WTF... WHAT IS YOUR FUCKING PROBLEM ? [ Élise - libre aux gens de la cabane ]

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Incompréhension, énervement, colère et tant d'autres sentiments et réactions t'englobaient. Tu ne savais vraiment pas comment tu allais réagir face à elle. Et encore, tu n'étais pas encore bien sur de savoir comment lui exprimer ta façon de penser sans que cela soit pris comme une insulte ou une menace. Toi et ton tact légendaire. C'était déja bien mal partie. Mais tu n'y pouvais rien.... Quand tu avais vue ce message de la part de ta meilleure amie sur le blog. Tu avais eue cette infime croyance qu'elle ne t'avais jamais appréciée ou qu'elle s'était bien foutue de toi. Certes, c'était infime, mais c'était suffisant pour toi pour douter de ton amie.

Elle était peut-être tout pour toi. Tu ne pouvais croire qu'elle s'était fichée de toi jusqu'à présent. Il y avait quelques choses que tu avais probablement mal interprétée. Peut-être étais-tu seulement trop en colère pour comprendre? Peut-être que c'était cela... Car oui, tu étais furieuse. Énervée à un haut point. Les E et leur petit projet de démolition de masse. Ils semblaient avoir comme but de tout détruire et de faire souffrir tout le monde en prétextant la guerre des classes. C'était bien beau la guerre de classe, mais de là, à vouloir tout faire souffrir et faire de la case. C'était pitoyable à ton avis. Prismver était, est et sera toujours ta vrai maison. S'ils souhaitent tant la détruire. Tu allais être là pour jouer avec eux. Gagner, perdre.. Ça t'importait peu tant que Prismver était lavé de cette débilité.

Alors, c'était bien facile de comprendre la colère que tu ressentais envers ton amie que tu adorais tant...

Marchant au travers de la grande cour pour rejoindre ton bungalow, tu ne portais aucune attention aux gens qui t'esquivaient pour ne pas être dans ton chemin. Les poings fermés, tu avançais droit vers le bâtiment où résidais. Arrivée devant, tu desserras légèrement les poings en tentant de te calmer légèrement. Puis d'un geste brusque, tu ouvris la porte d'entrée, cette dernière allant violemment cogner contre le mur. Sans plus attendre, tu entras aussitôt à l'intérieur.

''ELISE. JE SAIS QUE T'ES LÀ ALORS SORS. Y A DES TRUCS QUE JE VEUX COMPRENDRE SUR CETTE.. CONNERIE DE FAIRE SOUFFRIR TOUT LMONDE ? ''

Douceur zéro. Tact zéro. Tu avais simplement criée par réflexe. Tu étais énervée et tu n'arrivais pas à te calmer........

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J'en avais par dessus la tête.

Assez d'être victime du destin et de la vie, qui préféraient sourire à d'autres personnes. Assez de terminer seule, toujours seule. J'avais souhaité me battre pour vivre une vie normale comme je le désirais tant, avec l'espoir de l'obtenir, de pouvoir profiter moi aussi de ce que tout le monde avait ; et je n'avais pas pu supporter d'avoir échoué aussi lamentablement. La défaite était impensable, pourtant. Beaucoup de gens s'étaient investis dans Entropy, de les toutes classes et tous les âges, même des adultes nous soutenaient. La victoire me semblait à portée de main. Entropy était un peu inactif ces derniers temps, mais l'espoir persistait encore et encore. Mais c'était terminé pour de bon. Un démon aux yeux écarlates nous avait écrasés comme des insectes, se moquant totalement de notre cause, de nos sentiments, de nos envies, de notre situation, de notre justice. Le directeur n'avait même pas levé son pouce, sauf pour nous demander poliment d'arrêter de détruire le matériel. Rien de plus. Rien n'avait changé. Enfin, oui : on vivait comme avant, mais avec un lourd sentiment de défaite nous pesant sur la conscience.

De toute façon, j'avais l'habitude d'être haïe du destin.

