On entendait sa respiration saccadée. Chaque pas effectué le faisant encore plus agoniser. Il soutenait le corps de sa chère déléguée par la force de ses bras, l’observant de temps à autre. Il marchait en direction de l’infirmerie pour soigner les plaies de la française - non prit d’un élan de bonté. Il aurait pu la laisser là. Mais malgré tout son orgueil, il n’oubliait pas quel grade elle occupait - et malgré lui, il lui vouait un immense respect. C’était quand ils étaient seuls qu’il se faisait à cette dure réalité.
Qui as fait ça..? Il baisse la tête pour l’observer. Que je vous le dise ou non, cela ne changera rien à la situation, mademoiselle. Contentez-vous d’économiser vos forces. Il n’y est pas allé de main morte. Cependant, votre visage parsemé de cette texture vermeille vous rendrait presque plus ravissante. Il sourit, secouant vivement la tête pour remettre en place les mèches de jais qui avaient voilées sa vision.
Il faisait noir - nuit. L’ambiance était morose. Il descendait les escaliers et enjambait les tables jonchant encore le sol de la manière la plus rapide qui soit. Et de temps en temps, il s’arrêtait, pour mieux reprendre le corps de sa frêle déléguée qui glissait de ses bras. Le Prince allait devoir s’occuper lui-même d’elle, de panser ses blessures comme un grand frère docile.
Durant sa marche, il ralentissait de temps à autre le pas pour reprendre sa respiration entrecoupée d’injures arabes. Le jet du radiateur lui avait totalement bouffé toute sa magie avec une facilité déconcertante. Anshu utilisait souvent sa magie en petite dose, et cette dernière, d’une puissance des plus colossales ne le fatiguait pas spécialement. Et ce débordement inadéquat lui a pourtant fait perdre tout ce qu’il pouvait avoir, sa puissance drainant sa propre énergie physique pour retrouver son éclat prestant. C’en était presque honteux. Presque.
Il jette un coup d’oeil sur l’hublot de l’infirmerie, plissant machinalement les yeux pour se repérer dans cette pénombre. Et il tente d’abaisser la poignée. Il cille de longs instants en constatant que ces imbéciles d’infirmiers n’avaient même pas prit la peine de fermer cette salle à clé. Et son corps ainsi que celui de Prudence pénètrent dans l’infirmerie, le Prince claquant la porte avec son pied, allumant la lumière qui viola de la manière la plus bestiale qui soit leurs yeux. Seulement quelques secondes pour s’y faire, il s’approche d’un des lit pour allonger délicatement De Boissieu dessus, s’éloignant par la suite pour fouiller dans la pharmacie.
Minute de refléxion. Il en sorti ce qui était nécessaire pour l’apaisement de la douleur de la déléguée, posant tout cet arsenal sur la table de chevet à côté du lit. Il s’assied au bord de celui-ci, et, redressant Prudence, il glissa d’abord une main dans sa chevelure blême pour repérer où était la blessure - facilement remarquable au vu de ce contraste séduisant que formait le sang avec ses cheveux pâles. J’ai sous-estimé la douceur de ta chevelure, Prudence. Et c’est au niveau du haut du crâne qu’il sent quelque chose d’humide, il ôte sa main de ses cheveux pour observer ses doigts et donc constater la texture merveille. Soupir. Il se lève une seconde fois, allant saisir des cotons qu’il humidifie pour retourner auprès de la française et essuyer son visage en sang avec. Et finalement, il ordonne.
Penche la tête en avant. Il attend qu’elle s’exécute, allant par la suite écarter ses mèches de cheveux pour que sa plaie soit exposée au grand jour. Et le désinfectant entre en contact avec sa peau rougeoyante, il tamponne sa blessure des compresses.
Ils ont du cran, n’est-ce pas ? De te blesser de la sorte. Que comptes-tu faire, par la suite ?
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Sujet: Re: × puis-je seulement panser cette haine cinglante qui émane de ton être ? × Mer 19 Mar 2014 - 22:29
« She's hurt, please, help. »
Ft. Anshu Agni Ânkhs-Amon.
