Tout le monde aime les mathématiques ! [PV : Mykos Toadstool]

Mykos regarda Rafael, qui rampait par terre de manière lamentable, pensif. Il se demandait en fait, comment pouvait penser ce type, ce qu'il pouvait ressentir. Ce qu'il allait demander à Alice pour qu'elle se fasse pardonner ? Absolument rien. Il s'en fichait, il n'aimait pas se battre, mais au moins il se disait que maintenant il était peut-être un peu plus apte à se défendre, et défendre autrui. Il scruta Rafael, étant conscient que la balle était dans son camp, et que son sort dépendait de lui. Il l'avait mérité certes, mais le laisser là, vraiment ?? Non, Mykos n'est pas un sans coeur. Il ne répondit pas tout à fait à Alice et s'avança vers Rafael, le visage fermé. Il s'apprêtait à parler, et bien que sa voix ne soit pas des plus viriles, il était quand même très sérieux.

-Je vais t'emmener à l'infirmerie, mais si jamais tu essayes encore de me taper je te fais manger tes dents.

Oui, Mykos savait maintenant qu'il y avait des personnes qui jouaient de la pitié des autres. Enfin il le savait... Il avait surtout regardé l'épisode de Dragon Ball Z où Freezer implore la pitié de Sangoku pour ensuite essayer de le tuer. Mais Mykos ne voulait plus passer pour l'idiot du village. Depuis qu'il s'était engueulé avec Aria, il avait décidé de grandir un peu.
Il se baissa alors vers Rafael et passa le bras de ce dernier autour de son cou, pour l'aider à se relever et à marcher. Puis, il leva les yeux vers Alice, et son regard était bien loin d'être aussi insouciant que celui qu'il lui avait servi au début de leur rencontre.

-Dis, tu voudras bien m'aider à ouvrir les portes ?

Pendant l'engueulade des deux personnages, Mykos soupira. Décidément, il ne comprendra jamais rien à l'amour. Il regarda alors sur le côté, faisant totalement abstraction de cette conversation dénuée d'intérêt à ses yeux, et ne vit rien du tout. Rien d'intéressant à regarder. Alors il se créa un petit bonhomme qui sautait d'étagère en étagère, un petit lutin avec un long chapeau vert et de grandes chaussures, c'était déjà plus captivant. Il fallait qu'il lui trouve un nom maintenant. Parce que oui, des fois Mykos se faisait des petits amis imaginaires. Alors lui il se nommera Rozzio. Pourquoi ? Aucune idée, il trouve que ça sonne bien. Puis, ce nom lui faisant penser à "rose", puis des jardins, il se mit à chantonner gaiement pendant que les deux fiancés se jetaient des mots aussi doux les uns que les autres au visage.

-Ce petit chemin, qui sent la noiseeeetteuh~

Il n'avait même pas remarqué que Rafael le fixait, et là il s'en tapait, du moment que ce dernier ne cherchait pas à le cogner ça lui allait très bien. Puis, le blond se défit de l'aide du brun pour avancer tout seul comme un grand. Mykos cru entendre un "merci" mais songea qu'il avai du rêver, alors que non, Rafael l'avait bien remercié. Le blond planta alors là les deux bruns, dont l'un semblait nettement plus niais que l'autre. Mykos Toadstool, le mec le plus viril du monde.

-... 'u'

Il resta ainsi en compagnie d'Alice, à qui il ne faisait absolument pas la tête au passage, bien qu'elle ait dit seulement après que Mykos se fasse boxer qu'il n'était pas son petit ami. L'intention était très bonne, elle a juste été mise en place un peu trop tardivement.

Entendant le chagrin de la jeune femme, Mykos tourna la tête vers elle, avec de grands yeux innocents. Si il lui en voulait ? Non. Pas le moins du monde. La preuve avec Rafael, Mykos était bien trop niais pour éprouver un sentiment de rancune. Tant qu'il pouvait voir le bon qui existait chez les gens ça lui suffisait pour pouvoir apprécier une personne, et Alice ne lui semblait pas être une mauvaise personne.

-De quoi ? Non, je ne t'en veux pas.

Il avait du mal à comprendre cette histoire avec Rafael, et à vrai dire ça ne l'intéressait pas. pas dans le sens où il ne voulait rien savoir d'autre, si Alice voulait se confier à lui il l'écouterait sans l'interrompre, mais dans le sens où il ne posera pas plus de questions que ça.

Sans que Mykos n'ait le temps de comprendre quoi que ce soit, la jeune demoiselle était allée se blottir contre lui, laissant Mykos complètement perplexe. Alors qu'elle le serrait contre elle, il restait là, les bras ballant comme un gueux, sans comprendre. A la télé ou dans certains dessins animés, quand la madame venait faire un câlin au monsieur, le monsieur rendait son câlin à la madame. Mykos se dit qu'il devrait peut-être faire pareil. Sans même faire attention à la présence d'un corps de femme contre le sien, ni même faire gaffe à ses courbes mariées à son torse, il passa maladroitement ses bras autour d'elle, parce qu'il se disait que dans la communauté c'était des choses qui se faisaient. Et peut-être aussi qu'elle serait blessée si il ne lui rendait pas son geste. Réfléchissant un peu aux paroles de la jeune fille, le brun inclina un peu la tête, ses grands yeux innocents dans le vague.

-Tu sais, je ne sais pas si il est si méchant que ça... J'ai du mal à le cerner aussi mais je n'ai pas l'impression qu'il soit si méchant qu'il en a l'air...

