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 ♪ My head is a jungle, jungle | PV

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MessageSujet: ♪ My head is a jungle, jungle | PV   ♪ My head is a jungle, jungle | PV 1400359500-clockMer 5 Nov 2014 - 23:53
heath & john
... Il manquait plus que ça.

- Alors on a changé de don ?
- Oh bravo John tu sais lire.

Heath fusilla le A du regard mais n’y attarda pas ses pupilles, conscient que c’est par le regard que John pouvait lire la mémoire de ses cibles. Et Heath détestait cette idée. Il détestait ces dons intrusifs, il détestait John et par dessus tout détestait l’idée que cet idiot puisse en savoir plus sur son passé que lui-même.

- Tu sais toujours pas quel est le nouveau ?
- Et si c’était le cas j’ te le dirais pas.

John sourit. Heath était futé. Ils étaient tout deux ennemis dans la guerre des classes et Heath l’avait très bien compris. Il savait que John avait la capacité de transformer l’information la plus anodine en véritable arme. Mais si Heath ne voulait pas la lui fournir en le regardant dans les yeux, John la trouverait par lui-même.

- Allez va. Tu vas vite retrouver du poil de la bête, je le sais., dit John en lui tapotant l’épaule avant qu’Heath ne s’en dégage rapidement.

Mais John resta un instant interdit, fixant Heath.
Il avait concentré toutes ses forces sur ce petit geste pour pénétrer violemment sa mémoire et lui arracher un maximum de souvenirs en l’espace d’une seconde.

Pourtant, il n’avait rien vu en le touchant. Rien du tout. John plissa les yeux, souriant toujours de ce sourire mauvais, soudainement frappé d’un intérêt vif. Personne ne résistait à son don. Jamais. Les seules personnes en ayant la capacité étaient ceux possédant un don de blocage: Annulateur ou Esprit impénétrable par la magie. Heath aurait donc un des deux ?

- Problem ?
- ... Aucun.

Et le regard lourd de sous entendus, John ouvrit la porte du café pour y entrer, abandonnant sur le trottoir un Heath bourré de méfiance et d’incompréhension. John ignorait si Heath avait conscience de son nouveau don ou pas, mais si ce n’était pas le cas, alors le violet avait un petit coup d’avance sur le bleu. Mais quoi qu’il en soit, Heath comprendrait vite; c’était bien la raison pour laquelle John avait beaucoup de respect pour lui.

- Y’a ton amant préféré qui t’attend dehors.

Oui, John savait. John savait tout. Leurs sentiments, leurs disputes, leurs nuits à l’hôtel et même leurs positions préférées. Il savait tout ça comme il savait tout de la vie de Charlie - il suffisait de la regarder. Oeillade taquine, Johnny passa derrière le comptoir et fila dans l’arrière place pour poser ses affaires, prenant la relève de la rouquine pour l’après-midi.

Heath l’avait suivi des yeux, à travers la vitrine, et son regard tomba dans celui de son amie. ... Ou celle avec qui il se donnait du mal pour qu’elle le reste. ... Ou le devienne. Bref. Il détourna le regard, pivotant, reprenant la consommation de sa cigarette tandis qu’elle entreprenait de laisser la place à John.


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MessageSujet: Re: ♪ My head is a jungle, jungle | PV   ♪ My head is a jungle, jungle | PV 1400359500-clockVen 7 Nov 2014 - 19:38
keep going, right ?


Le regard s’évade vers le plafond du café, blasée. Et la tête fait non. Gamin. Tout ça parce qu’il croit tout savoir. Tout ça, soi-disant grâce à son don.

- Bonjour à toi aussi John.

Je soupire après un sourire exagérément forcé. Et mes yeux retombent plus loin, à travers la vitrine, s’échouant sur Heath. Un sourire fin, un signe de main pour lui indiquer que j’arrive et j’emboite le pas à John tout en me défaisant du tablier que je trimballe à la taille depuis ce matin. Un léger roulement d’épaules filtre pour réveiller les muscles qui bougent de la même façon depuis des heures. Puis en récupérant mon trench beige et en enfilant l’écharpe bleu électrique, je précise à John que le patron du café est enfermé dans son bureau depuis 10h.

- Il est d’une humeur de chien. Le groupe qu’il avait déniché pour le concert prévu dans deux semaines a annulé. Tu devrais te proposer. En plus, je suis sûre qu’il aimera ton style.

Ma main referme la porte de mon casier doucement, sac déjà à l’épaule.

- Bon aprèm’. Rempli bien le pot à filles !

Le « pot à filles » aka la petite commission que Johnnyboy doit céder au café puisque le lieu lui sert quand même pas mal de terrain de chasse. À chaque contact concluant obtenu pendant ses heures au café avec une gazelle, Monsieur le Don Juan doit partager un peu de son pourboire et le mettre dans le fameux pot. Et à la fin du mois, c’est sa tournée pour l’équipe. Du moins c’est ce qu’on essaye de lui faire faire. On ne dira pas de qui vient l’idée.

La porte battante dans mon dos, j’aurais cru que Heath serait rentré dans le café après avoir terminé sa cigarette puisqu’il voulait voir où je bosse. Même si techniquement, il connaît déjà pour avoir fait un peu de maintenant sur les ordinateurs en libre-service. Mais il ne s’en souvient pas. Bon d’accord… À travers la vitre, on voit bien quelle ambiance règne ici, je l’admets. On dira rien alors.

- Hey… Prise par la fraîcheur du vent, je rentre la tête dans mes épaules en réajustant mon écharpe autour du coup. Sourire. Tu as trouvé facilement ?

Il a une petite mine. Ça se voit quand ça ne va pas. Les traits de son visage, sa gestuelle, sa posture… Il y a de nombreuses choses qui ne trompent pas. Surtout quand on s’attarde autant sur ce genre de choses. Il est très photogénique. Il ferait un bon modèle si le fait d’être observé ne le dérangeait pas autant. Je détourne le visage vers la rue qui nous fait face.

- Je te suis pour le bar.

Une œillade sur son profil. Un pas en avant. Amorce. Ma main s’accroche inconsciemment un peu plus à la lanière de mon sac sur mon épaule. Non, je ne cherche pas à tester si, d’instinct, il ira là où, avec la bande, on se retrouvait parfois. Ils ont déjà dû y aller avec Joach de toute façon. Mais bon quand même un peu…

À quel point il a besoin d’air, ça transparaîtra peut-être tout autant par la suite.


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MessageSujet: Re: ♪ My head is a jungle, jungle | PV   ♪ My head is a jungle, jungle | PV 1400359500-clockDim 9 Nov 2014 - 20:55
Heath & Charlie
Sauver les apparences. Garder le menton haut, le regard au loin. Déterminé. Sûr. Il sait faire, Heath. Il sait tromper son monde. Mais pas tout le monde. Et il le sait, il le comprend. Alors il détourne la tête, regarde ailleurs, feint la détente. Tout va bien. Même si je t’ai dis que j’allais mal, je reste fort. Pilier. Inébranlable pilier. Se sont ses dents qui se serrent quand sa langue ne joue pas son numéro de nervosité habituel. C’est le regard qui fuit malgré la détermination qu’il essai d’y afficher. Pilier fissuré.

Les boutiques défilent sous ses yeux, à gauche, tandis qu’à sa droite la présence de Charlie capte malgré tout son attention. Le silence règne parce-qu’il regarde ailleurs, parce-qu’il s’accorde encore quelques minutes de répit avant le face à face. Oui, il a trouvé facilement - c’est un homme - et oui, il va la mener dans un bar, bien qu’il ne sache pas vraiment lequel. Heath apprend, Heath réapprend. Les rues, les bars, les magasins, les avenues. Tout est à refaire. Nouveau né. Et c’est bien là le fond de son anxiété. Comme d’habitude, le renard trompe son monde, comme d’habitude, il subit, s’adapte, réinvente - survit. Le changement de don l’affecte, Heath va mal parce-que l’élève mystère l’a touché.

Bien-sûr. Bien-sûr,  c’est pour ça qu’il va mal.

Nervosité. Heath s’arrête finalement devant une terrasse, jetant un vague regard sur la devanture et l’allure globale du lieu: c’est pas le bar du siècle, mais c’est pas minable. Le cadre est normal quoi. Ce n’est pas comme si Heath apportait beaucoup d’importance à ce genre de choses - c’est un homme (2). Désireux de pouvoir alterner bière et cigarette, il propose de s’installer en terrasse, n’oubliant pas de demander à Charlie si ça ne la dérange pas, et allant comme d’habitude écarter sa chaise de la table pour qu’elle s’y installe. I’m still the same.

- Bière ? Café ?

Les sourcils sont haussés, le ton léger, l’attention détendue - on y verrait que du feu, ou presque. Ce n’est pas comme si ils étaient là pour lui, pour ses doutes, pour ses fissures... Ils le sont pourtant, et c’est de l’inquiétude qu’il décèle dans les pupilles chocolat de la rousse, alors qu’il détourne volontiers le regard vers le serveur qui déja accapare leur attention. Leffe commandée, son regard trouve un instant la table, ses doigts y glissent, caressant les écorchures de cette dernière sous des pupilles pensives.

Et son regard retrouve le sien. Et son âme retrouve la sienne.
Elle sait.

Ses pupilles s’échappent de nouveau, son torse se gonfle, son nez souffle - une tension dont il n’arrive pas à se débarasser, une tension qu’il voudraît maîtriser, écraser. Pourtant, ça ne le dérange pas qu’elle apparaîsse sous ses yeux à elle. Il a la sensation de ne pas être jugé, la sensation qu’à travers ses prunelles chocolat, il peut apparaître troublé, affaibli. Pour une fois. Il voudrait qu’on l’accepte, Heath, il l’a écrit noir sur blanc à Sarah: il n’est pas un sur-homme, il n’est pas invincible. Accept it, please. Accept me. Mais c’est pourtant lui qui ne s’accepte pas. Il est le seul à s'ériger cette forteresse impénétrable, cette armure d’acier. Le seul qui n’accepte sa faiblesse, le seul qui s’entête à vouloir mener, à vouloir être fort alors qu’il est blessé. Que ce soit Hannah, Joach, Skygge, il veut paraître fort, il veut être celui qui ne tombe pas.