La rage coulait encore plus rapidement que l'hémoglobine dans le corps entier de la déléguée. Elle mourrait d'envie de se dégager, de revenir sur ses pas et d'écraser un par un les nuisibles qui avaient osé frapper Prudence de Boissieu. Le sang lui brouillait la vue, elle savait que ses maigres bras seraient incapables de se lever pour retirer ce qui obstruait ses yeux rouges. Alors elle se laissait aller contre le corps dur de l'égyptien, bien qu'agacée d'être aussi dépendante d'un être qu'elle savait vicieux.
L'inconscience menaçait de l'entraver une nouvelle fois, conduisant Prudence hors de la réalité présente. Elle se sentait si faible qu'elle n'aurait pu simplement remercier Anshu, en imaginant simplement qu'elle en ait eu l'intention. Gardant les paupières closes et le corps presque flasque, elle savait qu'elle n'avait pas fière allure, mais s'en fichait. Seule la douleur l'importait. Canaliser cette sensation d'échec pour la muer en colère, en soif de vengeance. Se servir de ses faiblesses pour les transformer en atout, comme elle l'avait toujours fait.
Son dos entra en contact avec un matelas mou, s'y enfonçant à peine à cause de son poids relativement faible. Elle retint un gémissement quand son crâne y fut déposé, peu désireuse de perdre le peu de dignité qui lui restait. Une goutte de liquide carmin glissa contre sa tempe, s'écrasant sur le pâle oreiller. Sans même ouvrir les yeux, la française écouta à peine l'autre remuer dans la pièce, tentant désespérément d'effacer le sang sur son visage. Mais visiblement, ses membres refusaient de lui obéir.
Une main passa dans ses cheveux, lui arrachant un grognement de douleur en atteignant la base de la blessure. « J’ai sous-estimé la douceur de ta chevelure, Prudence. » Elle ne prit pas la peine de réagir, jugeant ce compliment inutile. Prudence ne trouvait aucun plaisir à recevoir des paroles appréciables, elle savait ce qu'elle était et se contentait de ça. Le reste n'importait pas à la Reine.
« Penche la tête en avant. » Ses paupières se soulevèrent finalement, lavées du liquide vermeille. Elle lui lança un regard totalement neutre, dénué de cette froideur habituelle. C'était manifestement un ordre, mais elle était consciente de son incapacité à se soigner seule. Alors elle obéit, serrant les poings au contact du coton. L'effet était instantané, chaque tamponnage lui envoyait une décharge électrique droit dans le cerveau.
Et malgré sa maturité et sa façon d'être, De Boissieu restait une petite adolescente de quatorze ans, qui pleurait quand elle avait bien trop mal. Des larmes s'écoulèrent de ses yeux, pitoyablement. Aucun son ne sortait de ses lèvres serrées, mais ses épaules sursautaient de quelques sanglots, qu'elle ne pouvait tout simplement pas contenir. Déglutissant péniblement, elle endura en silence les soins, jusqu'à la question fatidique.
« Ils ont du cran, n’est-ce pas ? De te blesser de la sorte. Que comptes-tu faire, par la suite ? »S'il savait ce qu'elle prévoyait. Douleur, vengeance. Colère, ravage. Chacune des émotions à l'intérieur de la déléguée lui donnait un but. Mais elle ne pouvait agir dans la lumière, alors elle agirait de nuit, comme une créature de l'ombre. A l'instar de ces chiens - bien que se comparer à eux était indignant - ses actions se feront sous le couvert de la lune. Sa voix rauque mit quelques instants à résonner, le temps qu'elle ravale ses pleurs et qu'elle reprenne son courage à pleines mains.
« Ce que je comptes faire, eh... Ce que les De Boissieu ont toujours fait. » Certes, elle refusait de lui confier ses plans, incapable de lui offrir sa confiance entière. Après tout, elle savait ce qui se tramait dans le pensionnat, et Anshu n'était peut-être pas totalement de son côté. Réfléchissant à toute allure malgré les piqûres de sa plaie, la française laissa son dos se plier légèrement, incapable de tenir droite plus longtemps.
« ... merci.. » Un infime soupir à l'instant où ses paupières se rabattirent sur les rubis qu'étaient ses iris. Non pas qu'elle s'endormait, simplement qu'elle reprenait un minimum de force, pour ne pas sombrer subitement dans les ténèbres. « Et toi. Que vas-tu faire ? » Un de ses yeux se rouvrit, se dirigeant vers le visage du brun.
