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 It's been a long time • PV Emma

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MessageSujet: It's been a long time • PV Emma   It's been a long time • PV Emma 1400359500-clockJeu 3 Juil 2014 - 23:29



Outfit here

Sa main passe sur les côtés de son crâne, sent sa peau sous de fins cheveux coupés très courts, presque rasés. Elle glisse plus haut, empoigne la tignasse brune plus longue qui orne le dessus de son crâne. Elle place les cheveux raides d’un côté, de l’autre, les ébouriffe finalement pour les laisser dans un faux décoiffé central. Et puis de retour sur la gauche. Casse-tête. Casse-tête d’un homme devant la glace de sa salle de bain, un homme qui veut plaire sans avoir l’air d’y attacher de l'importance. Il fixe ses cheveux, apprécie sa coupe - bien qu’il ne se soit toujours pas décidé de l’emplacement de cette fameuse tignasse - et finalement ses yeux d’un bleu des plus clairs tombent plus bas, sur son visage, et comme toujours se heurtent à cette monstruosité.

Sa brûlure.

Et même constat que tout les jours, que toutes les fois où il pose les yeux dans un miroir: c’est horrible. Alors à quoi bon s’emmerder avec une mèche de cheveux. Il fixe quelques instants sa peau rougie, n’arrive toujours pas à accepter. Il serre la mâchoire, se fait du mal dans une fixation malsaine, sadique; il quitte finalement son reflet avec dédain, lâchant un simple « Tsss. », symbole de son abandon et du mépris qu’il voue à sa propre personne.

La porte claque et la clope est apportée aux lèvres en quelques secondes à peine, allumée par magie - le don d’Indiana a au moins l’avantage de lui faire faire des économies de briquet. Une taffe pour se donner du courage, et casque en main, il se dirige vers son scooter garé près du studio prismverien. Un petit scooter tout ce qu’il y a de plus banal, gris et assez vieillot. Et non Monsieur ne se traîne pas en Vespa, d’une il trouve ça laid, de deux c’est bien trop à la mode pour cet anti-conformiste (qui ne l’est que quand ça l’arrange), et de trois c’est de toute façon bien trop cher pour lui.

C’est donc après avoir terminé sa clope qu’il se met en route sur son petit scooter, sort de Prismver et prend le chemin de la ville. La route est vite faite, surtout quand on roule à son allure, et parce-qu’il est parti à la bourre - le mec qui arrive en retard, ça l’fait pas. (Enfin en cas si elle est pas contente c’est pareil, pense le cuistot un tantinet macho.) De toute façon le problème est réglé, elle ne semble pas être là. Il passe sa carte devant le lecteur à l’entrée et la caverne d’Ali Baba s’ouvre à lui. Coup d’oeil rapide - y’a déja pas mal de tables prises. Et ce n’est qu’arrivé là qu’Indy se rend compte qu’il est juste idiot: on va les voir prendre un café, et les rumeurs vont y aller bon train. Soupire, il s’avance - il semblerait que cette perspective ne l’arrête pas. En ce qui le concerne, il se moquer grandement des rumeurs - quiconque lui pose un jour problème récoltera son poing dans la gueule, élève ou non. Pour ce qui est d’Emma et de sa réputation ? Il ne sait pas trop ce qu’elle peut en penser, mais après tout elle n’a pas dit non au rendez-vous tout en sachant où c’était, alors.

Le cuisiner prend place à une table, la plus reculée possible, non sans être plus qu’observé par les quelques élèves présents: ici tout le monde se (re)connaît et oh, regardez, c’est le mec défiguré. Il détourne le regard, désireux de ne pas arracher la tête de quelques élèves si peu de temps après son intégration à Prismver - il aura bien d’autres occasions.

C’est une jeune femme brune qui vient prendre commande, Indy l’a déja vue au bahut - malgré son attitude discrète elle ne passe pas inaperçue; elle a quelque chose, cette fille, quelque chose qui attire l’oeil pas seulement un beau cul, quelque chose qui intrigue. Il lui dit gentiment que quelqu’un doit le rejoindre et patiente en tapotant la table dans un rythme sans queue ni tête puisqu’il n’a aucune musique à l’esprit. Et le temps de replacer sa mèche (droite ? gauche ? centrée ?) la porte s’ouvre de nouveau et il a tout juste le temps de faire genre “j’me coiffe pas j’me gratte” que la brune le rejoint déja.

...Pas sûr qu’il soit mentalement prêt.



#416DBF ✖ Mois de Juillet

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MessageSujet: Re: It's been a long time • PV Emma   It's been a long time • PV Emma 1400359500-clockVen 4 Juil 2014 - 1:23



Mon passe-temps favori, c'est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre du temps, perdre mon temps, vivre à contre-temps.*



Comment pouvait-elle dissimuler son sourire qu'elle tente de retenir ? Les zygomatiques trahissent l'imperceptible excitation qui a fait tressaillir son sang. Il l'a contacté de lui-même. L'adolescente amoureuse tapit dans son être chercher à grappiller un peu d’oxygène. Elle n'en revient pas, doute un instant en passant devant une boutique animée. En croisant son reflet, elle ralentit, décide de retirer le gilet de ses épaules et replace le long sautoir qui se balançait devant sa poitrine, au plus près de ce tissu bleu nuit qui compose sa robe légère. Elle veut y croire. L'inspiration profonde détend ses muscles. L'adulte y croit. Que quelque chose se passera. N'importe quoi. Juste un regard ou une réponse à une question anodine sera en mesure de la rassurer sur ce qu'ils sont l'un pour l'autre maintenant. Mais le sourire s'estompe silencieusement lorsque le panneau "Jimmy in Wonderland" apparaît entre ses yeux et le ciel qui l'attire toujours autant. Comme lui ?



He gave me a song that weighs a ton, but I hope we haven't become alien.