Mais sous son regard à elle, il accepte. Il n’a pas honte, pas autant.
My refuge ?

- Ca va toi ? ...Ton nouveau don ? Tu t’améliore ?

Car ce n’est pas parce-que je’ai besoin de ta présence que j’ai le besoin d’en parler. Heath ne s'apitoie pas, Heath ne parle pas, Heath ne se confie pas. Il a besoin de détente, de se changer les idées. Besoin d’air. La politique de l’autruche, remember ? Et il l’écoute, attentif, intéresse, toujours dans cette volonté - malgré tout - de paraître le mieux possible, le plus à l’aise, le plus enthousiaste. Parce-que quand les gens comptent pour lui et lui accordent du temps, il est capable de ne pas être si borné et fermé qu’à son habitude. Charlie l'intéresse, son amie l’intéresse. Sa présence ici, sa vie en général. Même si certains détails de sa vie ne font qu’approfondir les fissures.




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MessageSujet: Re: ♪ My head is a jungle, jungle | PV   ♪ My head is a jungle, jungle | PV 1400359500-clockMar 11 Nov 2014 - 23:07
keep going, right ?


Un simple signe de tête pour montrer qu’être en terrasse me va, puis je me glisse vers notre table. Me stoppant une seconde dans l’élan lorsqu’il m’étire la chaise pour que je m’y assois. Je ne m’habituerais jamais à ça. La galanterie et peut-être surtout la sienne. Mon sourire s’échappe dans un merci, ainsi qu’un raclement de gorge -gênée.

__ Bière ou café ?
__ Café d’abord.

C’est dit simplement. Machinalement. Parce que l’attention n’est pas portée sur ça. Non. Mes yeux sont posés sur lui et ses manières un brin agitées. Il est nerveux, Heath. Bien plus que ce que les gens peuvent croire lorsqu’il se cache derrière son attitude je-m’en-foutiste ou derrière son écran. Il observe, il absorbe, il cogite, et un jour, ça explose. Comme une bombe à retardement.

Quelques secondes s’envolent dans le silence de nos regards captés et connectés. Et on détourne le visage en même temps. Un maigre sourire effleure à nouveau mes lèvres alors mes iris naviguent entre les bottes de la jeune fille d’à côté et le pied en métal de la table. C’est bizarre. D’être là, seule, hors du pensionnat, avec lui, mais au milieu d’autres. La Nouvelle-Orléans et ce moment où nous marchions dans la rue, ou encore lorsqu’on parlait de nos avenirs -tous deux assis au sommet de l’installation du skatepark… Tout ça me revient en trombe et en trouble. Et lui ne s’en rappelle pas. J’inspire profondément.

C’est mieux, c’est mieux. Pour lui, c’est mieux. C’est bien. Heath avance, Heath sait avancer. Et il avancera toujours d’une façon ou d’une autre et peu importe le temps qu’il mettra.
La vieille rengaine est là. Toujours. Mes lèvres se pincent à peine, je tire machinalement sur les pans de mon trench, en m’enfonçant dans le siège.

Alors pourquoi je lui ai dis “oui”. Oui il devrait retrouver la mémoire si il le pouvait.

__ Ça va toi ?

Parce qu’il a besoin des autres. De se souvenir d’eux. Joach, Dixie, Sarah, Gautier, Neil, Ashley, Sören. La toile est même plus grande. Chaque personne qui la compose lui apporte sa stabilité. J’en suis certaine, mais...

__ ...Ton nouveau don ? Tu t’améliore ?

Sa voix me sort de ma rêverie. Je papillonne des cils.

__ Hm oui. Ça va de mieux en mieux. Ça va pas assez vite à mon goût mais, c’est peut-être bien déjà...

Ma tête s’incline sur le côté et mon visage se lève vers le serveur qui vient nous apporter nos boissons. Un remerciement bref et mes mains viennent tout de suite s’aimanter à la céramique de la tasse brûlante. Je les en retire illico. Je me fais toujours avoir.

__ Je travaille toujours sur la patience comme tu le vois.

Un petit rire s’évade. L’auto-dérision me convient toujours autant alors que l’oeillade se fait complice malgré moi. Le buste presque contre le rebord de la table, mes doigts épongent mal l’empressement que j’ai souvent sur certaines petites choses. Des petits détails que je tente pourtant de battre en rythme non loin de là -une main sur mon coude replié sur la table.

__ J’ai eu quelques cobayes récalcitrants. Mon souffle rieur s’étire entre nous deux alors que ça n’a rien de drôle, surtout pas quand il s’agit de personne aussi destructrice que Clove -pour ne citer qu’elle. Et puis, il y a ceux qui viennent me voir directement. Je sais pas... Ils doivent se passer le mot. J’vais finir par avoir la grosse tête si ça continue.

Je relève le nez en haussant les sourcils, faussement imbue de moi-même, juste avant de retrouver mon sérieux. Mon regard se perd un instant sur le noir de mon café.

__ Non, mais en ce moment, je… Une main balaye l’air rapidement avant de finalement se poser sur la tasse. Enfin, le frère d’Anarchy m’a demandé de l’aide pour son glaucome. J’ai pas encore réussi. J’crois qu’il revoit à nouveau des silhouettes maintenant. Mais c’est pas suffisant. On a encore des “séances” à faire et faut que j’étudie un peu plus sa maladie.

J’ai mimé les guillemets juste avant de porter le café à mes lèvres. Le regard légèrement fuyant. Mal à l’aise en parlant de ma galère.

__ C’est bizarre, j’suis pas médecin et pourtant, ça fonctionne mieux quand j’comprends de quoi il s’agit. J’hausse une épaule dans un soubresaut énergique. J’sais pas c’est peut-être moi qui suis pas assez réactive, j’en sais rien... Mais ça vient doucement en tout cas.

Heureusement quand même. Je ne suis peut-être pas taillée pour ce pouvoir si ça ne vient pas aussi naturellement que pour d’autres personnes possédant ce pouvoir. Mais je le veux ce pouvoir, il me plaît. Alors je vais m’y accrocher. Tout comme mes iris le font à cet instant avec leurs jumeaux d’en face. Repensant à son propre don qui vient de changer. Il ne veut pas en parler je suppose… Mais j’viens de lui déballer tout ça comme si de rien n’était. Il va croire que je m’en fous de ce qui lui arrive. Magnifique.

Les mots d’Hadès me reviennent encore souvent. Beaucoup trop souvent. “T’arrives à te voiler la face assez pour penser que tu fais pas que du mal autour de toi.” Mal, mal, mal. Et si c’était plus vrai que tout ?

Je me redresse soudainement en inspirant, chassant une mèche de cheveux comme je le fais d’habitude. C’est pas le moment de penser à ça. Surtout pas avec Heath. Une des personnes pour qui la résonance de l’affirmation du A colle plus que tout. Je déglutis pour mieux reprendre du café et presque finir ma tasse. Je préfère orienter ma concentration ailleurs.

__ Heath… Par rapport à ton don, j’suis sûre que ça va aller. Tu veux qu’on cherche ensemble ce que ça peut être ? On l’a déjà... Mon sourire s’estompe et ma voix s’abaisse. … fait.

Oups. Nouveau jeu de main dans les cheveux, je cherche le serveur du regard sans vraiment  le chercher le serveur, espérant pouvoir passer à la bière.

__ Désolée. C’est sorti tout seul. J’te dis rien. Oublie. Et merde. C’est de pire en pire. Je baisse la tête brusquement, dépitée par ma propre connerie. Arf… Décidément. J’vais pas y arriver. Subtilité zéro. Amitié zéro aussi. On recommence ?, dis-je en relevant le nez, un sourire naissant sur ma bouche.

Décontraction, décontraction. On peut le faire.


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MessageSujet: Re: ♪ My head is a jungle, jungle | PV   ♪ My head is a jungle, jungle | PV 1400359500-clockMer 12 Nov 2014 - 0:34
Charlie & Heath, Début novembre, Couleur: steelblue.
Le jeune homme écoutait Charlie, son coude ayant trouvé la table, sa tête reposant sur sa main tandis qu’il faisait tournoyer sa bière au creux de son autre main. Ses pupilles noisettes s’étaient attachées à la rousse, l’observant tandis qu’elle parlait. Parlait de son don, d’elle, de ses “patients”. Heath se surprit à se perdre dans ses paroles, suspendu à ses lèvres, en oubliant pour un temps toute pensée personnelle. Son regard mobile observait un temps ses pupilles chocolat, ses lèvres, ses mains, la mèche sur son front doucement chahutée par la brise. Il n’en était pas moins attentif à ses mots et se dit qu’elle était vraiment altruiste - tout le monde n’utiliserait pas son don pour rendre service, ne serait-ce que par peur d’être harcelé par la suite. Mais elle le faisait. Charlie avait l’air d’être une fille géniale, et se dire qu’il ne connaissait rien d’elle alors qu’avant il la connaissait très bien - sous tous les aspects - lui était de plus en plus insupportable.

C’était ça. Ca venait lentement, mais sûrement. La frustration. Grandissante, de plus en plus étouffante. Jour après jour, c’était de plus en plus lourd, de plus en plus pesant. Et son coeur quand à lui était de plus en plus souvent serré. Face à Joach, face à Skygge,  Hannah, Gautier. Mais aussi face à Charlie.

Alors, pour la première fois depuis cette amnésie, Heath commençait ces jours-ci à ressentir un nouveau poids: celui de la culpabilité. Du regret. Le regret d’avoir lâchement abandonné tous ces gens avec des souvenirs alors que lui s’en lavait les mains, profitant très égoïstement de son nouveau présent jusqu’ici agréable. Mais voila. Il y avait eu le re-mariage de sa mère, les disputes avec sa soeur, l’éloignement d’un Joach qui se plongeait dans le Fight Club et Dieu ne sait quoi d’autre. Et puis, désormais, son don disparu. Et si il n’y avait pas cette autre chose en plus...