Elle mourrait d'envie de savoir ce qu'il comptait faire... Chimères que tout ça. Cette conversation en était presque amusante. Mais surtout pitoyable.
Ses yeux se posent quelques secondes sur les épaules trésaillantes de la déléguée - amplement suffisant pour savoir qu’elle pleurait. C’est vrai, elle était une enfant après tout. Il soupire, ne prenant pas spécialement de plaisir à la voir dans un tel état. Anshu était nonchalant et loin d’être impulsif, il intériorisait tout et libérait ses sentiments en un soupir, infime, sans que personne sache rien. Toujours dans sa nature de paraître impassible aux yeux des autres, se contentant de garder la tête haute pour faire honneur à son personnage - Prince, qui se doit d’être parfait. Il est parfait - l’être humain n’est pas parait, non? Il n’est pas un être humain. Il est un monstre dénué de sentiments, du moins, ces derniers sont enfouis si profonds que même lui ne saurait les retrouver dans ce paradis chaotique.
Et Prudence était pareille. Il ne connaissait rien d’elle, de son passé ou de son véritable caractère, mais elle était froide, telle une pierre graveleuse, presque mécanique, lassée - et pourtant à un tel âge. Peut-être était-elle simplement une fille pourrie gâtée, peut-être était-elle méprisée par son entourage, se formant de ce fait sa propre carapace encore impénétrable, tout ceux voulant l’effleurer recevant des décharges électriques du plus profond de son dédain.
Il entend ce souffle, ou du moins quelques syllabes, mais se doute du remerciement de la française. Le Prince reste de marbre, tout comme sa précédente réplique. Et pourtant, sa curiosité lui rongeait d’en demander plus à la déléguée. C’est quand il termine de désinfecter qu’il lui enfile rapidement un bandage autour de son crâne, tentant de le dissimuler à travers sa chevelure. Les yeux vermeils de la déléguée embrassent ceux de l’égyptien. Il la fixe de longs instants.
Qu’allait-il faire ? Bonne question. Anshu était une girouette - un indécis, un électron libre, changeant de couleur à travers l’échiquier pour mieux désorienter ce dernier. Alors un sourire fend enfin ses lèvres, se redressant un peu pour prendre une posture presque royale, yeux mi-clos.
Je l’ignore. Tant qu’on ne brise pas ces imbéciles, ils ne comprendront pas. Tu verras, malgré ce que tu leur a fait subir, ils recommenceront, encore et encore. Alors je verrai - j’agirai en conséquences. C’est plus drôle de ne pas prévoir de plans, non ?
Il s’était allié à Artémis il y a peu - et ils en avaient prévus des plans. Mais il avait dit ça sur le coup, car à lui tout seul, il n’irait pas tellement réfléchir comment détruire un mouvement d’élève qui demande égalité en se rebellant et détériorant le matériel des salles, non, de la salle des A.
Achevant la guérison de Madame, il se relève et s’éloigne, se montrant plus ou moins distant. Surtout, il sentait sa rage qui émanait de son corps, son hémoglobine entrant en ébullition, dégageant une chaleur désagréable au Prince nauséeux.
Et une pensée traverse son esprit.
Il s’approche, lentement, s’accroupissant devant elle pour arriver à sa hauteur. Et il chuchotte.
Prudence… Que vas-tu me donner si je te dis qui est le chef d’Entropy ? Essaie de me convaincre si tu es si attachée à la destruction des gris.... Rien à perdre - ni à gagner. Même avec Drew, il le trahira s’il veut. Détruire Heath ensemble - quelle utopie. Il savait déjà que son secret avec Sarah allait être dévoilé.
Tout se sait, après tout.
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Sujet: Re: × puis-je seulement panser cette haine cinglante qui émane de ton être ? × Ven 21 Mar 2014 - 18:54
« She's hurt, please, help. »
Ft. Anshu Agni Ânkhs-Amon.
