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 Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !]

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MessageSujet: Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !]   Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !] 1400359500-clockMer 27 Nov 2013 - 13:01



Comme un ange qui se pose..


Un sommeil agité, peuplé d'ombres terrifiantes qui s’enracinent dans votre tête pour y ronger les restes de votre âme torturée. Ils sentent la peur, ils sentent la haine, ces démons hideux tapis dans vos songes, vous transpirez la rancœur par chaque pore de votre peau, ils s'en délectent, ils en jubilent, ils savent pertinemment que vous n'en réchapperez pas. Ils naissent dans votre coeur, se développent dans votre sang, se rependent dans votre esprit. Seul recourt, fermez les yeux, priez qu'ils ne vous rattrapent jamais, fuyez.

Vanilla se réveilla une fois de plus en sursaut, la sueur gouttant sur son visage plus blême que par nature. Elle rabattit ses mèches folles qui lui barraient le visage d'un revers de main, jetant un rapide regard désespéré vers le lit de Sélène. Elle n'était pas là ce soir, pas là pour la protéger... La demoiselle ramena ses genoux contre sa poitrine et cala son front tout contre, s'enveloppant de ses bras décharnés, reprenant une respiration normale au fil des secondes. Quand ces ignobles cauchemars cesseront-ils de tourmenter ses nuits ? Pour l'heure, rien ne servait de rester assise sur son lit à ruminer son mal, mieux valait-il se changer les idées. Ses yeux se tournèrent vers son réveille : cinq heure du matin. Elle posa ses pieds sur le plancher froid de la cabane et ouvrit sa commode pour en sortir un petit bout de papier. Rapidement, elle y griffonna quelques mots et poussa Lolly du doigt. Celui-ci dormait paisiblement dans une petite boîte non loin de sa lampe de chevet, il peina à se réveiller, mais une fois que ce fut le cas, il riva ses grands yeux sur la demoiselle. Elle lui accrocha le bout de papier sur le dos et lui intima un ordre, lui demandant de faire le plus vite possible.

Peu après le départ du lézard -ça riiime !-, elle se leva à son tour pour se diriger vers la salle de bain. Elle prit une douche rapide, puis s'immobilisa devant son reflet dans le miroir. Elle attrapa le peigne à proximité et brossa longuement ses longs cheveux trempés, un peu à la manière d'un automate. Une fois que cela fut fait, elle mit en place ses lentilles rouges et enfila la tenue de sa classe. Elle n'avait pas cours du matin, elle pouvait donc se permettre de ne pas porter de chaussures une fois de plus. C'est donc les pieds nus, que Vanilla sortit de sa cabane en torsadant avec délicatesse ses cheveux blancs entre ses doigts glacés.Elle avait prit soin d'emmener avec elle une sorte de plaide chaud et cotonneux, au cas où.. Sa direction était déjà toute vue, elle marchait vers le jardin de l'école. Quelques nuages parsemaient la toile encore sombre qui s'étendait au-dessus de sa tête, l'hivers approchait. L'hivers, sa saison favorite, la seule durant laquelle la jeune fille se sentait revivre. La seule qui la rendait nostalgique à en pleurer et heureuse à en rire. L'herbe qui s'écrasait sous ses pieds blancs était encore gelée par le froid de la nuit, elle pouvait même, si elle tendait l'oreille, l'entendre craqueler. Elle adorait cette sensation contre sa peau dévêtue, lui rappelant qu'elle était bel et bien vivante. Bientôt, elle arriva en vue du jardin. Tout était encore endormi, paisible, calme. Le givre qui s'était déposé ce matin faisait délicatement briller les pétales des fleurs qui, lentement, se refermaient pour plonger dans un long sommeil hivernal. Ces teintes bleutées et blanches qui miroitaient dans le jardin étaient à couper le souffle, il fallait se lever tôt pour apprécier ce magnifique spectacle offert par la nature. Vanilla s'installa au pied du grand chêne, touchant du bout de son doigt, une timide Hellébore, magnifique demoiselle qui fleurit en hivers. Celle-ci commençait doucement à ouvrir sa corolle pour dévoiler ses couleurs nacrées, elle était magnifique. Une belle rose de Noel...
Vany soupira doucement, tout était tranquille ici, il ne manquait plus que sa chaleur réconfortante. Elle ignorait s'il viendrait pour elle, s'il se plierait à son coup de tête matinal, après tout, il ne la connaissait pas si bien que ça. Mieux, elle ignorait si Lolly parviendrait à lui livrer le message dans les temps. De toute manière, la jeune fille était décidée à passer sa matinée en ces lieux, jusqu'à ce que les flots de paroles des étudiants viennent troubler le repos du jardin.





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MessageSujet: Re: Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !]   Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !] 1400359500-clockMer 27 Nov 2013 - 21:04


     [ Too late ]

the melody is over

               [ S ] ilence absolu, berçant de sa douce chanson les enfants pleurant leurs larmes froides après une dure journée remplie de tourments. Les cris fantomatiques hantant la nature entourant les petites cabanes, alors que le rideau s'était déjà après plusieurs grains de sable, refermé sur lui-même; couvrant l'éther qui auparavant d'un bleu si clair et d'une banalité tellement nauséabonde, s'était soudainement assombri, laissant simplement derrière de petites taches blanchâtres scintiller comme des petites lumières d'espoir, au milieu du spectacle, de toute sa grâce - Mère lune s'y trouvait, un sourire chaleureux abordant les rondeurs de sa surface et renforçant cet air maternel qu'elle portait avec elle à chaque fois qu'elle se levait sur cette scène dénudée de couleur.
     Malgré ce sentiment d'apaisement, ceci n'était que mensonge, la nuit abritait bien plus que ce qu'elle laissait paraître. Créatures diformes, sommeillant sous vos lits de confort - se réveillent finalement, à pas lent, ils sortent de leur cachette accompagnés de la réticence des gardiens se faisant faibles quand leur source d'énergie; le soleil, n'est plus parmi le décor cyan du haut. Victoire savourée et dégustée, c'est la lune qui les rassure et leur donne leur capacité de se mouvoir, au contraire du roi des flammes, qui celui-ci les rend plus vulnérables, au point que certain ne peuvent point se montrer sous ses rayons - de peur de se faire exterminer par ceux-ci. C'est au tour des démons de danser, d'embrasser leur moment de règne et de grandeur, ils se font fabuleux - ne font qu'attendre cet instant de gloire pour semer la panique parmi les vivants. Ils disent qu'ils sont tous mauvais, qu'ils ne savent que faire peur aux enfants et crier les mourants, ils font usage de différentes techniques pour vous rendre fous, s'attaquant toujours aux plus faibles d'esprit et ceux ayant une volonté réduite à poussière et cendre.
     Hélas, ils se trompent, les gens, ils ont tort - seul leur naïveté les fait croire que ceux qui sont d'une nature plus nocturne que diurne sont mauvais, qu'ils sont empoisonnés de la tête aux pieds - tous pareil, sans but réel, ils errent dans les ombres que la nuit leur accordent, quêtant pour une possible proie aux yeux closes. Imagination distordue, reformant et transformant leur réalité en une absurdité incomparable, facile à manipuler, l'esprit humain se voit rapidement être d'une faiblesse bien attristante. Les réduisant à des oiseaux prisonniers de leur propre tête, fermés entre les piliers des mots, seul les échos incompréhensibles pouvant se faire entendre, atteignant et résonnant dans nos oreilles, alors que nous ne comprenons rien de ces vagues ondes sonores, il y a quelque chose d'étrange, pour certain, ces voix sont capables de les rendre calme, pour d'autres la folie les attrape; les entraînant encore plus bas, encore plus loin, dans les profondeurs de leur propre néant. Là où rien d'autres s'entend ou se voit - à partir de là, il est bien plus compliqué de remonter à la surface. Dorénavant, c'est un esprit perdu.