Le croiser juste le temps d'une réunion -entre professionnels et adultes consentants ?- avait été déroutant, dérangeant et en même temps, cela n'avait pas été assez. Une émotion indescriptible oscillant entre plus deux notes incontrôlables. Un manque d'information. Un manque de lui. Alors qu'elle devrait certainement juste l'éviter comme elle avait presque réussi à le faire il y a quelques années de cela. Après qu'il lui ait dit qu'entre eux, ça ne fonctionnerait pas. Que l'amitié leur conviendrait peut-être mieux et qu'ils devraient peut-être y revenir ? Plus que des mots, des intentions sincères ; à l'époque, elle s'en était déjà rendue compte. Mais entre eux, rien n'a abouti. À part ce premier grand amour dont l'effet dans ses veines revient comme un refrain.


En passant la carte devant le détecteur, elle se rend compte de la sécheresse soudaine de sa bouche. Un léger raclement lorsqu'elle passe le pas de la porte. Il ne manquerait plus qu'elle perde la voix devant celui qui l'avait poussée à monter sur scène et faire face à un public pour la toute première fois. Tant de vieux souvenirs qui reviennent, détraquent ses émotions -une ironie du sort dont elle aimerait se passer- alors qu'elle le repère presque immédiatement assis au fond de la salle. Son impatience au bout des doigts à lui, son calme sur ses lèvres à elle. Emma s'arrête à sa hauteur, retrouve déjà l'homme qu'elle a aperçu il y a quelques semaines et celui qu'elle devinait dans un autre temps.

Re... Indy.

Un souffle, un sourire qui n'a pas changé. Elle prend place en face de lui. Le fameux sautoir heurte la table, ses longs cheveux noirs en effleurent le bois.

Ça fait tellement longtemps.

La nostalgie défile un instant dans le bleu de ses yeux alors que la jeune serveuse patiente un instant que son regard se décroche du visage d'Indiana. Un frappuccino est commandé et Emma baisse enfin les yeux.

Tu as l'air d'aller bien...



Back then, you ripped my heart out of my chest but the sad thing is that I  don't know if I wouldn't be able to pick it up and hand it right back to you.

#e0230f | long time no see | juillet | *de Françoise Sagan

thanks melissa

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MessageSujet: Re: It's been a long time • PV Emma   It's been a long time • PV Emma 1400359500-clockVen 4 Juil 2014 - 2:43



Elle est là, et si quatre ans ont légèrement marqué leurs visages et leurs carrures respectives, il touve qu’elle n’a pas changé. Dans le sens ou elle possède toujours cette aura très spéciale, ce charisme que les artistes savent sûrement lui reconnaître. Ses traits tout en rondeur, sa peau dont on devine - et dont il se remémore - une douceur infinie. Sa bouche pulpeuse; il l’a toujours trouvée sublime.

Et pourtant.

Pourtant elle était l’amie, quelques années. L’amie avec qui il n’envisageait rien, aussi jolie soit-elle; elle était une amie, point barre. Et même quand elle s’est déclarée à lui, même quand elle le regardait avec toute cette intensité, elle ne restait que l’amie.

Et puis il y a eu la brûlure. La dispute avec William, dont chaque souvenir arrache encore un morceau de coeur à Indiana. Ils ne se sont plus adressé la parole, et Indy a trouvé réconfort dans ses bras à elle. Ses bras d’amie, longtemps, ses bras de maîtresse, une nuit. Il a fallu un an pour qu’ils deviennent très proches, un an sans William, après quoi Indiana a enfin succombé aux charmes de la belle; c’était sans s’attendre à ce que le lendemain, Will fasse de nouveau irruption dans sa vie, changeant complètement celle-ci. Du jour au lendemain Indiana s’était sentit attiré par lui, par un garçon. Irrémédiablement attiré. Il n’avait pu donner plus à Emma; c’était son ami qu’il avait en tête, plus que lui, rien que lui. Et l’ami est devenu petit-ami, Prismver fini, voyage entrepris. Loin d’Emma, loin de tout, au plus près de McGrath. Au plus près de son coeur.

Un coeur aujourd’hui brisé. Juste retour des choses; il avait pris sa première fois à Emma, la quittant le lendemain pour tomber amoureux de son meilleur ami. Peut-être que c’est vrai, que la vie n’est qu’un boomerang, et qu’on reçoit toujours ce qu’on jette. Il avait fait du mal à Emma, et William lui en faisait aujourd’hui. On est tous le bourreau de quelqu’un.

« Tu as l'air d'aller bien... » Si on met de côté la rupture qui lui broie le coeur jour après jour et l’horrible monstre qu’il voit dans le miroir, oui il va plutôt bien. Haussement d’épaule, demi-sourire qui passe bien. « On fait aller. » Il enchaîne sur les banalités: la questionne sur son ancienneté à Prismver, ses élèves, la pénibilité des cours avec les E - tout le nécessaire pour se mettre dans le bain, se réhabituer l’un à l’autre et surtout, acquérir les boissons sans se regarder dans un silence gênant. Irish Coffee servi, il y glisse son sucre, touille, et pose un coude sur la table tandis qu’il plonge son regard azur dans le sien.

« Et en dehors de Prism... ta vie ? » Sous-entendu famille, ami, santé, amours. La question inévitable, qu’il redoute pour lui-même; autant être le premier à la poser en essayant de rester un maximum de temps sur elle, jusqu’à ce que la conversation dérive sur quelque chose de vif, loin de William - pitié, au plus loin de William.

