Mondanités hétéroclites autour d'un thé ▬ {Fe Warren Andersen}.
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Sujet: Mondanités hétéroclites autour d'un thé ▬ {Fe Warren Andersen}. Lun 4 Aoû 2014 - 19:15
Mondanités hétéroclites autour d’un thé. {Fe Warren}.
Gabriel Oswald aimait connaître ses ennemis. Depuis le temps qu’il en avait, il savait maintenant s’y prendre pour désamorcer les risques autour de lui. Fouiller dans leur vie privée, mettre au jour leurs secrets, leurs hontes, leurs histoires d’amours ratées. Il lui fallait toujours remuer le couteau dans la plaie pour mieux enfoncer, pour mieux mettre à terre, pour mieux profiter des failles qui se présentaient à lui. Gabriel était comme un virus. Il s’enfonçait dans tous les interstices, toutes les petites ouvertures possibles autour du champ de protection d’un individu. Il ne laissait rien au hasard ; il était méthodique, froid, calculateur malgré son sourire patelin ancré sur le visage. Même Martin, son meilleur ami, reconnaissait qu’il valait mieux l’avoir comme ami que comme ennemi. Ce type était un robot, des mots de Leith Fleytcher. Malgré une jovialité sans pareille, il détruisait tout ce qu’il touchait. Pour se venger des infidélités de son ex’, le Président des RPT avait mis sur pied une rumeur comme quoi Fleytcher, ruiné, devait se prostituer pour continuer à financer ses études à Prismver. En assemblant des photos de lui dans les bras d’autres garçons, Oswald avait préparé sa revanche soigneusement sans rien laisser au hasard. En se faisant passer lui-même pour un client, contre son gré, il avait prétendu être endormi par ses beaux discours, même lorsque celui-ci finissait par lui demander de l’argent. Il inventait une quantité de détails aussi vraisemblables les uns que les autres qu’il confia à la presse suite à l’explosion de la source anonyme.
La réputation de Leith ne s’en remit jamais, et il dut quitter le Pensionnat suite à une violente dépression. Même en apprenant sa tentative de suicide, Gabriel s’était feint d’un commentaire sournois. « Je comprends que quand on soit ruiné à force de jouer les tapins, on voit en la mort la seule issue possible ». Encore aujourd’hui, beaucoup sont divisés sur la question. Cette affaire de notoriété publique remontait à quelques années. Bien des générations commençaient à débarquer de toute part en Première Année. C’était une de ces nombreuses choses qui finissait par sombrer dans l’oubli au gré des aléas des scandales de la vie étudiante. Ce ne serait ni la première, ni la dernière fois. Tout cela pour dire que Gabriel Oswald se fichait de la morale du moment qu’il obtenait l’objet de ses désirs. Pas de bien, pas de mal. Juste un but à atteindre. Si on lui restait loyal, alors on ne craignait rien. Si on le trahissait, il fallait en tirer les conclusions nécessaires. Cela valait aussi pour ses ennemis politiques. Bien que ces derniers n’atteignaient pas à son honneur personnel, ils constituaient une menace pour la stabilité de sa formation politique.
Cette journée du mois d’août particulièrement brûlante pour une petite île de la Mer du Nord serait consacrée aux mises en garde. Nous étions un lundi, pas de cours, ce pourquoi le jeune homme portait une chemise blanche, un veston beige et un pantalon de la même couleur, sans oublier le petit nœud-papillon cyan qui déteignait sur son ensemble. Les mains gantées malgré la chaleur (entendons-nous, vingt-cinq degrés !), il disposa un service à thé dans une salle particulièrement crade. Sur un petit plateau d’argent, deux tasses d’un service en porcelaine flamboyant qu’il tenait de la Classe A, sans oublier la théière nécessaire contenant déjà l’infusion prescrite. Il attendait vraisemblablement quelqu’un. Relevant la manche qui tombait sur son poignet, Gabriel releva l’heure sur sa Rolex : dix-huit heures vingt-huit. Dans un peu plus de deux minutes, c’était le délégué de la classe E au passage l’un des archontes de WIP qu’il attendait pour un petit entrevu improvisé.
Tout était parti d’une vulgaire conversation avec quelques membres du Reckoning Tea Party. Malgré leur premier coup d’éclat en la personne de Léocade et Sylvester, Oswald ignorait encore si les chefs des principales formations adverses connaissaient leur existence. Pour qu’un combat soit loyal, tout bon ennemi devait savoir à qui il allait faire face. Comme dans toute guerre, chaque réplique, chaque mot, chaque phrase devrait être pesée au centimètre. On devait connaître nos adversaires. On devait connaître leur persona, ce qui les rendait aptes ou inaptes à diriger un groupe, de sorte à relever leurs faiblesses, de sorte à leur faire peur. Un duel d’éthos d’une certaine manière.
Dix-huit heures trente. Tout était parti d’un LMS. « William Andersen, je dois te parler. Pouvons-nous nous retrouver dans la Salle de Cours des E à dix-huit heures trente ce soir ? » Et la conversation commencerait au moment où son interlocuteur franchirait la porte. Le délégué de la classe E le trouverait assis sur la chaise du professeur, le plateau d’argent avec le service thé disposé dessus. Avec un sourire d’une bienveillance extrême, il l’accueillerait avec emphase.
Il dirait : « Bonsoir M. Andersen. Je suis Gabriel Oswald. Avant de commencer toute discussion, je vous propose de prendre un thé que j’ai moi-même préparé. »
Sujet: Re: Mondanités hétéroclites autour d'un thé ▬ {Fe Warren Andersen}. Mer 6 Aoû 2014 - 0:48
Invitation
Il ne s'y attendait pas. Il ne s'attendait pas à trouver un grand hall dévasté, un beau matin, alors que le jour précédent, ce lieu paraissait aussi flamboyant que lors de son arrivée, il y avait quatre ans. En voyant le rassemblement à l'entrée de l'établissement, il s'était certes douté de la cause, mais jamais il n'aurait imaginé découvrir un tel carnage. Il n'avait jamais sous-estimé les menaces des six E, en effet, mais les dégâts dépassaient ses estimations. Un petit pinceau et un pot de peinture ne suffiraient à restaurer la prestigieuse entrée d'autrefois. Que prévoyait Hercule, pour leur première manœuvre ?
Le discours du directeur l'intimida légèrement. Lui qui faisait toujours preuve de simplicité d'esprit et de bonne humeur, pour la première fois, ressembla à un vrai directeur, à un véritable dirigeant. Néanmoins, un léger détail le chiffonna ; cela concernait la liste des élèves sanctionnés. La lourde punition atteignait bien évidemment les membres de RED, quelques E — dont sa chère suppléante, Anarchy — ainsi qu'une D. Aucun C. Aucun B. Aucun A. Bien évidemment. Madame Schneider avait tu les noms figurant dans les hautes classes. Les givres cristallisées recouvrant le sol n'appartenaient à aucun des E cités. Bien évidemment... Favoritisme. Détestable favoritisme.
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Suite à cela, il décida de retourner dans son cabanon, s'asseyant sur la couverture bordeaux de son lit. Les cours du jour furent bien entendu annulés. Ce congé permit à Warren de réfléchir aux prochaines actions de WIP, actions qui se dérouleraient le lendemain soir, très certainement. Soudain, un petit reptile pénétra dans sa chambre, apportant avec lui un morceau de papier. Un LMS qu'il déplia aussitôt. Et, en lisant l'unique nom écrit sur ce message, il crut que son cœur s'arrêterait instantanément.
"William Andersen, je dois te parler. Pouvons-nous nous retrouver dans la Salle de Cours des E à dix-huit heures trente ce soir ?"
Une seule personne à sa connaissance portait ce prénom ainsi que ce nom, et c'était son frère aîné, resté en Australie. Lui aussi, avait fini par hériter d'un don, malgré le retard par rapport au cadet de la famille. Warren leva le regard au plafond, d'un air pensif. Quatre années sans le voir. Quatre années qu'il ignorait comment se portait sa propre famille — les lettres ne faisaient pas partie des habitudes des Andersen. Quel pouvoir détenait William ? En quelle classe se trouvait-il ? Pourquoi ne pas l'avoir prévenu de son arrivée ? De quoi souhaitait-il parler ? De RED ? Il attendit d'interminables heures, sentait que les secondes de son réveil numérique défilaient au ralenti. Puis, lorsque le rendez-vous approcha, il se précipita à sortir de sa maison de bois.
Et lorsqu'il fut arrivé au lieu donné, il ne put s'empêcher d'exprimer sa surprise.
— Grand frère, pourquoi tu ne m'as rien d- s'écria-t-il.
Il s'arrêta net. Cette lueur d'espoir qui brûlait en lui durant un long après-midi s'éteignit en l'espace d'un instant. Le garçon présent devant lui ne ressemblait aucunement à William ; c'était un élève qu'il rencontrait de temps en temps dans le pensionnat depuis des années, sans y prêter attention. Toutefois, son visage lui était familier. Chez les A, B, ou C ? Il ne s'en souvenait plus.
— Bonsoir M. Andersen. Je suis Gabriel Oswald. Avant de commencer toute discussion, je vous propose de prendre un thé que j’ai moi-même préparé. dit Gabriel.
Il fit un pas hésitant, l'air abasourdi par cette étrange invitation. Le dénommé Gabriel se montrait particulièrement poli à son égard, et provoquait chez lui une sorte de gêne ; le vouvoiement avait pour effet de le mettre mal à l'aise, ne venant guère d'un professeur. Devait-il lui aussi le vouvoyer, ou non ? Il ne savait jamais.
— ...Tu peux m'appeler Warren. répondit-il en soupirant, un peu timidement.
Il s'avança, braquant son regard sur le service à thé en porcelaine posé sur un plateau argenté, digne du service de l'ancienne déléguée, Prudence ; et en parlant d'élégance, le brun portait une tenue très chic, bien soignée, des mains gantées, une allure si distinguée que Warren se sentit honteux d'être vêtu d'un simple uniforme scolaire et de sa cravate rouge.
Il s'agissait d'un A, très certainement.
Puisque celui-ci s'était installé à la place du professeur, Warren, en toute simplicité et modestie, saisit la première chaise, tenant encore debout, qui rencontra son chemin.
— Eh bien, c'est gentil. Mais, quelle raison me vaut cette...entrevue ? questionna-t-il, déboussolé.
Il s'assit, à son tour, en face de Gabriel. Le service de luxe sur ces tables rongées par l'usure et les anciennes bagarres faisait tâche. Mais, il représentait parfaitement L'écart entre les classes. D'ailleurs, ce sujet serait-il celui dont voulait discuter Gabriel ? Le carnage de RED constituait le principal événement de cette journée, un événement tout frais. Et Warren était l'un des deux délégués des rouges, en compagnie d'Hercule. Tout se liait. C'était une possibilité.