- Heath… Par rapport à ton don, j’suis sûre que ça va aller. Tu veux qu’on cherche ensemble ce que ça peut être ? On l’a déjà... fait.

La main sur laquelle Heath était appuyé se mut pour glisser dans ses cheveux tandis qu’il se redressait, inspirant, la quittant enfin des yeux pour rebondir. Mais elle fut plus rapide, et son regard noisette retomba rapidement dans le sien tandis qu’il prit sa pinte en main pour justifier ce changement de position et ce silence pour lui céder volontiers la parole, un peu plus.

- Désolée. C’est sorti tout seul. J’te dis rien. Oublie.  Arf… Décidément. J’vais pas y arriver. Subtilité zéro. Amitié zéro aussi. On recommence ?

Heath tenta un sourire peu convaincant en avalant sa bière, se pinçant les lèvres et y passant sa langue pour récupérer le liquide qu’il y sentait. Il avait acquiescé, aurait volontiers plaisanté si le coeur y était.

- ...C’pas comme si je valais beaucoup plus pour ce qui est de l’amitié...

Son regard s’échappa sur la table d’à côté sans vraiment la voir, tandis que cette sensation étouffante vis-à-vis d’eux tous le reprenait. Et lui passa alors en tête en un éclair le désir de lui demander qu’elle lui en raconte encore. Plus. Elle lui avait déja expliqué leur relation ce jour là, près du gymnase, mais c’était peu. Enfin... C’était énorme comme relation, comme lien, mais trop peu comparé à l’avidité qu’il ressentait pour ce qui était de leurs souvenirs à eux. Eux deux. You’re special to me and i would like to understand why. How. I would like to remember everything. Cause i miss this everything.

Un soupir accompagna ses paroles et il but une nouvelle gorgée.

Et le silence se fit. Silence dans lequel, visage tourné, il observait une table au loin, la pinte tournant de nouveau inconsciemment entre ses doigts. Mais il ne fallu qu’un instant avant que son regard, aimanté, ne retrouve les prunelles chocolatées de la rousse. Et de nouveau, ils se retrouvèrent yeux dans les yeux, silencieux.

Heath comprit alors tous les non-dits qu’il y avait entre eux. Et il sut qu’elle les comprit aussi à cet instant. Restait alors le doute classique, persistant: détourner le regard ou non. Ils le firent l’un et l’autre après une seconde de trop, probablement. Heath but une gorgée, ce jeu de regard le faisant légèrement sourire, mais pas d’amusement ou de bonheur; ce n’était qu’amertume, frustration. Un sourire au coeur serré. Et elle savait tout autant que lui ce qui était en train de se passer.

- Alors... Comment on fait pour trouver quel est le nouveau don... ? Y'a une méthode ou quelque chose... ? 'Fin bon j'imagine que c'est pas l'endroit idéal., soupira t-il en reposant sa pinte, son regard quittant cette dernière pour retrouver le sien, dans un naturel des plus frustrants.
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MessageSujet: Re: ♪ My head is a jungle, jungle | PV   ♪ My head is a jungle, jungle | PV 1400359500-clockJeu 13 Nov 2014 - 19:27
keep cruising, right ?


- ...C’pas comme si je valais beaucoup plus pour ce qui est de l’amitié...

You were a good friend to me.
Mon visage se baisse, le regard suit, juste une seconde, découvrant les formes créées par les rainures du bois de la table.

Et ils se captent à nouveau. Les yeux en suspension.
L’indescriptible silence est submergé par la sensation qu’Heath commence à vouloir en savoir plus. À propos de tout. Et peut-être bien par rapport à ce qu’il y a eu entre nous. Je déglutis et souffle. Mal à l'aise. Bien sûr qu’il va chercher à comprendre. Bien sûr qu’il allait ressentir le décalage qui se creuse un peu avec tout le monde à cause des pièces manquantes. Mon coeur se retracte dans son étau de plomb en y pensant. Et je détourne mes iris tout en dégageant mes cheveux derrière l’oreille. Je ne sais pas ce que je ferais si il en venait à me demander de lui en raconter plus...

- Alors... Comment on fait pour trouver quel est le nouveau don... ? Y'a une méthode ou quelque chose... ? 'Fin bon j'imagine que c'est pas l'endroit idéal.
- Mh. C’est vrai que ce n’est pas le lieu. On n’est même pas censés parler de ça en dehors du pensionnat... Mes lèvres se pincent dans une moue incertaine. En pleine réflexion. Faut changer de sujet. Écarter la pression qu’on ressent tous les deux. Et mes mains se plaquent soudainement sur la table. Mais tu sais quoi ? Tu as dit que tu voulais changer d’air. Alors on va pas parler de ça. Je me lève dans un léger raclement de chaise sur le bithume. On va faire autre chose. Viens.

Bon, l’élan est stoppé net, parce qu’il faut payer. Le temps que je farfouille dans mon sac à la recherche de mon portefeuille, l’Anglais règle pour nous deux.

- La prochaine fois, c’est pour moi. Je bosse tu sais..., fis-je en ouvrant la marche alors que je sais pertinemment qu’il tient à ce comportement typiquement masculin. Un chouïa macho.

Nous sommes dans le quartier parfait. Les petites bottines marron claquent sur le pavé pendant quelques minutes alors que je joue les guides dans le dédale de ruelles. Un cycliste manque de nous couper la route violemment et je retiens un juron de mon cru alors qu’on arrive devant la plus grande porte de la rue. L’immeuble est d’apparence normale, suit même l’enfilade d’autres bâtiments et ne se démarque que par cette imposante porte en bois massif qui laisse croire à une résidence privée, alors qu’en réalité, il n’en est rien.

La poignée ronde au centre est toujours aussi difficile à tourner. Et la lourdeur de la porte n’aide pas. La main de Heath vient naturellement donner un coup de main. On enjambe alors le seuil avant de refermer derrière nous.

Et sous la première impression presque très classique du bâtiment, le couloir menant au patio donne tout de suite un autre ton : décrépitude. Le béton est cabossé. Les murs dépeints. Et du matériel en tous genres traine ici et là.

- Non, on ne va pas finir dépouillés et gisant dans le caniveau.

Parce que oui l’oeillade critique, en mode “où est-ce que tu m’embarques ?” je l’ai bien vue. C’est pas la première fois que j’y ai droit. But, trust me. Je lui souris alors qu’on atteint l’autre partie du bâtiment. Une nouvelle porte est franchie. Tout aussi lourde. Mais à peine entrouverte, qu’un autre air nous souffle.

Bienvenue dans une petite pépinière d’artistes qui ne paye pas de mine. Surtout pas avec tous les objets déglingués qu’on aperçoit dès l’entrée et dont on ignorera sciemment les fonctions détournées imaginées. Ici, il ne faut pas se poser (trop) de questions.

- Erin ?

La propriétaire des lieux que ma voix essaye d'interpeller -en vain vu la musique qui bat le tempo. Je me demande encore pourquoi ils ont installé les instruments dès le premier garage. Car en réalité, c’est ça : une succession de petits hangars aux allures de garage délabré, meublés uniquement avec de la récup’. On pourrait croire qu’on va se choper l’hépatite rien qu’en posant la main sur le vieux truc rouillé qui sert de table ou encore qu’on va se faire surprendre par un ressort perforant en s’asseyant dans le canapé qui sème sa mousse. Mais non. C’est peut-être pas très bien entretenu, mais faut pas exagérer.

- Donc ici, c’est pour les musiciens. Juste après, tout ce qui est peinture, mais ça n'a rien de traditionnel dira-t-on. Eeet après : sculpture. ‘fin c’est un grand mot. C’est très abstrait ce qu’ils font. Ça bricole en mode “on fait passer un message au monde”. Sauf que personne n’a encore compris de quoi ils parlaient.

Même pas Erin... qui nous a enfin repéré. La jeune femme est grande, a des allures androgynes. Maigre mais tonique -vous la verriez transbahuter la batterie à elle toute seule... Une coupe à la garçonne d’un noir profond. Sa peau excessivement blanche est vierge de tous piercings ou cicatrices. Non, Madame préfère les tatouages et le body painting.

- Yo Miss ! Ça fait longtemps. J’t’ai dit d’arrêter de bosser pour ce café. Tu perds ton temps. Join me. Ses yeux anthracite tombent sur Heath. La preuve. Tu m’ramènes déjà une recrue.

Cash. Elle nous accueille en mâchouillant grossièrement un chewingum, mais nous tend deux bouteilles de bière tout en sondant le B.

- Musique ?

Erin a un don pour flairer les talents des gens. Sous ses airs déjantés et étranges, elle a son agence d’artistes à Londres et c’est ici qu’elle vient pour bosser son propre talent, tout en offrant un espace d’expression libre à qui veut. Elle contribue même à quelques magazines en tant que dénicheuse de tendances. Après Johanna, j’avais prévu d’emmener Étienne, je suis sûre qu’il aimerait. Mais peut-être que Heath a tout simplement besoin de se plonger dans d’autres ondes. Une oeillade sur lui.

- J’sais pas si tu vas réussir à le séduire, mais on vient squatter. Ça c’est sûr., dis-je -sourire aux lèvres- en levant le goulot de ma bière.
- Fais comme chez toi mec. Le groupe finit sa session dans pas longtemps. Et toi, tu lui fais la visite. Ou pas. Comme v’voulez. Mais tu viendras me voir, j’t’ai refais une proposition.

Mon visage fait doucement non de la tête alors qu'elle s'échappe déjà. C’est qu’elle est obstinée. Puis je me tourne vers Heath pour guetter son ressenti avant de lui indiquer le canapé d’un signe de pouce. Autant commencer par le concert gratuit, non ?