                Miroirs brisés en couleur sans vraie distinction des nuances, teintés par un blanc-bleu d'une surface glacée d'un lac en plein hiver ou par un gris fait de poussière - où même les reflets ont cessé d'apparaître avec le temps, rien ne reste, mis à part des orbes fastidieux accentués par des cernes, marque d'une fatigue sans répit, ce sont ces mêmes orbes qui restèrent à scruter ce spectacle qui se délivrait à eux, une fumée montant les airs, toxique de nature - les molécules s'agitèrent et se dissipèrent entre leur compères.
     Une silhouette agenouillée contre le mur d'une petite cabane, immobile telle une image pendant qu'une main tenait une cigarette au niveau des lèvres, chevelure noire ébène cadrant un visage blême décoré de douces taches, on aurait pu le prendre pour un mort, mort intoxiqué par sa propre addiction - certes, cela aurait pu faire plaisir pour plus d'un, malgré leur souhait, cette fine ombre bougea légèrement. Lèvres ayant attrapé la cigarette, bruit d'une respiration lente avant que notre jeune ami laissa sa clope quitter ses lèvres pour ensuite laisser sortir une fumée opaque. Léger tremblement des mains, la froideur de cette nouvelle journée ne promettaient pas miracle pour la mauvaise circulation du sang du jeune homme, alors que celui-ci avait pensé à aller se coucher après s'être fumée sa dernière cigarette pour aujourd'hui, après tout il pouvait encore dormir deux heures, au pire, les cours étaient là pour remplacer le temps qu'il avait passé à songer au monde.
     Quelque chose lui frôla les doigts de sa main droite, son regard se posa au sol, il n'y avait rien - jusqu'à ce qu'il remarqua quelque chose essayant de grimper sa dite main. D'un bref geste, il leva sa pogne pour noter que ceci était un lézard; rare se faisait les jours où il se recevait un Lizard Message. Ce qui pouvait paraître quelque peu particulier à ses yeux, même si il n'exprima nullement sa surprise ou encore moins quelconque joie. Qu'est-ce qu'il en avait à foutre de toute évidence. Ramenant sa cigarette entre ses lèvres, c'est avec ses doigts presque osseux qu'il prit le petit bout de papier accroché au dos du saurien, le dépliant, puis l'analysant pour un moment. Il resta muet pour un moment. Son esprit s'était à nouveau évadé.
     Un soupire s'échappa, il se laissa aller en arrière, s'appuyant contre le mur et se laissa glisser pour se remettre sur ses deux pieds - pour être debout à nouveau. Clope toujours présente, il se la fuma rapidement, puis jeta ce qui restait au sol avant de l'écraser avec la semelle de sa botte de combat vernie verte. Oh, et puis pourquoi pas, il pourrait s'y rendre y jeter un simple coup d'oeil et dire à la gamine d'aller au lit.
                Esprit vagabond, il s'en alla au lieu mentionné sur le petit bout de papier blanchis et humide. Réajustant son écharpe d'un jaune bien vif, les mains tombèrent à ses côtés pour ensuite rapidement s'enfouir dans les poches avant de son pantalon noir, les chaînes qui pendouillaient à son pantalon firent des 'clic' sourds en entrant en contact entre eux. D'une démarche nonchalante, ses longues jambes se mouvaient avec aise, direction en tête, ce ne fût que questions de quelques secondes - quant à ce ciel au-dessus de sa petite personne, le soleil avait déjà commencé à faire son apparence, l'hiver approchait lentement, amenant sa froideur, herbe et tas de feuilles crépitant sous ses pas lourds, notre brunet ne prêta nullement attention à son alentour, se focalisant sur sa unique et seule destination.
      Odeur des fleurs fanées et gelées par le givre se faisait quelque peu sentir, ce ne fût pas une senteur forte, mais les fleurs avaient toujours cette manie de sentir bon, qu'importait la saison. Il se figea, oreilles ouvertes au moindre son, alors que les deux miroirs tentèrent de chercher forme de vie errant dans ce jardin, c'est sous un vieux chêne que les yeux notèrent l'ombre s'y trouvant, sans mots, sans bruit, il s'en approcha, l'odeur de cigarette l'entourant - c'était quelque chose qui n'allait pas le quitter avant une bonne douche. Quand la distance c'était faite plus insignifiante, le gris de ses yeux se posèrent sur le galbe de la personne assise. Seul le vent murmura ses mots, mais lui, Hamish demeura taciturne, emportant avec lui les mystères de sa propre personne. C'était sa respiration qui prouva qu'il était encore en vie.



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MessageSujet: Re: Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !]   Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !] 1400359500-clockJeu 28 Nov 2013 - 17:52



Émanation enchanteresse de nicotine fleurie


Pauvre âme naïve désabusée par la décadence de ce monde, enveloppée dans un corps efflanqué et souffreteux. Nul endroit où se cacher, nul lieux pour endurer ces épines empoisonnées en silence, condamnée à se donner dans un lamentable spectacle sous leurs regards dépravés, vide d'humanité. Ils te traquent une fois les ténèbres dominant, te glacent la joue de leur langue poisseuse et murmurent au creux de ton oreille endormie quelques syntagmes démoniaques. Ils prennent plaisir à contrefaire la voix de ton plus bel ange, comme celui de ton spectre le plus hideux, pour enfoncer au plus profond de ta raison les vérités abominables qui te forcent à clore tes yeux sur ce monde abjecte que tu cherches pourtant à défendre, tout ongles arrachés. Le début de cette horrible machination a trouvé sa source dans la charogne, devra t-elle se terminer de la même manière ?