— Ça concerne RED, j'imagine ? demanda-t-il. Une question sonnant plus comme une affirmation.
Sujet: Re: Mondanités hétéroclites autour d'un thé ▬ {Fe Warren Andersen}. Jeu 7 Aoû 2014 - 18:18
Mondanités hétéroclites autour d’un thé. {Fe Warren}.
Gabriel Oswald arqua un sourcil. Il n’avait pas vraiment la fibre familiale, et il ne comprit pas vraiment pourquoi son interlocuteur venait d’avoir cette joie communicative en l’appelant Grand Frère. Il prit une tête interloquée ; pantoise voire un peu penaude. Ce mec aux traits efféminés semblait être un chamallow incapable de diriger quelconque autre projet qu’une association de câlins anonymes. Vu la façon dont Warren se montra déçu par l’auteur du LMS précédemment envoyé dans l’après-midi, le sociopathe espérait ne pas y être allé trop fort, quoiqu’un homme engourdi serait peut-être plus coopératif… Sans trop se poser de questions, l’adolescent sentit une forme de gêne dans l’attitude de son interlocuteur. Non seulement il était sonné, mais quelque chose devait l’impressionner chez lui {Gabriel étant égocentrique, il se fait souvent ce genre de remarques que ce soit vrai ou faux}. Il en ressentit une forme de fierté qu’il essaya de dissimuler derrière un sourire doucereux.
Avec tout l’éthos nécessaire qu’il possédait, Oswald faisait tout pour rabaisser le délégué de la classe E implicitement. Il voulait exhiber la différence de niveau, il voulait exhiber la classe qui les séparait, l’honneur et la prestance qu’il pouvait lui-même dégager dans le talent de ses mots savants et de ses pouvoirs. Dans un exercice de style ampoulé, il voulait vraiment qu’il se sente minable à côté de lui. Instiller un dialogue de professeur à élève plutôt qu’élève à élève, cela passait par plein de petits détails. Rien que le fait qu’il soit assis au bureau du professeur mettait en relief sa volonté d’imposer sa propre domination. Il poussa ce jeu pervers un peu plus loin en posant un regard de dégoût sur l’uniforme de Warren. Il en profita pour se mordre les lèvres et lever les yeux au ciel sans rien dire. Ce jugement inquisiteur installait une ambiance glaciale dans la pièce. En jouant au pompier pyromane, Gabriel entendait déstabiliser l’un des chefs de WIP pour qu’ils ne cherchent jamais à s’en prendre à sa propre formation politique, que ce soit par des discours et par des actes peu importe leur nature.
« Comme tu veux, Warren. Je me permets aussi de te tutoyer. Après tout, nous sommes vous à nous revoir dans le futur… » Sourire faux-cul particulièrement marqué dans une sorte de froideur robotique anxiogène.
Exploiter les sentiments humains restait sa meilleure arme. La psychologie était son domaine d’études préférés, et il n’avait aucun remord à faire du mal aux êtres tant que son propre bien-être n’était pas remis en jeu. Jamais la phrase « Je suis désolé » ne pourrait être sincère venant du Président des RTP.
« Je suis désolé d’avoir bousculé ton emploi du temps d’une manière un peu maladroite, j’ai du me tromper de prénom en plus. Je craignais que tu ne viennes pas. Mais mon intuition ne me trompe jamais ! » Oswald poussa une tasse de thé vers Warren. Il mit à sa disposition un petit récipient avec une cuillère à soupe qui baignait dans du sucre brun. Il ne fallait jamais oublier ses manières.
« Allons… Warren. J’aimerais éviter d’accorder trop de temps à des tartarins. J’ai cru comprendre que tu faisais partie des dirigeants du Projet WIP ? » Demanda-t-il avec un parfum d’intérêt dans sa voix.
Gabriel continuait de maintenir le contact visuel. Pour lui, il n’était pas question de baisser les yeux en premier, quitte à paraître particulièrement obscène. Il le fixait, il le scrutait avec un air supérieur particulièrement embarrassant, sans jamais ciller, sans jamais détourner le regard, sans jamais faire autre chose qu’ancrer ses propres pupilles dans les siennes. Même lorsqu’il prit sa propre tasse de thé en la portant à sa bouche, il n’avait pas détourné le regard.
« As-tu déjà entendu parler du Reckoning Tea Party ? » Rajouta-t-il soudain, d’une voix glaciale, presque menaçante, mais pas suffisamment pour constituer une véritable agression au sens propre.
Sujet: Re: Mondanités hétéroclites autour d'un thé ▬ {Fe Warren Andersen}. Sam 9 Aoû 2014 - 19:31
Invitation
Warren ignorait à quoi s'attendre en acceptant cette invitation improvisée. Le but en lui-même de ce rendez-vous ne lui avait été guère révélé dans ce LMS un peu flou. Il se contentait de se laisser faire, de laisser Gabriel le dévisager en toute docilité, même s'il se sentait de plus en plus mal à l'aise face à lui. Cette entrevue ressemblait, pour l'instant, beaucoup plus à un odieux procès où il attendait le jugement de son interlocuteur, plutôt qu'à une discussion autour d'un thé à l'anglaise.
— Comme tu veux, Warren. Je me permets aussi de te tutoyer. Après tout, nous sommes voués à nous revoir dans le futur… dit-il.
Bien qu'il voulût savoir pour quelle raison obscure ils se reverraient, il préféra garder le silence. La suite de cette conversation révèlerait certainement la réponse qu'il attendait à l'instant. En attendant, son esprit commençait déjà à monter plusieurs théories et scénarios possibles.
— Je suis désolé d’avoir bousculé ton emploi du temps d’une manière un peu maladroite, j’ai dû me tromper de prénom en plus. Je craignais que tu ne viennes pas. Mais mon intuition ne me trompe jamais ! s'excusa-t-il.
— Ah, ne t'inquiète pas, je n'avais rien de prévu, vu que les cours sont annulés... rassura-t-il calmement.
Il lui épargna les détails concernant ce prénom en question, concernant son grand frère ; toutefois, sa gêne se lisait sur son visage comme un livre ouvert. Son sourire forcé, non hypocrite, laissait transparaître son embarras. Mal à l'aise. Très mal à l'aise. Il sentait de plus en plus qu'on lui eut tendu une sorte de piège psychologique, tendu par Gabriel, qui s'amusait à présent à le torturer avec habilité, mais efficacement. Confondre William et Warren, même lui se doutait que ce n'était pas un vulgaire lapsus ; et voir que ce A inconnu en sut autant sur lui le perturbait.
Vraiment, quel était le but de cette entrevue ?
Gabriel poussa une tasse de thé en porcelaine vers Warren, contenant le breuvage préparé par lui, en personne. Il le prit délicatement, avec précaution, ne souhaitant pas abîmer le service des A même en étant délégué des E. Il se mit à siroter tranquillement la boisson fumante.
— Allons… Warren. J’aimerais éviter d’accorder trop de temps à des tartarins. J’ai cru comprendre que tu faisais partie des dirigeants du Projet WIP ? questionna-t-il, assez directement.
Il manqua de s'étouffer à l'entente de la dernière phrase, et éloigna le récipient de sa bouche dans un mouvement de sursaut, sans le renverser. Le thé fut avalé de travers, et il toussota légèrement pour se reprendre. Décidément, il y avait de drôles de rumeurs à son propos, des bruits flous qui couraient dans le pensionnat au sujet de WIP. Warren s'était considéré en premier lieu comme un membre banal, recruté par Hercule ; certains élèves lui avaient ensuite envoyé un LMS, l'ayant considéré comme l'un des recruteurs du projet. Membre ou recruteur ? Aucune idée. Il avait malgré tout pu intégrer les élèves en question assez facilement. Et à présent, on lui demandait s'il se plaçait parmi les chefs de WIP. Certes, il avait déjà entendu brièvement quelque chose de ce genre, mais jamais il n'aurait cru que les gens prenaient cela au sérieux. Il devait vraiment s'informer sur les rumeurs qui circulaient à son sujet, se sentant parfaitement ignorant de sa réputation actuelle. Jusqu'où étaient allés ces échos ? Comment les autres le percevaient-ils, à présent ?
Mais ce n'était pas le problème. Le problème se tenait devant lui, là, assis avec droiture et fierté au siège du professeur. Gabriel. Oui, Gabriel le fixait avec insistance, maintenant son regard dans sa direction. Que devait-il dire ? Que WIP n'avait pas de chef à proprement parler ? L'organisation du groupe était particulièrement floue, brouillon, même pour lui, aussi motivé qu'il était. En tout cas, il n'avait pas l'étoffe d'un chef, et il ne le nierait jamais ; le seul qui, selon Warren, pourrait être considéré comme un chef, ce serait l'autre délégué des E, Hercule.
Il cessa de tousser, et regarda Gabriel, passablement paniqué.
— Qui...qui... qui t'as dit ça ? bégaya-t-il.
Qui t'as transmit cette rumeur infondée ? Son regard refusait de quitter Gabriel, tandis que celui-ci commença à boire le liquide contenu dans la tasse.
— Mais pour ta question, sache qu'il... il n'y a aucun chef. Officiellement. Je... ne sais pas pourquoi les gens s'entêtent à croire qu'il y en ait un. répondit-il, quelque peu paniqué malgré sa franchise.
Gabriel allait-il le croire ? Peut-être pas. Peut-être qu'il continuerait de croire qu'une organisation telle que WIP ne pouvait fonctionner sans dirigeant.
— As-tu déjà entendu parler du Reckoning Tea Party ? demanda-t-il, assez durement.
Il s'apaisa, se tut quelques secondes et décida de répondre franchement.
— Oui. Je crois... que c'est un club où l'on boit du thé, contre RED, un club plutôt pacifiste... décrit-il, un peu incertain avant de se stopper net.
Et en disant ce dernier mot, il comprit qu'il décrivait quelque chose de faux. Le ton presque brutal de la voix de Gabriel ne s'accordait pas avec le thème du pacifisme. Pas du tout. Et il eut peur de saisir, de saisir approximativement la raison de sa venue. Il prit un regard un peu plus déterminé, un peu plus ferme, légèrement plus confiant, suite à quelques secondes de silence.
— ...Est-ce que tu peux me dire pourquoi tu m'as fait venir, concrètement ? demanda-t-il, montrant qu'il souhaitait une réponse, cette fois-ci.
Sujet: Re: Mondanités hétéroclites autour d'un thé ▬ {Fe Warren Andersen}. Lun 11 Aoû 2014 - 20:59
Mondanités hétéroclites autour d’un thé. {Fe Warren}.