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MessageSujet: Re: ♪ My head is a jungle, jungle | PV   ♪ My head is a jungle, jungle | PV 1400359500-clockJeu 13 Nov 2014 - 22:52
Charlie & Heath, Début Novembre, Steelblue.
- La prochaine fois, c’est pour moi. Je bosse tu sais...
- Mais oui, mais oui..., feignit-il d’une voix traînante en levant les yeux au ciel, pivotant après avoir rangé sa chaise pour se mettre en route.

Porte-feuille glissé dans la poche arrière de son jean, cigarette glissée entre ses lèvres, Heath emboîta le pas à Charlie, se demandant ce qu’elle avait en tête - car c’était évident qu’elle savait où elle allait. Mais il se laissait porter. Il était comme ça, Heath. Rarement partant, mais quand il l’était, absolument pas contraignant.  ... Bon évidemment, il ne fallait pas l’emmener dans un endroit de “blaireaux”. Boîte de nuit, stade de foot,... en vérité la liste était longue, mais en pratiquant Heath, on finissait par savoir où est-ce qu’il était hors de question qu’il pose les pieds. Et quelque chose lui dit que, où que le mène Charlie, ça lui plairait probablement. Une intuition. Un sentiment de déja fait. Il se laissait en effet guider, et il avait cette sensation étrange. Pas un souvenir, mais un petit quelque chose.
... Une habitude ?

- Non, on ne va pas finir dépouillés et gisant dans le caniveau.
- C’est plutôt une bonne nouvelle., sourit Heath après son dernier souffle de fumée, ayant abandonné son mégot dans la rue avant d’entrer.

Une musique leur parvint alors, un classique loin d’être inconnu d’Heath qui haussait les sourcils, appréciant cet accueil auditif. Énergique, entraînant. Une percussion faisant légèrement osciller sa tête en rythme, réflexe humain d’un amoureux de musique et batteur passionné. Et cette musique lui donna aussitôt envie de ne plus se soucier de rien. Heath était quelqu’un qui combattait les prises de tête avec acharnement, alors si l’occasion se présentait d’avoir l’esprit loin ailleurs, il ne pouvait que saisir sa chance. Son regard balayait les lieux, certes intrigué par le peu d’allure de ce qui semblait être une cour abandonnée, mais une partie de lui avait toujours eu de l’affection pour les vieux métaux, l’aspect délabré des choses. Si son univers était clairement dans les nouvelles technologies et le virtuel, il appréciait également l’univers industriel. La musique rock collait parfaitement à l’endroit, et tandis que Charlie semblait à la recherche de quelqu’un, le regard du brun trouva rapidement les divers instruments de musique exposés ça et là - son oeil observant rapidement et amoureusement la batterie montée dans un coin.

- Donc ici, c’est pour les musiciens. Juste après, tout ce qui est peinture, mais ça n'a rien de traditionnel dira-t-on. Eeet après : sculpture. ‘fin c’est un grand mot. C’est très abstrait ce qu’ils font. Ça bricole en mode “on fait passer un message au monde”. Sauf que personne n’a encore compris de quoi ils parlaient.

Inutile de dire qu’Heath n’avait été attentif qu’à la partie concernant la musique, se fichant royalement des deux autres arts énoncés - pour lui, ces choses là relevaient d’un autre univers. Mais la musique, en revanche, ça le connaissait. Et plus que bien.

- Yo Miss ! Ça fait longtemps. J’t’ai dit d’arrêter de bosser pour ce café. Tu perds ton temps. Join me. La preuve. Tu m’ramènes déjà une recrue. Quittant la batterie des yeux, Heath reporta son attention sur la nouvelle venue, la saluant d’un signe de tête, un bref sourire. Musique ?
- Batteur., acquiesça t-il d’un nouveau mouvement de tête, une main tenant sa - très bienvenue - bière, l’autre se levant pour agiter ses doigts une seconde.
- J’sais pas si tu vas réussir à le séduire, mais on vient squatter. Ça c’est sûr.
- Boah, c’est cool., commenta Heath d’un hochement de tête en appréciant d’un nouveau regard les lieux.

Heath n’était pas expressif. Atrocement pas expressif. Quiconque le connaissait savait qu’un “c’est cool” de sa part valait de l’or. C’était d’ailleurs le seul adjectif qu’il semblait connaître sur l’échelle d’appréciations qu’il pouvait offrir. Cool, et vraiment cool. Mais il ne fallait peut-être pas trop en demander non plus. Déja, il venait de donner son avis de lui-même, sans qu’on le lui demande. C’était assez exceptionnel, et si Skygge était là il n’aurait pas manqué de le signaler.

- Fais comme chez toi mec.

Heath acquiesça, lui souriant. Elle était cool. Cet endroit était cool. Bouffée d’air. Il suivit le mouvement lorsque Charlie se dirigea vers le canapé; il s’y laissa tomber, s’installant confortablement au fond, une jambe en équerre sur l’autre, un bras sur l’accoudoir et le second sur le dossier. Il ne fallut que quelques secondes avant que son pieds batte de nouveau la mesure et que son regard ne retrouve son homologue batteur, observant ses gestes, appréciant son talent. Et après quelques secondes, il tourna la tête vers Charlie, lui souriant en venant cogner doucement le bas de sa bière contre la sienne.

- Thanks., sourit-il avec simplicité, son regard dans le sien.

Image furtive d’un hangar, de deux bières se cognant au milieu de skateurs et tatoueurs. Probablement le fruit de son imagination - Heath n’y accorda aucune intention, se fut bien trop bref et flou pour cela. Son regard était déja de retour sur le batteur, tête et pieds battant le rythme. Furieuse envie de jouer.

- Tu devrais amener Etienne. ... Si c’est pas déja fait. Il devrait kiffer ces trucs là-bas., dit-il avec dédain, le cul de sa bouteille se balançant vaguement vers l’endroit qu’elle avait désigné comme abritant sculpteurs et peintres. Et toi qu’est-ce que tu viens faire ici ? Elle veut t’embaucher pour quoi, y’a quoi à faire ici ? Comme... “vrai boulot payé” j’veux dire., acheva t-il en tournant la regard vers elle, portant son goulot à ses lèvres.

Il avait beau apprécier l'ambiance, les communautés et activités d'artistes lui étaient un univers totalement inconnu, lui qui crachait sur l'art pour il n savait quel principe (la mauvaise foi). C'était pourtant dénigrer la petite pépite d'or qu'il avait entre les mains lorsqu'il était devant une batterie. Il n'aimait pas se ranger du côté des artistes. Pourtant, il appréciait les effets spéciaux, l'art virtuel, la batterie et le freestyle au skateboard. Si seulement il était de meilleur foi, il aurait totalement sa place dans un tel lieux. Mais difficile de rentrer cela dans le crâne du geek qui préférait largement l'idée de rester enfermé devant son pc, imaginant qu'Art et Rationalité sont purement et simplement incompatibles.

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MessageSujet: Re: ♪ My head is a jungle, jungle | PV   ♪ My head is a jungle, jungle | PV 1400359500-clockVen 14 Nov 2014 - 21:45
bring the beat back


- Thanks.
- You’re welcome.

Effet miroir, on s’en doute. Mais il y a des signes qui ne trompent pas. Il s’est décontracté et la musique a un sacré pouvoir pour pouvoir agir ainsi sur une personne comme Heath. Il a envie de jouer. Ça se voit.

- Tu devrais amener Etienne. ... Si c’est pas déja fait. Il devrait kiffer ces trucs là-bas.
- Hahaha ! Oui, c’est prévu. Mais j’suis sûre qu’il leur apprendrait quelques trucs.

Je finis par étirer mes jambes devant moi, chevilles croisées, talons sur le bord de la table basse. Étienne, il est Total Débrouille. Le roi de la clef à molette, le baron de la visseuse, le ténor du pied de table cassé. Le grille-pain en panne, les meubles unijambistes et autres babioles estropiées : il en fait son affaire et sublime même le truc. Le maître de la Rafistole a un don pour se dépatouiller seul. Parce qu'il a le coeur sur la manivelle, Étienne. Et les autres là-bas avec leurs pseudos-installations engagées, il les ferait passer pour des branques ces artisans de l’art contemporain.

- Et toi qu’est-ce que tu viens faire ici ? Elle veut t’embaucher pour quoi, y’a quoi à faire ici ? Comme... “vrai boulot payé” j’veux dire..

De mon côté, la musique trouve son écho dans mes épaules, mon dos, mon bassin. C’est beaucoup plus diffus, l’élan est plus général et central. Je défais le goulot de mes lèvres après que mon regard ait été accroché à la silhouette d’Erin qui fait des allers et retours entre les différents garages.

- Mh. Alors en fait, j’me suis retrouvée ici un peu par hasard la première fois. Je me trimballais avec mon apareil photo et… j’ai dû me perdre, parce que je suis arrivée par l’autre côté. Le jardin défrêchi en jachère là... Le cul de la bouteille désignant la percée de verdure qu’on devine entre deux carreaux cassés. Ouais tu t’es faufilée en skeany plutôt ! Et t’as failli te péter la cheville en sautant du mur en plus., ajoute Erin qui passait derrière le canapé à ce moment-là. Je lève les yeux au ciel. Tout de suite à voir un truc pas très net. J’m’appelle pas Cruz.

- Ce ne sont que des détails. Passons. J’ai trouvé le lieu… cool. Un sourire adressé avec une pointe de sarcasme à celui qui manque souvent de qualificatifs. Erin aime mes photos et voudrait que je bosse sur son book perso. Et elle trouve que j’ai l’oeil pour repérer et mettre en avant les esprits créatifs. J’hausse une épaule faiblement en reportant mon regard droit devant sur les musiciens. Mais c’est pas vraiment ma priorité et j’ai pas envie de me disperser pour l’instant.

Surtout qu’on va éviter de parler de mes photos. Vaux mieux. Je suis pas prête pour tout ça. Ou ne serait-ce qu’à me lancer dans ce genre de trucs, même si donner un coup de main pour d’autres ne me dérangent pas du tout. J’vois encore tout ça comme un échauffement. Je suis loin d’avoir l’assurance de Johnny par rapport mon “talent”. J’inspire.