« Je l’ignore. Tant qu’on ne brise pas ces imbéciles, ils ne comprendront pas. Tu verras, malgré ce que tu leur a fait subir, ils recommenceront, encore et encore. Alors je verrai - j’agirai en conséquences. C’est plus drôle de ne pas prévoir de plans, non ? » Cette posture princière aurait agacé Prudence en temps normal, mais elle n'avait même pas la force de profiter de l'instant pour l'écraser. Alors elle ne dit rien, elle attendit juste qu'il termine ses soins. Réfléchissant à la manière dont elle allait procéder pour trouver chacun des membres de cette organisation stupide et affligeante.
Mais qu'il trouve drôle de n'avoir aucun plan la surprit légèrement, sans qu'elle ne le montre. Son visage restait impassible, ses paupières se rabattant sur ses pupilles teintées de sang. La fatigue s'emparait peu à peu de la française, qui ne résistait même pas. L'éloignement du prince l'avait laissée supposer qu'il s'en allait, maintenant que son pansement était terminé. Mais des mouvements perçus par ses tympans lui indiquèrent le contraire, l'intriguant encore plus.
« Prudence… Que vas-tu me donner si je te dis qui est le chef d’Entropy ? Essaie de me convaincre si tu es si attachée à la destruction des gris.... » A l'instant, ses yeux s'ouvrirent. Elle fit pivoter douloureusement sa frêle carcasse pour le fixer froidement, tentant vainement de déchiffrer ses intentions. Que voulait un tel personnage que Prudence pouvait détenir ?
Son cerveau à moitié endormi marchait désormais à plein régime. Si elle trouvait le chef d'Entropy, non, s'il lui disait qui était le chef d'Entropy, cette histoire se terminerait extrêmement rapidement. Sur une victoire de De Boissieu. L'offre était si alléchante qu'y résister lui demandait beaucoup de calme, ce qui n'était pas une mince affaire. Plantant soudainement ses iris dans ceux d'Anshu, elle refroidit au mieux son regard, pour paraître désintéressée, voire sceptique.
« Comment pourrais-je être sûre que tu détiens cette information ? » Soupir glacial, qui s'écrasa sur le visage de l'égyptien. Elle voulait le faire languir sans le perdre totalement, une telle occasion ne pouvait être refusée. Mais si elle lui disait qu'il aurait ce qu'il désirait, elle risquait gros, même si Hyuston lui offrait son aide.
A toutes ces réflexions s'ajoutait des coups de marteau dans son crâne, comme si elle sortait d'une soirée arrosée. Mais son sang avait été le seul liquide à s'écraser sur le sol. Fermant les yeux en reprenant une grande inspiration, elle chassa la douleur et se concentra sur l'autre, ne pouvant se résoudre à se reposer sans être sûre qu'il va l'aider.
« Même si c'est le cas, tu pourrais tout aussi bien me donner un nom pris au hasard, j'en suis persuadée. »Oui Anshu, je n'ai aucune confiance en toi. Elle murmurait mentalement cette phrase, en sachant pertinemment qu'il ne l'entendrait pas. Glissant de nouveau pour se placer sur le dos, elle fixa le plafond, sourcils froncés.
« Donnes-moi une bonne raison de t'accorder ma confiance et je réfléchirais à ce que tu pourrais obtenir. » S'il désirait réellement quelque chose, elle le saurait bien assez tôt.
« Hors rp. »
failara
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Sujet: Re: × puis-je seulement panser cette haine cinglante qui émane de ton être ? × Ven 21 Mar 2014 - 19:47
Pour la simple et bonne raison que son instinct anarchique lui dicte de semer la discorde - celle qu’il aimait tellement. Alors il se montrait docile jusqu’à avoir ce qu’il voulait, laissant par la suite les secrets se disperser à l’oreille des autres. Parfois, il n’avait même parfois rien à faire, comme dans ce cas-ci, même - c’est Drew qui lui avait dit qui était le meneur, et Anshu n’avait pas cherché à savoir en premier, même si, par simple curiosité, il aurait voulu savoir.
Prudence doit sans doute posséder des choses alléchantes, elle avait pratiquement tous les droits dans ce pensionnat et il n’était pas impossible pour elle d’instaurer telle ou telle chose sans que personne ne s’interpose - sans que personne n’ose s’interposer.