Mon père me détestait ; j'étais traitée de monstre par lui et les autres ; j'avais dû dire adieu à ma meilleure amie, pour rejoindre Prismver ; j'étais mise en classe E ; j'avais vécu 4 années seule dans mon coin ; j'avais finalement passé quelques mois avec mes très rares amis, avant de voir la moitié partir ; et Entropy avait échoué pour terminer.
J'avais l'habitude, l'habitude des malheurs, mais c'était si douloureux à chaque fois, si rageant que je me demandais toujours pourquoi je continuais de vivre, de me laisser souffrir toujours plus.

Mais je n'étais seule à ressentir de la frustration. Heath, Pytha, Joach, Gautier et Jacklyn. Eux aussi, ils étaient déçus de Prismver, déçus d'aussi peu de compréhension, déçus de cette défaite, déçus de ce système inégalitaire. Alors je les avais suivis dans leur projet de gang. On s'était fait hués, insultés, ignorés, snobés.
Mais, on n'avait plus rien à perdre cette fois, je n'avais plus rien.

Sauf Sélène.

Sa réaction m'avait étonnée malgré mon commentaire. Quand on venait de devenir amies, on partageait quelques intérêts pour la guerre des classes. Elle n'avait rien dit là-dessus. Quand j'avais rejoint Entropy, elle voulait juste en discuter un peu pour comprendre. Elle n'avait rien dit là-dessus. Quand j'avais bloqué l'accès à l'étage des A et des B. Elle n'avait rien dit là-dessus. Elle m'avait même aidée à me remettre de mon malaise. Je pensais par conséquent qu'elle préférait la compassion au jugement, comme de très rares personnes, que peu importe ce que je ferais, elle fermerait les yeux et continuerait de sourire, de me faire sourire. Je croyais qu'aucune décision ou situation ne briserait notre parfaite complicité et notre merveilleuse amitié.

Peut-être que j'avais tort. Cette fois je sentais vraiment la fin arriver. Je sentais que j'allais encore perdre quelque chose auquel je tenais.
Mais j'avais l'habitude de toute manière. J'avais l'habitude... et cela restait si douloureux pourtant...

Affalée sur mon lit douillet, un coussin maintenant ma tête, je regardais les réactions des lecteurs avec attention. J'avais acheté un ordinateur portable grâce à mes quelques économies, plutôt performant, dans le but de pouvoir travailler pour notre blog à l'avenir. Dans le passé, je ne voyais pas l'intérêt de cette technologie, préférais utiliser les ordinateurs de la salle d'informatique pour vérifier les dégâts de Shu. Un pull bleu à capuche, un short m'arrivant aux genoux, et une canette de Monster posée sur la table de nuit. Tous ses gens qui jugeaient et jugeaient me répugnaient au plus haut point. Vexée ? Non. Déçue ? Toujours. Je regardais chaque commentaire, avec indifférence pour certains et dégoût pour d'autres. Puis, j'entendis un violent claquement de porte. Je savais. Je savais qui venait d'entrer. Sélène.

▬ ELISE. JE SAIS QUE T'ES LÀ ALORS SORS. Y A DES TRUCS QUE JE VEUX COMPRENDRE SUR CETTE... CONNERIE DE FAIRE SOUFFRIR TOUT L'MONDE ? hurla-t-elle.

Oui, j'étais là, et je ne fuirais pas. Je ne fuirais plus. Je ne fuirais plus mes actes de violence. Je ne fuirais plus mon premier prénom que je hais tant. Je ne fuirais plus rien. Je fermai mon ordinateur portable avec précaution, et le posai délicatement sur le matelas. Je sortis de ma chambre pour me retrouver face à une Sélène enragée aux poings fermés. Mon visage, lui, était parfaitement impassible, dénué de toute expression, juste des yeux tombants.

▬ Tu n'as pas compris quoi ? demandai-je.

Je m'adossais contre le mur, lentement, silencieusement, avant de regarder de nouveau la A.

▬ C'est clair pourtant : c'est Entropy, version 2. Car le premier au but glorieux a été haïe, méprisé, ignoré et snobé. Et surtout vaincu. Vaincu par une petite peste de déléguée, qui riait en nous voyant souffrir. Vaincu sans que ce couillon de dirlo ne change rien. expliquai-je d'une voix monocorde, du début à la fin.