- Et j’aimerais déjà pouvoir tester quelques...
- Ahah. Non. Laisse mon corps loin de tes aiguilles et de toutes tes encres.
- Maaiiiis… Alleeez. Fais pas ta chochotte. Ça sera tout petit.
Erin mime la taille du dessin en posant ses fesses sur la table basse face à nous. Prête à se lancer dans un argumentaire qui me prend la tête vu que j’ai eu le même avec Neil par le passé. Mais elle capte la présence de nouveaux venus et s’éclipse d’un geste signifiant qu’on n’en a pas fini toutes les deux.

- Cette fille bat tous les records en matière d’obstination. C’est relou.

Le solo de fin se joue devant nous alors que je fais ma boudeuse contrariée. Et après on se demande pourquoi je viens pas souvent. Faut pas pousser le harcèlement. Et la bière est la bienvenue pour faire passer la petite tension. Une main se glisse entre mes cuisses au niveau des genoux alors que mon corps vrille légèrement vers Heath.

- Ça va être à toi... Mon menton désigne à peine la batterie. À part en déconnant avec Joach, j’crois bien t’avoir jamais vraiment vu jouer. Une première donc. Et la prof de musique semblait dire que tu te débrouilles plus que bien. J’veux voir ça.  

Un battement de cils. Un sourire. Mais surtout une petite lueur de défi au fond des yeux.


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MessageSujet: Re: ♪ My head is a jungle, jungle | PV   ♪ My head is a jungle, jungle | PV 1400359500-clockSam 15 Nov 2014 - 15:39
Charlie & Heath, novembre, steelblue
- Ouais tu t’es faufilée en sneaky plutôt ! Et t’as failli te péter la cheville en sautant du mur en plus.

Heath rit, portant le goulot de sa bière à ses lèvres dans une oeillade amusée sur Charlie, taquin. Ca lui faisait du bien de pouvoir rire avec elle, insouciant, de mettre de côté tout ce... “truc” qu’il y avait entre eux. De pouvoir se détendre et, juste, passer du bon temps. Ca lui faisait réellement un bien fou.

- Ce ne sont que des détails. Passons. J’ai trouvé le lieu… cool.
- Il est cool. Pourquoi s’emmerder avec d’autres adjectifs alors que celui la est parfait.
- Erin aime mes photos et voudrait que je bosse sur son book perso. Et elle trouve que j’ai l’oeil pour repérer et mettre en avant les esprits créatifs.
- Alors pourquoi tu le fais pas ?
- C’est pas vraiment ma priorité et j’ai pas envie de me disperser pour l’instant.
- Mmh., laissa simplement échapper Heath d’une moue dubitative, laissant courir son regard ailleurs.
- Et j’aimerais déjà pouvoir tester quelques...
- Ahah. Non. Laisse mon corps loin de tes aiguilles et de toutes tes encres.
- Maaiiiis… Alleeez. Fais pas ta chochotte. Ça sera tout petit.

Toujours aussi confortablement installé, Heath reporta son attention sur elles, sourcils haussés, curieux. Il comprit rapidement de quoi on parlait et planta son coude dans les côtes  de Charlie un instant pour lui désigner du menton une fille qui passait, tatouée de la tête aux pieds.

- Oh allez, un petit truc comme ça, ça te tente pas ? "Chochotte"...
- Cette fille bat tous les records en matière d’obstination. C’est relou.

Heath sourit, amusé, et but une nouvelle gorgée de bière, reportant son attention sur le solo de guitare terminant le petit concert.

- Ça va être à toi...
- Mmh ? Oh...
- À part en déconnant avec Joach, j’crois bien t’avoir jamais vraiment vu jouer.
- Je squatte la salle de musique seul en général.
- La prof de musique semblait dire que tu te débrouilles plus que bien. J’veux voir ça.
- Boah..., hésitant, il fit une petite moue - la flemme, terrible flemme - mais une oeillade sur la batterie libre d’accès acheva de le convaincre.

Il sourit, posa sa bière sur la table basse et se leva en frottant ses mains sur son jean, inutilement. Un regard à Charlie, un doigt dressé en avertissement, sourcils haussés:

- Pas touche à ma bière.

« Je viendrai la récupérer sur tes lèvres si il le faut. » Ah, éternel séducteur devant se retenir maintenant qu’il était pris. Et elle aussi, accessoirement. Tranquillement, et regardant les musiciens s’affairant autour, il s’approcha de la batterie, la pointant du doigt en demandant au batteur si il pouvait. Il avait pas encore bien saisi si c’était la sienne ou pas, mais quoi qu’il en soit, il eut l’autorisation de s’y installer et ne se fit pas prier. Il prit place sur le tabouret et observa la bête sous toutes les coutures, saisit les baguettes qu’il fit tourner avec habileté entre ses doigts. Aux commissures de ses lèvres abaissées et à son hochement de tête positif, il avait l’air d’apprécier ce qu’il voyait et tenait. Il s’y connaissait, c’était indéniable. C’est aussi ce que dut se dire le guitariste du groupe - un grand mec portant casquette et veste militaire, jean large et grosses baskets -, car celui-ci s’approcha pour lui demander depuis combien de temps il jouait.

- Deux... heu..., son regard étonné vint trouver Charlie, sourcils haussés. ... Waow, merde alors. ... Sept ans., acheva t-il, abasourdi.

Sept ans. Sa mémoire était revenue à ses 16 ans, mais ces cinq ans d’amnésie s’étaient bien déroulés. Il avait toujours toutes les capacités apprises durant ces années, il avait pu s’en rendre compte dans de nombreux domaines: le basket-ball, le skateboard, les jeux-vidéo... Le sex, aussi. Eh, quoi, on parle d’Heath.

- Ok... Tu me suis ?, le guitariste tourna son regard vers ses potes qui rangeaient toujours leur matos. On va l’tester le p’tit...
- Come on bitch., défia Heath, bourré d’assurance, tapant un coup ses baguettes sur les cymbales.

Le guitariste rit, haussant les sourcils, impressionné par la détermination du nouveau. Mais il n’y avait pas d’arrogance, on voyait qu’Heath était un mec sympa - quand il mettait de la bonne volonté, c’était un garçon sociable, n’ayant aucun mal à créer des liens, animer une conversation, se fondre dans un groupe voir même rapidement le diriger. Si Heath n’était pas si borné, jugeur et solitaire, il aurait tellement, tellement plus de relations.

- Allez, j'improvise. Suis-moi., dit le guitariste qui commença à jouer face à Heath, observant ce dernier.

Le son de la guitare débuta très tranquillement, et Heath l’observa une dizaine de secondes avant de commencer à jouer à son tour, tout aussi doux. Mais il était là pour être testé visiblement, et son nouveau compagnon de musique augmenta le rythme en quelques secondes seulement, rythme sur lequel Heath s’ajusta rapidement. L’improvisation était énergique, harmonieuse. “Cool”, aurait probablement dit Heath. Une trentaine de secondes plus tard, le guitariste changea de nouveau de rythme soudainement, mettant clairement le batteur au défi qui s’adapta avec brio sous les sourires des autres membres du groupe.  Heath se permit même par la suite de petits écarts, des variantes alors que le guitariste répétait les mêmes notes, souriant. Un regard partagé, et tout deux réduirent le tempo de façon quasi coordonnée.

L’alchimie était là. Après seulement une minute, le talent d’Heath ne faisait plus de doutes. Il utilisait tous les éléments, rapide, agile, lançant des oeillades régulières sur la guitare, observant, s’adaptant, mais apportant également son lot d’intérêts au morceau. Parfois même, la batterie prenait le dessus sur la guitare, plus rapide, plus intense, volant le devant de la scène pour quelques exercices brillants avant de, de nouveau, se caler simplement derrière le son de la guitare. Les têtes des spectateurs bougeaient en rythme, les pieds battaient, les corps ondulaient légèrement. Ce n'était pas parfait, ça ne pouvait pas l'être lors d'une impro' entre deux parfaits inconnus. Mais c'était sympa. Vraiment sympa. Entre deux frappes, un sourire d’Heath lancé à son guitariste - parce-que le plaisir était là. Et partagé. Il le voyait.

Durant un peu moins de dix minutes, les deux musiciens régalèrent les oreilles des artistes dans une ambiance funk-rock agréable, énergique, enthousiasmante. Dans un des moments les plus calmes, Heath eut même le droit à l’approche d’une Erin remuant des fesses et claquant des doigts, s’approchant de lui pour “danser” à ses côtés quelques secondes avant de repartir dans une oeillade sincère pour retourner à ses occupations. Heath vit la main qu’elle posa sur l’épaule de Charlie, le murmure qu’elle glissa à son oreille.

Et après plus de huit minutes à se concentrer sur le guitariste pour le suivre, improvisant totalement, alternant moments rapides et frappes lentes, le B regarda son partenaire, chercha son regard, et tous deux se mirent d’accord pour arrêter. Le court silence qu’ils imposèrent soudainement fut rapidement suivi par quelques applaudissements, des exclamations satisfaites, et batteur et guitariste se cognèrent naturellement le poing dans un geste symbolisant le très agréable moment qu’ils venaient de passer ensemble.

- Bon Dean, désolé mais on a plus besoin de toi, ironisa le guitariste en lançant une oeillade taquine sur son batteur, déclenchant les rires des membres du groupe et de leurs proches.

Heath posa les baguettes sur une caisse et souffla, toujours assis, laissant tomber ses bras et les agitant doucement pour soulager ses nerfs, ouvrant et fermant ses mains, agitant ses doigts pour dégourdir tout ça. Alors, il leva les yeux sur Charlie, lui souriant. Un mouvement du menton vers elle.

- T’en a déja fais ?, lui demanda t-il à voix haute, de loin, l’interpellant.

