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 Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley]

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MessageSujet: Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley]   Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley] 1400359500-clockMar 8 Oct 2013 - 23:11
Miroir des Âges. Mirage du Soir.

«  feat Raïley Shiloh »



Le crépuscule avait sorti ses pinceaux. Diluant sa peinture, le ciel se parait peu à peu de nuances pourpres et or. Le chant des oiseaux finissait par s’apaiser et la nature semblait perdre son souffle. Comme si la nuit était un monstre, comme si elle allait lui arracher la vie que le jour a mis si longtemps à mettre au monde. Selwyn est une de ces créatures nocturnes. Elle n’a pas de longues dents, elle n’est pas assoiffée de sang. Elle apprécie simplement le retour au calme après l’agitation sous ce soleil ardent.

Ainsi, elle avait choisi le déclin de l’astre solaire pour se promener dans les rues qui crachaient leur dernier flot de touristes. La journée avait été longue et éreintante. Triste et morne. Le moral de la Népalaise n’était pas lumineux. Non, elle était rongée par la mélancolie. Le chagrin. Les regrets. La douleur, cette douleur qui s’accroche à elle comme une chienne, qui a planté ses crocs dans son cœur et ne desserre pas son étreinte. La brune ne pouvait se confier à personne ; elle finirait comme une loque. Trop de fierté. De méfiance. Elle préférait mille fois s’enfermer dans sa bulle beaucoup trop petites pour elle et sa peine mais qu’importe ; elle s’y sentait chez elle.

Un coup. Deux coups. Puis d’autres encore. À chaque tintement de la cloche, le jour semblait perdre un peu plus pied. Il tentait en vain de lutter mais cette bataille était déjà perdue. L’obscurité gagnait le campus de Prismver et Salam, son lézard à la queue enflammée marchait devant. Comme une lanterne bienveillante, il la guidait dans les méandres des escaliers. Car Selwyn voulait monter haut, très haut, sa main crispée sur sa poche. Puis enfin, ils arrivèrent au sommet du clocher. De là, la vue était magnifique. La ville comme autant de lueurs vacillantes dans un océan de pétrole. Puis les étoiles, ces constellations, ces âmes anciennes qui foulèrent jadis notre sol comme le veut la croyance. Puis une peut-être, parmi elles, qui brillait plus que les autres. Qui avait ses rayons dardés sur la jeune fille, qui veillait comme un ange, dans l’ombre. Un ange perdu dans cette immensité cruelle qu’est la vie en générale. Oui, Selwyn avait le cœur lourd.

Salam’ courrait après les lucioles. Selwyn grimpa sur le rebord. Telle une déesse guerrière surveillant son champ de bataille, elle surplombait les environs. La grande place. La fête foraine. Et au loin le Pensionnat. Elle étouffa un sanglot et enfonça sa main dans sa poche. Elle déplia le morceau de papier et appela son messager dans un murmure. Celui-ci se jeta sur sa jambe, grimpa sur son épaule et présenta sa queue. La Népalaise y enflamma le bout. Comme une mèche se consumant lentement, le papier brunit peu à peu, le feu rongeant les arabesques que la jeune fille avait écrites. Le feu dévorait ses mots et les rejetait, d’une certaine manière, dans l’atmosphère. La fumée lui brulait les yeux et montait dans le ciel dans une valse lente dirigée par les soupirs du vent. Une main accrochée à un pilier, elle se penchait en avant pour laisser s’échapper la fumée plus loin, pour qu’elle atteigne les étoiles. Pour que ces phrases lourdes de toute sa peine viennent effleurer son étoile, son ange, son père défunt. Et quand la flammèche dorée vint lui lécher les doigts, elle laissa les cendres de sa lettre se perdre dans la nuit. C’était peut-être stupide mais elle espérait que les étoiles entendent son message et qu’elle l’enveloppe de leur lueur bienveillante.

Le regard perdu dans le vague, l’esprit happé par cette tristesse, elle lâcha comme pour elle-même :

«  Les étoiles sont particulièrement belles ce soir. »

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MessageSujet: Re: Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley]   Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley] 1400359500-clockMer 9 Oct 2013 - 22:26

« Mirage des âges. Mirage du soir.»