Et parce-qu’il est célibataire et le coeur en peine, face à une charmante jeune fille, et qu’il a toujours été séducteur, il ne peut s’empêcher de jouer de ses grands yeux bleus, de balancer ses sourires charmeurs, de glisser imperceptiblement sa langue sur ses lèvres; il en oublie pour un temps sa cicatrice. Et régulièrement, il se ravise, baisse les yeux, se dit qu’il faut arrêter de jouer les charmeurs; pas avec elle. Le mal a été fait, elle mérite probablement tout sauf être victime une seconde fois du coeur meurtri d’Indiana Peters. « J'ai suivi un peu ta musique... J'suis vraiment heureux pour toi, que t'ai réussi... » La sincérité dans les yeux, le sourire attendri; parce-qu'il la soutenait à fond quand ils étaient jeunes, et que, à l'image de sa brûlure, il l'a poussée à ne pas avoir honte du regard des autres, et à aller de l'avant. «J’ai lu que tu avais annulé ta tournée... C’est à cause de Prismver ou... ? » Parce-qu’il n’est pas là pour la séduire, ce n’est pas le but, même si c’est une attitude inévitable qu’il a toujours adopté face aux jolies filles. Il en avait, du succès, Indy. Mais depuis la brûlure, il n’a eu qu’Emma et William; et c’est bien pour ça que la jeune femme a une place toute particulière pour lui, peu importe si lui ne représente aujourd’hui plus rien à ses yeux.



#5089D9 ✖ Mois de Juillet

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MessageSujet: Re: It's been a long time • PV Emma   It's been a long time • PV Emma 1400359500-clockVen 4 Juil 2014 - 12:24



L’amoureuse -observatrice à l’époque, idéalisatrice encore aujourd’hui- perçoit toujours tellement de nuances chez Indiana. C’est étonnamment frappant et la jeune femme s’en rend compte lorsqu’il répond qu’il fait aller. Un sourire, ses mains glissent autour du verre, s’étonnent du froid et s’en écarte un millième de secondes. Ah oui c’est vrai, c’est ce que j’ai commandé. Ce n’est pas l’habituel thé autour duquel elle se réchauffe, même en été. Elle la fait à l’envers. L’adolescente qui buvait du thé et l’adulte qui se rassasie de boisson branchouille ? Bon dieu Emma. Il trouble toujours autant, a toujours son influence, celle qui l’a pousse à vouloir l’impressionner, au moins un petit peu. L’envie de rejouer les filles qui se croit rebelles et explose d’assurance ? Ça n’avait pas marché à l’époque. C’était la naturelle qui avait pu se frayer un chemin au bord de leur fine amitié. Surtout que pour le concert final, il aurait peut-être mieux valu naître homme ?

Et sa gestuelle à elle reste la même : les bras se serrent contre son corps, une épaule se dresse, des lèvres qui s’appellent fébriles, gourmandes, jamais mordantes -ingénue sans le vouloir. Le regard se pose doucement sur lui et les traits de son visage. L’image d’ensemble en mémoire, elle s’attarde peu sur sa cicatrice. Comme toujours ou plutôt comme avant, pendant cette année-là. Il était beau. Il l’est un peu plus aujourd’hui. Est-ce le fruit de son amour pour lui ? C’est séduisant et terriblement blessant. Elle n’a pas suffi. Un autre lui a apporté bien plus. Lui a donné le même frisson qui parcourt son cœur à cet instant, alors qu’Indiana décoche les questions d’usage. L’imposant, le sublime William l’a attiré loin des bras qui auraient pu tout autant lui donner.

But I couldn't stay away, I couldn't fight it. I had hoped you'd see my face and that you'd be reminded… That for me it isn't over.

J’ai juste une poignée de mois de plus que toi à mon actif ici. Et pour l’instant, ça se passe plutôt bien. La musique met l’âme en harmonie. Je pense avoir trouvé le sujet idéal à enseigner. Il n’y aura pas de problèmes…

Emma fait comme si son regard ne la transperçait pas de part en part -une mise à nue. Elle imite la confiance que Ruthel lui a brièvement donné, éternel insouciant. La musique apaise, la musique console, la musique rend allègre, fait danser et fait chanter. Peu importe ce qu’ils ont à dire ou ce pourquoi ils ont envie de vibrer, ils peuvent le faire par ce biais-là, et la jeune professeure essaiera de le leur faire comprendre. À sa façon.

Puis, il y a un changement de clé. Et en dehors de Prism... ta vie ? L’échange lui rappelle leur première rencontre. En heure de colle. Qui l’aurait cru ? Cette fois-là aussi, une table les séparait. Mais elle ne se souvient plus qui à approcher l’autre en premier. Certainement moi. Il a tranché son cœur en deux, a embarqué cette moitié avec lui -mais loin, tellement loin- et il ne l’a jamais rendu. Et pourtant, ses charmes opèrent toujours aussi injustement. Elle ne vais pas supplier pour qu’il l’aime au moins une fois dans sa vie, si ? Un léger souffle transperce ses lèvres coquelicot. Une tension écrabouille lentement sa volonté de ne pas succomber à nouveau. Séduis-moi comme jamais. Stupide amoureuse de cette danse-là. Surtout avec lui. Humaine, elle n’a nullement l’intention de cacher qu’il a compté et qu’il compte encore énormément. Sa place est gravée au charbon noir sur son palpitant. Alors juste pour quelques instants encore, ses coudes glissent sur la table, ses mains se nichent sous son menton, ses doigts se posent parfois sur ses lèvres impatientes et elle le contemple faire son incursion dans sa vie. Lui ouvre les portes sans s’en rendre compte.

Je fais doucement mon bonhomme de chemin… Je prends mon temps.

Abstraite ou à côté de la plaque : Emma ne dit rien de plus. Égale à elle-même. Elle oublie les détails qui la concerne, ne sachant pas quoi raconter exactement, ni comment, ou jusqu’à quel point. Il baisse les yeux, son cœur bondit dans sa poitrine, a failli dégringoler. Il ne joue plus. On a grandi, c’est ça ? Alors, on ne peut plus ? La jeune femme se recule dans son siège. Ses doigts filent maintenant sur la pointe de ses longs cheveux qu’elle tiraille légèrement. Vieille manie. De son autre main, la boisson diminue à vue d’œil. Elle a envie de lui retourner la question, mais patiente encore un peu. Pourquoi ne pas faire durer le supplice après tout ?