Au milieu de cette étendue cristalline,  Vanilla retrouve le sourire, ses démons se sont perdus à la porte, ici, ils ne peuvent l'atteindre. Cette aura qui l'enveloppe comme les tendres bras de sa mère la rassure, et malgré le froid mordant du petit matin, elle sent son coeur chauffer, portant son exaltation par le flot d’hémoglobine constant. Il lui suffit alors de recouvrir son regard de cristal de ses paupières pour revoir sa Russie natale, ses grandes plaines enneigées et sa forêt figée dans sa plus belle parure. Tout est calme, tout est silencieux, le monde constellé d'un épais manteau poudreux et immaculé qui absorbe tous les sons. Elle en rêve souvent, confinée dans son monde musical. Mais ici ou là-bas, elle reste une différence, écrasée par les normes, battue par les apparences, harcelée par les préjugés. Elle ne trouve la tranquillité que dans la nature sans artifice ou devant un verre de Bourbon face à Crystal.  Malgré cet harcèlement psychologique qu'elle s'inflige, elle sourit. Elle trouve son bonheur dans celui des autres. Vanilla n'a jamais eu besoin de la lune pour se réjouir, elle a toujours su se contenter de peu.
Lorsqu'elle ouvre de nouveau les yeux, les timides rayons de l'astre divin éclairent lentement les nuages grisonnants. Cette journée risque d'être fraîche, simplement baignée de quelques gouttelettes solaires. Depuis combien de temps est-elle ici ? Elle l'ignore, privée de repaires temporels, seul son instinct lui dicte les minutes. Mais à savoir qu'aucun élève n'étaient encore venus perturber son repos, il ne doit pas être si tard. Lentement, elle lève l'une de ses mains tremblante et referme ses doigts engourdis par le froid, leur extrémité est progressivement grignotée par le violacé, mais elle se fiche pas mal de ça, elle est habituée. Elle repose sa main cadavérique sur son genou et regarde ses pieds, eux déjà envahit d'une couleur bleuâtre, le plaide est posé son loin de ces derniers. Pourquoi ne s'enveloppe t-elle pas dans cette couverture polaire ? Pourquoi ne profite t-elle pas de la douce chaleur que lui procurerait cette barrière de fortune ? Peut-être désire t-elle simplement se sentir vivre. Déjà toute petite elle avait cette manière tendancieuse à s'exposer aux dangers physiques, son père détestait cela.
La jeune fille releva un regard lointain sur le jardin de givre. L'air se réchauffait progressivement, et goutte à goutte, le délicat glaçage perdait de son éclat, mourant dans une note poétique pour ne laisser derrière lui qu'un cadavre exquis. Les pétales de certaines perdaient de leur vigueur pour laisser place à d'autre, bien plus emprunt aux températures austères. Une ambiance particulière que Vanilla chérissait. Pour faire passer le temps qui s'écoulait lentement, elle ramena ses genoux contre elle et pianota sur l'épiderme translucide ses doigts délicats, les posant avec légèretés sur des touches invisibles. Pour combler l'absence de mélodie, elle fredonna quelques notes dans un doux murmure, les yeux rivés sur le paysage qui lui faisait face. Son instrument lui manquait, mais jamais l'idée de s'inscrire au club de musique n'effleura l'esprit de la jeune fille.
Ses chuchotements moururent en même temps que la ritournelle, elle cessa alors tous mouvements. Ses mains seules s'animèrent pour venir cueillir quelques mèches de ses longs cheveux blancs, les torsadant malgré la rigidité flagrante de ces dernières. Sortir la tête mouillée n'était peut-être pas une si bonne idée. Son flot de pensées cessa lorsqu'elle entendit au loin des cliquetis raisonner à travers l'assourdissant silence ambiant. Quelqu'un approchait. Elle ne tourna la tête que lorsque qu'une odeur de tabac froid vint lui agresser les narines, contrastant avec l’émanation sucrée que lui offraient ses douces amies éphémères. Commença alors l’ascension de ses pupilles des pieds, jusqu'au visage du nouvel arrivant. Il était venu... Vanilla se fichait bien de connaitre les motivations qui l'avaient amené à elle, elle était juste heureuse de le voir, son Prince des Glaces. C'était à ses yeux, un ami qui lui ressemblait, avec qui elle ne sentait pas la différence qui émanait d'elle. Elle laissa ses yeux rivés sur lui un moment, malgré l'évidente lassitude qui s'imprimait sur son visage, elle étira un léger sourire et tapota le sol à ses côtés d'une main fébrile.

"Vient.."

Suite à quoi elle reprit sa contemplation subjective du jardin. Elle coinça un bout de sa lèvre gercée entre ses dents, l'asticotant pensivement en égarant ses prunelles rougeoyantes sur une fleur dont les pétales ballottaient entre vie et mort. Vanilla savait pertinemment que la discussion serait difficile avec lui, Hamish était bien loin d'être loquace, ni très enjoué. Il était froid, distant et renfermé, pourtant, cela n’inquiétait nullement la jeune fille. Elle l'avait rencontré il y a peu, et pour plusieurs raisons évidentes à ses yeux, s'était prise d'affection pour lui. On pourrait une fois de plus mettre cette lubie sur le coup de son attitude étrange mais les faits étaient là, elle était bien décidée à ne pas le lâcher avant d'avoir obtenu de lui un sourire sincère. Elle coinça une mèche derrière son oreille et après quelques minutes de contemplation, se contenta de sourire sans daigner un regard vers lui.

"Tu as raté le meilleur du spectacle..." souffla t-elle.

Lolly n'avait, comme toujours, pas réussis à être assez rapide, néanmoins, il fallait reconnaître que pour une fois, il avait porté le message dans la journée qui suivait son expédition, ce qui en soit n'était pas mal. Peut-être devra t-elle un jour, penser à l'entraîner, afin qu'elle n'est pas l'air d'une idiote lorsque, les rares personnes avec qui elle communiquait réellement, lisaient son message. Vanilla était une solitaire, tout comme Hamish, mais à la différence de ce dernier, elle se voulait sociable et réconfortante aux regards des badauds. Alors elle souriait, encore et toujours. Des sourires doux et sincères. Son regard enfantin se posa enfin sur le jeune homme à ses côtés, comme une gamine à qui on offrait son plus beau cadeau de Noël, elle croisa ses bras sur ses genoux et le contempla pour déceler le moindre changement dans ses traits. Son teint était blafard, son regard creusé, sa mine éteinte, elle n'était pas la seule victime des nuits écourtées. A coup sûr, il ne s'éterniserait pas ici, il fallait donc qu'elle profite de ces quelques minutes en sa compagnie pour se remettre de sa nuit agitée, pour comprendre qu'elle n'avait rien d'une erreur et pour lui montrer les choses merveilleuses qu'il laisse passer en s'enfermant dans sa bulle.



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MessageSujet: Re: Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !]   Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !] 1400359500-clockSam 30 Nov 2013 - 12:25


     [ And in the emptiness, ]

there's a solution

               [ N ] oirceur d'un coeur persécuté par les âmes sanguinaires qui l'avait entouré, s'étant fait déchirer de tous les sens, abandonné comme un vieux chiffon ayant fait son temps; laissant le sang couler sur les longs doigts hideux de ces monstres sans émotions, l'harmonie qui auparavant balançait cet esprit, s'effrita en un clin d'oeil, plus rien ne restait mise à part les sentiments de cet étrange individu à plusieurs façades.
     Jeu de cartes bien mélangé; cartes piochées une après l'autre, révélant de nouvelles images, trèfles, coeurs, piques et carreaux; dames, roi, valet, joker. Tous aussi distincts, facile à reconnaître, mais aux différents sens. Certains s'amusaient à se comparer aux cartes, essayant de trouver la une qui les représentera le mieux. L'être humain, créature à la grande curiosité, elle se devait de tout savoir, par un moyen ou par une autre. Peu importait comment on s'y prenait, l'importance était de trouver ce que l'on recherchait. Demandant autour d'eux, cherchant quelqu'un qui les connaîtrait bien - ils prennent une carte, la montre, si c'est la bonne, c'est que cette personne te connaît, dans le cas contraire, seuls des mots tranchants s'échapperont avec un sourire aux lèvres: ils avaient perdu.
     Monstre masqué, changeant son déguisement selon ses humeurs; c'est au milieu d'un bal sublissime grouillant de belles personnes aux robes et costumes de couleur, lui, créature laide se trouvait au milieu de cette merveille, miroirs reflétant l'envie d'une âme qui n'avait pas été complété au fil du temps, même entouré par tant de monde, la solitude ne le quitta point. Elle s'était déjà installée au fond de son esprit, au fond de sa boîte à musique; un sentiment qui demeura éternel chez cette bête. S'en débarrasser n'était nullement une option, des choix, il n'y en avait pas, s'étant accoutumé d'avoir cette sensation de vide intérieur, Hamish a commencé à ne plus compter les personnes dans son entourage. Il ne compta plus les jours passés en sa propre compagnie, ne savait plus exactement combien de jours s'étaient-ils écoulés, depuis ce moment où tout son être s'était frigorifié.
     C'était un bloc de glace qu'il avait à la place du coeur. De la glace sempiternelle. Irremplaçable. Émotions éphémères, jetées aux oubliettes, négligées de toute part, il ne restait plus rien, sauf cet iceberg; imposant et solide. Ceci n'avait qu'une tâche à accomplir - garder la bête hors de portée. L'éloignant du monde entier, fracassant les rêves et buts que celui-ci aurait pu avoir, le faisant croire qu'il n'était rien d'autre qu'un monstre dont les parents racontaient pour faire peur aux enfants. Comportement normal quand on souhaite protéger ce qui nous ait cher, on avertit, on dit et on guette au moindre signe de danger; Hamish est un danger public. Pour les personnes de témérité comme les âmes plus sensibles, il ne se limite pas - l'écossais est un problème que personne n'était capable de résoudre ou d'arrêter. Et pourtant, un jour, il faudra bien trouver le sauveur de ce monde qui osera lever sa lame face à ce carcajou, entamant un combat sans merci - pour finalement avoir le résultat de convoitise de maintes personnes qui a duré depuis des années déjà; le sommeil interminable du monstre.