Je plissai les yeux, avant de regarder la seule fenêtre visible depuis là où j'étais.

▬ Un échec. Mais bon, j'ai l'habitude de ne pas être favorisée par le destin. Alors voilà. Qu'est-ce que tu ne comprends pas là-dedans ? demandai-je à nouveau d'une voix calme.

Un rictus se dessina sur mes lèvres, mais il n'était pas joyeux. Aucune joie.

H.S : j'ai répondu assez rapidement pour une fois

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Elle semblait si impassible. Si déphasée, elle était telle la lune. Blanche et froide, mais lumineuse par sa présence. C'était la personne que tu appréciais le plus. La personne avait qui tu avais eue les plus beaux moments au cours des dernières années. C'était ta meilleure amie pour toi. Ton rayon de lune.

Ayant gardée de le silence après avoir criée, tu avais attendue qu'elle décide de se pointer. Tu l'avais alors observée sans la presser de parler. Tu avais simplement tentée de te calmer car tu ne voulais pas faire de conneries. Tu ne voulais rien faire de déplacés. C'était ton amie... Son amitié était bien trop précieuse pour la perdre sur un coup de tête débile. Il fallait bien qu'il y est une issue de secours possible à prendre pour éviter une chicane inévitable à première vue.

Ton regard observait le sien si impassible que cela te fit soupirer un peu sur le coup. Elise était digne d'elle-même. Froide comme les glaciers, imperturbable comme les montagnes. Ça t'énervait un peu tout cela. Vraiment... Se fichait-elle vraiment de toi dans le fond ?

Malgré cela, tu cherchas à l'écouter sans répliquer. Tu l'écoutais en silence. Tu fulminais intérieurement, mais tu réprimais ta rage car tu voulais comprendre, malgré que tu savais déja tout. Tu avais déja tout compris avant même qu'Élise ne confirme tes soupçons. Mais bizarrement, ça ne changeait rien. Le mot 'pourquoi' résonnait parfois dans ta tête alors que tu assimilais les informations que ton amie t'offrais. Amie.... ce mot semblait sonner si étrangement dans tes pensées sur le coup.

Détournant ton regard finalement pour observer un mur au hasard, tu tentas un long soupirs, desserrant un peu les poings pour avoir l'air plus amicale, mais c'était déja raté.

''Ce que je comprend pas? Mais c'est simple voyons! Vous voulez être remarqués et respectés. Mais vous faites tout pour ne pas l'être. Vous vous pensez super brillants en faisant ça? Vous pointez du doigt les A car ils vous regardent de haut et votre seule manoeuvre que vous imaginez c'est de faire le mal...'' Ta voix était froide, tranchante. Tu étais un peu plus calme qu'auparavant, mais tu n'arrivais pas à retirer cette rancoeur qui germait dans tes pensées.

''Jusqu'à présent, j'étais d'accord avec toi, avec vous. Je voulais t'aider car je te comprenais bien. Mais là, je ne suis plus. Jusqu'à présent c'était bien car ce que vous faisiez était légitime. Vous faisiez valoir vos revendications. Vous vouez attaquiez à du matériel. Mais maintenant... Léger silence. ''Vous voulez simplement faire du mal aux gens. Et après vous espérez être plus reconnus.''

Tu ferme un court instant tes yeux alors que tu appuie ton épaule sur le mur proche de toi. Un court instant passa avant que tu finisse par rouvrir tes yeux pour observer ton amie en silence d'abord... Puis un sourire sans joie apparut un instant avant de disparaître aussitôt.

''Tu prévois me blesser aussi, je suppose?'' Lâchas-tu simplement. Ta question ressemblant bien plus à une affirmation.

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Elle ne tenta pas de me couper la parole. Non, elle préféra écouter silencieusement ce que j'avais à dire, me laissant parler jusqu'au bout. J'en étais presque touchée sur le moment. Elle qui était si posée et si calme, elle me donnait en ce moment l'impression de perdre son sang-froid. Je la connaissais, je ne distinguais plus la compassion dans son regard. Elle ne dissimulait pas sa rage et n'importe qui aurait pu le sentir à ma place. Et malgré sa colère, malgré son semblant de haine à mon égard, elle me respectait encore.
Néanmoins, c'était la première fois que Sélène se montrait si expressive devant moi, la première fois qu'elle s'énervait contre moi. Et la conclusion de notre débat m'inquiétait.