Et comme il s’y attendait, elle était suspicieuse. Comment peux-tu être sûre ? Je ne sais pas. Je mens, mais je peux également dire de véritables choses. Surtout si j’en tire quelque chose après. Anshu se recule en sentant le souffle de la déléguée pour saisir une chaise, allant s’asseoir dessus. La commissure d’un de ses bras passe sur le dossoir, nonchalant.
Il peut dire de véritables choses mais n’en a pas envie. Donnant donnant ? Ce dicton ne prend pas pour lui, il se contente de recevoir. Mais il fallait avouer que voir Heath déchu serait plutôt drôle pour ne pas dire jouissif, on pourrait même lui accorder une médaille pour le courage et la discrétion dont il a fait preuve.
Et la déléguée des A faisait honneur à son rang - elle n’était pas dupe, après tout, même le gars le plus naïf du pensionnat se méfierait d’Anshu. Pas quelqu’un de confiance, tout simplement. Même lui ne pouvait pas le nier.
Même si c'est le cas, tu pourrais tout aussi bien me donner un nom pris au hasard, j'en suis persuadée. Tu as raison.
Il hausse distraitement les épaules. Il avait tout à gagner mais pouvait se passer de ça, après tout, la plus avantagée serait Prudence. Elle pourrait assouvir sa soif de vengeance sur Heath, et mettre fin à ce désastre d’Entropy.
Donnes-moi une bonne raison de t'accorder ma confiance et je réfléchirais à ce que tu pourrais obtenir.
Il hausse un sourcil, muet. Il aurait pu lui faire une longue tirade sur sa sincérité, mais il n’en avait ni l’envie ni la force, il n’était pas l’heure de sortir de grands mots. Alors il se contente de se passer une main sur le front en dégageant ses mèches, massant sa peau de longues secondes. Il fixait un point totalement au hasard, perdu entre l’espace temps, réfléchissant.
Et finalement, il soupire, replongeant finalement son regard dans celui de De Boissieu, gardant ce calme et cette impassibilité magistrale. S’il laissait le chemin libre à ses sentiments, elle allait savoir qu’il avait une idée derrière la tête. Alors il se contente de faire comme toujours, enfiler son masque d’argile habituel, laissant ce dernier recouvrir chacune de ses expressions.
Je n’ai pas besoin de te convaincre. Je n’ai pas envie de te convaincre. Dans ce marché, j’aurais des avantages. Mais la plus gagnante dans le lot, c’est toi. Alors ne me crois pas si tu veux - je m’en contre-branle à un point inimaginable. Mais dommage de devoir continuer de lourdes recherches alors que celui qui est au courant de ce secret se trouve devant toi, non ? Il sourit. A toi de voir.
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Sujet: Re: × puis-je seulement panser cette haine cinglante qui émane de ton être ? × Ven 21 Mar 2014 - 21:23
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Ft. Anshu Agni Ânkhs-Amon.
Il s'asseyait, elle le regardait. Malgré son visage fatiguée, elle gardait une expression dure, chassant de sa mémoire cette faiblesse dont elle avait fait preuve en laissant les ressentis de sa blessure s'extérioriser par des larmes d'enfant. Prudence avait repris possession de son corps chétif & de son coeur de glace. Et elle se promit que rien ne la mettrait dans un tel état. Surtout pas Entropy, peu importe l'envergure que cette organisation prend.
Cet individu qui la toisait de son piédestal. Jamais elle ne lui aurait fait totalement confiance, même s'il lui offrait des preuves incontestables. Tout simplement parce qu'il était Anshu Agni Ânkhs-Amon, et que Prudence de Boissieu était loin d'être idiote. Elle avait le malheur de connaître - probablement comme tout l'entourage de l'égyptien - ce côté arrogant et agaçant, qui la poussait parfois si loin qu'elle en venait à utiliser son pouvoir. Après tout, pourquoi rester passif quand on pouvait à loisir mettre cet homme à genou ?
