Mini-RP | Réunion Classe E [OUVERT A LA CLASSE B]

ORWENN GOODWIN •• to Classe E

“C'est pas comme si vous en avez quelque chose à faire des cours : vous passez votre temps à tout casser.” “Hey les E, va falloir arrêter de rager pour compenser votre médiocrité.” “ Vous étonnez pas que les A vous cassent les couilles si vous les provoquez.” Vous aimez vous ? Être traités comme si on était les pires des abrutis ? Comme si on était dépourvus de cerveau ? Sommes-nous des bêtes de foire ? Sommes-nous vraiment si insignifiants que les A le prétendent ? Non. Non, nous sommes bien plus que ça. Nous valons bien mieux que ce qu’ils disent. Bien plus. Si nous ne connaissons pas la signification du mot “respect”, eux ne savent absolument rien de ce que veut dire le mot “entraide”. Le système actuel, celui qu’ils défendent presque tous, est une méritocratie, n’est-ce pas ? Pensez-vous vraiment qu’ils se soucient de leurs propres congénères ? Pour eux, seule la première place compte. Ils se battent entre eux pour avoir le loisir de déclarer qu’il est le meilleur. Ils sont rois et reines du pensionnat. Ils manipulent l’administration, n’en font qu’à leur tête, comme des enfants capricieux et pourris gâtés. Nous ne sommes plus dans une méritocratie. Mais plutôt dans une monarchie, dirigée par les A. Ils ne valent pas mieux que les S. Et nous, dans tout ça, qui sommes-nous ? De simples E qui galèrent à maîtriser leur don ? Des boucs émissaires ? Des objets de moqueries, des moins que rien ? Non. S’ils sont en haut de l’échelle, nous sommes en bas, c’est bien ça ? Et qui pourrait faire vaciller cette échelle ? Nous. Plus jamais je ne tolérerai qu’un de mes camarades soit la cible des A. Plus jamais je ne tolérerai ce système inégal et injuste. Plus jamais je ne tolérerai le comportement des A. Ils sont les rois ? Nous sommes le peuple. Et comme tout peuple, nous n’allons pas subir sagement en courbant l’échine. Nous allons nous soulever. Nous ne sommes pas qu’un simple groupe. Nous ne sommes pas que des ignorants, des abrutis, des violents. Nous ne sommes pas ce qu’ils disent. Nous méritons d’y arriver. Nous méritons d’avoir une chance de contrôler, nous aussi, un don que beaucoup n’accepteront jamais. C’est notre avenir qui est en jeu. L’administration ne veut pas nous écouter, refuse de nous donner les moyens d’apprendre ? Soit. Les A disposent d’un matériel flambant neuf, et de profs compétents et présents ? Soit. Ce que nous allons faire ? Leur prendre absolument tout. Puisqu’ils sont si intelligents et si supérieurs qu’ils le pensent, ils devraient pouvoir s’en sortir avec un seul livre, non ? Ils n’ont pas besoin de tout ce dont ils disposent. Nous sommes en 1789, à Paris. Ils sont la monarchie, la cour royale. Nous sommes le peuple qui gronde, nous sommes la révolte. Car il y a quelque chose qu’ils n’auront jamais, ou qu’ils prétendront avoir : la solidarité. Chez eux, c’est chacun pour soit au bout du compte. Nous, c’est plutôt… “un pour tous et tous pour un.” Et ils tomberont sous les coups de nos assauts. Plus aucune pitié. Plus aucun traitement de faveur. Ils subiront notre haine. Rien de plus, rien de moins. Et ils sauront qui sont les E. Je vous invite à me rejoindre dans cette bataille, à faire valoir vos droits. Venez me retrouver dans notre salle commune. Mon nom ? Orwenn Matthias Goodwin.

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Je relis le message encore et encore, les yeux écarquillés. C'est la chose que je redoutais le plus, le soulèvement de la classe E. Dans un sens, c'est rassurant de voir qu'il y a toujours des gens prêts à se battre pour l'égalité, mais c'est aussi effrayant. Ces élèves risquent de se blesser, de se détruire comme ça a été le cas pour moi auparavant. RED ? Terminé. L'adversaire n'est plus l'administration, il s'agit des A. La guerre n'est plus pour l'égalité, c'est presque de la rancoeur à ce stade.