En même temps Mykos était d'une naiveté affligeante, prêt à tout pardonner et tout croire. Et il ne pensait pas que des personnes pouvaient foncièrement avoir un mauvais fond, pour lui les grands méchants dans les films qui élaborent des plans horribles pour parvenir à leurs fins, c'était un mythe, c'était pas réel. Donc penser que Rafael était un salaud de première était bien loin des idées de Mykos.

- Tu as raison... Je ne le connais pas. Mais, du peu que j'ai vu, il à l'air détestable. Il me colle sans arrêt, il joue avec moi. Ce ne peut pas être une bonne personne.

"Du peu que j'ai vu"... Mykos se tut un peu, ces mots résonnant dans sa tête. Le petit brun était aussi le genre de mec qu'on jugeait facilement sur son paraitre bien trop infantile. On le prenait pas vraiment au sérieux. Il n'était pas détesté, mais on ne voyait en lui qu'un enfant. Plus il rencontrait de gens, plus il s'en rendait compte. Avant, il était vraiment seul, il s'en fichait d'avoir un comportement enfantin. Mais là, il se rendait de plus en plus compte qu'il devait grandir, et cette mutation l'effrayait autant qu'elle le torturait psychologiquement. Mais pourquoi changer ? Pourquoi tout changer ? Que faut-il garder ? Pour qui ? A quoi ça va servir ?
Sans s'en rendre compte, Mykos posa sa tête sur celle d'Alice, pensif, en la serrant machinalement contre lui, comme quand il serre Alphonse son ours en peluche le soir et qu'il pense à ses parents.

-Tu sais... Je ne crois pas qu'on puisse savoir si des gens sont vraiment bons ou mauvais juste en les regardant... Je pense qu'au contraire on peut beaucoup se tromper... Moi, j'aimerais bien le connaitre mieux.

Il soupira, pensant un peu à Aria et Hope, puis souria un peu, paisible à leur souvenir.

-Tu sais, je connais deux filles. Il y en a une, Aria, elle fait très brutale, elle tape très fort et dit plein de gros mots, avec des choses pas très gentilles des fois... Mais dans le fond, elle est généreuse et attentionnée, un peu comme une grande soeur... Et Hope, au début elle me faisait peur, j'ai cru qu'elle voulait manger mon âme, mais en fait elle est très gentille aussi... Il faut regarder au delà de ce qu'on voit des gens je pense...

Rafiki, sort de ce corps. Pour une fois que Mykos sort un truc intelligent, il faut que la conclusion soit celle d'un babouin plutôt que celle d'un grand philosophe comme Socrate. Mais bon, on peut pas tout avoir.

C'est vrai que pour le coup Rafael n'avait pas été très brillant, et ça, malgré toute sa bêtise, Mykos pouvait aisément s'en apercevoir. Qu'il s'excuse hein...?
Alors que la brune parlait, Mykos se rendit compte de l'étreinte de celle ci. Ce n'était vraiment pas désagréable, bien mieux qu'avec Alphonse. Faire un câlin à quelqu'un, c'était vraiment agréable. Cette étreinte avait déjà le côté confortable physiquement, mais en plus, il faisait ressentir à Mykos un sentiment qu'il n'avait encore jamais ressenti. La sensation d'être un appui pour quelqu'un. En effet, Alice se confiait à lui, et se réfugiait contre lui. Le sentiment d'utilité était bénéfique à Mykos. Encore une chose qui allait l'encourager à s'améliorer. Devenir une personne qui puisse être un appui pour les autres.
Des excuses donc... De la part de Rafael...
En lui, Mykos avait comprit que parfois des excuses pouvaient se faire sans prononcer un mot, qu'il suffisait de comprendre la personne, mais ne sachant pas qu'il savait cela en lui il était incapable de mettre des mots dessus.

-J'espère qu'il s'excusera... Je suis sûr qu'au fond il n'est pas si méchant !

En fait, bien que Mykos était content de cette étreinte, il ressentait une forme de gêne. En effet, le jeune homme n'avait pas eu de câlin depuis bien longtemps, il avait un peu oublié ce que ça faisait même si il aimait bien. Il regarda la jeune fille, et son visage était assez proche du sien, vu qu'il n'était pas très grand. Il plongea ses grands yeux dans les siens, sans rougir de cette proximité, parce que l'idée que leurs lèvres pouvaient se frôler ne l'effleurait même pas, pas une fois malgré les nombreuses filles qu'il côtoyait il avait imaginé faire l'une d'elle son amoureuse. Pour lui, il consolait juste comme il pouvait une fille sympa et il se rendait utile pour l'une des premières fois dans son existence.

- Ouais... Il a sûrement de bons côtés.

Pendant qu'Alice réfléchissait, Mykos pensa un peu à Rafael. Le brun était le genre de mec qui pouvait avoir envie de connaitre une personne même si celle ci lui en avait foutu plein la gueule. Il se disait que si il avait connu des gens comme Aria et Hope alors qu'il en avait une frousse au début et qu'il arrivait à les trouver gentilles, Rafael devait sûrement être comme elles et être gentil dans le fond. Mykos n'avait plus vraiment peur d'aller vers les gens en fait, là encore se trouve un progrès de sa part.

- Bref... Je ne fais que de parler de moi, à ton tour. Parle moi de toi...

Aie, question piège. Mykos fit une tête stupéfaite, pas tout à fait idiote mais surprise, tombé des nus. Parler de lui ? On lui demandait très rarement ça part contre. Parler de lui, d'accord, mais dire quoi ? Qu'il aime les petites voitures et qu'il peut rester des heures devant la cage des chimpanzés au zoo ? Qu'il a un petit T-rex qu'il appelle Papillote ? Qu'il aime jouer aux playmobiles ? Ce n'est pas intéressant tout ça... Mais alors de quoi lui parler ?

-Euh... Mh... Tu veux savoir quoi ?