▬ Ce que je comprend pas ? Mais c'est simple voyons ! Vous voulez être remarqués et respectés. Mais vous faites tout pour ne pas l'être. Vous vous pensez super brillants en faisant ça ? Vous pointez du doigt les A car ils vous regardent de haut et votre seule manoeuvre que vous imaginez c'est de faire le mal... dit-elle.

Nous ne faisions pas cela pour paraître intelligents, nous avions conscience de la pure méchanceté dont nous ferions preuve, des dégâts que nous causerions. Cependant, j'en avais marre, marre de constater que rien ne changeait, marre de voir que personne ne faisait attention à nous, marre de réaliser que des gens nous avaient même empêchés de mener à bien notre plan. Ah, je détestais relire les pages de mon journal qui décrivaient les actions d'Entropy, relire tous les sentiments que j'avais écrit précisément pour chaque mission, relire mes espérances que je ne pensais pas vaines à cette époque, relire les efforts que les membres avaient fait pour l'égalité. Tout cela pour rien...

▬ Jusqu'à présent, j'étais d'accord avec toi, avec vous. Je voulais t'aider car je te comprenais bien. Mais là, je ne suis plus. Jusqu'à présent c'était bien car ce que vous faisiez était légitime. Vous faisiez valoir vos revendications. Vous vouez attaquiez à du matériel. Mais maintenant... Vous voulez simplement faire du mal aux gens. Et après vous espérez être plus reconnus. continua-t-elle dans sa lancée.

Elle se tut, pour appuyer sa tête contre le même mur que moi, à quelques mètres, fermant ses magnifiques yeux un bref instant. Je la connaissais. Je savais qu'elle voulait encore rajouter quelque chose, alors je lui laissai la parole.

▬ Tu prévois me blesser aussi, je suppose ? demanda-t-elle.

▬ Non. répliquai-je sans hésiter.

C'était bien la seule chose que je me refusais malgré tout. Il était hors de question de blesser quelqu'un auquel je tenais, sinon j'aurais agi seule. Mes iris bleus pénétrèrent à nouveau dans ses yeux.

▬ Aucun de nous n'a prévu de s'en prendre à un proche. Silence. Même si tu essaies de m'attaquer, je me contenterai de juste me défendre sans te faire mal. Je ne suis pas cruelle et rancunière à ce point. révélai-je sans honte.

Je restais humaine dans tous les cas, et j'ignorais quel être humain pourrait faire du mal à sa meilleure amie. Je marquai une nouvelle pause plus longue, avant de reprendre.

▬ Quand notre but était légitime, on se préoccupait plus de ce qu'on avait cassé plutôt que de notre cause. On se plaignait des tables détruites, et on les remplaçait ensuite. Tu te rends compte ? On se souciait du matériel des A, on le remplace sans problème alors que celui des E continue d'être en mauvais état, bien que la réparation soit plus urgente. Pire encore : on préfère utiliser l'argent pour remplacer du matériel plutôt que de nous donner ce qu'on veut. Finalement, on vaut moins qu'une belle table en bois pour les autres, on préfère la plaindre et s'occuper d'elle plutôt que de nous. expliquai-je, ma voix gagnant en volume au fil des phrases.

Un long soupir m'échappa, plutôt agacé, pas contre Sélène, mais contre toutes les personnes qui étaient inclus dans mon petit discours, celles que j'accusais de faire preuve d'inhumanité.

▬ Donc, tu veux dire que tu comprends mieux ces gens qui considèrent que nous ne valons rien, ou tu peux nous comprendre, nous qui en voulons aux gens qui se préoccupent plus d'une table plutôt que l'égalité ? J'appuyai ma tête contre le mur, levant la tête vers le plafond. Que ce soit glorieux ou pas, les gens nous détestent de toute manière. terminai-je doucement, à peine audible.

H.S : toujours un peu rapide comparée à d'habitude.

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