J'ai suivi un peu ta musique... J'suis vraiment heureux pour toi, que t'ai réussi...
Elle s’étonne. Hoo… Merci. Les lèvres s’entrechoquent. Il a suivi… Ça lui plaît autant que ça la gêne. Tu n’y es pas pour rien, tu sais.
Tendresse dans l’âme. Elle ne rougit pas, ou plus. Mature. Même si il y a eu un effort surhumain pour maintenir l’émotion. Il l’a reconnaît et ça représente beaucoup. Encore l’envie de dire merci. Mais après la peine qui a déchiré son âme, elle n’en a pas le droit.

Lentement, ses doigts glissent le long de la paroi de verre déjà moins froid que tout à l’heure, et elle redevient rêveuse dans ce simple mouvement qui se brise aussitôt.

J’ai lu que tu avais annulé ta tournée... C’est à cause de Prismver ou... ?
La salive glisse difficilement, elle se tient tout à coup beaucoup plus droite tandis que sa main gauche vient se poser sous son poignet droit, là un bracelet large s’est installé et là où sa propre brûlure s’est inscrite.

Non. Prismver est… Une solution de repli.
Besoin d’un abri. Sa main se resserre dans un spasme. Elle sait qu’elle n’a pas avoir honte de sa cicatrice. Elle n’est pas si moche, pas si grande, elle ne s’étale pas sur son visage et surtout, il n’y a aucune raison de la lui cacher alors qu’Indiana avait accepté qu’elle soit présente à ses côtés après son accident. Mais l’origine de la cicatrice est… Tellement cliché et ridicule qu’elle craint qu’il soit déçu de voir ce traumatisme la tenir un temps soit peu en haleine. Mais alors pourquoi ne se contente-elle pas de mentir réellement ?

Je commençais un peu à fatiguer, j’avais envie d’autre chose. Alors qu’elle continue à écrire et composer presque toutes les nuits. Et puis, il y a eu quelques complications avec des fans, mon… mon manager… Bref froncement de sourcils. C’est pas très intéressant, je ne vais pas t’embêter avec ça.

La chanteuse passe sa langue sur ses lèvres comme pour retrouver sa salive, puis se penche un peu plus en avant pour détourner l’attention. D’autres habitudes sont nées en elle, à force de fréquenter d’autres hommes que lui, avec qui elle retient difficilement sa sincérité. Elle sait qu’il apprendra la vérité de sa bouche, mais pas tout de suite. Ça serait bien. Qu’ils restent encore un peu sur un pied d’égalité. Tu me redécouvres, je te redécouvre. Effeuillage de vie.

Mais toi ? Tes voyages ? Raconte-moi. Et la cuisine, vraiment ? Ça dénote un peu avec ton image…

L’approche du sublime. Doux sourire. Dans son esprit s'esquisse un plat ou deux qu'il lui fera peut-être un jour goûter. Espérance illusoire.

La musique devrait être les mots de l’âme, le langage des émotions. La musique a sept lettres, l’écriture a ving cinq notes. Se raconter de cette façon est tellement plus simple pour elle que parfois, elle préférerait n’utiliser sa voix que dans ces moments-là.


#e0230f | long time no see | juillet

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MessageSujet: Re: It's been a long time • PV Emma   It's been a long time • PV Emma 1400359500-clockVen 4 Juil 2014 - 14:49



« ...La musique met l’âme en harmonie...  » Petit sourire taquin, regard appelant à des souvenirs communs; c’était le genre de phrase qu’il qualifiait de ‘perchée’, dont il se moquait à l’époque, faisant mine de ne pas en saisir le sens. Il a toujours imposé une distance entre lui et l’art. Il l’a toujours saisi tout en le dénigrant. Il l’a toujours admiré, et en un sens, pratiqué, mais n’en a jamais chanté les louanges. ‘L’art c’est pour les pédés.’ Lançait avec hardeur Indiana la brute, du haut de ses dix-huit ans. On pourrait se demander comment il s’était attiré les faveurs d’Emma, avec de telles réflexions. La vérité c’est que derrière ses mots dédaigneux, il avait l’oeil intense face à une oeuvre. Quand il n’était pas dehors à casser du matériel ou frapper des élèves, il était à l’intérieur à lire de la grande littérature. Et, lorsque personne n’était dans la cabane - ou du moins qu’il croyait être seul - il s’y mettait, à sa guitare, chantant par dessus, pour lui-même. La brute au coeur d’artiste, le cliché. Et puis, William est revenu, apportant ce lot d’émotions qu’il ne pensait pas pouvoir ressentir pour un homme; et l’éternel ‘c’est pour les pédés’ n’était plus une excuse pour s’en éloigner. Concerné. Il s’était finalement tu sur le sujet de l’art, n’y apportant pas son point de vue lorsqu’il était sur la table, mais ne s’en cachant plus non plus. C’est le voyage, qui l’avait décoincé sur le sujet. Parce-que quiconque fait le tour du monde ne peut que s’émerveiller devant la Vie elle-même, la vie, les Hommes, leurs sociétés et leurs créations. Et c’est l’affirmation « Il n’y aura pas de problèmes… » qui le fit hausser un sourcil, lancer un regard curieux, sourire plein de malice aux lèvres; on voit là l’ancien E qui prendrait presque ça comme un défi; remuer les choses, détruire, semer le chaos - Indiana l’a toujours fait, et le fera probablement toujours. Parce-que derrière ses yeux hypnotisants se tient bien  une flamme, une flamme toujours prête à se transformer en brasier. Indiana est à l’image de son don. Incontrôlable, imprévisible et dangereux.