Ressasser. Encore et encore, je repensais à ce passé que je voulais renier, qui me faisait mal et surtout qui me hantait jour et nuit. Me consumant à petit feu il était une barrière, un mur de béton que je ne pouvais franchir, à qui parler de tout ça ? Avais-je envie d'en parler d'ailleurs ? L'envie n'y était pas, car en parler prouvait son existence, et je fuyais la queue entre les jambes. Mon frère était bel et bien mort devant mes yeux, son assassin volatilisé ... J'aurais tout donné pour retrouver cet enfoiré et lui faire la peau. Oui, c'était ce que je désirais ardemment, je voulais la mort de ce salaud, lui faire mal comme il l'avait fait avec moi en m'arrachant les deux bras. Cette constatation me mit hors de moi, écrasant avec énervement ma canette qui n'avait rien demandé. Assis sur un banc, j'étais pathétique, je n'avais pas la force de franchir le cap. D'oublier. C'était impossible.
J'étais bloqué, et la seule chose que je pouvais faire en regardant les passants était de les jalouser, de les envier. Voir tous ces sourires heureux me rendaient malade, j'avais envie de vomir et de leur cracher à la figure tous ce que je ressentais. Pourquoi ? Pourquoi je n'arrivais plus à sourire sincèrement ? Oui, depuis sa mort il y avait eu des moments marrants, mais une fois terminé la réalité me revenait en pleine figure. Ça me bouffait littéralement. Jetant finalement ma canette dans une poubelle avec un lancer habile, je finis par reprendre la route. Le regard au sol, je préférais me noyer dans mon malheur plutôt que de voir tous ces chanceux baigné dans leur bonheur. J'étais abîmé, victime de l'infortune elle ne m'avait pas épargné.

Où aller ? Marchant sans vraiment savoir où j'étais, le bruit d'un clocher m'interpella comme un signe. Les endroits en hauteur .... Je ne savais pas si c'était le fait de contrôler le vent, mais j'aimais les endroits en hauteur. Sentir l'air caresser ma peau était une chose que j'appréciais. Alors me guidant au son du clocher, je finis par me retrouver face à cette grande tour. Montant les escaliers à une allure vive et soutenu, j'en vis la fin en étant éblouit par les derniers rayons du soleil couchant. Profitant un peu de la vue je finis par écraser sur un banc en bois, mes paupières se fermant, je pris une grande bouffée d'air. Sentant le vent se glisser vicieusement dans mes cheveux, je commençais à apprécier cet endroit et malgré le fait que je n'aimais guère le don que j'avais acquis, je ne pouvais renier ce que j'étais. Alors, me concentrant suffisamment, je me mis à manipuler cet élément si inconstant. Difficile et fatiguant, je réussis quand même à faire de l'air ce que je voulais. Toujours les yeux clos et les mains jointes, j'entendis des bruits de pas et une voix féminine. Je n'avais pas vu le temps passé, le soleil ayant pratiquement disparu. Derrière une grosse poutre, la demoiselle ne pouvait me voir.
Perdue dans ses pensées, je la regardais non pas d'une façon déplacée mais d'une manière intrigante. Ce regard qu'elle avait ... J'avais le même qu'elle. Ce regard qu'avaient les gens abîmés. Les épaves de ce monde qui en avaient vu des vertes et des pas mures. De plus, j'avais l'étrange impression de l'avoir déjà vu ... Une élève de Prismver ? Se penchant un peu trop à mon goût, je finis par me manifester tout en restant sur le banc « Te penche pas trop, tu vas tomber ... »

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MessageSujet: Re: Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley]   Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley] 1400359500-clockMar 15 Oct 2013 - 21:48
Miroir des Âges. Mirage du Soir.

