the last dance || Léocade

fuck you
bitch

Elle s'en va, se décroche. La chaleur te dit au revoir.
Une gêne et Céleste comprend pourquoi. Elle baisse la tête, comme si la honte avait prit par de tout son corps. Et maintenant ? Il faut dire quoi, faire quoi ? Elle ne sait pas, ne sait rien du tout de ce qu'il faut faire ou dire. Comme si on l'avait envoyé dans un endroit inconnu et qu'il fallait qu'elle se débrouille.
Un regard posé sur elle, la honte rougit, s'épaissit. Il l'aime, l'aime, c'est sûr... Céleste n'a peut-être pas sû elle, comment été son amour. Si c'était juste un amour fraternelle ou l'Amour avec un grand « A ». C'est sûr, ils ne peuvent pas... Elle en a maintenant conscience. Elle passe un doigt dans ses propre cheveux, remet des mèches derrière son oreille et se redresse.

« J'ai compris Léo'... J'suis nulle en amour, j'y comprends rien. »

Alors elle se glisse à côté, s'allonge sur le lit, dos à Léocade et s'enroule de la couverture moelleuse qui l'a protège de tout ces monstres. Ses peurs et ses hontes. Sa fatigue et son exaspération. Alors elle a juste envie d'une chose maintenant, d'un bonheur artificielle qu'on appelle rêve.

« Bonne nuit. »

Elle n'a pas fermé les yeux pour autant, attends qu'il s'en aille, dans son lit. Elle n'aboutira à rien comme ça... Alors, au final, elle bouge les lèvres, lui dis, lui raconte.

« J'ai jamais compris ce que ça voulait dire aimer... Parce que t'as toujours été là, et j'étais heureuse... Et puis tu allais voir d'autres personnes que moi... Alors je pensais que je t'ennuyais, que tu ne m'aimais plus...Alors comment veux-tu que je réagisse quand je te vois emballer une fille ? »
  

broke me
take me
shut up
kill me

Une petite haine naissante, un ordre. Elle n'aurait pas à réagir, juste fermer sa gueule, regarder. Se forcer à regarder cette putain de réalité en face. Bien en face. Il l'emmerde, essaye de la faire bouger, lui tire la couette, puis une mèche de cheveu. Céleste ne cille pas, ne bouge pas. Reste maîtresse de ses mouvements. Mais son cerveau étriqué ne supporte pas ce rire, ce rire qui ne devrait jamais avoir lieux entre eux deux, entre deux jumeaux.
L'amour, elle y croit... Peut-être que ce n'est pas le même amour qu'elle porte à son frère. Elle s'est sûrement trompée de définition, au final. C'est elle qui a tord. Elle l'aime comme un frère, sa moitié... Mais oui, sûrement que... Elle ne veut pas partager, c'est ça. Entrer dans sa chambre et sentir d'odeur d'une autre fille, quelqu'un d'autre. Ça l'emmerde, ça lui fait péter des câbles.
Céleste n'est jamais vraiment allé vers d'autres mecs que Léo' et les seules fois, ce dernier repoussait les mecs. Elle croyait vraiment que son frère ne voulait pas partager sa soeur, qu'il en été amoureux.

C'est fini, elle veut changer, lui montrer que oui, il y a sûrement mieux à l'extérieur de cette chambre. Alors mademoiselle turquoise se redresse, pose un pied au sol, puis l'autre et prend une grande inspiration avant de se lever et tourner légèrement la tête vers son frère.

« Ouais, sûrement, mais vu qu'en plein jours les seuls mecs que je vois tu les repousses... Alors peut-être qu'en boîte ou dans la rue il y aura des personnes. Sans que tu me suives. »

Elle va vers son armoire, histoire de prendre un pantalon (parce qu'elle va pas sortir en petite culotte et en débardeur de nuit) et une veste.

« Ne pense même pas à me suivre, à me dire de rester là. C'est bien toi qui me dis d'aller voir ailleurs ? Non ? Je te laisse te faire tes petites garces, alors c'est à mon tour de faire ce que je veux. »

Céleste met ses converses noirs, prend son porte-monnaie dans sa veste en cuir et finit par aller vers la salle de bain pour s'occuper de ses cheveux.

« Pas la peine non plus de me dire que je sais pas me défendre. »

Elle se prépare, s'occupe de ses cheveux, détermination, elle veut bouger. Faire quelque chose. Montrer à son jumeau, maintenant, qu'elle change.

Même si au fond d'elle, ça lui fait mal, mais elle ne veut pas lui montrer. Elle ne veut pas montrer à son frère que « je n'ai besoin que de toi mais toi tu ne comprends pas ».
  

broke me
take me
shut up
kill me

« JE NE SUIS PAS TOI LEO' ! »

Céleste avait lâché dans le lavabo son mascara, s'était retournée, était sortit de la salle de bain. Elle le fusille du regard, grogne un peu. Ses poings sont serrés, elle est énervée. Céleste ne veut pas que son jumeau lui dise ça, parce qu'elle sait très bien que...

« C'est toi qui te pavane et qui prend chaque fille que tu croises ! C'est toi la traînée qui met pleins de maquillages sur ton visage au point où l'on ne voit plus ce qu'il y a en dessous ! Tu mens à tout le monde Léocade, je suis ta jumelle. Je te connais ! Je ne suis pas l'une de ces petites putes que tu prends, à qui tu mens, que tu baises et que tu lâches ! »

Elle retourne dans la salle de bain, laisse le lavabo noir de mascara dans un état pitoyable et finis sa petite préparation. Céleste en a marre de voir des regards sur elle juste parce qu'elle est la soeur de monsieur Remington. Elle n'est pas une sainte, elle le sait, pas beaucoup de personne ne l'aime parce qu'elle est chiante, voleuse et impitoyable. C'est une Remington, faut pas l'oublier. Mais c'est celle de la famille qui a enfin éclaté, qui ne supporte pu tout ça. Mais cette explosion n'a juste eu lieu qu'ici, dans cette chambre, peut-être qu'en dehors elle retrouva son côté hypocrite... Elle se demande au final si elle est comme ça à la base. Céleste se perd dans tout ça. Un souffle, une reprise... Enfin elle sort, prend sa veste, elle est prête pour sortir et non elle ne sautera pas dans les bras de son frère en pleurant pour dire « excuse moooi », c'est fini.

« Tu marches toi, t'as pleins de potes, de faux potes sûrement. Mais t'en a pleins, tu peux trouver la bonne dans tout ça. Au final, ça t'as réussi ici. Tant mieux pour toi. »

Mademoiselle prend son sac, son téléphone sur la table de chevet puis elle se dirige vers la sortie, histoire d'aller mieux. Histoire de prendre l'air, de sortir de cette atmosphère puante de haïne.