Et à sa réponse, il tapota deux fois ses cuisses avec énergie, lui intimant de venir s'asseoir là, sur lui, avec un mouvement de tête et un clin d‘oeil ; qu’il lui montre un peu ce que c’était que de se retrouver derrière cet instrument qui, lui, le passionnait.

Insouciant. Décontracté. Enthousiaste. Nul doute qu’elle avait fait mouche en choisissant de l’amener ici.

Elle avait visé juste, pour la deuxième fois.
Codé par Liixi4
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MessageSujet: Re: ♪ My head is a jungle, jungle | PV   ♪ My head is a jungle, jungle | PV 1400359500-clockDim 16 Nov 2014 - 17:01
bring the beat back


- Pas touche à ma bière.
- Haha ! Genre, j’ai des désirs incontrôlés de boire la bière des autres.

La moquerie est facile. Le rire aussi.
Et pendant qu’Heath s’installe et échange avec les membres du groupe encore dans le coin, j’en profite pour sortir une enveloppe de mon sac, la plie en deux et la glisse discrètement dans la poche intérieure de sa veste qu’il venait d’abandonner là -en espérant que ça ne finissse pas direct dans la machine à laver. Il s’agit de son vrai cadeau d'anniversaire que j’ai reçu un peu tardivement -parce que notre grenouillère personnalisée c’était un peu du troll, on s’en cachera pas. Enfin... Son cadeau plus pour une autre personne en réalité. Hannah ou Joach. Il devra choisir car je n’ai pas non plus les moyens de prendre pour quatre personnes.

Je me réinstalle sur le canapé, jambes pliés, talons contre fesses alors que le bassiste vient s’assoir à côté de moi. Je lui mime un “pas touche à sa bière” et le musicien rigole en faisant signe qu’il a bien reçu le message.

- Deux... heu... ... Sept ans.

Un fin sourire ourle mes lèvres. Alors que le sentiment d’injustice face à sa perte de mémoire revient gronder dans mon ventre. Ça doit être horrible. Et lui, il s’en sort, presque comme si de rien n’était. Je ne sais pas comment il fait, ni comment ça se passe. Pour Joach, Hannah et ses soeurs. Avec ses plus proches liens au quotidien et Ashley qui est partie. Et son don qu’il aimait tant. Ça fait beaucoup à encaisser. Et il est debout. Mon coude se pose sur l’accoudoir et ma main vient museler mes lèvres. On devrait pas se plaindre de nos petites misères. On devrait pas. J’inspire. Les premiers accords sont jetés dans l’air. Mon regard s’y accroche facilement.

La musique a l’air d’être l’élément idéal pour lui changer les idées. Sa bulle d’oxygène. Je ne m’attendais pas à le voir si soudainement enthousiaste. Coup de bol que ça n’ait pas été un orchestre classique en répétition à ce moment-là. Parce que ça arrive.
Le corps animé par la musique, chaque frappe, chaque battement, chaque impulsion… c’est impressionnant l’énergie qui se dégage de Heath. Comment ne pas battre le rythme nous aussi. Je dis nous car un petit attroupement de personnes s’est fait dès les premières secondes. J’ai dû laisser l’accoudoir libre pour le postérieur d’Erin qui semble apprécier le spectacle. Son petit show auprès des musiciens en scène nous fait rire, parce que c’est rare. Tellement rare.

- J’l’aime bien. Il est bon. Le perd pas d’vue.

Mes sourcils se haussent une seconde et je le regarde repartir à ses affaires, étonnée qu’elle partage son ressenti avec moi et surtout celui-là. Sceptique, je finis par chasser sa remarque de mon esprit, préférant simplement profiter du concert improvisé. Que ce soit des emballements rythmiques ou des mouvements plus lents, c’est un bonheur pour les oreilles. Presque trop court et cette réflexion est unanime parmi les spectateurs. La remarque du guitariste me fit sourire alors que je retrouvais une position normale et plus détendue sur le canapé. Et c’est au moment où je dépose ma bouteille de bière vidée sur la table basse que je capte le sourire de Heath.

- T’en a déja fais ?

Je hoche la tête par la négative, puis tique en comprenant ce qu’il suggère. Ok, faisons un effort, c’est son moment. Tu vas pas faire ta chieuse en pinaillant sur les détails au risque de briser la décontraction dont il fait enfin preuve. Je me redresse alors en souriant. Faisant tomber trench et foulard sur le canapé, je chope sa bière avant de le rejoindre.

La composition instrumentale est dépassée, je lui tends sa bouteille sans trop le regarder et me glisse maladroitement entre le tabouret et la batterie, hésitant un peu quelques secondes à comment m’asseoir, sur le bord de ses genoux.

- Mais je sais quelques trucs quand même. Ça, c’est… la basse… euh non la caisse claire. Hm… La grosse caisse évidemment. Les cymbales. Ride et crash. Heath fait non de la tête en m’indiquant que c’est l’inverse alors qu’à chacune de mes désignations, je ressens le besoin de toucher l’objet dont je parle. ’k. Euh, il y a un autre truc qui porte le nom d’une danse... Mon regard court sur les différents éléments, puis je chope l’objet de bronze qui ressemble aux autres cymbales. Le charleston ! Je souris, fière de me rappeler des notes que Mademoiselle Lind nous avait passé sur le sujet. Bon et après c’est des trucs… euh des toms… totoms, rototoms... Le sourire s’efface. Le reste est passé aux oubliettes, le seul souvenir que j'ai : c’est que ça a des noms rigolo. Bref. Ce sont les autres fûts quoi.

Je relève soudainement la tête pour jeter mon regard sur Heath par-dessus mon épaule.

- Mais c’est pour ça que tu aimes la batterie. Il y a une p’tite connexion avec le monde la bière.

Les fûts de bière, c’est la vie. Lulz.
Le rire effleure mes cordes vocales -railleuse- avant de me retourner vers l’instrument. Heath me tend alors les baguettes, positionne mes mains correctement, dirigent mes premiers mouvement, tout en précisant qu’il faut que j’ai les poignets souples. J’acquiesce, étrangement soudainement impressionnée.

- Ookay. Mais c’est tonique quand même comme truc...

C’est pas comme si j’étais réputée pour ma force légendaire. Heath me rassure alors, m’intimant de me lancer, d’aller frapper chaque composant de la batterie pour me faire à la résonance que je vais ressentir dans les bras. Et que je ne dois pas oublier les deux pédales. Il guide chacun de mes gestes, lentement mais sûrement, tandis que sa présence, cette proximité dans mon dos ne fait qu’accentuer le léger stress dans mes muscles. Je souffle. Focus Charlie. Et ça marche. Les premiers coups sont surprenants. La sensation fourmille petit à petit dans tous le bras, remontant jusqu’aux épaules. De moi-même, j’ose y mettre un peu plus d’aplomb, de dynamisme, mais les cymbales m’impressionnent toujours un peu. Je me crispe légèrement avant d’y aller. J’hésite plus, alors Heath change d’exercice, propose que je tente de me caler sur un tempo qu’on connaît tous, au moins pour les premières frappes.

- Tu veux tester si j’ai l’oreille musicale, avoue. T’es dur comme prof.

Oeillade taquine sur son visage, puis je me détourne, retrouvant un peu de sérieux.

- Hm… Mais quand on maîtrise, ça doit avoir quelque chose de libérateur de faire de la batterie. Tu as… euh... abandonné l’idée d’avoir un groupe ?

Yolo. Joach a dû lui dire qu’ils avaient essayé et qu’ils avaient fait des auditions. C’est pas un sujet délicat, ça. Enfin je crois pas.


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MessageSujet: Re: ♪ My head is a jungle, jungle | PV   ♪ My head is a jungle, jungle | PV 1400359500-clockMer 19 Nov 2014 - 10:17
Charlie & Heath, Novembre, Firebrick

C’était amusant de montrer tout ça à Charlie. Et honnêtement, rare. Certes, depuis l’amnésie, leurs moments de complicité avaient été... inexistants. Mais même globalement, aux yeux d’Heath, Charlie était une fille qui gérait. Qui gérait tout. C’était l’image qu’il avait d’elle; la nana forte capable de se démener pour atteindre ses objectifs. Un petit bout de femme active, mature, qui sait à peu près où elle va et, sans avoir le besoin de prendre de grands airs ou de se définir par de grands mots, parvenait à ses fins. Charlie n’était pas un leader, pas un génie, une surdouée. Elle n’était même pas particulièrement populaire même si dans le milieu du sport elle avait clairement sa place. Et pourtant, c’était une bosseuse, et Heath était certain qu’elle obtiendrait toujours ce qu’elle voudrait dans la vie. Mais il était également tout aussi certain qu’elle n’était pas convaincue de cela, qu’elle doutait d’elle même - tout en s’en donnant les moyens. Bref, elle était compliquée. Mais elle aurait besoin d’un homme qui soit à la fois son modèle et son soutien. Quelqu’un de déterminé sur qui prendre exemple, et qui croit également en elle dans ses moments de doute. Pytha serait probablement très bien pour ça...

- Mais c’est pour ça que tu aimes la batterie. Il y a une p’tite connexion avec le monde la bière.
- Bah évidemment, quoi d’autre ?, soutint-il avec ironie, amusé par cette comparaison à laquelle il ne pensait même plus depuis un moment.

Heath lui donna alors les baguettes, prit ses mains dans les siennes pour les diriger et commença quelques sessions de coup dans un rythme qu’il énonçait également avec sa voix. Elle avait les mains crispées, les poignets immobiles, il dû les secouer un peu pour les détendre en rigolant. Finalement, sa tête échoua sur l’épaule de Charlie où il prit appui pour mieux voir ce qu’ils faisaient.

- Tu veux tester si j’ai l’oreille musicale, avoue. T’es dur comme prof.
- J’veux voir si t’es aussi douée qu’Etienne.