«  feat Raïley Shiloh »




Une voix au timbre masculin, comme sortie de nulle part la tira de ses pensées. Un gars assis sur le banc. Il était probablement là depuis le début sinon elle l’aurait vu arriver. Ou ne serait-ce qu’entendu. Mais non, il était nonchalamment posé sur son banc et il la fixait. Il devait surement la prendre pour une folle. pff, t’façon, elle s’en fichait un peu de ce que pensait tous les gens. Bientôt, elle quitterait ce pensionnat et personne ne gardera en mémoire son nom, ou même son visage. Selwyn est une ombre, les coulisses derrière le rideau rouge. Elle représente ce que l’on craint, ce que l’on enferme au fond de soi ; les angoisses, les craintes, les cauchemars. Du moins, c’est ce qu’elle renvoyait quand on ne la connaissait pas. Quelques personnes faisaient exception parce qu’ils l’avaient surpris dans un instant de faiblesse où son humanité jaillissait à travers les fêlures de sa coquille. Benjamin et son violon. Jared et sa sagesse. Jim et sa bonté, son bonheur et sa lumière à toute épreuve. Puis Drew mais lui, c’est encore une autre histoire.

La jeune fille descendit de la rambarde et  se rapprocha de ce garçon aux cheveux pourpres. Il n’avait pas une tête de touriste. Puis quel touriste irait grimper dans un clocher à la nuit tombée ? Si ce n’est un vampire ou une sorcière venue récupérer la chauve-souris qu’elle avait laissée en stationnement. Elle s’adossa contre un pilier en pierre et releva la tête, juste assez pour croiser son regard. Et malgré l’obscurité ambiante, elle le discernait, vif et aiguisé. Taquin et fourbe. Si vivant et pourtant si vide. Frisson. Elle le dévisagea quelques secondes de plus et tourna son visage vers la ville.

«  Mon père disait souvent que les âmes perdues deviennent des étoiles filantes. Et que les âmes qui veillent sur nous seront étoiles aimantes et aimantées et elles formeront ainsi des constellations. »

Pourquoi évoquer ainsi ton père, Selwyn ? Elle était incapable de répondre. Le regard perdu à l’horizon, happé par le ballet des lumières citadines, elle trouvait que ce souvenir collait à la situation. À cette nuit si claire, dépourvue du moindre nuage où ces petits astres ponctuels étaient si ravissants à observer. Dans un murmure susurré du bout des lèvres, elle ajouta :

« Seules, elles brillent mais ensemble, elles rayonnent et dans les ténèbres, elles seront toujours là pour nous guider. »

C’était une croyance stupide. Elle ferma les yeux et la tranche de son poing vint s’écraser contre la pierre. Finalement, elle s’assit sur le rebord et commença à tordre ses mains, fuyant le regard inquisiteur de son très probable camarade. Elle aurait pu partir, c’est vrai qu’il était arrivé le premier mais quelque chose la retenait. Comme si elle n’avait pas achevé la totalité de la mission qu’elle s’était donnée d’accomplir.

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MessageSujet: Re: Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley]   Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley] 1400359500-clockLun 21 Oct 2013 - 17:45

« Mirage des âges. Mirage du soir.»



Avant même qu'elle n'ouvre la bouche, je sus que cette fille était étrange et les mots qui se glissèrent de ses lèvres me confirmèrent que ma première impression était la bonne. Me parlant des morts qui avaient quitté ce monde pour devenir étoile ... D'une certaine manière c'était profond, donnant une jolie image aux personnes défuntes, cependant j'avais une tout autre vision de la chose, bien plus noire. La dureté de la vie était moche, alors esquissant un petit sourire sarcastique à ses dires, je me retenu de rire. Je ne me moquais pas d'elle, mais de ses paroles. Ça lui donnait un côté mignon, mais tellement naïf. « Si ma mère est devenue une étoile je me demande où elle est à l'heure qu'il est ... Elle planait tellement de son vivant ... Je suis sûr qu'elle est dans une autre galaxie. » Parlait de la loque qui m'avait donné naissance était une chose rare tellement rare que c'était un euphémisme d'employer ce mot, d'ailleurs je ne l'avais jamais dit à personne depuis mon arrivée à Prismver. Parler de cette femme lui donnait de l'importance, une preuve de son existence chose que je reniais profondément. Alors, pourquoi lui en parler ? La réponse je ne l'avais pas, mais je m'étais ça sur le compte que je ne la connaissais pas. C'était plus facile de parler de choses désagréables avec une personne sans nom, ça évitait de faire un jugement, de blâmer les gens.