Depuis sa plus tendre enfance, Gabriel analysait les comportements humains. Il observait, analysait, interprétait tous les signes de faiblesse qu’autrui pouvaient présenter. Il aimait voir jusqu’à quel point les gens pouvaient résister quand on les acculait, ce qui lui donnait une idée de leur socle psychologique. Warren ne fit pas exception à la règle. Chacune de ses réactions était méticuleusement décortiquée, chacune de ses réactions faisait l’objet d’une pensée d’Oswald se demandant pourquoi, bâtissant des conjectures pour comprendre comment quelqu’un pouvait être si faible. Il n’accordait aucun doute à son intuition, bien au contraire, et il bénissait ses inspirations du moment sans même se dire qu’il pouvait avoir tort. C’est vrai, pourquoi aurait-il tort lui qui avait le sentiment de comprendre si bien les autres ?
Ce fut avec un dédain particulièrement marqué qu’il le regarda s’étouffer pitoyablement. Décidément, ce mec faisait peine à voir. Ce devait être une bordille dans la vie incapable de prendre la moindre décision sans manquer l’arrêt cardiaque. Avec un petit soupir, le britannique lui proposa un mouchoir brodé de ses initiales. Il voulait assurément éviter de le perdre dans une fausse route. Sa petite voix mielleuse, bégayante, balbutiante l’horripilait de plus en plus si bien que son sourire patelin masquait péniblement son aversion croissante. « Voyons, tu n’as pas à savoir qui me l’a dit, je le sais, c’est tout. » Plaça-t-il juste avant la réponse de fond à sa question.
Voici un élément auquel il ne s’attendait pas. Warren Andersen n’avait rien d’un stratège, bien au contraire. Le délégué de la classe E paraissait incapable de mentir, incapable de tenir tête à l’oppression morale que Gabriel lui faisait subir. À bien des égards, le jeune homme retournait la question dans sa tête. Disait-il la vérité ? Mentait-il ? Allait-il lui faire peur ? L’intimidation ne serait pas une solution. Pour un club pacifiste, peut-être que l’anarchie était une solution de règne après tout. Mais il devait bien y avoir quelqu’un maintenant la barre du bateau au cas où celui-ci dériverait trop. Ses méninges s’activaient, ils ne cessaient de décortiquer la situation. Fixant Warren droit dans les yeux, sans le quitter ne serait-ce qu’une seconde, il le considéra, il voulait voir jusqu’au plus profond de son âme les secrets qu’il cachait. Club pacifiste. Un sourire non dissimulé apparut sur son visage. Il allait devoir corriger l’odieuse réputation de son propre club, qui n’avait rien d’un simulacre de pacifisme comme les lâches de W.I.P. Le petit serait-il en train de se rebeller ? Oswald n’apprécia pas du tout l’élan d’assurance du petit Warren Andersen. Il allait faire en sorte de l’écraser, sans paraître odieux, avec la classe et le flegme d’un britannique.
« Qu’est-ce qu’il y a, Warren ? Tu n’aimes pas ma compagnie ? » Lâcha-t-il avec le ton le plus faux-cul qu’on pouvait prendre. « Tu n’y es pas du tout, M. le délégué. Le pacifisme est un naufrage. Nous ne perdons pas notre temps à réparer les dégâts, je vous laisse cela bien volontiers. » Gabriel porta sa tasse de thé à sa bouche. « Quoi que tu sois par rapport à W.I.P, sois gentil, ne te mets pas sur mon chemin. » Le britannique se releva soudain du siège du professeur. Rictus en coin, il s’avança jusqu’à la fenêtre de la classe E.
Depuis qu’il était petit, l’horizon du ciel le fascinait. À une époque, il aurait voulu conquérir la galaxie. Maintenant, il voulait diriger le monde. Sous ses aspirations mégalomanes, Gabriel Oswald avait beaucoup d’amour propre, et il portait en lui-même une confiance démesurée.
« C’est magnifique, le ciel, tu ne trouves pas ? Il y a tellement de choses à voir. On se perd dans la contemplation… Puis viennent les perturbateurs. Ceux qui entendent réformer à coup de morale bienpensante la beauté de cette voûte céleste. Comme on ne les écoute pas, ils deviennent violents. Comme on ne les écoute pas, ils attaquent comme des vipères, ils humilient, ils injurent, ils détruisent, ils frappent, ils imposent le dogme de la terreur. » Sans prévenir, l’adolescent se retourna vers Warren et planta son regard dans le sien. « Pourquoi vous ne vous opposez pas à RED ? Pourquoi vous vous contentez de réparer dans l’espoir qu’ils cessent un jour ? »
Sujet: Re: Mondanités hétéroclites autour d'un thé ▬ {Fe Warren Andersen}. Mer 13 Aoû 2014 - 19:15
Invitation
Entre deux toussotements, Gabriel lui tendit un mouchoir en tissu, qui lui rappela à la noblesse des A. Une noblesse qu'il respectait dans la mesure où elle n'entraînait aucun rabaissement, aucune fierté exagérée de leur part.
— Voyons, tu n’as pas à savoir qui me l’a dit, je le sais, c’est tout. soupira-t-il.
Le jeune délégué parut déçu de cette vague réponse. Cette façon de cacher la vérité sur certains points le dérangeait. Cette façon de le regarder d'un air aussi mystérieux le rendait de plus en plus impatient, et l'inquiétait en même temps. Dans quel piège Gabriel tentait de l'entraîner ? Qu'essayait-il d'obtenir en invitant un des délégués des E ? Lorsque le A sourit, à l'entente de la description de RTP, Warren comprit qu'il faisait fausse route. La réputation de RTP n'était autre qu'une vulgaire rumeur, un voile qui cachait autre chose.
— Qu’est-ce qu’il y a, Warren ? Tu n’aimes pas ma compagnie ? interrogea-t-il, d'un ton très hypocrite.
La culpabilité lui transperça le cœur, lui qui détestait blesser les autres.
— Tu n’y es pas du tout, M. le délégué. Le pacifisme est un naufrage. Nous ne perdons pas notre temps à réparer les dégâts, je vous laisse cela bien volontiers. enchaîna-t-il
Warren se fichait de savoir si leurs actions serviraient à quelque chose, ou s'ils se résumeraient à une perte de temps affligeante. Si Gabriel préférait les juger inutiles, c'était son droit ; mais le délégué refuserait de le suivre dans cette mentalité. Pour une fois, l'optimisme nourrissait un espoir. Pour une fois, il avait l'impression de participer à être bataille, du côté des E. De ce fait, l'expression de son visage ne changea pas, restant concentré au lieu de se laisser abattre par une simple phrase.
— Quoi que tu sois par rapport à WIP, sois gentil, ne te mets pas sur mon chemin. prévint-il.
Il arqua légèrement un sourcil en signe d'incompréhension. Sur son chemin ? La menace amena chez lui une interrogation concernant le but de Gabriel.
— ...En quoi WIP te dérangerait pour me dire ça ? demanda-t-il, sur un ton laissant deviner son impatience.
Il attendait vraiment une réponse, cette fois-ci, et non une autre méthode pour la dévier. Et il vit son interlocuteur se lever tranquillement, afin de se rendre près de la fenêtre, ornée de traces et de fissures négligeables, de la salle des E. Le brun observait le ciel bleu, avec insistance, comme s'il s'intéressait au moindre nuage l'environnant. La curiosité lui titilla l'esprit, et l'ordonna de le rejoindre ; ce qu'il fit.
— C’est magnifique, le ciel, tu ne trouves pas ? Il y a tellement de choses à voir. On se perd dans la contemplation… Puis viennent les perturbateurs. Ceux qui entendent réformer à coup de morale bienpensante la beauté de cette voûte céleste. Comme on ne les écoute pas, ils deviennent violents. Comme on ne les écoute pas, ils attaquent comme des vipères, ils humilient, ils injurent, ils détruisent, ils frappent, ils imposent le dogme de la terreur. décrit-il.
Il se contenta de le fixer, durant quelques instants, sans dire un seul mot. Pourquoi ne pas contredire cette étrange illustration ? Car, vu sous cet angle, il n'y avait rien à contredire. Les A se faisaient parfaitement passer pour les innocents, pour ceux qui n'avaient rien à se reprocher. La représentation n'était pas fausse ; elle était incomplète. Alors, il détourna le regard dans le vide, prenant une expression balançant entre la tristesse et l'agacement.
— Si tu compares le système de Prismver au ciel... alors je dirais que seuls les A peuvent profiter de sa beauté, alors que les E ne connaissent que la tempête. balbutia-t-il, juste assez fort pour être entendu.
Il dirigea à nouveau ses yeux d'émeraude vers Gabriel, qui y plongea son regard.
— Pourquoi vous ne vous opposez pas à RED ? Pourquoi vous vous contentez de réparer dans l’espoir qu’ils cessent un jour ? demanda-il.
— Parce que leur combat est compréhensible... répondit-il.
Avant de réparer les dégâts de RED, avant de se prétendre pacifique, Warren souhaitait changer la routine qu'il vivait chaque jour, chaque semaine, chaque année. Tous les jours, il entrait dans cette salle, et constatait qu'elle n'avait aucunement changé depuis le jour précédent. Les tables en bois tenaient à peine debout. Les chaises atteignaient leurs limites. Le sol ne subissait aucun lavage. Et la plupart des professeurs se donnait rarement la peine d'enseigner. Son travail de délégué n'avait abouti à aucun changement, aucune amélioration ; simplement des E qui désiraient, comme lui, améliorer leur quotidien. Warren soutenait Entropy dans les coulisses, sans en faire partie, car ils menaient une lutte légitime à ses yeux. RED allait trop loin à son goût, cependant, les raisons de leur lutte restait la même. Il se considérait comme étant de leur côté, plutôt qu'à l'opposé. Avant de réparer ce que RED avait détruit, Warren voulait réparer les salles des E. Comment formuler le fond de sa pensée ? Comment décrire son but, son objectif ? Il n'était pas vraiment le même qu'une partie de WIP, mais il s'agissait de ses intentions à lui.
— Je considère que leur but est très respectable, et j'ai envie, moi aussi, d'obtenir ce résultat... Pour cette raison, je refuse de m'opposer à eux. Je refuse de piétiner leur idéal. affirma-t-il sans honte.
Ruthel l'avait mentionné lui-même : toute aide à la réparation du grand hall était la bienvenue. Warren l'avait pris comme un encouragement, des paroles qui nourrissaient son espoir. Se perdait-il ? Était-ce inutile ? Peu importe. Il refusait de le croire. Il avait envie, lui aussi, de se battre un peu, d'apporter son soutien dans cette bataille pour l'égalité des privilèges.
Juste de croire, qu'il faisait quelque chose.
— Les E méritent ce qu'ils réclament. Je pense juste... que détruire le pensionnat n'est pas ce qui leur permettra de l'obtenir. continua-t-il, sur un ton presque ferme.
Le contraire de détruire était peut-être la solution. Pour lui, WIP ne ramassait pas seulement les pots cassés ; WIP rénoverait les salles de classes, et leurs actions, peut-être au bout d'un moment, seraient fortement appréciées par l'administration, qui prendrait peut-être enfin la peine de les écouter. Warren n'envisageait que ces possibilités.