               Prunelles d'un bleu sali se baladèrent sur la mince forme assise sur le sol froid, recouvert de petites touffes d'herbe fragile jaunis par le zéphyr glacé par la baisse de température, il ne tarderait plus cet approchant hiver. Quelle galère s'en était-il pour lui, lui qui ne pouvait pas apprécier les temps froids, car il savait que la circulation de son sang allait lui faire de mauvais tour. Il n'aimait pas spécialement une des saisons, si ce n'est qu'il a une mince préférence pour l'automne; à cause des nuances et de la pluie - il adorait la pluie. L'hiver, ce n'était pas top, à cause de la neige, de la nuit, du froid mordant et des maladies diverses qui flottaient dans l'air. Le printemps, c'était appréciable, sauf le début de celui-ci, car les chemins étaient bien boueuses après la fonte des neiges, de plus le paysage est toujours sans couleur ce qui rendait le paysage un peu dégueulasse. L'été, trop chaud, n'en parlons même pas, rien que l'idée de suer comme un porc le répugnait, de plus sa peau étant dans un état des plus désirables, sensibles au moindre rayon, Hamish avait tendance à se ramasser des coups de soleil. Il lui suffisait simplement de rester exposé sous le soleil pendant un petit moment - et hop ! Le visage rouge comme une tomate.
     Teinte de gris aux subtiles touches de bleu ciel distinct dans ses miroirs qui d'ailleurs étaient toujours en train de vagabonder d'un coin à l'autre, de manière bien robotique, détails ostensible; orbes de carnation carmin, sûrement un effet crée grâce à des lentilles rouges, toison neige ornant ce visage de la même pâleur maladive que la sienne, petite allure en générale comme pour chaque demoiselles. Le brunet au senteur de tabac fort laissa le vent emporter son odeur ailleurs, évidemment, c'était son parfum à lui - c'était sûrement le gars qui puait le plus la cigarette qu'aucun autre fumeur dans le coin. Rêve fantaisiste, une autre personne aussi fantomatique qu'il ne l'était, un point commun que rare partageait avec lui. Tout aussi inexpressif qu'à son habituel, il se contenta d'écouter la douce voix qui avait prononcé ce simple petit mot, tout en observant ce geste amical qui l'invitait à se poser à ses côtés. Certes, elle l'avait appelé, certes, il avait accepté de venir, maintenant ils étaient là et Hamish n'était pas encore certain pourquoi l'avait-elle demandé de venir. Les gens étaient bien particuliers, surtout cette jeune fille.
     En silence il se mouva, c'est avec ce même mutisme qu'il prit un pas en avant avec ses longues jambes, son corps de grande taille suivant le mouvement, puis se laissa tomber sur le sol. Jambes allant en tailleur, alors que celui-ci remettait son écharpe correctement autour de son cou pour ne pas risquer d'attraper toute possible froid. Il ne tenait nullement à être malade, encore moins souhaitait-il voir l'hiver sur la grande scène. Ce jeu allait continuer, il ne dirait rien, ne ferait rien, ce carcajou s'était bien décidé de ne plus jamais débuter les conversations, tout ceci, car il n'en sentait pas le besoin de s'exprimer pour ne rien dire, ses mots se devaient d'avoir une signification, peu importait laquelle. Respirant d'une lenteur qui lui était si particulière, on aurait pu croire que celui-ci n'était vraiment rien d'autre qu'une tortue géante des Galápagos, il était indolent, trop mou dans ces mouvements, trop calme pour son propre bien. Le passé lui avait appris et il a compris, il était inutile pour lui de faire la chose à la va-vite, prendre son temps était le secret de bien vivre - quoi que lui il s'en foutait un peu. La fainéantise était tout simplement un trait bien défini chez sa 'petite' personne.

               Malgré son inimité envers l'hiver, Hamish se devait d'admettre que le paysage était beau, l'hiver possédait quelque chose de délicat que les autres saisons n'avaient pas. La saison qu'il valorisait le plus était l'automne, comme déclaré auparavant; c'est un pluviophile, étrangement la pluie avait toujours eu ce genre d'effet en lui, de lui apporter une sérénité énorme qu'il ne pouvait expliquer, les gouttelettes d'eau contre sa peau, la douce mélodie enchanteuse de ce temps - la pluie avait un don de le guérir de sa misère dès fois. Le tourbillon en lui s'apaise et pour un instant, il peut tout sentir à nouveau, pour un faible moment - il sait qu'il est vraiment vivant, c'est sous la pluie, qu'il retrouve vie.
     With silence comes peace. With peace comes freedom. With freedom comes silence. Elle brisa une nouvelle fois cette réticence de mots que même lui ne veut pas casser. Ses yeux se tournèrent en sa direction, fixés sur le côté droit de son visage, ne voyant que les petites rondeurs d'un visage féminin. Haussant légèrement ses épaules, le jeune homme ne se sentait pas vraiment déçu d'avoir raté quelque chose, qu'est-ce qu'il s'en foutait un peu de cela.
▬ Tant pis.

     Lâcha-t-il, une voix sans fond, sans excitation - sans rien du tout. Une voix dépourvue de ton ou d'émotion, ce ne fût qu'un pathétique écho d'une âme qui avait tout perdu. Hamish s'en fichait pas mal de l'impression qu'il donnait, il s'en fichait, si on ne pouvait pas le classer dans les 'normes' de la société et que son comportement était inacceptable. L'enthousiasme, il ne le connaît pas, la vie s'était moquée de lui à mainte reprise, maintenant c'était à son tour de ridiculiser la vie.