Sortant mon paquet de clope pour avoir ma dose quotidienne de nicotine, mes lèvres attrapèrent ma cigarette, mordillant le mégot par habitude, je finis par l'allumer recrachant doucement la fumée qui s'envola si rapidement qu'on aurait pu croire qu'elle n'avait jamais exister. Me remémorant ce qu'elle avait dit, je n'y avais pas fait attention la première fois, mais elle avait parlé de son père à l'imparfait. Était-il mort ? Possible. En plongeant mon regard dans le sien, je pus y constaté une once de peine. J'avais l'impression qu'elle parlait plus d'un mort que d'un souvenir, en la regardant j'avais la désagréable impression de me voir dans le miroir en pensant à mon frère. « Après la mort il n'y a plus rien, tu pourris entre tes quatre planches en laissant derrière toi les vivants. Si les morts veillaient vraiment sur nous, il n'y aurait pas tant de merde dans ce monde ... » ... Et ma vie serait plus paisible. Si vraiment c'était vrai ce qu'elle disait, j'aurais pu au moins compter sur le soutient du frangin après qu'il soit partie, mais non. Au contraire, je m'étais enfoncé après sa mort. Je n'avais pas eu la force de ma sœur pour me relever, c'est comme si ce connard m'avait percuter aussi lors de cette nuit fatidique. Alors non, je n'étais pas aussi optimiste pour avoir ce genre de vision.

Évitant soigneusement mon regard, mes paroles étaient peut-être durs mais la réalité était dure à entendre. Elle devait certainement m'insulter de sale con intérieurement, et elle avait raison, j'en étais un. Un connard défaitiste, passant sa vie à fuir. Un déchet de la société qui avait fait un an de prison pour mineur se justifiant intérieurement que sa vie était merdique en perdant son frère. Un type sans foi ni loi, n'ayant aucun principe et encore moins de vision idéaliste. Ayant quelques remords après lui avoir sorti tout ça j'ajoutais une parole gentille, oui je pouvais le faire « Cependant, je suppose que les gens s'attachent à ce gère d'idée pour se consoler ... »

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MessageSujet: Re: Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley]   Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley] 1400359500-clockMar 29 Oct 2013 - 23:29
Miroir des Âges. Mirage du Soir.

«  feat Raïley Shiloh »




Elle fixait les pierres du sol. Les défauts, les égratignures, les nuances de couleurs. Mais ses paroles coulaient dans ses oreilles comme une mélodie et lui serraient le cœur. Puis une odeur âcre de cigarette. Une odeur amère qui prend la gorge et l’irrite. Une odeur qui lui évoque trop de mauvais souvenirs. Contractant ses muscles, la jeune fille regarda la fumée s’élever au-dessus de sa tête de la même manière que lorsqu’elle avait fait brûler sa lettre. C’est frustrant que cette fumée de mort vienne se mêler à la sienne si pure, si pleine de bonnes intentions. Ouais bon c’était stupide de fonder des espoirs dans une chimère aussi niaise mais bon sang, quand on a plus que le désespoir autour de soi, le chagrin collé à la peau comme un vêtement fait de laine de verre, les regrets qui enchainent les chevilles comme un réseau de fils barbelés, on se rattache à la moindre branche, aussi fragile soit-elle. Que ce rouquin vienne donc détruire cet ultime point d’attache ! Selwyn se battra bec et ongles. Elle n’a plus rien à perdre.

«  Je préfère simplement croire que les gens biens et les pourritures ne finissent pas de la même manière...»