Il se tut un bon moment, avant de soupirer.
— Ça... répond à ta question ? demanda-t-il, calmement.
Ça me fait bizarre de voir Warren un minimum sûr de lui, mais bref ♥
InvitéInvité
Sujet: Re: Mondanités hétéroclites autour d'un thé ▬ {Fe Warren Andersen}. Lun 18 Aoû 2014 - 18:06
Mondanités hétéroclites autour d’un thé. {Fe Warren}.
Gabriel détestait se faire interrompre dans le fil de ses pensées. En cela, Warren Andersen venait de commettre un impair particulièrement agaçant, qui l’avait motivé à se relever de son siège pour se rendre auprès de la fenêtre. Non, il ne lui répondrait pas. Qu’est-ce que cette question venait faire là ? Bien entendu que W.I.P pouvait être un potentiel danger. Ce genre de questions rhétoriques le mettait hors de lui intérieurement. Il détestait se faire prendre à son propre jeu, il détestait qu’on ait du répondait quand on est censés ne pas en avoir. Tout cela l’agaçait profondément, mais le délégué de la classe E n’en vit rien. Gardant ce sourire immuable collé aux lèvres, il l’écoutait cette fois patiemment. Un dialogue pouvait s’installer, un travail argumentaire qui ne porterait sans doute pas ses fruits, mais qui pourrait peut-être le convaincre que W.I.P n’a aucun intérêt à se mettre sur le chemin du RTP.
Sa première remarque le fit tiquer. Un combat compréhensible ? Cette réplique mordante désarçonna Oswald, qui s’attendait plutôt à des bégaiements joints à des gémissements incompréhensibles comme cette chose l’en avait habituée.
« Tu sais, ne pas soutenir RED, cela ne veut pas forcément dire empêcher les E d’avoir accès à du matériel décent ? » Plaça-t-il immédiatement après le mot idéal.
Gabriel s’alignait sur sa propre position, celle qu’il exprimerait quelques jours plus tard dans le bureau de Ruthel. Ces maigres concessions lui donnaient une image progressiste tandis qu’elles permettaient de dédiaboliser l’image de sa propre faction. Les gens pensaient à tort que le Reckoning Tea Party n’était qu’un agglomérat de conservateurs en A ou B dégustant leur thé autour de remarques assassines. Il n’en était rien, bien au contraire. Il y avait beaucoup de débats entre eux, leur diversité était une force par qu’elle mettait en relief la qualité de la Guerre des Classes entre celles-ci. Des A, des B, des C, des E, et même des E participaient à cette réunion qu’il dirigeait d’une main de fer.
« We will stand on principle, or we will not stand at all. [Quand les questions de principes sont en jeu, on ne peut pas envisager la négociation]. RED a sa propre philosophie. Une philosophie basée sur la haine et sur la destruction, qui entend imposer son avis aux dépens de tous en croyant représenter une quelconque majorité. Mais j’aimerais te poser une question, mon ami. Qu’est-ce que la majorité, pour toi ? Six personnes qui saccagent du matériel, accompagnés d’une bande de fanboys et de fangirls ? Ou des clubs de discussions représentatifs de toutes les classes du Pensionnat Prismver ? » Le britannique posa ses yeux sur le petit être qui lui faisait face. Il utilisait indéniablement son don dans les circonstances présentes, pour lui faire avouer que RED ne constituait pas une majorité. Mais son don n’était pas la persuasion, son don, c’était le charisme. Par conséquent, Warren pouvait très bien y rester insensible s’il croyait autant en ses convictions.
« Oui, Warren. Il y a même des E qui nous soutiennent. Il y a même des D et des C, réunis ensemble pour contrer cette vague dite “égalitaire“ réclamée par une minorité bruyante. Même WIP se consume là-dedans. Vous êtes des pacifistes qui soutiennent le combat de guerriers impitoyables. Je n’ai jamais vu un tel paradoxe… Tu t’embrouilles toi-même dans ta propre philosophie. Mais je ne t’en veux pas, c’est dans la nature du pacifisme d’être contradictoire. Il n’y a qu’à voir les Casques Bleus de l’O.N.U… La paix par la guerre, bazinga ! » Il parlait simplement, sans intonation excessivement hypocrite, avec une sérénité qui tranchait avec le côté dramatique de son discours.
« Refuser d’agir, c’est tolérer l’inacceptable. Peut-être qu’un jour, vous vous mettrez à soigner les blessés aussi, pourquoi pas ? L’escalade de la violence est tel, vous ne faites tellement rien pour les en empêcher que vous vous rendez complice de cette mascarade. » Gabriel s’approcha un peu plus de Warren. « Oui, Warren, ce monde, c’est vous. Qu’est-ce que ça fait… d’être bientôt l’assassin ? » Cette fois-ci, sa voix faisait franchement flipper.
HRP > Désolé pour le retard. ;_;. Et oui, Warren trouve les mots !
Sujet: Re: Mondanités hétéroclites autour d'un thé ▬ {Fe Warren Andersen}. Lun 18 Aoû 2014 - 22:42
Ca va être ta fête.
Comment je m’étais retrouvé avec Jozef Braum ? Pourquoi on m’avait collé avec lui ? Ce mec était bizarre, je l’aimais pas. Ca passait pas vraiment entre nous, j’ignorais toujours pourquoi. Mauvais feeling je pense, même s’il n’avait pas une énergie très “dérangeante”. Il était con, j’étais con, ça s’arrêtait là.
Et me voilà qui me baladais pépère dans les couloirs du second étage avec ce mec d’un an mon aîné. Lui aussi avait obtenu son rang doré, lui aussi faisait chier les autres avec plaisir et on se parlait maintenant. Enfin “on se côtoyait” serait le terme le plus juste parce que dans l’état actuel des choses, c’était le silence total. J’affichais une gueule blasée et lui… Je m’en foutais en fait.
On errait un peu pour pas changer de d’habitude. Sécher les cours, c’est cool mais c’est ennuyeux quand on ne trouve pas de cible. C’est alors que mes yeux agonisants tombèrent sur un rai de lumière par une porte entrouverte. Toutes les portes étaient fermées, normalement, même à l’étage des E. Même à mon ancien étage… J’avais beau être presque aveugle, j’entendais très bien et ces voix, je les connaissais. L’une me faisait marrer avant, mon côté protecteur se déclenchait rapidement. L’autre me donnait juste envie de lui dégueuler dans la bouche. Warren, mon délégué craintif et Gabriel, le fameux politiconnard comme je me plaisais à l’appeler.
Je désignai la porte du menton à Jozef et sans un bruit nous nous approchâmes. Tintements de dînette et parlotte bien-pensante qui m’écoeurèrent rapidement. J’avais beau être chez les S, ça me débectait que quelqu’un puisse manipuler Warren de cette manière. Et le ton faux-jeton qu’employait ce petit PD me déplaisait au plus haut point.
▬ Refuser d’agir, c’est tolérer l’inacceptable. Peut-être qu’un jour, vous vous mettrez à soigner les blessés aussi, pourquoi pas ? L’escalade de la violence est tel, vous ne faites tellement rien pour les en empêcher que vous vous rendez complice de cette mascarade. Oui, Warren, ce monde, c’est vous. Qu’est-ce que ça fait… d’être bientôt l’assassin ?
Sans attendre l’accord de mon camarade, je fis irruption dans la pièce en remontant mon bermuda de façon plus que vulgaire, juste pour frimer un peu et dévoiler le serpent tatoué qui remontait le long de ma jambe. Les mains dans les poches, je m’approchai du joyeux petit goûter que les enfants faisaient dans la salle crado. C’était quand même vachement mieux deux étages au-dessus quand même…
▬ Alors les enfants, vous avez apporté les Playmobil ? Ah non… fis-je en portant un regard insistant vers les silhouettes des tasses, c’est une dînette. J’ignorais que vous aviez des penchants de ce genre.
Je regardai l’ombre de Gabriel, un rictus mauvais sur le visage. Je détestais son énergie. Je détestais sa manière de parler. Je détestais sa façon d’agir. Je le détestais lui, au plus haut point. Qui pouvait aimer ce petit merdeux, sincèrement ? Je tapai du plat de la main sur la table, assez brusquement pour faire dangereusement vibrer le liquide ambré dans les tasses - puisqu’une goutte m’arriva sur la main - et me permis de répondre avant Warren à ce qu’avait affirmé le violet. J’avais un petit différend à régler avec lui après tout…
▬ Tiens, mais ne serait-ce pas Gabriel Oswald, celui que j’ai “menacé de mort”, dixit une certaine lettre ouverte ? demandai-je en insistant sur l’expression latine de ma phrase. Arrête de bourrer le mou de ce pauvre gosse, de toute façon qu’il s’agisse de WIP, de RED ou de RTP - surtout de RTP en fait, - vous êtes des lavettes. Vous bavassez comme des pies, vous êtes tout miel ou vous vous foutez sur la gueule pour quoi ? L’égalité ? Pfff c’est que des conneries mon gars, réveille-toi ! Le Ranker veille au grain, il ne vous laissera pas faire.
Pour appuyer mes propos, je lui ébouriffai les cheveux mais pas de manière très sympathique. Disons plutôt que pour une fois, je ne mesurai pas ma force et y allai franco. La coupe de fils à papa avait maintenant l’air d’un balai à chiottes et je contemplai tant bien que mal mon oeuvre en prenant Jozef à parti.
▬ T’en dis quoi Jo’, c’est assez artistique comme ça ? Hmm…
Moment de fausse réflexion. Non, bien sûr que non. Un mouvement assez rapide pour ne pas être contré ou difficilement vers Gabriel et le tour était joué. Sa chemise proprement rentrée dans son pantalon pendouillait désormais comme un drapeau sur sa hanche et mon poignet victorieux, tatoué d'une triforce ailée, brandi en l'air dans un arrêt nerveux.
Peu élégant, fils à papa.
Hrp : Intervention des S, merci bisous.
InvitéInvité
Sujet: Re: Mondanités hétéroclites autour d'un thé ▬ {Fe Warren Andersen}. Lun 18 Aoû 2014 - 23:38
Parce que c'est la guerre ![Les S en action]
Depuis que la couleur dorée ornait ton uniforme, tu limitais tes séjours à la bibliothèque. Ajouté à cela, l'annulation des cours pour la journée te laissait complètement stoïque. Alors, pour te redonner bonne mine, tu finis sans te rendre compte par faire les cent pas. C'est ainsi, sans raison apparente, que tu te retrouvas à suivre ton nouveau partenaire Nathaniel. Un mec que tu n'aimais pas à cause d’événements aléatoires auxquels vous vous êtes fit face. Jamais tu n'eus l'impolitesse de le frapper, mais cela n'effaçait pas les tensions entre-vous. Tu le tolérais donc et il en faisait de même. Vous étiez au 2ème étage, celui de la classe E. Tu y avais rarement mit les pieds, si ce n'est à quelques reprises pour y tabasser un mec ou deux. Tu ne cognais personne par plaisir, il y avait toujours une raison ! Bien évidemment, tu pouvais à tout moment décider qu'un regard signifiait l'affront et donc décider d'écraser ta victime. Cependant, ce coin n'était pas ton préféré parce qu'il n'y avait ici aucune personne nécessitant l'utilisation de ton pouvoir, tes poings te suffisaient.