Aka le mec qui n’avait aucune oreille musicale, chantait faux et dansait comme un pied. Ce mec n’était pas croyable. A chaque fois qu’Heath avait à faire à un Etienne en musique, il était abasourdi par son incapacité à assimiler un rythme. Le brun ne l’avouait pas, mais c’était une petite victoire personnelle; Etienne semblait teeeeeeellement doué dans tout. Et les filles qui gravitaient autour d’eux deux ne cessaient de le leur rappeler. Etienne est bon bricoleur, Etienne dessine comme un Dieu, Etienne est un homme à tout faire... Etienne, Etienne, Etienne... pardon

Heath tenta de lui montrer un morceau simple et évident, connu de tous, et pour l’aider il lui indiqua qu’il allait donner le rythme avec la grosse caisse; il y déplaça alors son pied, intimant à Charlie de reculer un peu pour libérer son genou un instant. - Ok, Charlie assise sur son entre-jambes fut une bien mauvaise idée.

- Heu ouais nan en fait vas-y toi, tiens met ton pied là.

Hop la, poussée de nouveau sur ses genoux, loin de tout contact inapproprié, c’était mieux. Pour eux deux visiblement. Diversion s’il vous plait ?

- Hm… Mais quand on maîtrise, ça doit avoir quelque chose de libérateur de faire de la batterie. Tu as… euh... abandonné l’idée d’avoir un groupe ?

Merci.

- Jo m’a dis qu’on en avait fait un avec Léocade... J’ai un peu de mal à comprendre comment ça a pu se faire mais bon. Mais oui depuis l’amnésie j’aimerai bien en avoir un. Mais je sais pas trop qui joue quoi, j’ai pas envie d’aller au club de musique.

« J’ai une gueule à faire partie d’un club ? » Mauvaise foi du mec inscrit au club de baseball. Il haussa les épaules.

- J’ai pas envie d’rencontrer des gens. J’aime pas les gens.

Le renard avait sa meute, au delà de ça, il ne se montrait pas sauvage, mais il n’allait pas vers les gens en général. Heath était très paradoxal sur sa façon de gérer ses relations. Un traître qui aimait la loyauté. Un sauvage sociable. Un con borné très ouvert. Un petit casse-tête, qui pourtant ici, était très simple avec tous ces gens qui les entouraient.

- Et puis un groupe ça impose des contraintes. Répét’ à telle heure, tel endroit. C’est chiant. Au moins avec Jo quand on a envie on joue, quand on a pas envie on l’fait pas. On est toujours sur la même longueur d’ondes. ... Ou presque.

Il leva les genoux, la faisant (sur)sauter pour marquer la fin de la conversation.

- Allez, vas-y.

Il désigna du bout du nez l’instrument qui n’attendait qu’elle, qu’elle reprenne là où ils en étaient. Charlie essaya cette fois seule, et puis par la suite, véritablement seule sur son tabouret tandis qu’Heath avait retrouvé sa bière, l’observant appuyé contre le mur et lui donnant quelques nouveaux conseils. Finalement, un nouveau groupe était là pour jouer et il fallut qu’ils leur laissent la place.

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MessageSujet: Re: ♪ My head is a jungle, jungle | PV   ♪ My head is a jungle, jungle | PV 1400359500-clockVen 21 Nov 2014 - 19:18
keep walking


- Nathaniel joue de la guitare. Emrys aussi, plus plein d’autres intrusments aussi genre piano, saxo et je sais plus quoi. Johnny, on sait tous de quoi il est capable du point de vue musique. Hm… Artus et Brett rapent il me semble. Et Andrew et Chloé chantent je crois. Mais il doit y avoir plein d’autres gens doués.

Un regard.

- Tu vois, c’est pas si dur à trouver.
- J’ai pas envie d’rencontrer des gens. J’aime pas les gens.

Un éclat de rire. D’accord. Ok. C’est toi qui vois Heath. Mais la suite des arguments est plus concrètes. Compréhensibles. Puis le sursaut me fait me raccrocher à la batterie, à son bras en râlant. Il m’a fait peur.

La suite de la leçon se poursuit à distance plus raisonnable et c’est tant mieux. Je crois que je commence à m’amuser sur l’instrument. Au moins, je suis sûre d’être plus douée que Titi. Qui ne le serait pas en même temps ? Si une ancienne danseuse n’avait pas un temps soit peu le rythme dans le sang, ça la foutrait mal. Je grimace tout de même au tempo raté. Ouuh les oreilles ont mal. Mais je reprends, réessaye plus à l’aise avec les baguettes et l’attirail imposant devant moi. Toujours sous la supervision de Heath jusqu’à l’arrivée d’un nouveau groupe.

- J’aurais pas cru que j’aimerais ça. C’est sympa..., lâchais-je en venant à côté de lui, adossée au mur après avoir récupérer ma veste et mon foulard.

Je deviens de plus en plus frileuse ces temps-ci. Alors que j’aurais dû ressentir cet effet-là lorsque mon don a changé. Mais ça n’arrive que maintenant. C’est désagréable mais je suppose que je vais m’y faire.
Le groupe suivant se met en place rapidement et dès les premières notes, une évidence survient : c’est pas du tout le même style. Une oeillade simultanée avec Heath nous pousse à bouger du premier hangar. Même si c’est pas son truc, moi je veux voir où en sont les autres artistes. Peintres sur toiles grand format, graffeurs, plasticiens, sculpteurs… ils sont à la tâche. Erin est là en train de regarder ce que lui montre Sean, un de ces graffeurs qui en profite pour nous saluer.

- J’sais pas si tu peux participer à ce concours, faut être en groupe, si ce n’est dans un collectif. Et c’est pas ton cas.

Bout de conversation capté alors qu’on tourne autour de ses bombes de peinture qui me rappellent l’entrepôt à la NO. Erin interrompt la déambulation en me demandant mon avis sur le concours organisé lors d’un festival qui aura lieu dans trois mois à Manchester. Coup d’oeil sur le dépliant.

- Live Life ? C’est le thème ? Euh bah… Pourquoi vous proposez pas une performance à plusieurs. En live : un musicien genre aux percu’, tu graffes, un autre dessine, et j’sais pas, tu dois bien avoir un ou deux danseurs en stock Erin ? Vous êtes en équipe. C’est pluridisciplinaire. Et vous rebondiriez sur les performances des uns et des autres en direct. Y a rien de plus vivant je pense. ‘fin j’sais pas si ça irait..., dis-je après avoir fait courir mes yeux sur le leaflet avant de les lever vers les deux artistes. Je me stoppais dans mon idée au vu de leurs têtes respectives. Un regard hasardeux vers Heath.
- Qu’est-ce qu’il y a ? J’ai dit un truc qu’il fallait pas ?
Erin me chope brusquement le visage et me laisse un baiser baveux sur la joue.
- Ok je sais qui conviendrait en co-équipier. J’vais les contacter. Toi la miss tu couvriras le festival et avant, tu me prépares des portraits de mes gars.
- Wha...
- T’as pas l’choix.
- No...
- J’sais pas c’qui te bloque, mais tu vas le faire et je vais te payer pour ça.
- Mais...
Mon regard se détourne vers Heath comme si il allait m’apporter un peu de soutien. Back-up. Ou m’ouvrir une porte de sortie.
- Si tu redoutes de te planter, entraines-toi avant. … T’as déjà essayé de faire des portraits de tes proches et de ceux que tu admires ? Test avec ça. Et si ça peut te rassurer, si ce que tu me montres ne me plaît pas, on laisse tomber avant que tu bosses avec les artistes ?
Le menton d’Erin désigne Heath en même temps qu’elle avance sa théorie sur mes proches et mon regard suit en se posant sur lui un instant dans sérieux silencieux.

“Ta vision des gens, c’est ce que je veux.” avait-elle renchérit avant que je n’accepte l’exercice et qu’on ne quitte la petite pépinière de talents peu de temps après ça.

Ma vision, ma vision… Comme si j’en avais une. Elle est marrante, elle. Dans quoi je m’embarque ? Le regard encore un peu perdu sur les passants que l’on croise sur le trottoir, je sors de ma rêverie préférant reporter le sujet à plus tard.

J’inspire avec force, plaquant un sourire sur mon visage.

- Boon. J’espère au moins que le changement d’air t’a plu. Tu veux repasser au café prendre un truc à grignoter ou autre. Le nez maintenant dans mon sac et mes mains avec. Il est quelle heure… Ah et au fait, le club de baseball, ça se passe bien ? Julian m’a dit que les entraînements avaient commencé. Ça le stresse un peu d’avoir un peu toutes les classes. Il redoute les tensions. Ou l’effet Cruz.

Saute, saute du coq à l’âne avec naturel. Fouille, fouille dans l’sac à la recherche du téléphone portable. Eeet lève la tête pour pas rentrer dans un poteau ou quelqu’un. Merci.


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MessageSujet: Re: ♪ My head is a jungle, jungle | PV   ♪ My head is a jungle, jungle | PV 1400359500-clockLun 24 Nov 2014 - 1:34

Charlie & Heath; Novembre #steelblue


- Elle est terrible hein ?
- C’est fou !
- A chaque fois...

Erin acquiesce, Heath surenchérit, et voila que la recrue s’allie avec le boss contre le soldat. Erin et Heath se moquent gentiment d’une Charlie qui, entre incompréhension et offusquement, ne sait pas bien comment aborder cette traîtrise.

- Tu d’vrais m’donner 10 prisms à chaque fois que tu sous-estime tes talents ou ton impact dans le monde qui t’entoure. Je m’achèterai de quoi améliorer ma batterie.

Il lève les yeux au ciel en la dépassant, alors qu’ils ont salué Erin dans l’intention de quitter les lieux. Les voila de retour dans la rue,où il hausse les épaules quand à la proposition de Charlie de retourner au café. Il sait pas, mais oui, ça lui a changé les idées. C’était cool. Le baseball ? Cool. Olive ?

- Ah ça... C’est vrai qu’elle...

Mais il s’arrête, Heath. Il a tourné la tête vers un couple planté au milieu de la rue, derrière eux, carte en main, cherchant les noms des rues les entourant.