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MessageSujet: Re: Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !]   Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !] 1400359500-clockMar 3 Déc 2013 - 11:05



Une douce fleur éphémère


C'est dans ces profondeurs abyssales, efflanquées d'horreur et de haine, qu'ils jaillissent sans crier gare. Ils remontent de vos plus infâmes souvenirs, rampent lentement vers vous, tapis dans une brume d’affres, vous accrochent les pieds pour vous entraîner dans leur poisseux repaire. Inutile d'hurler, inutile de vous débattre, vous leurs appartenez corps et âme. Les créatures ont dépassées leur créateur, elles l'ont submergé dans un océan de flamme et de soufre, noyé dans une volute empoisonnée gerbée de leur gueule béante, utilisant à son insu ses propres faiblesses. L'humain est une aberration ridiculement faible, qui s'inflige elle-même des tourments illusoires, se manipulant adroitement l'esprit de façon à rejeter la faute sur autrui. Nos démons rient, jubilent de nous, pourquoi se triturer les méninges quand notre victime s'en charge pour nous ?

Il est assis à ses côtés, dans le plus significatif des silences. Il ne dit rien, sa respiration parle pour lui, il ressemble à ces automates autrefois exposé dans les vitrines de Noël de son village, fixant un point imaginaire, le regard vidé d'humanité, d'espoir. Tous ses mouvements désabusés, ses paroles factices et ses expressions dénuées de sentiment en faisait une triste marionnette bazardée par la vie. Lorsqu'elle plongeait dans son regard, elle y retrouvait la petite fille aliénée qu'elle était autrefois, la même sensation de vide, le même coeur battant au ralentit... Le voir ainsi lui brisait les ailes, elle retombait lourdement au sol pour faire face à l'horreur de ce monde superficiel. Elle ne pouvait décemment pas le laisser ainsi, personne n'était là pour elle, et personne ne serait jamais là pour lui, personne jusqu'à présent.

"Hamish..."

Ce simple nom chuchoté, mourant emporté par une brise glacée. Il était chaudement habillé son Prince des Glaces, mais cette chaleur éphémère n'était pas suffisante pour faire fondre son coeur emprisonné. Vanilla détestait cette lourde effervescence, elle n'avait jamais su apprécier les bienfaits des flammes autrement que devant un chocolat. La chaleur est illusoire, elle réchauffe un corps mais ne réchauffe pas une âme. Le froid à son opposé, nous agresse, nous blesse pour nous faire comprendre qu'il y a cette lueur au fond de nous, pour laquelle il faut se battre. Nombreuses sont les fois où la fragile demoiselle se mettait en danger afin d'ouvrir les yeux, elle ne savait faire autrement.

"Ton coeur est à ce point gelé, pour te montrer ainsi insensible aux derniers remparts de beauté délicate que ce monde hideux révèle ?"

Elle avait prononcé ses simples mots comme pour elle-même, une question sans réponse qui visait uniquement à lui rappeler la détresse du jeune homme. Il y avait mainte trésors enfouit sous cette couche de haine étouffant la surface du globe, des trésors qui valaient la peine d'être recherchés. Qui valaient la peine que l'on s'émerveille devant. Qui valait la peine de prendre des risques. Des trésors qui nous changeaient la vie, ou du moins, notre manière de percevoir les choses. Des trésors que Vany rêvait de faire découvrir à son nouvel ami. Dès lors qu'elle posa les yeux sur lui, elle décida de le protéger de ces horreurs qui lui pervertissent l'esprit et qui l'empêchent d'ouvrir les yeux, elle décida que pour toujours, elle serait à ses côtés, à se battre pour ses idéaux. Il pouvait bien la prendre pour une fille engloutie par la folie, comme eux, elle ne changerait pas d'avis, quitte à l'effrayer. La seule chose qu'elle permettait au lointain pantin, c'était de se salir les poumons à coup d'assauts nicotiniques. Elle l'avait bien remarqué, sa triste dépendance au tabac, mais c'était un mal qu'elle lui accordait. Pouvait-elle faire autrement ? Lottie lui avait déjà expliqué l'utilité de tous ces tubes gerbant de l'herbes, malgré les désastreuses conséquences, il y avait une sombre utilité. Aussi, le silence était la meilleure option.
Elle baissa les yeux sur le parterre verdoyant, ses pieds d'une couleur atypique commençait lentement à s'humidifier dût à la fonte du givre. La jeune fille remua imperceptiblement les orteils, cette sensation l'amusait. Son regard glacé parcourus lentement l'environnement pour s'arrêter sur une faible et fragile fleur, qui, au fil des secondes, périssait dans le plus joli ballait funeste. Elle l'a reconnaissait, sa mère lui en avait longuement parlé lorsqu'elle était toute petite. Vanilla tendit la main pour cueillir du bout des doigts, la jeune courageuse. Elle se tourna ensuite vers Hamish et, avec la plus immaculée douceur, lui saisissa l'une de ses mains. Juste une simple caresse, un tendre frôlement contre le dos de sa pogne, qu'elle ramena vers elle. Sa main était aussi morte que la sienne, bien plus grande, plus osseuse, mais d'un blanc cadavérique. Elle posa avec délicatesse au creux de celle-ci, la princesse nocturne aux pétales fanés.

"Cette fleur mourante est une Quynh, une suave fleur éphémère qui ne fleurit que le temps d'une nuit. Elle ouvre sa corolle lorsque l'astre livide illumine la toile, pour ensuite mourir au petit matin. Je la trouve merveilleusement poétique.. Dis moi ce que tu en penses, toi."


Elle voulait entendre les notes sombres jaillirent de ses lèvres, dans un obscure chuchotement comme dans une voix claire et forte. Elle voulait qu'il partage avec elle, ces pensées qui butent dans son esprit, ces fardeaux qu'il porte sur son coeur gelé, son âme animée d'une personnalité. Elle lâcha lentement sa main et reposa la sienne contre sa cuisse, après avoir naturellement tendu ses jambes dans l'herbe fraîche. Elle appuya sa tête contre le grand chêne, levant ses mirettes pour contempler ses feuilles scintillantes. Vanilla était d'une nature distraite, un rien l'intéressait, aussi, son dévolu se tendit vers cet arbre centenaire et rassurant, encore capable malgré la vieillesse de briller de mille feux. Accompagne moi dans mon monde irréaliste, Hamish.





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MessageSujet: Re: Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !]   Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !] 1400359500-clockSam 7 Déc 2013 - 14:53


     [ Look my heart it's a bird, ]