Pour se consoler. Ouais, t’as raison mon gars. Elle s’était toujours soignée par elle-même. Elle a tout appris par elle-même. La douleur de la mort, elle l’a affrontée seule, unique soldat abandonné au milieu du champ de bataille. On l’a balancé ici alors qu’elle devenait folle et détruisait tout ce qui pouvait lui tomber sous la main. On rentre généralement à Prismver dans l’année de ces 12 ans mais la petite Selwyn était précoce. On l’a rapatrié un peu avant. Pour l’enfermer. Pour contenir ces pulsions d’autodestruction. On aurait peut-être dû la tuer tout de suite, beaucoup moins de problèmes se seraient posés. Pourtant, on a bien voulu croire en cette âme de petite fille enfouie sous ce tas dégueulasse de merde aussi gluante que du pétrole. C’est probablement dans ses yeux qu’on a aperçu cette flamme apeurée. Que derrière ce reflet démoniaque se cachait une gamine détruite par le meurtre de son père. Parce qu’elle est sûre que c’est un meurtre, ce sourire carnassier sur la figure de cette femme, non cette vomissure, en est la preuve. Serrant les poings, elle force son regard à croiser le sien, brûlant du feu qui la consume depuis plusieurs années.

«  ... Et j’espère bien que ma mère crève à petits feux en enfers. »

Parce que tout ça, au final, c’est de sa faute, à elle. Pas celle de Selwyn.
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MessageSujet: Re: Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley]   Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley] 1400359500-clockLun 4 Nov 2013 - 11:58

« Mirage des âges. Mirage du soir.»



« Je préfère simplement croire que les gens biens et les pourritures ne finissent pas de la même manière ... Et j'espère bien que ma mère crève à petits feux en enfers. »

C'était des paroles durs. Vouloir le malheur de la femme qui nous avait mit au monde était pour certains abjecte, horrible et surtout contre nature. Cependant, il y avait une infime partie du monde qui rejetait l'existence même de leur géniteur, père et mère ... Ses mots n'avaient plus aucune valeur et apparemment cette jeune fille en faisait partie elle aussi. Chérissant son père, elle haïssait sa mère. Outre ses paroles, la lumière de colère dans ses yeux me mirent la puce à l'oreille. Quand d'autres seraient outrés par de tel propos, moi ... J'étais plutôt serein. Non, je n'étais pas choqué. Néanmoins, je ne pouvais pas la comprendre n'ayant pas le même vécu, mais ça ne m'empêchait pas d'être calme. Paradoxalement, je pouvais compatir qu'elle puisse haïr sa mère étant dans la même situation. Combien de fois j'avais prié pour que cette toxico claque ? 'Qu'elle meurt, on a pas besoin d'elle !' L'enfant suppliant les cieux que sa maman meurt. Ça frôlait le blasphème. Je ne la haïssais pas non - ou plus -, en repensant à elle j'avais pitié plus qu'autre chose. Cependant, je ne regrettais nullement sa disparition, et surtout de l'avoir souhaiter car bon dieu ce fut comme une délivrance quand j'appris qu'elle était enfin partit pour l'au-delà. Le visage sans expression, et silencieux comme un moine j'entendais les pleurs de mon frère et de ma soeur.

Écrasant ma cigarette, en repensant à ses souvenirs j'eus la nausée. Tantôt, j'étais dégoûté de voir tous ces gens sourirent, mais depuis que je l'avais rencontré j'étais comme soulagé. Elle était malheureuse, et j'étais heureux qu'elle le soit salaud comme j'étais. Oui, ça me rassurait. Il n'y a avait pas que moi qui prenait cher dans ce monde pourrit. J'étais minable, mais sa présence suffit à m'apaiser. On était meurtries tous les deux, peut-être qu'elle pouvait comprendre ce que je ressentais. Elle n'avait plus de parent. Elle était seule et abandonnée et apparemment sa mère avait fait quelque chose d'horrible. Son CV de personne malheureuse était bien remplie, comme le mien « Si ça te rassure ... » Comme je l'avais dit, moi je n'étais pas assez optimiste. Ma vision des choses étaient bien plus noires, mais je n'allais pas lui imposer ma version des faits, chacun était libre de penser comme il le voulait surtout à ce sujet.

Puis vint les questions. Ses paroles avaient titiller ma curiosité. Peut-être que ce n'était pas correcte de lui poser ce genre de question, mais elle en avait trop dit ou pas assez. « Ta mère, qu'à telle fait d'aussi horrible pour gagner un ticket en enfer ? » Je lui avais posé cette question, elle n'était pas obligé d'y répondre mais cela m'intriguait un peu.