« Je fais doucement mon bonhomme de chemin… Je prends mon temps. » Emma et ses expressions, sa douceur, sa légèreté. Les minutes passent et il la reconnaît, la retrouve. Elle parle comme elle écrit, elle bouge comme elle ressent. Tout est légèreté, poésie, sensibilité. Par opposition à Indiana, image bien plus brutale, écorchée, semblant renfermer mille et un secrets. « Tu n’y es pas pour rien, tu sais. » Rapport à son succès. Il sourit, baisse les yeux sur son Irish qu’il porte à ses lèvres. Il a conscience qu’il l’a encouragée, certes, mais il sait également qu’il l’a inspirée. Il l’a entendue, cette chanson, faisant beaucoup trop écho à leur histoire, bien que la chose soit savamment camouflée. Il sait qu’elle écrit ses textes, et il sait qu’il est la figure représentée dans quelques uns. Il n’en dit mot, détourne le regard; il n’a pas à en être fier, car tout ce feuilleté de textes représente ses blessures. Blessures qu’il lui a infligé, dans son insouciante jeunesse.

Vient alors des mots qui captent son attention, une gestuelle différente - l’annulation de sa tournée est un secret pour les médias et il comprend qu’il n’en saura pas plus. Néanmoins, il y a ces termes, « repli », « complications », « mon manager » ; et elle lui échappe, glisse habilement hors de la conversation tandis que le doux Indiana a laissé place au brutal, sourcils froncés, regard perçant. Personnalité impulsive et bouillante, il se sent déja sur l’affaire, prêt à régler la chose par la violence - car c’est comme ça qu’il résout tout. Elle ne veut pas en parler ? Il finira par savoir, et mieux vaut que personne ne soit responsable de son trouble. Concerné, protecteur, Indiana est terriblement changeant, volontairement, mais il y a des points sur lesquels il lui est difficile d’agir différemment. « Ca m’embête pas. » Affirme t-il avec dureté, mais de nouveau il y a de quoi vouloir apaiser la flamme; aussi elle change de sujet. Et ça retombe sur lui. Inévitable boomerang; elle a au moins la délicatesse de ne pas mentionner William. Que sait-elle ? Quand ils se sont quitté, elle connaissait leur attirance réciproque, mais elle ne les a pas vu se mettre ensemble. Elle ne sait pas qu’ils ont été en couple, à moins qu’une connaissance l’en ait informée. Elle sait que William est là, et quoi ? La relation, la rupture ? Il n’a aucune idée de ce dont elle est au courant ou non, aussi il se jette sur les sujets faciles, tendus presque comme une perche de secours.

« Raconter mes voyages... il va nous falloir plus d’un café... » Sourire, parce-qu’en quatre ans de voyages autour du monde, il y en a, des choses à dire. « J’te raconterai ça en te montrant quelques photos, mais sinon... Angkor, Saint-Pétersbourg, les monastères des Météores en Grèce, la Nouvelle-Zélande... » et le sourire, et les yeux crépitant de mille et une lueurs. S’ensuit un haussement d’épaule, retour à la réalité; ses coudes se calent sur la table, son regard plonge dans son café. « Boah, la cuisine ou autre chose... » Non, il n’a pas la passion de sa Chef, et pourtant il a le talent. Mais déja, elle vire, la flamme; son regard s’est levée sur elle dans un espèce de défi cordial. « Mon image... ? Et c’est quoi, mon image ? » Demande l'intéressé qui a passé sa vie avec une seule obsession: n’être personne, n’être rien de stable, déranger, dérouter; être incompréhensible, insaisissable, flou. Qu’on ne puisse le définir d’aucun genre, d’aucune image; si la vie est un long fleuve sur lequel il faut trouver un passe-temps, là est le sien: celui de se changer lui-même jour après jour, d’un instant à l’autre. Et tous le savent.

Flamme tu deviendra braiser, mais tu reste pour autant Feu. Indiana est pourtant cette flamme qui, parfois, surprend et trouble car devient glace.

Et son regard à cet instant est presque froid, dérangeant, pourtant teinté d’un défi ardent. Elément instable, c’est probablement ce qui fatigue le plus avec Indiana: devoir agir en ayant aucune conscience de ce qu’il aura pour réaction.



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MessageSujet: Re: It's been a long time • PV Emma   It's been a long time • PV Emma 1400359500-clockDim 6 Juil 2014 - 2:19


Comment appelle-t-on ces jouets déjà ? Ceux qui offrent deux images, deux réalités différentes en fonction de l’inclinaison de l’objet ? Elle s’en souviendra une autre fois. Pour l’instant, c’est l’image qu’elle a d’Indiana, sauf que ce n’est pas lui qui s’incline autrement et révèle une autre émotion. Enfin, si. Mais pas seulement. Un rien l’influence. Un mot, un détail et il change d’état. Ship-shifter. Son visage est une palette infinie d’expressions. Elles passent et s’y arrêtent plus ou moins longtemps. Comme ces cumulus en cavale qu’elle affectionne tant. Contemplatrice du spectacle. Dès qu’elle peut et n’a plus à faire le show, elle cède volontiers sa place, belle paresseuse qu’elle est.

Emma fait mine de ne pas avoir entendu que ça ne l’embêter pas de l’écouter en dévoiler plus. Elle profite légèrement de l’étrangeté de leur situation, de leurs retrouvailles maladroites pour se persuader qu’Indiana n’insistera pas. Et puis aussi pressé qu’elle d’éviter les sujets pénibles, il répond à ses questions. Des noms évocateurs laissent planer un parfum d’exotisme entre les deux jeunes adultes. L’envie dévore soudainement le ciel. Ce sont des destinations qu’elle ne connaît pour n’avoir fait que l’Europe et quelques dates sur le continent américain lors de ses tournées. Mais oui, elle partira en voyage, et prendra tout son temps cette fois-ci.