it needs to sing and to be heard

               [ C ] ercle vicieux, empoisonné par tout ce qui l'entourait et qui y mettait pieds. Hamish s'était perdu dans ce tourment, cela lui a pris courage d'essayer d'affronter l'obstacle qui fût placé en face de lui, malheureusement, elle gagna et il se perdit encore plus, sombrant dans les atrabilaires labyrinthes de l'Abysse, malgré la morosité des tréfonds, le carcajou s'était senti accueilli, bras ouverts par ceux-ci, bercé par la dulcite voix enchantée d'une créature mythique habitant ces domaines désolées de toutes formes de vie, seul les ruines arboraient ce qui restait de cette merveille romanesque, décorant ce vaste bleu avec marbre blanchi et poli par les courants d'eau au fil des années.
     Il se voyait éternellement plonger dans ces eaux profondes, ne jamais remonter à la surface, ne jamais tenter quoi que ce soit qui serait proche que celui de s'éclipser hors de là, cela lui procurait un sentiment de sécurité de rester dans cette chimère et ne plus en sortir. Au moins, il appartenait à quelque part, il savait que son refuge n'était rien d'autres que ses mirages qu'il se créait et que personne n'allait lui ôter ce qui lui restait, sans son imagination, Hamish ne serait plus rien.
     Une simple poupée, jetée aux oubliettes, c'est dans le coin le plus obscure, où le pauvre jouet se retrouvera, fixant dans le vide éperdument, attendant le jour où un possible nouveau propriétaire vient le prendre hors d'ici, hors de la cruauté qui empestait ce monde. Elle rôdait tel un prédateur, s'attaquant dès qu'elle avait faim, dès que cela l'amusait - dès qu'elle en avait besoin. Elle t'attrape et tu n'y échappes plus, tel était ton destin, celle d'errer sans fin en ce monde, jusqu'à ce la vie se lasse de toi, puis te laisse aller, se cherchant ensuite une nouvelle cobaye à torturer, à empoigner de toutes ses forces, écrasant coeur et âme.
     Hamish en faisait aussi parti, de la belle collection que la vie s'était enthousiasmée à récolter au fil du temps, malgré ses vains efforts de prendre le large, il n'avait pas réussi, quelque chose l'avait toujours retenu dans cet infâme illusion; son père, sa mère - ils avaient fait leur boulot, ils l'avaient sorti du désespoir en étant enfant, maintenant c'était différent, présences manquantes, Hamish se retrouva encore une fois, seul, avec son esprit meurtri par les années qui s'étaient écoulées.
     Chaque jour, il y pensait, au fil qui le liait toujours à ce monde, il pensait à le couper, mais encore, encore et toujours encore, quelque chose lui disait qu'il fallait continuer malgré son âme qui se dépérissait. Essayait-il de se prouver quelque chose ? Ou essayait-il de montrer au monde qu'il possédait encore les moyens nécessaires pour avancer, pour se relever et peut-être un jour, ô un grand jour, montrer que lui aussi, il pourra briller à nouveau ? Le brunet l'ignorait, il ne savait pas pourquoi il continuait, il marchait dans le flou, se tâtant dans l'obscurité, pour peut-être trouver ce qui l'avait permis de continuer, même après tant d'accablement.

               Le silence le broie, c'est son meilleur ami avec la solitude, ils formaient le trio parfait tant envié par le monde - où qu'il allait, sa présence émettait toujours cette impression de grande misère et de déréliction. Avec le temps, Hamish avait appris que s'en soucier ne se montrait qu'être futile et qu'accepter ce qui nous était donné, était la seule solution pour survivre. Se battre, la Bête le faisait toujours, mais ses pouvoirs faiblissaient aussi, au fur et à mesure, l'acceptation semblait bien tentant, mais elle ne se faisait pas avoir, continuant de vadrouiller dans son propre univers où tout allait bien et rien ne lui posa problème. Son coin, son palais de verre, c'était où la Créature habitait avec ces songes, c'était le lieu dans lequel elle remettait les idées en place, pour ne pas se sentir tout aussi confus, malgré ses airs intimidants, due à sa coquille durcie, il se pouvait, si il n'était pas trop tard - il se pouvait qu'il restait encore de la bonté en elle. Un autre dilemme se montra, comment faire ressortir cette partie en lui, sans faire tout chambouler ?
     Chuchotement cristalline, prononçant ce qui lui servait de désignation - une appellation qu'elle était tant habituée à entendre, mais pas de cette façon, pas aussi délicatement, comme un chant, cela émerveilla la Bête, qui malheureusement ne pouvait pas montrer émotions sur ce visage inanimé, elle tourna la tête, ô cette Créature immonde, ses orbes d'un bleu flou - vitreux de même, vie ayant longtemps été aspiré hors d'elles - la dévisagea, la Bête pencha sa tête doucement de côté, comme si elle écoutait. Apportant toute son attention sur cette petite fée des neiges qui avait laissé ses paroles vagabonder avec le souffle apaisant du vent.
     Laissant l'azilé lui chatouiller son bouton de rose, sa peau auparavant si cadavérique reprenait une nuance bien à elle, douce pêche mélangée avec une touche de fraise, le tout donnant un résultat énergique; la couleur le faisait paraître plus vivant. Même dans un temps pareil, il ne sentit ni la froideur le mordre, ni la chaleur qui l'envoûtait, il ne sentait rien. La fée parla, il l'observa. De quelle beauté parlait-elle ? Il ne voyait que les ombres, sa vision du monde n'était que noire et blanche, avec des bouts de gris jetés par ici et par là. Yeux fatigués, inaptes de voir plus loin, de voir ce qui restait de cet endroit, ils ne voyaient que pénurie de l'exactitude où leur silhouette se trouvait, et l'irréalité que le cerveau leur ordonnait de voir.

               Avec toute la grâce qui la définissait, une finesse qu'il n'avait jamais aperçu avant elle, à croire qu'un ange s'était vraiment posé à côté de lui avec tant de circonspection. Elle semblait penser et ne disait que ce qu'il fallait dire, une familiarité qu'il retrouva rapidement en elle, rien qu'en l'observant et ce n'était pas tout, il semblait qu'il y aie encore maintes choses qui pouvaient les relier. Elle et lui, par leur petit doigt, c'était le fil rouge qui avait choisi ce moment pour lui montrer autres choses que les visages aberrants de ceux qui vivaient au pensionnat, elle avait une particularité qui sortait bien du lot - superficialité, cette surface sur laquelle, nombreux se reposaient dessus, elle ne semblait pas la vêtir, non. Elle semblait être tout aussi libre qu'il ne l'était.
     La fée se déplaça, il la suivit du regard, restant tout aussi noyé dans son silence avant de tourner sa tête, fixant ses deux miroirs sur autres choses, le soleil n'allait pas tarder à se montrer, elle ne lambinera pas sa routine habituelle et montra ses rayons pour éclairer le chemin de ceux qui avaient encore force de se traîner hors du lit, bientôt, ô bientôt les cours prendront, dans les heures à venir, mais notre écossais n'avait pas intention de s'y rendre, il allait sûrement s'évader, faire son hors-la-loi et se trouver un recoin où sommeiller.
     Il sentit chaleur d'une main s'emparer de la sienne, le carcajou bougea sa tête, attention se portant à nouveau sur cette fragile forme en face de lui, c'était doux, c'était chaud. Tant de gentillesse qu'il allait à nouveau refouler, pour la simple raison qu'il ne voyait pas pourquoi se devait-elle se montrer aussi aimable avec lui, la Bête des cauchemars. Raffinement posé au creux de sa pogne, la peur de briser cette fragilité le parcouru, souiller ce qu'il tenait - il ne faisait que cela. Mais son expression ne resta que de marbre, il se contenta d'examiner ce qu'il avait en main tout en écoutant les dires de la demoiselle.
▬ ...
     La beauté, existait-elle vraiment, n'était-elle donc pas une mystification que nous nous créons pour fuir la réalité ? Il ne croyait  pas à la vertu de cette illusion. Même cette fleur n'était que maigre mensonge.
     Hamish médita un moment, la belle Quynh dans ses mains, il garda réticence, sa tête essayant de faire le tri dans ce bazar qu'était son esprit, puis, doucement, c'était à son tour de faire quelque chose. La Créature s'approcha, précautionneusement, elle respira d'une façon rythmée, jolie fleur en sa possession, c'est avec mansuétude qu'il plaça cette subtilité sur la tête de la jeune fille. Il recula légèrement. Cela lui allait mieux à elle, il avait eu raison d'écouter la petite voix qui faisait écho dans les profondeurs de sa prison.
     Ne cessant pas de faire preuve de mutisme, Hamish aurait pu lui expliquer raisons à ses gestes, mais n'estima pas altercation requise pour comprendre qu'il trouvait que cela lui allait mieux à elle qu'à lui. La Bête savait être passionnée, dès qu'elle le souhaitait et ceci fût une de ces moments bien à elle, où pour une fois, elle se disait qu'elle pourrait bien faire autre chose qu'ignorer.
     Le brunet aurait pu sourire, mais il évalua la situation tel quel - impossible, ne la connaissant pas encore, les émotions ne surgiraient pas en lui, pas encore. La neige éternelle qui recouvrait son coeur ne fondra pas avec tant de facilité.
▬ Je ne crois pas en la beauté.
     Souffla-t-il, levant le regard à ce ciel qui s'éclaircissait.
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MessageSujet: Re: Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !]   Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !] 1400359500-clockMar 17 Déc 2013 - 15:36