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MessageSujet: Re: Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley]   Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley] 1400359500-clockMar 5 Nov 2013 - 21:12
Miroir des Âges. Mirage du Soir.

«  feat Raïley Shiloh »



Selwyn s’est souvent demandée ce que serait devenue la vie de son père si elle avait sauté du haut de la falaise avant l’accident. Peut-être aurait-il quitté ce monstre et trouvé une femme douce, aimante et cultivée qui lui aurait offert une ribambelle d’enfants respirant la joie de vivre. Peut-être aurait-il eu la famille dont il a toujours rêvé. Et la sombre Selwyn, noyée dans ses ténèbres aurait fait quelque chose de bien de sa vie. Elle aurait apporté le bonheur en semant le malheur jusqu’à s’en brûler les ailes. C’était un pari audacieux et risqué mais il en aurait valu la peine. Mais non, par un pur instinct égoïste, elle était restée bien vivante et aujourd’hui elle respirait, son cœur battait alors que l’âme si bonne, si sage de son père avait disparu dans les méandres stellaires et que son corps était en train de pourrir, grignoté lentement par les vers. Quelle cruauté qu’il finisse comme cette femme odieuse.

Femme qui avait dû se sentir vache pendant sa grossesse. Abri d’un hôte indésirable, d’un misérable insecte répugnant qui lui a pompé ses forces vitales, qui s’est nourri d’elle alors qu’il aurait fallu l’anéantir sur le champ. Femme qui n’était rien d’autre pour Selwyn qu’un utérus, utérus puant et malfamé qui l’avait rongée bien avant qu’elle ne prenne sa première inspiration de cet air pollué. Un soit disant cocon qui était en réalité un bain d’acide comme pour réduire à néant le moindre espoir d’en sortir indemne. Cette femme tyrannique qui appliquait son joug à son enfant entre guillemet, son esclave dirait-on et à son époux. Selwyn aurait dû être l’héroïne libérant le peuple opprimé, son père, en sacrifiant sa propre existence pour faire tomber de son trône l’horrible sorcière et la trainer dans la merde qu’elle avait engendré mais non, elle avait elle-même causée sa propre perte. La menace était certes hors d’état de nuire mais avait commis bien avant un génocide et elle agissait toujours comme une flamme fantôme léchant sempiternellement son petit cœur déjà brisé et sanguinolent. L’héroïne était condamnée à l’éternelle solitude, ainsi était sa destinée.

«  Elle a tué mon père. Pour me punir d’avoir accepté de vivre. »
Ouais mec, c’est paradoxal ! Ouais mon gars, c’est une histoire tirée par les cheveux, sans aucun sens et bancale. Mais tu ne la connaissais pas. Elle voulait à tout prix gagner cette bataille. L’emporter sur moi, coûte que coûte. Et avec cet ultime sourire carnassier, elle remue le couteau dans la plaie, hantant chaque nuit les plus sombres de mes cauchemars.

La jeune Népalaise releva la tête. Les yeux vides, ternes, comme aspirés de toute leur vie. Mais dans leur fond, cette douleur spectrale qui l’irradiait de tout son être. Et les larmes qui menaçaient de dévaler ses joues comme des cascades brûlantes. Des larmes de haine. De regrets. D’espoirs de gamines inavoués. De peine. De colère. De rage ! Elle plongea ses prunelles d’orage dans les siennes quelques secondes afin de se détourner.
Fuir, toujours fuir. Tu es une lâche Selwyn, tu l’as toujours été. Tu préfères te renfermer dans cette carapace et subir la tempête plutôt que de l’affronter. C’est par ta faute qu’il est mort, parce que tu es une gamine insolente qui croit en une bonté illusoire de la vie. Tu es maitresse de ton destin et tu as choisi de le laisser filer entre tes doigts comme un filet de sable. Tu peux encore serrer les poings et rattraper le peu qu’il te reste. C’est toujours mieux que de se laisser dépérir…

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MessageSujet: Re: Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley]   Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley] 1400359500-clockDim 10 Nov 2013 - 12:10

« Mirage des âges. Mirage du soir.»



