’être jaloux. Tu lui as déjà pris Anshu. Pourquoi continuer ? Qu’est-ce que cette bataille va encore pouvoir t’apporter hein ? La haine, l’excitation de la chasse ?  Et quand il cédera, tu t’en prendras à qui hein ? »

Elle s’allonge à ses côtés, tirant la couverture pour capter son regard aussi noir que la nuit. Elle approche son visage du sien, cadenassant ses iris aux siennes. Pour que sa déclaration le transperce de part en part. Parce qu’elle a peut-être encore un peu d’effet sur lui. Parce que même s’il a réussi à duper la mort, elle avait encore une longueur d’avance, connaissant des facettes d’une beauté éblouissante bien qu’il les ait enterrés sous un tas de merde qui constitue maintenant sa personnalité de connard interplanétaire. Un regard farouche. Un regard sauvage qui a déjà vu la liberté et fait face à la mort. Un regard aiguisé, affuté par les torrents dans la roche des montagnes du Népal. Et sa voix se déploie comme les ailes d’un d’un cygne prenant son envol.

« - Drew. Arrête de courir, tu sais comme moi que tu ne pourras jamais t’échapper de la prison que tu t’es construit. Pas tout seul. »

“   Selwyn & Drew   ”

 « Il est des êtres dont c'est le destin de se croiser. Où qu'ils soient. Où qu'ils aillent. Un jour ils se rencontrent. »

Une lueur dans le regard, qui passe aussi furtive qu’intense et qui lui arrache un frisson. Un de ces brasiers qui a consumé ses prunelles à elle aussi et qui réapparait parfois, flamme fantôme dans un ciel d’orage.
« Je ne veux plus rien de toi, Selwyn. »

Et sa violence se déploie, homme impulsif. Elle rattrape la couverture avant qu’elle ne s’envole et l’observe s’éloigner, impassible. Néanmoins, une brûlure irradie ses flancs tandis que son pouls accélère. Elle vient de mettre le doigt sur un point sensible. Une faille béante dans le corps de rocs du géant.

« Fous moi la paix. Une bonne fois pour toute. »

Ce serait tellement plus simple si elle le pouvait. Elle pourrait te fuir et te laisser crever dans le caniveau. Or, tu deviendrais alors un de ses démons. Un de ces fantômes qui viendrait hanter ses nuits agités, faisant suinter la sueur froide sur sa peau d’ivoire et qui lui arrache le cœur à chaque réveil. La belle refuse de t’accorder ce rôle si pitoyable. Soupir. Elle se relève. Sa voix est portée jusqu’à ses oreilles par une bourrasque de vent. Le tonnerre claque.

« - Regarde, tu continues de fuir. Pourtant, je ne te veux pas de mal. Je ne t’en ai jamais voulu. »

Elle s’approche, doucement, son regard las porté sur le bitume et les feuilles éparpillées. Elle aussi à ses cauchemars. Une brume opaque qui enveloppe les silhouettes aimées. Des cris et des pleurs dans des couloirs d’hôpital. Ce regard qui la glace jusqu’au plus profond de sa colonne vertébrale. Celui qui aurait dû être protecteur et rassurant mais qui n’était que haine et jalousie.

Elle s’accroupit, à une distance raisonnable pour ne pas le brusquer davantage et risquer de provoquer un repliement violent. Et ça la détruit de le voir se brûler les ailes. De voir cette carapace s’endurcir à chaque seconde alors que cette seconde chance aurait pu être l’occasion pour lui d’effacer ses erreurs et de revivre. Elle souffre d’assister à l’édifice de cette muraille. Mais elle ne craquera pas. Serrant les poings, ses iris de glace se lèvent à la recherche des siennes.

« - Me considères-tu comme un de tes démons, Drew ? »

Un murmure. D’une douceur infinie. Aussi subtile qu’une caresse et qui claque pourtant dans l’air comme la voile d’un bateau pendant une tempête.

“ Selwyn & Drew ”

« Il ne m'était jamais venu à l'esprit que nos vies, qui avaient été si intimement liées, pouvaient se désunir à une telle vitesse. »

La réponse est négative. Son souffle retenu se libère. Parce qu’elle n’aurait pas supporté d’être devenue le cauchemar de quelqu’un. Cette ombre qui suit, qui poursuit et qui fourvoie.