Regarde moi


Malgré l'emprise ténébreuse qui s'agrippe à cette masse battante, on parvient toujours à trouver une lumière. C'est lorsque nos démons s'insinuent dans nos songes pour y semer le trouble, que l'on ressent cet halo délicat qui nous enveloppe. Une lumière blanche et douce, qui nous rassures et nous protèges. Qui se dresse vaillamment face à ces ombres dansantes, sans ciller malgré leur aura malsaine. Elle te caresse la joue comme les doigts d'une mère, te souffle des comptines pour t'aider à oublier, et parfois même, te réchauffe d'une atmosphère réconfortante pour te rassurer. D'autre fois, cette lumière n'est uniquement qu'une apparition, qui te donne le courage de lutter contre ce mal qui te pourri le sang. Une apparition qui t'insuffle la force de te relever et de te battre contre ces monstres obscène qui dévorent ton âme. Une apparition dont tu as besoin pour exister.

Tellement froid, tellement lointain. Il lui rappelait cette Russie bien aimé, contrée peu hospitalière et qui pourtant, avait tant à offrir. On pouvait aisément penser qu'elle était obscédée par sa nation, ce qui était le cas, mais elle ne pouvait y retourner. Tel qu'on le contait dans les vieux récit, elle était au temps moderne ce qu'était Frankenstein au Moyen-Âge : une abjection. Une créature hideuse, rejetait par son monde et errant sans but au milieu de cet enfer terrestre. Alors elle restait enfermée entre ces quatre murs, tentant vainement de paraître normale au yeux de la société, mais il faut croire que même dans le milieu magique, la bizarrerie effrayait.
Lorsqu'elle avait présenté l’éphémère princesse de nuit à son Prince des Glaces, celui-ci n'eût pas la réaction qu'elle espérait tant. Elle n'obtenu qu'un mouvement las de sa main, cette main si froide qui déposa la petite fleur dans les cheveux de la frêle demoiselle. Une chevelure cristallisée par le froid, bien loin de ces magnifiques crinières de poupée qu’abhorraient les filles de l'école. Vanilla était féminine dans sa façon d'être, pas dans celle de penser. Elle n'était pas soigneuse. Elle ne croyait pas en son apparence. Elle fuyait la réalité. Que pouvait-il penser en posant cette pousse dans ses cheveux ? Etait-elle digne de  cet fragile enfant de la nature ? Certes, elle se hissait à ses côtés, pourtant elle avait l'impression d'être effacé par la délicatesse de cette fleur suave, qui lentement périssait. Elle observa longtemps cet homme si près d'elle, et pourtant, qu'elle ne parvenait à toucher. Il était en réalité dans un autre monde, un autre monde auquel elle n'appartenait pas. Mais jamais elle ne se laisserait abattre. Elle avait enfin trouver cette personne si douce qui lui ressemblait. Elle avait trouvé une personne qui ne l'effrayait pas, et qui ne la fuyait pas. Elle avait trouvé cet ange dont elle avait si longtemps rêvé. Regarde maman, il est là mon Prince.
Elle se devait d'être son amie, elle se devait de le faire rire et sourire, elle se devait de le ramener à la raison. Elle aussi s'était retrouvée dans cette situation, pensant que le monde était noir et triste, que tout ce qui était beau n'était qu'une simple illusion créé pour nous jouer des tours. Elle aussi, elle avait perdu espoir en l'humanité. Mais elle s'était bravement relevé, aidé par son coeur.
Elle releva les yeux et continua d'observer les faibles rayons qui filtraient à travers les feuilles du chêne, appréciant la douceur de leur caresse sur son visage. Peu à peu, le roi des cieux s'éveillait, peu à peu, il anima ce monde figeait dans le silence. Vanilla avait toujours apprécié les choses un peu glauque, elle préférait de loin les nuits gelée d'hivers que les journées chaudes d'été. Elle ne trouvait la beauté que là où les autres voyaient de la désolation.
Gardant ses rétines rivées sur les branches, elle laissa échapper un murmure.

" Si tu ne crois pas en la beauté, crois en ce que tu vois..."

Elle observa silencieusement la buée blanche et opaque qui s'échappait de ses lèvres. Elle n'avait pas l'impression que l'air de réchauffait. Peut-être était-elle trop engourdit. Elle ne sentait plus ses jambes, mais cela ne l'affolait pas. La demoiselle se redressa alors pour attraper du bout des doigts le plaide à ses côtés, elle le déplia et le posa sur ses pieds. La prudence s'imposait, elle refusait de se ridiculiser devant le jeune homme, comme elle avait l'habitude de le faire. Chuter à ses pieds serait pour elle, la pire des humiliations.
Elle hésita un long moment. Vanilla ne pouvait s'empêcher de se poser maintes questions auxquelles la réponse n'était pas toujours des plus évidente. Elle soupira finalement et laissa avec douceur sa tête se poser contre l'épaule de son ami. Quelques unes de ses mèches de cheveux, dans ce même mouvement, glissèrent sur son visage, lui barrant sa vision des choses. De longues mèches blanches qui lui caressaient la peau, taquines mais innocentes. Elle observa au loin, une élève était déjà présente dans le jardin, elle attendait visiblement quelqu'un. Bientôt, c'est une masse qui déferlerait sur la contrée des fées, les obligeant à se   terrer en tremblant. Et Vanilla ne pouvait rien faire.
Hamish était l'une des seules personnes avec laquelle elle appréciait le silence. Il n'était pas oppressant, ni angoissant, il était juste calme et reposant. Elle fourra doucement son nez contre l'écharpe du jeune homme, appréciant la chaleur que celle-ci dégageait. Une chaleur agréable, qui ne l'agressait pas. Elle souffla finalement, non pas car l'ambiance muette la dérangeait, mais tout simplement car elle était décidée à le faire parler.

"Que vas-tu faire de ta journée ?"

Dans le cas de la demoiselle, elle avait merveilleusement bien commencé. Rare était les moments où elle se retrouvait avec lui. Même l'odeur du tabac froid incrustée dans les pores de sa peau de la dérangeait pas, c'était son essence à lui. Elle ferma les yeux, laissant l'obscurité envahir une nouvelle fois ses pensées. Elle ne désirait qu'une chose, c'était entendre une fois de plus le son de sa voix, lui rappelant qu'elle n'était plus seule à présent. Elle s'était déniché quelqu'un d'exceptionnel, mais qui s'ignorait lui-même.