« Elle a tué mon père. Pour me punir d’avoir accepté de vivre. » Un frisson me parcouru l’échine, ce n’était pas tous les jours que j’entendais ce genre de révélation. Le malheur avait été plus dur pour elle, du moins au niveau des géniteurs car il fallait le reconnaître ma mère était une droguée certifier certes, mais jamais elle n’avait été violente avec nous et quand à mon paternel il aurait eu du mal à nous coller des roustes ne nous ayant jamais vu. C’était le seul mérite que je pouvais accorder à ma mère, le seul. La vie avait été une catin pour elle aussi, et encore une fois je me sentais réconforter comme apaiser. C’était vraiment salop de ressentir ce sentiment, je devais l’avouer, mais il aurait été hypocrite de le nier. Je n’avais pas été le seul à m’en prendre plein la gueule et ça me faisait du bien de le constater … « Tu n’as pas été gâté toi non plus. » On se parlait peu, mais le moindre mot avait un poids si pesant que dans mon cas je ne les avais jamais prononcés à quelqu’un. Là aussi ça me soulager en quelque sorte, confier mes souffrances était agréable.
Cette fille ne me connaissait ni d’Eve ni d’Adam et pourtant elle m’avait fait une confidence, pas n’importe laquelle, le genre de confidence qu’on était censé garder jalousement pour soit de peur de faire fuir les gens. Quand d’autre serait resté sceptique devant ses mots, moi j’ai gobé chacune de ses paroles. Je n’étais pourtant pas crédule pour un sou, mais les expressions de son visage et la lueur de ses yeux m’empêchèrent de ne pas y croire. Pourquoi me disait-elle tout ça ? Je l’avais questionné sur le sujet, mais j’avais eu l’intime conviction qu’elle aurait évité le sujet comme moi je le faisais de peur de me dévoiler. Peut-être était-elle comme moi, j’étais un inconnu pour elle ce qui la mettait plus à l’aise pour parler ?

Elle ressentait de la culpabilité, sentiment qui m’était bien connu aussi. Son père avait perdu la vie pour qu’elle puisse vivre, moi j’ai toujours rêvé de remplacer mon aîné. C’était le mauvais frère qui était mort, et j’aurais tout donné pour inverser les rôles. Je savais qu’il était vain de se torturer avec ça, en vivant avec des « si » rien de bon ne pouvait nous arriver, mais c’était plus fort que moi. Alors essayer de la consoler avec des phrases toutes faites étaient inutile, voir hypocrite. J’étais mal placé pour ça. « Je ne vais pas te sortir de belles phrases … Il y a des gens qui ont de la chance et d’autres qui n’en ont pas. On est tombé dans le mauvais panier à la naissance. »
Me relevant finalement pour me dégourdir les jambes, je passais à côté d’elle pour rejoindre la fenêtre. Si j’avais su plus tôt qu’il était agréable de se confier, j’aurais créé un club d’estropiés. Cette fille sans nom était une thérapeute. « J’ai vu mon frère mourir … Qui dit mieux ? » J’ai pris un ton ironique et sarcastique. J’étais au bout du rouleau, alors plutôt que de m’effondrer je préférais prendre ma situation à la « rigolade » …

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MessageSujet: Re: Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley]   Miroir des âges × Mirage du soir. [Raïley] 1400359500-clockDim 10 Nov 2013 - 14:39
Miroir des Âges. Mirage du Soir.

«  feat Raïley Shiloh »


Elle se recroquevilla  sur elle-même comme pour camoufler les cicatrices qui maculaient sa peau. Elle fixait ses pieds, ses baskets. Le bout sali par ses longues marches. Ses marches loin du pensionnat, de ses membres. Elle pansait ses blessures dans la solitude. Elle restait cachée dans l’obscurité parce qu’elle s’y sentait en sécurité. Elle refusait probablement d’être heureuse pour fuir les questions de ses semblables. Pourtant, elle a répondu à celle du rouquin... Pourquoi ?