« Je n’ai pas besoin de te convaincre. Je n’ai pas envie de te convaincre. Dans ce marché, j’aurais des avantages. Mais la plus gagnante dans le lot, c’est toi. Alors ne me crois pas si tu veux - je m’en contre-branle à un point inimaginable. Mais dommage de devoir continuer de lourdes recherches alors que celui qui est au courant de ce secret se trouve devant toi, non ? A toi de voir. » Elle laissa échapper un infime rire, détournant les yeux pour replonger dans sa contemplation fascinée du plafond;
Elle mit un temps considérable à répondre, calculant le moindre de ses mots avant de les prononcer. Analysant jusqu'au dernier murmure les paroles d'Anshu. Essayant de deviner ses intentions par mesure de sécurité. Et finalement, elle leva le bras, et posa ses doigts sur ses yeux, un sourire inattendu apparaissant sur ses lippes. Froid. Presque carnassier. Comme Prudence.
« Alors donne-moi cette information que, d'après toi, je désires ardemment. Donnes-moi ce pouvoir que je souhaite acquérir. Vas y. » Sans même ouvrir les yeux, elle caressa son crâne, elle massa ses tempes du bout de l'index.
Son rictus s'effaça quelques instants après l'extinction de sa voix, ce ton si glacial qu'elle avait employé lui redonnant l'impression qu'elle était bien une De Boissieu, qui ne pliait jamais et qui gagnait toujours au bout du compte. Personne ne pouvait battre Prudence. Au mieux finir sur une égalité, au pire perdre si lamentablement que la simple évocation de la Reine nous donnait des frissons de peur dégoûtée.
Oui, Prudence était arrogante. Elle était envieuse. Elle était aussi chaleureuse qu'une pierre et semblait probablement inoffensive. Si elle n'était pas connue dans tout le pensionnat, il est presque certain qu'elle agirait uniquement dans l'ombre, dévoilant un grand calme au jour.
La française se redressa lentement, les craquements dans son dos lui arrachant une ombre de grimace. Et elle rejeta la tête en arrière, poussant de nouveau un long soupir. Son souffle fatigué montrait à quel point il lui avait été dur de faire ce seul mouvement. Mais elle ne pouvait décemment pas affronter du regard Anshu en étant dans une posture aussi faiblarde.
« Je désires me reposer. » Non, elle n'allait certainement pas lui demander ouvertement de partir. S'il le désirait, il le ferait comme un grand. Elle voulait simplement écourter cette conversation pour effacer cette migraine. « Passes-moi un doliprane. S'il te plaît. »
Prudence rit, Prudence se tait, Prudence sourit. Cette nana était incompréhensible - mais pourtant fascinante. Même à l’heure actuelle, il ne savait pas trop quoi penser d’elle, s’il la détestait vraiment pour la sale fouine qu’elle était ou si finalement il n’avait pas tellement d’avis à son sujet.
Alors donne-moi cette information que, d'après toi, je désires ardemment. Donnes-moi ce pouvoir que je souhaite acquérir. Vas y. N’y pense pas.
Deux être aussi têtus l’un que l’autre ne pouvaient être sur la même longueur d’onde. Prudence et Anshu étaient la preuve vivante et ne faisaient pas exception à la règle. Il savait très bien que Prudence ne cèderait pas - et il ne compte pas céder non plus.
Alors ce sujet restera clos jusqu’à ce que l’un lève les doigts.
Prudence se redresse, faible petite chose affaiblie par le coup haineux de Gautier - son bourreau. Et Anshu reste là, à la fixer, plongé dans une légère réflexion. Extirpé d’elle quand Prudence parle.
Je désires me reposer. Bien. Passes-moi un doliprane. S'il te plaît.
Docile, Anshu soupire d’un air résigné avant de se lever et se diriger vers la pharmacie, saisissant un gobelet qu’il remplit d’eau, ouvrant le tiroir où résidait des tonnes de médicaments. Il voit le doliprane. Et à côté réside un somnifère. Sans réfléchir, il le saisit pour déposer le cachet effervescent dans l’eau, le laissant se dissoudre dedans.
Et c’est sans un mot qu’il lui donne le gobelet. Tiens. Je vais y aller, ensuite.
Bonne nuit, déléguée.
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Sujet: Re: × puis-je seulement panser cette haine cinglante qui émane de ton être ? ×
× puis-je seulement panser cette haine cinglante qui émane de ton être ? ×