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MessageSujet: Re: Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !]   Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !] 1400359500-clockMer 1 Jan 2014 - 17:42





I watched my heart
    turn to stone

               { L' ange à ses côtés ne sembla nullement ravie de sa réaction: elle semblait même, légèrement déçue, comme si elle s'était attendue à une meilleure réponse de sa part, un autre mouvement que celui qu'il avait fait. L'enfant de la nature qui reposait dans sa chevelure d'un blanc pur lui allait à merveille - une politesse qu'il ne pouvait pas nier, malgré qu'il ne croyait point en la beauté. C'était une vérité ésotérique, abstraite - que seul certain pouvait réaliser, si leurs yeux s'ouvrirent pour voir ce qui leur faisait face: pour mieux voir ce monde exécrable. Les irréalités, lui, Hamish les voyait, seulement dans son propre esprit, mais cet endroit, ces paysages, ces personnes qui l'entouraient - il les percevait tel qu'ils étaient, dans leurs couleurs et formes originales, sans masques, dénudés de tout mensonges et de leur protection. Devant la Bête, chaque individus étaient comme ... Exposés à lui: des escargots sans coquille, des livres ouverts, des fleurs épanouies en toute leur splendeur, la Créature voyait chacun sous leur vrai visage, son regard vitreux perçant les âmes de ceux qui se mettaient en face de lui pour ensuite leur révéler quelconque vérité ce cachant dans chaque âmes.
     Petit Carcajou, peureux, vide : Perdu. Tu ne te verras jamais l'admettre que t'as besoin d'aide. Il se cachait, ô le Hamish, il ne voulait pas être vu, il ne voulait plus être sauvé - c'était ce qu'il tentait de se dire, de se faire croire, c'était sous de fausses facettes qu'il s'occultait, pour ne plus souffrir, il se mentait comme il respirait. Se persuadant qu'il allait bien et que cette froideur en lui, qui l'avait ô longtemps enveloppé, n'était que des plus naturels. Hamish, il fuit. Il fuyait la vie - c'était une vraie peste qu'il se voyait éviter à tout prix, pour ne pas tomber plus bas qu'il ne l'était déjà. Et pourtant, il le savait, que cela ne lui faisait pas du bien, que ce qu'il s'infligeait n'allait que le détruire, le faire chavirer d'un côté et de l'autre. En même temps, il ne se voyait plus vraiment faire quelconque efforts pour se sortir de là, trop fatigué par ce cirque, par cette pièce de théâtre dans laquelle il n'était que pantin - dansant avec sans but sur scène et se faisant critiquer par les petits malins, jugé par des regards hautains et moqué par les autres marionnettes qui se devaient de jouer après lui. Il se révolte, se replie et se terre dans la pénombre, ne voulant plus en échapper - de ce tourment que les autres lui ont imposé. Tant pis, il allait silencieusement ravaler sa fierté.
     Des locutions insipides, vaines - quoi qu'elle tente, sa fée des neiges, cela ne changerait pas son point de vue sur ce qui l'entourait, s'en était déjà fini de lui - il était sans espoir. Il n'arrivait plus à voir lumière. Sa source de vie dissimulée par cet épais brouillard scélératesse qui essaya de l'attirer avec elle - l'appâtant tel un petit poison avec un vers de terre pour terminer ce qu'elle avait commencé. La destruction totale de son âme à lui. Le seul souci s'imposait rapidement : il n'était pas facile d'apprivoiser cet esprit libre. Il y avait encore quelque chose qui le maintenait en vie et qui lui permettait de ne pas se plier à tous, une force mystérieuse qui le poussait un peu à continuer de se battre avec ce qui lui restait. Quelque chose qui lui susurre à l'oreille de ne pas laisser tomber, qui lui dit d'avancer, de se relever et de regarder en avant, il se laisse faire guider par cette seule et unique voix étrange. Il ne se questionne pas. Il ne questionne pas cette voix. Il l'écoute. Et danse avec elle. Sans mot dire - il avoue, pour une fois, d'être un jouet contrôlé par cette force sibylline. Ne dira pas le contraire ou ne déclarera rien pour sa propre défense.
Vitres se fermant sous une fine couche de peau, seule la lente respiration du jeune homme sortait de lui - le Carcajou ne souhaitait pas briser les bruits de la nature, c'était bien plus gracieux que ses paroles à lui : rauques, monstrueux. Secouant sa tête, quelque chose de bien singulier se produit, quelque chose d'inattendu : son expression changea, prenant forme et dévoilant un sourire - moqueur, qui ne dura pas suffisamment pour dire si il se foutait d'elle ou pas. Visage de marbre à nouveau, il finit par répondre : « Justement. » Pausant au milieu de sa réponse, comme pour chercher les bons mots à prononcer, il continua sur ce même ton de la voix : monotone - « Il n'y a pas de beauté à voir, il n'y a rien à croire. C'monde, c'est l'enfer. »    
     Réponse honnête de sa part. Sincèrement, Hamish ne voyait rien de bien en ce monde. Pour lui, c'était perdu d'avance. Il n'y avait rien à espérer, rien à voir, rien à croire. Sa mère, elle, dans son enfance, lui avait toujours dit en le berçant que 'les anges les protégeaient, qu'ils les surveillaient'. Le problème dans ses paroles qui se devaient de le rassurer en étant un enfant ? C'était le fait que les anges n'existaient pas vraiment, c'était simplement des histoires que les humains se racontaient pour ne pas se sentir vide ou pour ne pas être vaincu par la peur. Si les anges étaient réels, pourquoi ne foutaient-ils rien du tout ? Pourquoi n'aidaient-ils donc pas les personnes qui avaient besoin d'un coup de main ? Pourquoi ne cessaient-ils donc pas les guerres, les misères et tristesse ? Qu'est-ce qu'ils foutaient au final ? Que dalle.
     Ses parents pouvaient lui dire ce qu'il voulait, il y avait une chose qu'Hamish savait parfaitement : les puissances supérieures, c'était que des conneries, les anges, les démons, Dieu et Lucifer, c'était que des mythes - des légendes qu'on racontait aux naïfs pour qu'ils dorment mieux la nuit. Ce qui expliquait pourquoi notre ami était en quelque sorte athée. Il ne croyait pas à ce genre de bobard - personne n'avait pu prouver leur existence, alors pourquoi s'accrocher à ces bêtises ?
     Une masse à l'épaule, des miroirs qui s'ouvrent - la Créature observa la petite silhouette de la demoiselle s'approcher, puis sans rien dire, elle avait posé sa tête sur son épaule gauche. Cela ne le dérangea pas. Il se contenta simplement de réajuster son écharpe qui commençait à faire des siennes. Monsieur jour, lui aussi ne se gêna pas pour se pointer, une figure lointaine se faisait visible : quelqu'un attendant le début des cours ou une autre personne, qui sait. Quand la question de la petite fée atteignit ses oreilles. Notre brunet hocha doucement ses épaules autant que réponse, avant de répondre en silence : « Je sais pas. Je vais sûrement sécher les cours pour aujourd'hui ... » Quelques secondes de réticence.
     « Et toi ? »

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MessageSujet: Re: Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !]   Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !] 1400359500-clockSam 22 Fév 2014 - 14:07
J'archive.
MP un membre du staff pour récupérer ce topic.
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MessageSujet: Re: Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !]   Deux âmes seules, face au silence [Pv : Grand Dadais !] 1400359500-clock
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