Elle retenait de toutes ses forces les larmes qui menaçaient de jaillir de ses yeux. Elle le voulait pas paraitre pitoyable devant lui. Selwyn ne voulait pas être un chaton. Elle voulait être une de ces panthères qu’elle avait jadis croisées dans les contrées du Népal. Elle voulait avoir les mêmes yeux qu’elles, des yeux qui ont vu la liberté bien en face. Ce souvenir était vif dans sa mémoire… Ce pelage d’ébène qui ondoyait sous la lumière déclinante du crépuscule. Deux perles dorées qui avaient fait prisonnier le soleil. Un regard intense et des frissons qui galopent le long de l’échine. Le cœur qui s’accélère. Une communion. Puis la disparition. L’animal sauvage qui se noie dans la végétation. Un échange bref mais plus puissant que n’importe lequel. Et cette flamme dans les prunelles, un brasier qui marque la mémoire au fer rouge. Cette impression encore incandescente dans le cœur.

« Je ne vais pas te sortir de belles phrases … Il y a des gens qui ont de la chance et d’autres qui n’en ont pas. On est tombé dans le mauvais panier à la naissance. » On ? Elle serra les poings. Elle le savait, elle l’avait deviné. Ils étaient les mêmes. Ils vivaient dans le même monde. Un monde où ils n’arrivaient plus à voir que l’horreur autour d’eux. Quand on a été la proie de ce malheur funèbre, le regard change. Les couleurs paraissent moins vives, sauf peut-être le pourpre de l’hémoglobine. Sa coquille continue de se craqueler sous les assauts de cet homme. Voilà pourquoi elle se livrait ainsi à cœur ouvert. Parce que lui ne verra qu’un organe insignifiant, une unique pompe permettant d’envoyer le sang dans tout l’organisme et pas le siège des sentiments sinon ils s’en seraient débarrassés. Personne n’est insensible. Dans tout système, il y a des bugs, plus ou moins difficiles à corriger. Des virus que certaines personnes injectent pour bousiller les paramètres prédéfinis.

« J’ai vu mon frère mourir … Qui dit mieux ? » Elle n’a même pas eu à poser la question. Voilà donc le fantôme qui le torturait. Selwyn n’a jamais eu de frères, de sœurs ou même d’amis avant d’arriver ici. Elle n’avait que son père et le dessin. Sa seule porte de sortie. À leur mort, elle avait dessiné sur tous les murs de la maison. Elle avait griffé et mordu ceux venus la chercher pour l’emmener loin. Elle avait écrasé la mine des feutres contre les tapisseries, briser la mine de tous ses crayons, casser tous ses pinceaux. Elle avait fini par balancer les pots de peinture et se jetait à corps perdu dessus. C’est ainsi que la folie a commencé à la gagner. Après son dernier souffle poussé à l’hôpital. Après l’enterrement. Elle avait bousillé la robe qu’il lui avait offerte pour son anniversaire. Elle avait tout déchiqueter. Mais un jour, elle retournerait au Népal, elle retrouverait cette putain de maison et y mettra le feu. Elle jubilera devant le spectacle des flammes dévorant l’empire de cette femme et tous ses souvenirs malheureux.

Son cœur se fracassait dans sa poitrine. Elle sentait ses démons revenir. Elle sentait l’air qui commençait à lui manquer. Il fallait qu’elle se calme pour ne pas que son pouvoir devienne incontrôlable et tue ce pauvre garçon. Étant juste à côté, il subirait des dégâts collatéraux. Alors elle ferma les yeux avec force et posa sa main sur la sienne. Elle était chaude, réconfortante. Il fallait qu’elle s’accroche à ce contact. Il fallait qu’elle se concentre sur la sensation de sa peau sur la sienne. Un coup de vent rejeta ses longs cheveux d’ébène en arrière, dévoilant un sillon humide en train de dévaler ses joues. Les mots, dans cette situation, étaient inutiles. Seul le contact pouvait briser la solitude. Seul ce rapprochement physique pouvait faire comprendre à l’esprit qu’il ne vivait pas son cauchemar seul. Non non, il y en avait d’autres. Il y en avait d’autres et ensemble, ils arriveraient à briser leur chaîne.
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