« Tu es l’Ange, Selwyn. Mais j’ai beau me battre pour te rejoindre, je n’y arrive pas. »

Sa mâchoire se crispe. Elle est incapable d’articuler le moindre mot, spectatrice passive de sa chute. Elle venait de dynamiter son mur de brique et les morceaux tombaient en pluie autour d’eux. L’explosion était d’une telle violence qu’il était impossible d’esquiver les débris. Et des morceaux aussi aiguisés que des lames de verres venaient pénétrer son coeur et le laminer, impitoyable sentence.

Un coup de poignard. Il désire son aide. Un remède ? Mais elle est sans arme, jeune vierge au milieu des ruines d'un champ de bataille. Parce qu’elle s’est elle-même posée la question des milliers de fois alors qu’elle était allongée dans la poussière, seule et abandonnée de tous. Parce que c’était cette même phrase qui tournait en boucle dans sa tête alors qu’elle était enfermée entre quatre murs, dans le noir le plus total, brisée par le froid et le nez empli de cette odeur de moisissure qui lui collait à la peau comme un manteau.

« ... Je n’en peux plus, Selwyn. J’en peux plus. »

Il empoigne ses cheveux. Et tout son corps implose. Parce qu’elle connait par cœur le battement sourd qui fracasse le crâne. Elle a entendu aussi cette respiration lugubre comme le souffle d’un damné aux bords de ses oreilles. Et elle se retrouvait là, accroupie à ses côtés, sans réponse à ses questions. Et au bord des larmes, elle n’ose pas s’approcher, par peur de se prendre un vilain retour de flamme. Parce que les bêtes blessées sont imprévisibles. Indomptables. Et Drew est peut-être encore plus meurtri qu’elle ne l’a jamais été. Parce que Selwyn connaissait son mal, elle en connaissait la genèse et l’auteur. Elle savait qui frapper pour ne pas succomber. Mais dans son cas, c’était comme jeter des pierres dans son reflet sur l’eau. Il disparaît pour revenir quelques secondes plus tard, une fois que l’onde s’est calmée.

Elle est son ange. Quitte à se brûler les ailes. Adressant une prière à Jim, un ultime pardon pour sa promesse brisée, elle s’approche de Drew sans geste brusque. Elle pose ses mains sur les siennes, exerçant une légère pression pour le faire lâcher prise. En douceur, retenant son souffle. La crainte du rejet. D'un nouvel abandon, qu'une nouvelle cicatrice s'inscrive sur sa peau blafarde. Égoïsme. Peut-être se complaît-il dans la souffrance. Mais il y a cette grimace sur son visage. Oh, mon beau martyr. Laisser ses battements de coeur se porter vers lui. Pour calmer ses pulsions comme il avait calmé les siennes en cette triste nuit. Une chaleur diffuse. Elle pose ses mains sur son ventre puis vient poser la sienne, écharde de neige sur sa joue creusée par les dernières épreuves. Le contact d'un mort. Frisson. Dans un murmure, elle ajoute :

« - Tu as réussi à duper la mort. Je connais ta force, ta hargne, ta passion. Je connais tout ça. Et je sais que tu en es capable. Mājhē lāṇḍagā. »

Mon loup. Retirant sa main, elle déploie à nouveau la couverture et la dépose sur lui. Parce qu’elle ne peut pas le sauver. Personne ne le peut si ce n’est lui-même. Et son cœur se serre. Sa poitrine la brûle. Il y a ses mots, au bord de ses lèvres. Ses mots qu’elle n’a jamais prononcé à vive voix, tellement qu’elle a peur de les entendre au son de sa voix. Les secondes s’écoulent comme des heures. Un frisson puis un murmure.

« - Je t’aime, Drew… »

Presque un soupir, quasi inaudible. Quelques mots qui portait en eux toute sa fragilité, sa sensibilité. Son amour. Son cœur bat si fort. La crainte de sa réaction. Un nœud dans sa gorge, serré jusqu’à l’étouffer. Elle se contentera de l’aimer. De garder encore vivante cette flamme qui subsiste malgré l'épaisseur de la carapace qui la confine. Puisque c’est la seule chose à faire.