Je dois voir ça de mes propres yeux.
Le trajet est long jusqu'aux passages secrets, je marche à pas rapides, manque de me perdre dans cet endroit que je visite rarement. On a eu droit à un topo rapide pour s'y rendre à présent que notre salle commune y est installée, j'arrive donc à trouver l'endroit sans difficultés. Je valide mon accès avec ma carte de E, me faufile dans la salle - passage un par un, comme prévu. Mon regard balaie les gens présents - Orwenn et Artus sont là tous les deux, déjà quelques E attendent qu'ils prennent la parole pour marquer le début de cette réunion improvisée.

Quelques regards mauvais me sont jetés, je n'en tiens pas compte. Ca fait longtemps que je suis résolu à avoir perdu ma réputation, et ça m'est égal. Je me demande simplement ce qu'ils comptent faire, à présent.

C'était le début du soulèvement des rouges.

Spoiler:

T'étais de mauvaise humeur quand t'as reçu ce LMS. D'une part parce que ton putain d'amour propre en avait pris un coup, d'autre part parce que y a des journées, comme ça, qui sont pourries. Pourtant, t'y es allée. T'as passé l'entrée comme une fusée et tu t'es posée dans un coin sans jeter un regard à qui que ce soit, les yeux brillants d'agacement. T'as pas ouvert la bouche, t'as juste trouvé une place.

Et maintenant ? T'attends qu'ils parlent, t'attends que ça commence vraiment. T'es un peu dégoûtée ; quand t'as eu ta chance de guider les E, tu l'as laissée filer. T'es pas en droit d'râler, mais c'est comme ça, tu vas grogner aujourd'hui et pendant un moment. Peut-être que tu pourras réinvestir cette haine au profit d'ta classe, qui sait ? Bref, t'ignores tout le monde, comme si t'étais une parfaite étrangère.

Let's go.

Applaudissements. L’expression sérieuse, je continue pendant quelques instants histoire de capter l’attention, ayant écouté les discours d’Orwenn et d’Artus. Ce dernier te connaît bien assez pour savoir que je n’ai rien à faire ici, mais ça m’est bien égal. Je suis venu, sur demande de Hercule, et le voir effondré comme il l’était m’a… disons surpris. Affecté, dans un sens. J’ai envie d’agir, d’atténuer les dégâts si possible, voire d’arrêter la vague. Et pour ça, j’ai ma petite idée.

“Joli discours les gars, vraiment. C’est pas ironique. J’ai assez soutenu cette cause pour la respecter, même si j’ai quitté RED par la suite.”

Silence, je vois bien que les gens m’écoutent. Je me lève, me détache du groupe pour rejoindre Artus et Orwenn, montrer bien que je n’ai pas peur d’eux. Pas peur de leurs regards, de l’explosion, de la confrontation. Je reste à moitié tourné vers les gens présents, à moitié tourné vers les deux leaders, prends la parole.

“RED était un groupe. Toutes les classes nous soutenaient dans la lutte pour l’égalité, on pouvait tous s’unir les uns aux autres, travailler ensemble dans un but commun. C’était l’avantage du groupe, et maintenant, c’est différent.”

J'empoigne ma cravate rouge, la désigne de l’autre main.

“On est une classe, unis par un désir de revanche, et c’est là qu’il faut se méfier les uns des autres. J’ai une confiance absolue en vous deux -coup de menton vers Artus et Orwenn- qui avez prouvé plusieurs fois sur le site de l’école que vous teniez à votre classe, mais ce n’est pas le cas de tout le monde.”

Je m’avance de quelques pas, désigne Anarchy du doigt.

“Tu sais que je t’apprécie, ça n’empêche que ton frère était un S qui s’est pas pointé ici même s’il a retrouvé la cravate rouge. Je parle même pas de ton super pote Richardson qui a trahi sa classe au profit d’un ridicule club conservateur.”