Soudainement, Nathaniel s'arrêta et te fit signe. Tu n'avais pas besoin qu'il t'explique pour comprendre que la situation était anormale. Personne ne devait se trouver dans le bâtiment, encore moins dans cette zone-ci. Autant, la vue d'un A près de la bibliothèque ne t'aurais pas interpellé autant cette fois-ci, quelque chose de louche se tramait. D'un léger espoir, tu espéras débarquer dans une réunion à l'improviste de RED, mais ce qui t'attendais n'en était pas moins intéressant. Ton camarade ouvrit alors la porte et tu fis face bel et bien à une réunion, mais pas celle que tu envisageais. Tu reconnus assez facilement les deux pensionnaires en ta présence. Warren Andersen, un pantin sans caractère de la classe E, assis sur une chaise à écouter le second et Gabriel A. Oswald le leader du mouvement Reckoning Tea Party.
▬ Tiens, mais ne serait-ce pas Gabriel Oswald, celui que j’ai “menacé de mort”,dixit une certaine lettre ouverte ? Arrête de bourrer le mou de ce pauvre gosse, de toute façon qu’il s’agisse de WIP, de RED ou de RTP - surtout de RTP en fait, - vous êtes des lavettes. Vous bavassez comme des pies, vous êtes tout miel ou vous vous foutez sur la gueule pour quoi ? L’égalité ? Pfff c’est que des conneries mon gars, réveille-toi ! Le Ranker veille au grain, il ne vous laissera pas faire.
Tu fus un peu déçu de le voir s'attaquer à Gabriel avant toi. Tu pensais jusque là avoir toucher le gros lot. Tu ne voyais en Gabriel, qu'un moyen de montrer ta domination. Il était un chef, il était en A, il serait alors capable d'en découdre avec toi. Au lieu de cela, il te fallait attendre que ton coéquipier finisse de s'occuper de lui. Tu n'étais pas du genre à attaquer en surnombre, car seul les faibles agissent ainsi. Lors que Nathaniel te demanda ton avis, tu soufflas d'un air impatient, à quoi bon tourner autour du pot ? Qu'y avait-il de plus intéressant qu'un affrontement physique ? Sachant alors qu'il n'en finirait jamais et que vous étiez en deux contre deux, tu te rabaissas à Warren. Une proie facile.
« Hoy Hoy gamin ! Tu es si idiot à ce point ? Seul les S sont dignes de profiter du ciel ! Les A sont assez imbus d'eux-même pour se persuader de voir à traverser les nuages, mais ils ne font que se perdre en plein brouillard ! »
Tu t'élanças alors, ne te retenant plus. Cela faisait un moment que tu n'avais pas fait un peu d'exercice, il te fallait un peu d'échauffement et ce petit enfant était parfait pour remplir ce rôle. Tu usas légèrement de ton pouvoir pour asséner un violent coup de pied dans la patte de la chaise, qui se brisa aussitôt. Le pauvre adolescent se retrouva alors aussitôt au sol. Cependant, cela ne te fit guère plus de joie que de frapper un mur, car tu savais qu'il n'aurait pas assez de force et de cran pour répondre à ton geste et même s'il le faisait, il ne ferait pas le poids face à toi.
« Voilà ta place gamin ! Garde les pieds sur terre et oublis toute possibilité de voler, le ciel nous appartient ! »
Ton expression était toujours aussi impassible. Tu n'éprouvais ni colère, ni gaieté... Même le sentiment de pitié n'arrivait pas à faire surface, si peu que tu en ais.
Sujet: Re: Mondanités hétéroclites autour d'un thé ▬ {Fe Warren Andersen}. Mer 20 Aoû 2014 - 15:59
Invitation
— Tu sais, ne pas soutenir RED, cela ne veut pas forcément dire empêcher les E d’avoir accès à du matériel décent ? plaça-t-il.
Raison pour laquelle il ne faisait pas partie de la Vague. Raison pour laquelle il favorisait les méthodes un peu plus pacifistes, plus lentes peut-être. Certains considéraient WIP comme des Anti-RED, et d'autres comme des soutiens. Le positionnement dépendait simplement du membre, car chacun d'entre eux avait un avis propre, une raison différente d'intégrer ce projet d'aide. Pour sa part, Warren en avait assez de ne servir à rien, alors qu'il se présentait comme délégué. Un an sans rien faire, c'était désespérant, surtout lorsqu'à côté de lui se tenait Prudence. Prudence qui réussissait tout ; Warren qui ne réussissait rien... Si Gabriel refusait de le comprendre, ce n'était pas grave ; il ne changerait pas de camp. Il s'était décidé à aider les E depuis longtemps, beaucoup trop longtemps. Alors, l'expression de son visage ne changea aucunement.
— We will stand on principle, or we will not stand at all. [Quand les questions de principes sont en jeu, on ne peut pas envisager la négociation]. RED a sa propre philosophie. Une philosophie basée sur la haine et sur la destruction, qui entend imposer son avis aux dépens de tous en croyant représenter une quelconque majorité. Mais j’aimerais te poser une question, mon ami. Qu’est-ce que la majorité, pour toi ? Six personnes qui saccagent du matériel, accompagnés d’une bande de fanboys et de fangirls ? Ou des clubs de discussions représentatifs de toutes les classes du Pensionnat Prismver ? commença-t-il.
Il n'y a pas que les E qui soutiennent RED... surtout si l'on parle de l'idéal... Il aurait tant souhaité lui répondre, lui partager sa vision de la majorité. Cependant, instantanément, une atmosphère effarante se créa dans la salle. Une ambiance qui déclencha une forme d'affolement chez le jeune Australien. D'un claquement de doigt, Gabriel devint plus intimidant, plus impressionnant, plus imposant, si bien que Warren sentit l'importance de son opinion se perdre. Sa mine commençait à s'adoucir, elle qui était envahie par la conviction il y avait encore quelques secondes. Il ne venait pas de changer d'avis, non ; il venait de perdre toute l'assurance qu'il avait développé aussi difficilement, face au charisme rabaissant du A. Ils étaient seuls, et pourtant, il eut l'impression seulement à cet instant qu'il n'y avait que lui et rien d'autre.
— Oui, Warren. Il y a même des E qui nous soutiennent. Il y a même des D et des C, réunis ensemble pour contrer cette vague dite “égalitaire“ réclamée par une minorité bruyante. Même WIP se consume là-dedans. Vous êtes des pacifistes qui soutiennent le combat de guerriers impitoyables. Je n’ai jamais vu un tel paradoxe… Tu t’embrouilles toi-même dans ta propre philosophie. Mais je ne t’en veux pas, c’est dans la nature du pacifisme d’être contradictoire. Il n’y a qu’à voir les Casques Bleus de l’O.N.U… La paix par la guerre, bazinga ! continua-t-il.
Il ne parvenait même plus à remuer ses lèvres, ne connaissant même pas les références que Gabriel mentionnait. Warren expliquait parfois très mal, laissant sous-entendre un point de vue qui n'était pas le sien. Il se considérait comme un allié de RED, et surtout un membre de WIP, non dans le sens où il encourageait le groupuscule à détruire le pensionnat ; mais dans le sens où il voulait le même résultat qu'eux. Sous le stress que produisait le brun machiavélique, il eut un mouvement de recul discret ; et lorsque son tortionnaire psychologique s'approcha de lui, il prit le réflexe de reculer tranquillement, jusqu'à s'encoubler sur une chaise en bois, et sur laquelle il tomba en position assise. Immédiatement, après s'être calmé de ce léger incident, il leva les yeux vers Gabriel, d'un air craintif.
— Refuser d’agir, c’est tolérer l’inacceptable. Peut-être qu’un jour, vous vous mettrez à soigner les blessés aussi, pourquoi pas ? L’escalade de la violence est tel, vous ne faites tellement rien pour les en empêcher que vous vous rendez complice de cette mascarade. Oui, Warren, ce monde, c’est vous. Qu’est-ce que ça fait… d’être bientôt l’assassin ? demanda-t-il d'une voix pétrifiante.
Son cœur tambourinait d'une manière presque inaudible dans sa poitrine, comme s'il menaçait de s'arrêter de battre à tout moment, comme s'il ralentissait dans son rôle vitale, comme s'il s'affaiblissait autant que le délégué. L'effet que ce A produisait chez lui l'empêchait d'ouvrir la bouche ou d'émettre un petit son, rien qu'un petit bégaiement. Ah, au-delà des innombrables reproches, le jeune politicien était terrifiant, angoissant dans sa manière d'être. Le terme "assassin" commença à le hanter dangereusement. On aurait presque dit Prudence de Boissieu, ce génie machiavélique prisonnière dans un corps d'enfant. Elle aussi, était malveillante. Elle aussi, le terrorisait à la vue de son sourire peu rassurant. Elle n'était plus déléguée, alors pourquoi devait-on la remplacer à tout prix ? Pourquoi, même sans elle, fallait-il qu'il se sentît aussi faible ? Pourquoi n'avait-il pas le droit de gagner ? Pourquoi, même lorsqu'il essayait d'être un minimum brave, perdait-il ses moyens ? Pourquoi ? Pourquoi...? À ce moment précis, il aurait donné n'importe quoi pour obtenir un peu de soutien, pour qu'une personne vînt le délivrer des griffes de ce démon.
— Alors les enfants, vous avez apporté les Playmobil ? Ah non… c’est une dînette. J’ignorais que vous aviez des penchants de ce genre. déclara un arrivant.
Son vœu s'était exaucé, sa prière avait été écoutée. Et par quelqu'un dont le timbre de voix moqueur, mais sympathique était particulièrement familier, particulièrement reconnaissable, particulièrement agréable. Warren dirigea ses yeux vers lui, reprenant peu à peu son calme, un semblant de sourire lui ornant les lèvres. Jamais il n'avait été aussi heureux de retrouver celui qui répétait être son protecteur. Cependant. Le premier détail qui lui tapa à l'œil, avant la découverte inattendue d'un acolyte, était cette cravate dorée étincelante, lumineuse, qu'il n'avait jamais vu autre part qu'autour du cou du Ranker. Les yeux légèrement écarquillés, il avait l'impression de le voir avancer au ralenti.
— Na...thaniel ? balbutia-t-il, doucement.
Que fais-tu... avec cette...cravate ? En S. Nathaniel était en S, à présent. Le Ranker l'avait accepté dans ses rangs afin de semer le chaos autour de lui. Sans prévenir, le nouveau S frappa sur la table où se tenait le service à thé, avant de se diriger vers Gabriel.