Alors tu vas devoir me cuisiner quelque chose…

La jeune femme ne dit rien de plus. Un brin surprise par l’audace de sa formulation. Ce n’est pas vraiment dans ce sens-là qu’elle voulait le dire. Qu’elle voulait montrer son intérêt pour les photos, autour de plus que d’un café certes, mais pas… pas comme ça. … Ce n’est pas grave. Elle se contente de plonger le nez dans son verre et boire une grande gorgée. Les mots de la femme, les réactions de l’adolescente : elle-même ne savait pas, lorsqu’elle accepta sa proposition, quel comportement elle adopterait. Prédire comment elle réagirait à son contact aurait été tout aussi hasardeux. Jouer les alchimistes ne lui a pas apporté que de beaux sentiments. Depuis le temps, elle devrait le savoir.


Mon image... ? Et c’est quoi, mon image ?

La stabilité de l’eau douce absorbe sans mal les courants contraires qui s’infiltrent, naviguent sous ses yeux fleur de sel. Elle sourit. Le regard se perd un instant au-dessus d’Indiana, avec l’espoir factice que le plafond lui soufflera une réponse qui conviendra à l’homme qui lui fait face. Battements de cils, elle revient sur lui, un fredonnement aux lèvres.

Mmh… J’hésite. Un électron libre qui réchauffe ou embrase l’air ambiant. L’incarnation d’un dragon en constante évolution, prêt à abandonner sa mue d’un claquement de doigt dès que nécessaire. Un homme aux mille visages, aux cent nuances…

Elle s’enfonce dans le siège de bois. Son visage s’incline ailleurs, rêveuse pour quelques secondes de l’Indiana adolescent. Celui qui la charmait, celui qu’elle admirait, celui dont elle guettait les réactions… en espérant toujours un peu qu’elles lui soient adressées. Elle s’humecte les lèvres, ayant du mal à accepter ses propres pensées alors qu’il est là, en face d’elle. Il est revenu et moi aussi.

C’est dur comme question pour quelqu’un comme moi… Qui te connaît un peu mais pas assez pour avoir tourner toutes les pages… Hahaha. Ou tu sais, il y a aussi cette métaphore avec les poupées russes, les matriochkas. … Mais c’est trop mignon pour toi. Surtout quand la plupart des gens te prennent simplement pour un rebelle. Ou une brute.

Il n'y a qu'avec lui qu'elle parle autant. Parce qu'il sait mener la barque. Elle l'a toujours su et semble tomber encore dedans facilement. Weakness.
Après l'éclat de rire qui est décoché si rarement, un peu de gêne fait trembler sa voix, mais le phénomène se défait graduellement, laisse place à la désapprobation. Un imperceptible haussement d’épaules trahirait également cette incompréhension. Tous juges. C’est bien ce qu’elle trouve de plus idiot chez l’être humain.

Nous sommes tellement plus que ce que la première note veut bien laisser entendre…
Certes, il faut savoir donner le « la », mais même pour cela, Indiana sait troubler n’importe quelle onde.

Le même geste porté à ses cheveux, ses doigts graciles glissent sur son sautoir qu’elle manipule inconsciemment tout en reprenant.

Et Will ? Il va bien ?


#e0230f | long time no see | juillet

thanks melissa

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MessageSujet: Re: It's been a long time • PV Emma   It's been a long time • PV Emma 1400359500-clockLun 25 Aoû 2014 - 4:09
- Un électron libre qui réchauffe ou embrase l’air ambiant.

Elle a toujours eu ce quelque chose, Emma. Cette chose que lui n’a pas.
La capacité de poser des mots sur des ressentis.

Elle parle, souffle - ses mots s’envolent, tournoient dans l’air, sublimes. Ils sont notes de musique, ils sont arts; la bête y est sensible. Il les voit de ses yeux éléctriques, il les suit des yeux, caché derrière son rempart de mille flammes. Indiana aime l’art, aime la sensibilité, la finesse - tout ce qu’il n’est pas. Il est le Dragon qui voulait jouer de la flûte, le colosse admirant l’art de la plume. Indiana ne sait pas, Indiana n’a jamais su poser des mots. Homme d’instinct, homme de pulsions, il s’est toujours laissé mener par ses actes. Un baiser, un coup de poing, qu’importe; il est puissance. Puissance d’émotions, puissance d’actions.

Et il écoute presque avec passion celle qui a toujours su danser avec les mots, les sons, avec toutes ces finesses qui lui sont inaccessibles. C’est par là qu’Emma a fini par effleurer le coeur du brutal Indiana. A force de patience, de douceur, de tendresse. A force d’exceller dans cette danse où il tombe, tombera toujours.

- Un homme aux mille visages, aux cent nuances…

Et il détourne le regard, l’homme. Parce-qu’il a regretté la question au moment ou elle a effleuré ses lèvres. Il n’aime pas qu’on parle de lui, il n’aime pas capter l’attention, pas comme ça. Le monstre regarde ailleurs, ne mérite pas de si beaux mots posés sur sa personne. La beauté, la poésie, la finesse et la légèreté d’Emma ne devraient pas effleurer ce visage défiguré, cette chair meurtrie, cet homme aux poings de fer, à la peau de pierre. Ecorché vif. Emma est une plume qui s’est toujours plu à virevolter autour du rocher le plus abîmé, le plus coupant.

Peut-être y a t-elle décelé les centaines de cristaux brillant en son sein.

- C’est dur comme question pour quelqu’un comme moi… Qui te connaît un peu mais pas assez pour avoir tourner toutes les pages…

Il relève son regard sur elle, décèle le regret. La douleur. Images fugaces d’un William revenant conquérir son coeur avec hargne. Il cille, baisse de nouveau les yeux.

- Ou tu sais, il y a aussi cette métaphore avec les poupées russes, les matriochkas. … Mais c’est trop mignon pour toi. Surtout quand la plupart des gens te prennent simplement pour un rebelle. Ou une brute.