C’est balancé sur un ton aimable, preuve qu’il n’y a pas de rancoeur. C’est de la méfiance, légitime, et au fond, c’est presque une aide envers les E. Le coeur écarlate reste, malgré les demandes de Hercule. Je désigne Frans d’un mouvement de menton.

“Toi t’as insulté une E sur le site tout à l’heure, une ancienne de RED qui plus est. A côté de ça, tu veux les aider ici ? J’capte pas, désolé.”

Nouveau silence, je reprends.

“Sans compter tous ces bleus inconnus. Qui nous dit qu’ils sont pas potes avec les A ? Les salles sont voisines, c’est facile de les croiser et de fraterniser.”

Je leur laisse quelques secondes de répit pour avaler toutes mes paroles, le ton faisant bien comprendre que je suis loin de me dresser contre eux. J’ai toujours appartenu à la classe rouge, et ça n’y changera pas.

“J’suis très mal placé pour en parler, et qu’on me crache dessus au sujet de mon départ de RED, j’en ai rien à foutre. C’est peut-être dur à admettre, mais les A ont pas obtenu leur cravate dans un Kinder surprise. Qui nous dit qu’ils ont pas déjà quelqu’un à leur solde parmi nous ? Peut-être même moi. On en sait foutrement rien. Désolé de casser le trip, mais j’fais pas confiance à tout le monde ici. Ça n’a rien de personnel. J'pense qu'il faut faire gaffe à nous. Contrairement à l'administration, les A vont réagir.”

Mon regard coule quelques secondes sur Anarchy puis je vais me rassoir là où j’étais auparavant. Elle a le droit de m’en vouloir, mais j’ai fait ce qui me semblait bon de faire.

Je mords ma lèvre inférieur, observe Heath tandis qu’il prend la parole aussi. Il est assis à côté de moi maintenant que je suis retourné à ma place, et nous sommes à moins d’un mètre l’un de l’autre. Pourtant, le dialogue est fort, écouté de tous, bercé par la sincérité. Je garde mes yeux plongés dans les siens, croise les bras tandis qu’il continue de parler. Il n’a pas perdu ses talents d’orateur - je chasse ma nostalgie d’un mouvement de main.

“Je ne remets pas en cause la loyauté d’Anarchy. Si on devait l’éloigner de cette salle sous prétexte qu’elle n’est pas digne de confiance, il resterait moins d’une dizaine de gens ici. On le sait tous les deux, on le sait même tous.”

J’inspire, lève la tête vers le plafond et marque un temps de silence. Je me tourne vers Anarchy pour la regarder, non sans délaisser Heath à qui je m’adresse toujours à moitié.

“Souviens-toi de notre bref échange de LMS. Artus l’a dit, on a la solidarité, c’est notre force mais aussi notre faiblesse. Mon regard balaie l’assemblée puis se pose sur Heath. Si certains A m’utilisent pour mener à bien leur plan, sauras-tu m’arrêter ?”

Mon regard coule ensuite sur Mackenzie, Anarchy, Joach, toutes les personnes que je connais le plus. Toutes les personnes qui sont aussi concernées par une telle éventualité.

“On doit être unis, mais plus prudents encore. J’ai pas envie qu’on se casse la gueule. Si ls violets utilisent nos liens pour nous détruire, pourra-t-on s’unir à nouveau comme aujourd’hui ? Je suis bien placé pour savoir ce qu’incombe le fait de blesser un proche.”

Bref regard vers Heath puis je soupire, me tourne vers Artus, concerné lui aussi.

“A quoi bon se battre pour l’égalité si l’on perd tous nos proches dans ce combat ? J’aime cette classe, j’aime cette école et j’aime les gens que j’y trouve. Chacun de vous, prenez soin de ce que vous avez, ne le sacrifiez pas pour notre cause.”

Contradiction encore avec les mots de Heath. Mais, étrangement, c’est sa conjointe qui m’a appris la leçon que je leur transmets à tous aujourd’hui - Hannah. Je ne sauterai plus sans filet de secours. Je ne sacrifiera pas tout pour les rouges. Je refuse de revivre l’enfer.

“Qu’on ait tous le sourire une fois que l’on aura obtenu cette égalité. J’vous suis si c'est le cas.”