– Tiens, mais ne serait-ce pas Gabriel Oswald ? Arrête de bourrer le mou de ce pauvre gosse, de toute façon qu’il s’agisse de WIP, de RED ou de RTP - surtout de RTP en fait, - vous êtes des lavettes. Vous bavassez comme des pies, vous êtes tout miel ou vous vous foutez sur la gueule pour quoi ? L’égalité ? Pfff c’est que des conneries mon gars, réveille-toi ! Le Ranker veille au grain, il ne vous laissera pas faire. aboya-t-il fièrement, avant de décoiffer énergiquement le bourgeois. T’en dis quoi Jo’, c’est assez artistique comme ça ? Hmm…
Et pendant que Nathaniel s'amusait avec son nouveau jouet, Warren, toujours sous le choc, posa son regard vers l'allié en S. Un certain "Jo'" qui préféra s'attaquer à une proie plus facile ; et cette proie, c'était lui.
— Hoy Hoy gamin ! Tu es si idiot à ce point ? Seul les S sont dignes de profiter du ciel ! Les A sont assez imbus d'eux-même pour se persuader de voir à traverser les nuages, mais ils ne font que se perdre en plein brouillard ! expliqua-t-il.
Gamin. Il n'avait jamais compris pourquoi les autres s'obstinaient à l'appeler ainsi ; il mesurait exactement un mètre soixante-sept, une taille loin d'être gigantesque, mais correcte. En réalité, il n'avait jamais réalisé à quel point sa mentalité innocente le faisait passer pour un garçon plus jeune qu'il ne l'était. Cette courte thèse lui rappela la classe A, spécialiste de la vantardise et de l'illusion qu'il méprisait. Le Ranker était un bon ami de Warren, et venant de lui, chaque remarque sur sa puissance ne l'atteignait pas — ce n'était pas non plus leur principal sujet de discussion ; mais venant de ses sbires, un peu, oui.
Sans prévenir, le S aux cheveux blonds accompagna cela par un coup de pied fulgurant dans les pieds de la chaise. Un choc énorme qui détruisit le meuble déjà endommagé, de façon définitive. Un éclat de poussières. Ne pouvant plus compter sur cet appui, Warren fut envoyé violemment au sol, suite à un couinement de surprise.
— Voilà ta place gamin ! Garde les pieds sur terre et oublie toute possibilité de voler, le ciel nous appartient ! poursuivit-il.
Il était habitué à ce genre de traitement brutal. On ne le nommait pas la "victime de Prismver" pour rien. Tous les jours, il subissait des taquineries sans importance ainsi que des coups bas beaucoup moins tolérables. C'était son quotidien. Alors, il ne répliquerait pas, comme d'habitude, il ne répondrait guère à cette insulte avec des mots, ou avec des coups, bien qu'il ne fût d'accord avec cet avis. Peu importe s'il recevrait un coup en plus, s'il serait ensuite éjecté contre un mur, il ne dirait rien. Il se contenta de se lever, pour affirmer son désaccord. Le sol n'était pas fait pour lui, et surtout pas pour les E. Il ne parla pas. Il planta son regard émeraude, mélange de sérieux, conviction et de crainte, dans celui de Jozef, en guise de riposte. Une expression qui dévoilait tout. Trois ennemis ? C'était ce qu'il avait compris. Dommage, il aurait peut-être mieux valu qu'il fuît.
En fait, il y a un petit problème concernant la logique temporelle des évènements XD Sur des détails comme la lettre ouverte, qui n'existait pas encore à ce moment-là. Avec Gaby on s'est dit que c'était pas grave, si on faisait abstraction des détails temporels. C'est un peu de ma faute, j'ai pas super bien précisé le moment exact ;W; Bref, on vous chasse pas ♥ =D
InvitéInvité
Sujet: Re: Mondanités hétéroclites autour d'un thé ▬ {Fe Warren Andersen}. Mer 20 Aoû 2014 - 19:13
Mondanités hétéroclites autour d’un thé. {Fe Warren}.
17 août •• Voilà qui commençait à devenir intéressant. Gabriel Oswald garda la mine impassible lorsque les deux élèves de la classe S débarquèrent. Il ne s’y attendait pas, mais sa capacité à contrôler ses émotions, à faire croire qu’il était préparé à toutes les éventualités, lui donnait une assurance hors du commun. Il fit face avec bravoure à Nathaniel Scarlet et Jozef K. Braum. Il ne baissa pas les yeux, garda son sourire de circonstances même lorsque celui-ci commença à lui cracher sa haine. Le Rang S était un ennemi vicieux, un ennemi invisible parce qu’il ne pouvait pas se combattre grâce aux armes administratives. La crème de la crème, une guerre perdue d’avance ? Peut-être pas, mais le jeune homme devait bien reconnaître qu’il n’existait pour le moment aucun moyen de s’en prendre à eux directement. Dans l’impossibilité de les faire tomber, le britannique devait trouver une solution sur le court-terme. Un moyen de se dépêtrer de cette situation. Ses nerfs se mirent en ébullition. Il prit un visage plus ferme, plus dur au moment où le premier coup manqua de faire tomber son service en porcelaine. Tant pis, il pouvait le remplacer, mais qu’est-ce que le thé avait bien pu leur faire ?
Légèrement agacé, son visage resta froid comme de la glace. Pas question de sourire, pas question de montrer un seul moment de faiblesse. Oswald connaissait la dignité, si bien qu’il ne réagit pas aux provocations des deux abrutis qui le ramenèrent aux persécutions homophobes subies quelques années auparavant. Les mêmes. Exactement. La même arrogance, la même violence. Il était rare qu’il soit directement affecté par un geste, mais celui-ci lui fit mal intérieurement. Il n’en parut rien bien évidemment, et il était impossible de le voir. Mais une bête sommeillait en lui. Celle d’un homme sans foi ni loi prêt à tout pour faire respecter son honneur. Ses cheveux en bataille, sa main gantée, sa chemise pendouillante. Il ne dit rien, il ne fit rien. Il remarqua Warren à terre. Quelle bande de lâches. Gabriel les méprisant. Andersen était sa cible, et personne ne pouvait se l’approprier. Pire encore, comment osaient-ils attaquer des gens physiquement incapables de se défendre pour leurs idéaux de merde ?
Un rire. L’adolescent cligna plusieurs fois des yeux et fit apparaître un nouveau rictus sur son visage. Il savait bien qu’il ne pouvait pas faire le poids cette fois-ci. Il devait battre en retraite. Les S n’étaient pas invincibles. Tôt ou tard, la main de la justice triompherait. Dans l’immédiat, il allait juste satisfaire ses pulsions. « Ça y est, ton petit coup d’éclat de gamin nerveux est terminé, Scarlet ? » Un sourire. « Pauvre merde. ». Le garçon avait une constitution fragile connue de tous, il n’était pas paré aux combats, encore moins aux confrontations physiques. Mais comme toutes les victimes d’harcèlement, il savait esquiver, il savait fuir. Il se courba et passa en dessous du poing de Nathaniel, rapidement, sans crier gare, ne lui jetant qu’un petit regard défiant au moment où il inversa sa trajectoire pour éviter de se prendre un retour. Reculant jusqu’au niveau de la table, il se saisit rapidement de sa canne au manche d’or posée préalablement. S’avança jusqu’à Jozef, il eut une courte seconde réflexion. Qu’importe. Ils frappèrent les premiers. Gabriel abattit le bâton en bois marbré sur la tête de Jozef K. Braum. Ce n’était pas un coup très puissant, pas suffisant pour le faire saigner, sans doute assez pour le déstabiliser quelques secondes. Assez pour tendre sa main à Warren et la lui saisir.
« Accroche-toi mon gars. » Il le tira. Il le tira assez fort pour le relever, lui aussi motivé par l’idée d’échapper à un bourreau. Marchant en reculant, il dévia sa trajectoire pour faire face aux deux. Gabriel mit sa canne à l’horizontale pour protéger Warren qui se trouvait à présent derrière lui. « Écoutez-moi. Personne ne va faire d’histoires. Partez. On ne vous fera aucun ennuis. Pas de problèmes. Pas de provocations. Pas de griefs. On est d’accords ? » Sans doute que non. Oswald ne se faisait aucune illusion quant à l’issue de cette intervention divine. Tout ce qu’il voulait, c’était gagner du temps. Retarder la confrontation finale entre S et RTP, quitte à mettre un temps sa fierté de côté. De toute évidence, Gabriel ne les combattrait pas. Il détestait se salir les mains lui-même, il détestait s’abaisser aux porcheries de RED. Le coup contre Jozef avait été d’un intérêt primordial, il ne le reproduirait pas. Utilisant toute son énergie pour les intimider, son Charisme ne servait pas à grands choses, mais si seulement cela pouvait éviter une rixe…
HRP >> Bon. Gabriel sait qu’il est inférieur aux S, donc je respecte le contexte. J’estime juste que ce ne sont pas des dieux non plus, donc je me suis permis de donner un coup à Jozef. Je lui laisse l’entière liberté pour donner les conséquences qu’il veut à cela. En outre… Si Nathaniel et Jozef décident de sauter sur Gabriel, partez du principe qu’il va vous lancer sa canne dessus et partir en courant en entraînant Warren avec lui. XD. De sorte à ce que vous ne fassiez pas une réponse pour rien, sans savoir. Voili, voilou.
Je n’avais pas spécialement envie d’en découdre avec Oswald, je n’aimais pas trop me battre mais s’il ripostait, je me verrais dans l’obligation de me défendre également. Instinct de survie oblige. J’avais la sensation qu’il était bien hostile envers nous - en même temps, vu comment j’avais annoncé notre présence… - alors je me méfiais de ses réactions.
J’avais bien vu Warren à côté, mais je refusai catégoriquement de m’attaquer à lui ou de le regarder dans les yeux. La question du rouge, juste mon prénom, ça m’avait retourné les tripes, c’est pourquoi je m’étais précipité sur Gabriel. Warren, c’était mon protégé, avant… Et voir le coup de pied extrêmement bien placé de Jozef, qui venait de briser le pied de la chaise en deux, observer le délégué des E tomber lentement à terre et se relever péniblement… J’avais du me retenir de coller un pain dans la gueule de l’ex jaune.
▬ Voilà ta place gamin ! Garde les pieds sur terre et oublis toute possibilité de voler, le ciel nous appartient !
Ta gueule, mec. Ferme-la putain ou j’t’en colle une… Je bouillais de rage parce que je ne pouvais rien faire pour aider Warren. Les autres, je m’en serais un peu foutu mais des personnes comme Anarchy, Nathan ou Warren, c’était impossible. Difficile de renier ce qu’on était avant pour le plaisir d’un gosse mégalo. Mais je m’écrasai discrètement par rapport à ça et continuai de toiser Gabriel tout en encourageant mentalement Warren de répliquer. Non en fait, c’était mieux qu’il se soumette ou on devrait passer aux mains et il ne ferait pas le poids, c’était sûr. Même moi qui étais une crevette, je l’emmenais à terre sans problème.