Un faciès soudainement bouffé par l’arrogance et le mépris. “Les gens”. Il en faut peu pour réveiller cette fameuse brute. En effet, Indiana en est une. Il inspire, gonflant le torse. Il aime frapper. Dieu, qu’il aime frapper.

Mais elle n’est pas dupe, la plume. Les pupilles turquoises se croisent, se mêlent, et tout deux savent. Ils savent que c’est faux. Elle voit ce qu’il y a au fond de lui, l’a toujours vu. Un enfant brisé. Un adolescent brûlé. Un adulte paumé.

Et une sensibilité qui n’a d’égale que l’armement qu’il brandit autour à quiconque ose s’approcher.
Mais pas elle. Elle, elle a un passe droit. Elle, c’est différent. Elle, elle en sait assez.

Et la fixant, il lui décoche un sourire en portant sa tasse à ses lèvres. Un de ces sourires dont il a le secret. Les lèvres de la sensibilité, le regard armé qui fait feu. Brûle.

Le liquide chaud s’écoule dans sa gorge, il y baisse les yeux, savoure. L’instant est agréable. Elle est agréable.

- Et Will ? Il va bien ?

Douce décharge éléctrique. Elle naît au plus profond de son coeur, serpente dans ses veines, crépite dans sa poitrine.

Processus invisible, mais il déglutit plus difficilement. Nouvelle gorgée. Encore une.
... Pitié, donnez m’en plus.

Mais la tasse se vide entre ses lèvres, et il donnerait tout pour que son esprit puise s’abreuvoir lui aussi. Un mensonge, un détour, qu’importe - une réponse.

Il pose la tasse, la fixe. Sa main est trop virile pour un petit objet si délicat. Trop puissante. Il pourrait l’écraser dans son poing.

Monstre.

Et ses yeux ont dérivés sur la table. Le temps passe. Le silence l’enveloppe.
Les tourments sont là. Tout autour de lui. Tristesse. Nostalgie. Regrets. Manque.
Souffrance.

Elles sont toutes là, les notes d’Indiana. Elles dansent autour de lui en cet instant, tandis que ses yeux se vident sur la table. Coquille vide, corps sans âme. Elle est partie, la beauté d’Indiana. Les cristaux sont brisés.
Et tout est vide.
Si vide.

Il lève enfin le regard sur elle. Parce-que malheureusement, la vie continue. Le temps ne s’est pas arrêté. Tout continue de tourner, jour après jour. Il s’y accroche, essai d’y donner du sens. Ses lèvres se pincent, et son regard s’échoue dans celui d’Emma. Il est inutile de feindre, de mentir, de cacher. Il n’en a purement et simplement pas la force.

- Je sais pas trop.

Il inspire avec force, déglutit, retrouve une tenue, une prestance. Relève le menton.

- On s’est séparé y’a un mois. Pour lui aussi c’est difficile, même si c’est lui qui..., il ne parvient pas à dire à haute voix qu’il l’a quitté, le simple fait d’y penser lui arrachant purement et simplement le coeur. ‘Fin bref. A part ça il a eu un poste de professeur, j’suis vraiment content pour lui.

Il lance un sourire faible, un haussement d’épaule fataliste.

- C’comme ça. C’est son choix, j’le respecte.

« Même si il me crève. »

Il inspire, son don réchauffe ses mains, sa gorge. Dragon.

- J’ai besoin de passer à autre chose. J’sais pas encore par quel moyen..., l’alcool, le sex, la drogue... Il y a des classiques qu’il trouve pour la première fois de sa vie plus qu’attirants. Mais j’y arriverai.

Nouveau sourire pour dédramatiser la situation.

- On souffre tous un jour., lâche t-il finalement en croisant les bras sur sa table, jetant son regard dehors. Fataliste.

Une phrase qui devrait faire écho à la jeune femme; qu’elle s’en contente en guise d’excuses, car elle n’obtiendra probablement pas plus de la part de celui qui souffre depuis ses plus jeunes années et qui, par là, s’est mis à haïr le monde.

Sublime monde.




Désolée pour l'attente. ♥

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MessageSujet: Re: It's been a long time • PV Emma   It's been a long time • PV Emma 1400359500-clockLun 8 Sep 2014 - 1:13


Incandescentes émotions. Elles explosent dans le ciel d’Indiana toujours aussi ardentes, comme si rien ne pourrait jamais venir éteindre la flamme. Et c’est tant mieux. Du moins pour celle qui se plaît à venir se réchauffer près de lui. Ce sont les courants d’air chauds qui font monter plus haut. Qui permettent d’élever ceux qui veulent voler.

Mais Emma regrette. À peine eut-elle prononcé son prénom, qu’elle savait que l’amertume étreindrait son cœur. William. Pourtant, elle n’a jamais rien eu contre cet homme. Même si ils n’étaient pas aussi proches qu’elle pouvait l’être avec Indy, Will était quelqu’un qu’elle avait toujours apprécié. Ce n’est certainement pas sans raison si William et Indiana sont amis avant tout. Il y a des atomes-crochus qu’elle pouvait retrouver chez Will. Mais très humainement, à présent, c’était un pur sentiment d’infériorité qui la terrassait, très subtilement mêlé à de la jalousie. Parce que c’est un autre être qui a su capturer le cœur du dragon. Une autre personne a su le combler, le satisfaire, le guérir de lui-même…

Du moins pour un temps.

Je sais pas trop. On s’est séparé y’a un mois. Pour lui aussi c’est difficile, même si c’est lui qui...