Heureusement, je suis le seul à sentir les énergies ici haha… Ca serait con qu’on m’épingle pour compassion envers “l’ennemi”...
▬ Ça y est, ton petit coup d’éclat de gamin nerveux est terminé, Scarlet ? Pauvre merde.
Je répondis à son sourire par un rictus mauvais, tordu par ma susceptibilité que je tentais de retenir tant bien que mal. Moi j’étais une pauvre merde ? Si tu savais à quel point mon gars, si tu savais… J’avais envie de lui balancer que sa gueule de péteux, je la voyais pas en Technicolor, juste en monochrome. D’ailleurs, si je devais lui refaire le portrait, ça me rendrait moins coupable. À la place, je continuai de le toiser, jusqu’à ce qu’il n’esquivât un coup que je n’aurais pas porté. Il ne m’attaquait pas, je ne l’attaquais pas.
Je ne vis même pas ce qu’il prit sur la table ou contre la table, les ombres ne me permettaient de distinguer que les objets familiers malheureusement. La forme se révéla être longue, fine. Une épée ? Au bout se dessinait un pommeau. Quelque chose comme une canne donc, typique du monsieur prout-prout qu’était Oswald. Je me doutais qu’il allait attaquer, son énergie était distordue mais je n’eus pas le temps de prévenir Jozef, qui se prit un coup de bâton dans la tête. Gabriel avait décidé de se poser en super-héros puisqu’il tendit le bras à Warren en lui disant de s’accrocher. Euh… Ils ne remontaient pas une pente en volant, à ce que je sache ?
▬ Putain c’est moi le gamin nerveux là ? ▬ Écoutez-moi. Personne ne va faire d’histoires. Partez. On ne vous fera aucun ennuis. Pas de problèmes. Pas de provocations. Pas de griefs. On est d’accords ?
En plus, il osait me couper… J’avais pas fini là ! Je sifflai entre mes dents, signe de mon énervement grandissant et je jetai un coup d’oeil à Jozef. Même si je ne l’appréciais pas beaucoup, on était dans le même bateau actuellement, lui et moi, alors je devais faire des effors. Il semblait un peu étourdi mais je ne distinguai même pas son visage, je me reposai juste sur mes sensations… Et puis c’était quoi, ce que je sentais venant de Gabriel ? Je détestais cette énergie, je le détestais lui. Si je devais donner une couleur à ce que je ressentais, il aurait eu la couleur d’une bonne diarrhée post-soirée alcoolisée.
J’ignorais si Jozef le ressentait aussi mais ce type m’oppressait. Mais il avait frappé un camarade de classe - haha, - je ne pouvais pas le laisser faire.
▬ Tu te prends pour qui ? Pas de griefs ? VOUS ne nous ferez aucun ennui ? C’est quand même toi qui as porté la main sur Jozef, pas nous. Tu sais Oswald, je suis peut-être qu’une pauvre merde, mais je ne suis pas un petit merdeux incapable de m’en sortir sans mon pouvoir.
Faux. Entièrement faux, mais très peu de gens étaient au courant pour mon handicap. Pas même Warren. Personne ne savait que la clairsentience me servait en permanence. Sans ça je serais bel et bien une pauvre merde incapable de me débrouiller seule. Ou alors comme un pauvre con. Mais je n’éprouvai aucune honte à mentir à ce péteux. Avec un sourire mauvais, je m’avançai jusqu’au bout de la canne qu’il tendait, y appuyant mon torse.
▬ C’est pas avec ton pénis de remplacement que tu vas me faire mal, mon ange. Oui oui, je sens que tu utilises ton pouvoir. Je sais foutrement pas ce que c’est mais je le sens.
Je ne comptais pas le frapper puisque c’était Jozef qui avait pris mais j’avançai tout de même mon index jusqu’à son front, en guise de provocation et l’y fixa un instant. Mes yeux ambrés dans ce que je considérais être les siens, devinant tant bien que mal leur position, je ne pus m’empêcher de continuer mon petit manège. Peut-être que je cherchais à ce qu’il me frappe… Je désignai mon ancien petit protégé du menton.
▬ Arrête d’instiller ton poison dans la tête de Warren. Laisse-le en-dehors de tout ça. Il est même pas capable de défendre les E, que veux-tu qu’il t’apporte de plus ? Désolé mon pote… À chaque fois que tu t’approcheras de ton but, le Ranker et les S seront là pour te faire reculer de trois pas en arrière. Quand les RED auront obtenu ce qu’ils veulent, on sera là pour tout défaire. Et on se fera un plaisir d’emmerder ces hippies de WIP.
Je tapai du plat de la main sur la canne, après avoir tapoté le front d’Oswald, la faisant claquer par terre et je retournai à la porte de la salle miteuse. Ignorant si je devais attendre Jozef ou pas, j’optai pour la positive et lui annonçai simplement :
▬ Je t’attends dehors mec. Les amoche pas trop, ce serait con.
Gabriel n’aurait pas eu les couilles de se battre, trop peureux, trop précieux pour ça, j’en étais sûr. À quoi bon s’entêter dans la connerie, inutile d’être violent... Et j'avais été un vrai connard avec Warren... Qui serait le prochain, après Anarchy et lui ? Je ne voulais même pas le savoir.
Hrp : Intervention des S, merci bisous.
InvitéInvité
Sujet: Re: Mondanités hétéroclites autour d'un thé ▬ {Fe Warren Andersen}. Sam 23 Aoû 2014 - 15:07
Parce que c'est la guerre ![Les S en action]
Jozef venait de mettre à terre ce qu'il pensait être l'élément le plus faible du pensionnat. Celui-ci avait donc reçu sa plainte contre le manque de résistance des pensionnaires. Bien évidemment, notre homme ne s'attendait pas à une quelconque riposte et il fut donc surprit de le voir se relever et de se mettre à le fixer droit dans les yeux. Il en fallait du cran pour oser le faire, beaucoup seraient restés tête baissée ou auraient tout simplement fuit. Le délégué des E avait donc regagné un peu de respect de sa part. Néanmoins, il ne restait qu'un vulgaire insecte à côté de lui, mais certaines choses pourraient se corriger à l'avenir.
Jozef allait lui adresser quelques mots quand il prit un mauvais coup sur la tête. Nathaniel serait capable de le faire, mais y aurait mit plus de force, Warren était en face de lui, il était donc impossible qu'il puisse le toucher à cet endroit. Il n'y avait plus qu'un homme capable d'une si petite manœuvre, la seule personne à qui il avait tourné le dos pendant un instant, Gabriel. Le coup n'avait rien d'alarmant en soit, avec chance l'agresseur avait frappé à un endroit qui coupa net sa concentration ce qui ne lui laissa pas le temps de réagir. S'il se serait raté, il serait déjà en train de passé la fenêtre. Lorsque notre vieux gars reprit clairement ses esprits il vit son collègue en train de faire de nouveau la morale.
▬ Arrête d’instiller ton poison dans la tête de Warren. Laisse-le en-dehors de tout ça. Il est même pas capable de défendre les E, que veux-tu qu’il t’apporte de plus ?
Blablablabla... Ce qu'il pouvait parler celui là...
Vu que tout le monde semblait l'avoir oublié, il s'amusa à gribouiller quelques trucs sur un paquet de cigarette où il en retira la dernière clope. Une fois en bouche, il l'alluma et y dégusta toute ses saveurs. Ce petit moment de plaisir le déconnecta totalement du reste de la discussion, si bien qu'il remit pied à terre que lorsque l'on lui adressa de nouveau la parole.
▬ Je t’attends dehors mec. Les amoche pas trop, ce serait con.
Mais ta gueule... Je leur ai rien fait de mal sérieux... J'ai juste cassé une chaise.
Jozef s'avança de nouveau vers le petit couple. Boire le thé ensemble était en soit un bon rendez-vous pour un premier baiser, mais le faire dans un endroit comme celui-ci... C'était peut-être un de leur fantasme après tout. Il se dressa devant eux, d'un air fier. Il tenait encore sur ses deux jambes et le coup que l'on lui avait asséné ne l'avait quasiment pas perturbé. Pour montrer son désaccord, il souffla la fumée de sa clope au visage du responsable de la plaie sur son crâne, puis il reprit le contact avec le regard de Warren.
« J'aime ton regard petit gars ! » Changement de surnom, une preuve de respect, aussi petit soit-elle. « Tu es l'un des seuls à ôsé me faire face ! La plupart m'évite ou baisse les yeux. Tu n'as pas agit comme un lâche et j'aime ça ! - Il sourit sadiquement à Gabriel lors de la prononciation du mot lâche -. Tu sais, même ce stupide gars à la porte n'a jamais osé le faire. Encore une preuve qu'il a peur de moi, mais ne lui dit pas ! »
C'était pas faux, jamais il ne l'avait fait, mais jamais il n'en eut l'occasion non plus. Après avoir dit ce qu'il avait à dire, il fit de nouveau demi-tour pour se diriger vers la sortie. Il exposa à nouveau ton dos, sans aucune peur et il ria assez fort pour que tout le monde puisse l'entendre.
« Qu'est-ce que tu attends ? Tu aimes bien te battre comme un vaurien non ? »
Ces paroles étaient directement adressées à un homme sans courage qui tenta de faire son show quelques minutes auparavant. Il continuas sa route jusque la porte et juste avant de sortir définitivement il s’arrêta net. Il avait oublié quelque chose d'important. Si il aimait humilier ceux qui le méritait, il aimait aussi tendre la main à ceux qui en avait la force.
« Petit gars ! » dit-il en lui lançant son paquet de cigarette. « J'y ai écrit des moyens de me contacter. Si tu veux apprendre quelques coups ou moyen de te défendre, je peux t'aider. » Il fit une pause avant de reprendre « Sinon, tu peux toujours t'en servir pour me tendre un piège. »
Il ria à nouveau et rejoignit Nathaniel. Jozef s'éloigna sans même attendre une réponse.
Sujet: Re: Mondanités hétéroclites autour d'un thé ▬ {Fe Warren Andersen}. Sam 30 Aoû 2014 - 22:51
La classe S
Il se demandait, Warren, pourquoi le S ne réagissait plus, ne parlait plus, ne s'amusait plus à le ridiculiser depuis qu'il s'était relevé. Il n'avait rien fait de spécial, concrètement. Il avait simplement riposté à sa manière, répondu à sa façon face à l'attaque. Et pourtant, le blond s'obstinait à garder le silence, jusqu'à ce qu'une canne s'abattit sur sa tête, un coup venant de Gabriel. Sur le moment, le délégué fut surpris, abasourdi par ce geste imprévu qui laissa transparaître une expression d'étonnement sur son visage. Le héros lui tendit ensuite la main, et le garçon aux cheveux bleus la lui saisit instinctivement, sans vraiment se poser de questions.
— Accroche-toi mon gars. prévint le sauveur.
Et il fut tiré par le A, assez fort pour presque lui faire perdre sa stabilité — il en fallait peu, à vrai dire ; et lorsqu'il parvint à retrouver son équilibre afin de ne pas s'étaler au sol, il vit une chose surprenante. Warren vit la canne de Gabriel se placer horizontalement devant lui, comme pour le protéger, comme pour étendre une frontière entre lui et les deux S.
— Putain c’est moi le gamin nerveux là ? grogna Nathaniel.
— Écoutez-moi. Personne ne va faire d’histoires. Partez. On ne vous fera aucun ennuis. Pas de problèmes. Pas de provocations. Pas de griefs. On est d’accords ? proposa Gabriel avec bravoure.
Il était perdu, Warren. Il était dérouté par ce retournement de situation brutal. Lui qui pensait faire face à trois opposants, à trois ennemis, se retrouvait avec Gabriel de son côté. Ses yeux d'émeraude fixait son nouvel allié avec stupeur. Sa bouche restait entrouverte, sans prononcer un seul mot. La situation actuelle lui demeurait incompréhensible. Qui était avec lui ? Qui était contre lui ? Encore une incertitude, bien comme il les détestait. Il posa ensuite son regard de victime sur ce cher Nathaniel, sur la seule personne ici qu'il appréciait, sur la seule personne qu'il souhaitait vraiment, pour la première fois, avoir de son côté à tout prix. Non, en général il n'osait pas dérangé l'aîné des Scarlet, et c'était toujours celui-ci qui venait à son secours sans attendre les appels de son protégé. Et le nouveau S ne lui avait pas parlé une seule fois, ne l'avait guère insulté et n'avait même pas manqué de respect à son ancien délégué. Alors il espérait. Il espérait en toute sincérité obtenir un signe de sympathie de sa part. Il espérait faire partie du même camp, et non le contraire.
— Tu te prends pour qui ? Pas de griefs ? VOUS ne nous ferez aucun ennui ? C’est quand même toi qui as porté la main sur Jozef, pas nous. Tu sais Oswald, je suis peut-être qu’une pauvre merde, mais je ne suis pas un petit merdeux incapable de m’en sortir sans mon pouvoir. Nathaniel avança, jusqu'à atteindre le bâton que tendait Gabriel. C’est pas avec ton pénis de remplacement que tu vas me faire mal, mon ange. Oui oui, je sens que tu utilises ton pouvoir. Je sais foutrement pas ce que c’est mais je le sens. s'énerva-t-il.
Ses yeux s'écarquillèrent suite à cette révélation, et marquèrent une profonde interrogation dans son regard, comme s'ils demandaient à Nathaniel de détailler un peu plus ses propos. Un don qu'il utilisait. Lequel était-ce ? Lequel était-ce...? Quels étaient ses effets ?
L'ignorance de son cher ami le hantait, éveillait en lui un grand nombre de doutes, de questionnements qui s'entassaient les uns sur les autres. Pourquoi s'entêtait-il à l'ignorer, à négliger sa présence d'une façon aussi visible ? Il savait qu'il l'avait aperçu. Alors pourquoi ? Son stress s'accumulait. Ses craintes s'intensifiaient en crescendo. Et lorsque le menton de son ancien camarade de classe le désigna, avec un air presque arrogant et méprisant, son cœur fragile rata un battement. La peur, l'affolement le gagnèrent et les prochaines paroles de Nathaniel l'inquiétaient... ...l'inquiétaient vraiment...
— Arrête d’instiller ton poison dans la tête de Warren. Laisse-le en-dehors de tout ça. Il est même pas capable de défendre les E, que veux-tu qu’il t’apporte de plus ? À chaque fois que tu t’approcheras de ton but, le Ranker et les S seront là pour te faire reculer de trois pas en arrière. Quand les RED auront obtenu ce qu’ils veulent, on sera là pour tout défaire. Et on se fera un plaisir d’emmerder ces hippies de WIP. conclut-il.
"Il est même pas capable de défendre les E, que veux-tu qu’il t’apporte de plus ?"
Alors c'était cela... ... En réalité, cette phrase en elle-même ne citait rien de particulièrement blessant ; elle regroupait des points qu'il entendait chaque jour, des élèves de chaque classe, et lui-même se le répétait en permanence. Il se le répétait souvent, si souvent. Et il y avait ces gens, constituant son petit entourage, qui se trouvaient là, à côté de lui pour contredire cette triste mentalité. Et l'un d'entre eux, c'était Nathaniel. C'était Nathaniel...
Alors c'était cela, sa véritable opinion qu'il cachait à son protégé, sa véritable opinion qu'il dissimulait à travers un mensonge, à travers de faux encouragements. Oui, il aurait dû s'en douter. Personne ne croyait en son potentiel. Personne ne croyait qu'il avait sa place au conseil inter-classes. Même Anarchy, voilerait peut-être son avis à travers sa profonde affection, était déçue de son incompétence. Et Warren, il en était blessé, comme si cette réalité eut rendu sa plaie plus profonde qu'elle ne l'était déjà.
Il détourna le regard, doucement, lentement. Ses iris verdâtres n'osaient plus affronter Nathaniel, ils n'osaient plus affronter son ami qu'il avait déçu. Les larmes ne coulaient guère, aucune, et pourtant ses yeux mi-clos devenaient troubles. Warren se mordit la lèvre inférieure. Sa respiration se mua en un souffle saccadé, un souffle irrégulier et tremblant. Il éprouvait de la rancune envers sa propre personne, qui engendrait le dégoût chez ses propres proches. Sa paranoïa légendaire lui faisait même croire que Nathaniel avait rejoint les S pour échapper aux E, à cause de leur traitement injuste, en d'autres termes, à cause de Warren.
Nathaniel était son ennemi, son ennemi qui clamait haut et fort son désir d'anéantir WIP, d'anéantir l'idéologie que Warren défendait.
Et suite à cela, la main de l'ancien E baissa la canne, avant de se diriger vers la sortie.
— Je t’attends dehors mec. Les amoche pas trop, ce serait con. annonça-t-il à son collègue, en sortant.
Il ne pouvait supporter la culpabilité qui le prenait, Warren. Il ne pouvait supporter cet énorme poids, lui qui était si faible, si chétif, si frêle, si fragile. Il se sentait dans le besoin, au moins, juste un peu, de se défaire de ce lourd sentiment.
— Désolé...Nathaniel... murmura-t-il tout doucement.
Désolé de ne pas avoir été à la hauteur de tes attentes... Puis, le concerné disparut de son champ de vision, de manière définitive. Et lui, il avait la tête baissé, attristé par la perte de son ami. Un nuage de fumée, s'écrasant sur le visage Gabriel, le tira de ses songes. Il sursauta d'abord, regardant Gabriel avant de se tourner vers le second S. Et ce S, qu'allait-il lui dire, à son tour ? Comment allait-il lui reprocher sa faiblesse ?
— J'aime ton regard petit gars ! Tu es l'un des seuls à oser me faire face ! La plupart m'évite ou baisse les yeux. Tu n'as pas agi comme un lâche et j'aime ça ! Tu sais, même ce stupide gars à la porte n'a jamais osé le faire. Encore une preuve qu'il a peur de moi, mais ne lui dis pas ! dit-il en adressant un regard à Gabriel, au mot "lâche."
Pendant quelques instants, Warren pensait fermement que l'adulte usait d'une forme d'ironie, de ce genre de discours qu'il repérait à de très, très rares occasions. Mais non. Le S donnait l'impression d'être sincère. Et lui ne comprenait pas, lui que la lâcheté définissait si bien, expliquait un grand nombre de ses actions passées. Il n'avait jamais osé défier Prudence, dépasser le stade de la défense. Il préférait la fuir, se tenir loin d'elle et partir dès qu'elle montrait le bout de son nez ; il préférait la fuir plutôt que de lui avouer son désir d'améliorer les piètres conditions des E. Il n'avait jamais osé secouer sa classe, ni même régler les nombreuses inégalités qu'ils subissaient. Il n'osait pas, il n'osait rien. Il favorisait sa place de simple spectateur. Et pourtant le blond parvenait encore à confirmer le contraire.
— Qu'est-ce que tu attends ? Tu aimes bien te battre comme un vaurien non ? hurla-t-il en direction des couloirs.
Warren peinait à interpréter cette courte déclaration. Il peinait à comprendre sa signification. Mais, la première chose qui le frappa, c'était cette légère mésentente entre les deux S, entre deux jeunes hommes du même camp. Puis, le blond s'éloigna ; cependant il se retourna rapidement en jetant un paquet de cigarette au délégué. Bien qu'il tentât de réceptionner la boîte blanche de façon miraculeuse, il dut se résoudre à le ramasser par terre.
— Petit gars ! J'y ai écrit des moyens de me contacter. Si tu veux apprendre quelques coups ou moyens de te défendre, je peux t'aider. Sinon, tu peux toujours t'en servir pour me tendre un piège. ajouta-t-il, en éclatant de rire.
Et cette fois-ci, le S partit pour de bon, sans attendre la montagne de questions de Warren. Gabriel et lui étaient de nouveau seuls à l'intérieur de la salle dévastée. Le calme régna à nouveau, enfin. Enfin, il put se réjouir d'un moment de répit, de silence sans aucune forme d'angoisse. Il en profita d'ailleurs pour détailler avec insistance le paquet où étaient inscrits un nom complet ainsi que quelques renseignements utiles pour lui envoyer un LMS. Jozef.
— C'est... embêtant. Je ne fume pas... Il l'ouvrit le petit couvercle, et constata qu'il était vide. Ah mais, c'est vide... ajouta-t-il.
Il jeta un dernier coup d'œil à l'emballage et, ne repérant aucune poubelle à l'horizon, il le rangea dans la poche avant de son pantalon. L'idée même de le contacter ne lui trottait pas l'esprit, mais peut-être, peut-être qu'il changerait d'avis, ou peut-être pas. Il releva la tête vers Gabriel.
— Euh... merci, Gabriel. Il esquissa un faible sourire. Mais... pourquoi m'as-tu aidé ? Je croyais que tu me considérais comme ton ennemi après ce que tu m'as dit. demanda-t-il.
Il croyait beaucoup de choses avant l'intervention des S, comme Gabriel dans le camp adverse et Nathaniel parmi ses amis. Ah oui, il aurait du mal à l'accepter, autant que d'en parler avec sa suppléante.
SORRY DU RETARD la rentrée m'a débordée avec toutes les nouveautés ;-; Bref. Sorry pour le RPavé, Solveig vous le confirmera : j'en suis une habituée... Ah, et oui Warren est très faible mentalement
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Mondanités hétéroclites autour d'un thé ▬ {Fe Warren Andersen}.