Il y a comme une pause générale dans tout son corps. Chaque pulsation reste en suspend. Ignorant totalement leur séparation, c’est la décontenance qui s’empare de son visage. La jeune femme l’abaisse ensuite, par peur de dévoiler une once de satisfaction. Non, elle n’est pas heureuse de savoir que William a réduit en miettes le cœur d’Indiana. Non, elle n’est pas ravie que celui qu’elle chérit encore énormément souffre le martyr. Non, elle n’est pas non plus satisfaite d’apprendre que leur relation a pris fin. Parce que quelque part, savoir que l’homme qu’on a aimé pendant si longtemps est avec la personne qui lui est destiné, n’est-ce pas là la meilleure excuse que l’on puisse trouver à un cœur brisé pour qu’il se reconstruise ? Alors quoi Emma, de quoi te caches-tu ? De l’infime espoir que ton cœur a cru bon de faire ressortir du passé parce qu’Indiana est libre à présent ? La culpabilité liée à cette émotion, cette soudaine cupidité fait défaillir l’adulte mature. Ses doigts se resserrent autour du verre. Et elle se convainc que cela passera. Qu’il s’agit juste de son éternelle loi du cœur qui la piège une fois encore.

C’comme ça. C’est son choix, j’le respecte.

Un frémissement, un acquiescement de tête. Infime. Si il le prend comme ça, c’est uniquement parce qu’il s’agit de William et personne d’autre. Et la musicienne en a parfaitement conscience alors que son regard hésite encore un instant à se poser à nouveau sur lui. Moment de flottement dans lequel elle se détend.

J’ai besoin de passer à autre chose. J’sais pas encore par quel moyen... Ses lèvres se pincent plus sévèrement. Mais j’y arriverai.

Ses sourcils, son nez se froncent une fraction de seconde. Elle ne sait pas si elle veut remettre en cause cette détermination ou pas. Emma ne sait pas. Emma ne sait plus sur quel pied danser, mais il faut qu’elle retrouve vite son rythme de croisière ou sinon, son cœur risque de replonger.

On souffre tous un jour.
Et on s’en remet tous un jour.

Si les chats ont sept vies, Emma a peut-être plus de sept cœurs. Ou alors est-ce toujours le même depuis le début, excepté que son don ne serait pas contrôle des émotions, mais plutôt régénération. Elle a laissé cette phrase lui échapper. Et elle sait que cela résonnera horriblement pour Indiana.

Mais ça prend du temps. C’est cruellement long même.  

L’impression qu’on s’enlise. Que tout et rien nous rappelle l’autre. Nous ramène à ce qu’on a eu et ce qu’on n’a perdu. Mais surtout, ce qu’on n’aura jamais plus. Toutes ces infinies possibilités, ces moments que l’on ne connaîtra pas et que pourtant, on se plaisait à imaginer dans ces « un jour, peut-être… ». S’enliser dans un sentiment de vide effrayant, n’est-ce pas complétement irréel et insensé ? Ou même simplement impossible ? Elle détourne le visage un instant. Ses yeux font halte sur ce chevalet posé sur la table qui liste une série de cocktails et boissons… Puis elle décide de se lever, longer la table en l’effleurant, la contourner pour le rejoindre et s’asseoir à ses côtés, au plus près. Et ce geste qu’elle avait eu plus d’une fois lorsqu’il l’avait autorisé à être là après l’accident… Ce geste réapparu de nulle part. Son bras sur son épaule, sa main, ses doigts fins dans ses cheveux à lui et son regard qui lui intime de la regarder droit dans les yeux.

Indiana… Ne doute pas qu’un jour… tu te sentiras mieux. Ça arrivera. Surtout quand tu sais déjà aussi bien ce qui te fait du bien et ce qui te fait souffrir.

Ses prunelles courent doucement entre les siennes avec beaucoup trop d’intensité et de sincérité.

Tu sais qui tu es. William est peut-être à part, mais… Personne ne peut te faire souffrir si tu t’y opposes.

Ces mots ne lui appartiennent pas. À vrai dire, ils ne sont même pas d’elle. Sören les lui a dit il y a quelques mois de cela, par téléphone, alors qu’elle venait de vivre certainement la plus grande agression de sa vie et que la trahison, la perte de confiance s’ajoutaient à la douleur physique. Alors elle s’y accroche à ces mots. Et si ils peuvent atteindre l’homme blessé qu’elle cherche encore à apaiser, alors elle les lui chuchotera autant de fois qu’il le faut…

Et puis elle réalise sa position, son geste étonnamment intimiste. L’audace, l’assurance de la femme qui doit surprendre. Emma retire alors délicatement sa main de ses cheveux, sourit doucement en reculant sur sa chaise. Son sautoir finit à nouveau entre ses doigts. Mais malgré la gêne qui pourrait mordre facilement ses joues, Emma ne s’excuse pas. Elle assume cette tendance dont elle prend conscience à l’instant -à vouloir prendre soin de lui, être là pour lui.

En tout cas, je tiens bien mieux l’alcool qu’avant. Alors si jamais tu as besoin d’un complice pour t’accompagner, n’hésite pas.

Son regard balaye un instant la salle avant de revenir sur le visage d’Indiana.

Mmh… Excuse-moi un instant.

Sourire. Elle s’éclipsera un long moment, en direction des toilettes, alors qu’en réalité, elle restera juste dans le couloir y menant. Adossée au mur, elle essaiera de faire le tri dans la jungle qu’est son esprit. L’amie, elle l’a été avant et elle aimerait l’être aujourd’hui, certainement… Elle aimerait essayer au moins ça. Mais elle n’est pas sûre. Elle ne sait pas si elle peut se faire confiance…

Non. Elle relève la tête, se redresse, le dos droit, soudainement décidée. Indiana n’a jamais éprouvé les mêmes sentiments. Et si son cœur vient à nouveau à céder, et bien tanpis. Je me brûlerais à nouveau les plumes. Je ne peux pas savoir à l’avance, je ne veux pas savoir à l’avance. Il faut bien commencer quelque part. Et si ça se trouve, tout se passera bien pour eux deux.

Il va bien falloir qu'ils trouvent une place sur la partition.



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