Naturellement - peut-être trop étant donné son état d’amnésique auquel il ne pense pas en s’approchant d’eux - Heath va porter secours. Ah oui, parce-que c’est une autre qualité de l’Homme, le Vrai: il apporte son aide à quiconque en a le besoin.

- J’peux vous aider... ?

Le couple lève le nez, le remercie, et lui demande en lui tendant la carte où se trouve un bar précis qu’ils cherchent visiblement depuis une demi-heure.

Et à l’entente du nom du bar, ça fait tilt.
Heath le sait.C’est simple, c’est évident, il n’a pas à réfléchir. C’est là: dans sa mémoire.

Et alors qu’il a du mal à assimiler ce fait, restant muet et confus, Charlie s’approche; il lui demande alors si ce bar est bien dans la rue à laquelle il pense, et elle acquiesce.

C’est le fameux bar où ils allaient tout le temps. Leur bar.

- J’y suis pas retourné depuis..., commence Heath, troublé, son regard dans celui de Charlie, avant de reporter son attention sur le couple en revenant à la situation actuelle.

Il tourne la carte, y trace un chemin imaginaire du bout du doigt en expliquant, lève les yeux, fend l’air de sa main pour désigner les différentes directions tandis que le couple acquiesce. - Ou plutôt l’homme, car on sait que les filles n’y comprennent rien en orientation - et voila le couple sauvé qui les remercient et s’éloignent.

Et Heath en reste bouche-bée.

- J’suis certain de pas y être retourné depuis le réveil, Lie... ça m’est revenu comme ça...

Il s’humecte les lèvres, se passe une main dans les cheveux, alors que son regard court sur les bâtiments. Comme si il s’attendait soudainement à retrouver toute sa mémoire. ... Mais non. Il le sait, ça ne reviendra pas. Pas comme ça. ... Mais peut-être qu’à force... ?

- Est-ce qu’on a été dans un hangar, toi et moi ? Avec..., il fronce les sourcils, perd son regard vers le bas, repensant à ce qu’il a imaginé quand il a suivi Charlie dans la pépinière d’artistes. Des skateurs... des... tatoueurs ?

Il relève le nez, elle acquiesce. Une inspiration, son souffle se coupe et sa main vient se passer sur son visage.

- ... Bordel.

Oui, bordel. Parce-que ça revient. Deux gouttes. C’est infime, mais ça revient. Deux fois, deux fois cette après-midi. Il en reste pantois, ne sachant comment accueillir cette nouvelle; il voudrait se réjouir, écouter ce battement de coeur qui s’excite en lui, cette adrénaline qui ne demande qu’à être libérée. Mais c’est plus compliqué, il y a... Il y a ce présent, stable, établit; ce présent qu’il ne peut pas foutre en l’air. ... Et si ses souvenirs faisaient voler tout ça en éclat... ?

Pourtant, ils sont tous d’accord. Même Hannah. Gautier, Joach, Sarah, Charlie et Hannah lui conseillent de retrouver la mémoire, si il le peut.

Il inspire de nouveau, souffle, son regard s’ôtant des yeux chocolatés de la rouquine.

- Ok. Ok ok ok.

Ses doigts s’agitent, ses yeux cherchent; ses méninges s’activent. Il tourne, se détourne, réfléchit. « Je peux retrouver la mémoire. J’en ai la capacité. » C’est que, ce n’est pas rien comme info, là, qui leur tombe dessus en pleine rue, alors qu’il était loin de s’y attendre. « Admettons que je veuille. Comment ? La magie. La mémoire. Les mécaniques. Faut comprendre comment ça marche. Magie, mémoire, mécaniques. »

Ses doigts claquent dans l’air et son index se pointe sur Charlie en même temps que son regard et tout son corps qui pivote vers elle.

- John. On retourne au café.

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MessageSujet: Re: ♪ My head is a jungle, jungle | PV   ♪ My head is a jungle, jungle | PV 1400359500-clockLun 24 Nov 2014 - 19:42
standby


Et le fait que tu m’appelles “Lie” de cette façon c’est aussi un signe. Personne ne le fait de cette façon. Jusque-là, depuis l'amnésie, vu que nos échanges avaient été rares, je ne l’avais moi-même pas remarqué. Mais là… Je déglutis. Il y a un rythme qui s’accentue et perd de sa régularité alors qu’il parle de l’entrepôt de la Nouvelle-Orléans. Je ne sais même pas quoi dire ou quoi en penser, je me contente béatement de hocher la tête par la positive, à chaque semblant de souvenirs qui a l’air de lui revenir.

- … Bordel.

Oui oui oui oui oui… Je suis d’accord.
Et complètement à côté de la plaque. Qu’est-ce qui se passe ? Sérieusement ? Il va retrouver la mémoire juste comme ça ? Pourquoi ? Comment ?

- John. On retourne au café.
- … Hein ? Euh… okay...

Nous refaisons donc le chemin inverse et pendant ce laps de temps, ce sont nos silences, nos respirations sourdes, des regards troublés et inquiets qui s’immiscent et s’échappent entre nous. Et juste devant le café, je stoppe une seconde Heath en agrippant son bras, ne sachant même pas ce que je vais lui dire.

- … Heath, t’es sûr que… ‘fin c’est Johnny...
Regard ébranlé qui reprend pied d'un coup d'un seul. Euh. Non t’as raison. Tu peux pas...

Un flux de pensées non-dites s’est infiltré dans ma confusion, mais il les comprendra. Ma main le relâche et j’entre à sa suite dans le café, allant directement interpeller le A pour demander à ce qu’il prenne sa pause avant l’heure. Faveur accordée, surtout lorsque la curiosité de ce dernier est comblée en un seul échange de regard et qu’il en rajoute lui-même une couche. Il se doute de quoi il s’agit lorsqu’on prend place dans la petite pièce réservée aux employés. Et c’est alors que je suis posée sur le banc à côté d’eux que je me dis que je ne devrais peut-être pas être là. Les présences de Joach et Hannah sont plus appropriées.

- Peut-être que tu aurais besoin de Jo...

Mais la voix de John tranche mon élan soudain de nervosité et mon élan tout court alors que je me relevais déjà en quête de renforts. Parce que clairement : on ne sait pas ce qui est en train de se passer.
Boule au ventre.


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hrp : post inutile de transition, vu que tu fais des secrets frfrfr
what's going on ? i let u lead ur own plot lixouille
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MessageSujet: Re: ♪ My head is a jungle, jungle | PV   ♪ My head is a jungle, jungle | PV 1400359500-clockLun 24 Nov 2014 - 22:02

Charlie, Johnny & Heath; Novembre #steelblue & black

Oui, c’est Johnny. Oui, c’est ce mec totalement insupportable, celui qui a l’air d’avoir un égo encore plus grand que celui d’Heath.
...C’est dire.

Ca l’enchante pas, le B, d’aller demander quelque chose de personnel et d’important au A. Surtout pas alors que tous les deux sont des acteurs populaires et engagés de la Guerre des Classes. Mais on en est pas là; quand Heath entre dans le café, il espère avoir à faire au John mature, ouvert d’esprit, aidant. Il sait qu’il est comme ça, il sait que ce mec peut-être... bien. Etienne l’affirme régulièrement à qui veut l’entendre depuis qu’ils vivent ensemble: “John est un mec bien... C’est juste qu’il aime faire croire le contraire.”

« Allez John, t’es un mec bien. »

- Oh, vous revoila ? Vous venez baiser dans l’arrière du café ?, demande John à voix haute devant leur collègue à Charlie et lui, alors qu’il essuie des verres avec un petit sourire goguenard. ... Ah bah non c’est vrai, vous essayez de vous convaincre que ça vous intéresse plus. J’suis un peu tête en l’air sur les détails.

Le sourire bouffé de sarcasme, John dévisage Heath sous toutes les coutures alors que Charlie lui demande de prendre sa pose. « Allez, regardes-moi, renard. » Ah, voila. Les pupilles des deux jeunes hommes se rencontrent, se capturent, se défient. Et en seulement quelques secondes, John voit le motif de leur venue: Heath vient se retrouver deux souvenirs.

Interesting. C’est le sarcasme au visage que John juge Heath du regard avant de suivre Charlie dans les couloirs de l’arrière boutique, ne se privant aucunement de poser ses yeux abyssaux sur le petit cul de la rousse qu’il ne se prive jamais de mater. Evidemment, qu’Heath le voit, lui qui marche à ses côtés, un seul pas en arrière.Evidemment, qu’il a déja envie d’en coller une à John, lui et son éternel sourire satisfait, imbu. « Comment Etienne peut supporter ce mec ? » Mais Etienne supporte tout le monde, c’est à se demander quelle est sa recette magique. - Oh wait, no, Heath emmerde le monde c’est vrai. A commencer par ce connard de Corso.

- Peut-être que tu aurais besoin de Jo...
- Bouuuuuges pas de là chérie.

Heath lève les yeux au ciel, agacé par ses allures de lover-badboy-macho. Sérieux, y’a des filles qui craquent réellement pour ça ? John s’assied face à Heath, dans le sens inverse de la chaise qu’il vient de se poser devant eux. Ses bras tatoués trouvent le dossier de cette dernière, s’y croisent, et il pose ses yeux noirs sur la rouquine.

- Y’a rien d’urgent, ses deux autres princesses auront tout le loisir de l’aider à retrouver sa mémoire. Il plie alors un bras, son menton trouvant sa main comme son regard goguenard trouve celui du renard. Je t’écoute.
- T’a très bien compris.
- En effet. Mais je veux te l’entendre dire.
- T’es insupportable, et j’ai envie d’te mettre mon poing dans la gueule.
- Maiiiis... ?
- Mais j’ai besoin de toi., grommelle Heath en croisant les bras, soupirant d’impatience alors que sa jambe joue l’équerre sur la seconde.
- Tu vois c’est pas si difficile que ça d’admettre que les gens peuvent t’apporter des choses positives.
- Bon, c’est ma thérapie là ? Tu m’aide oui ou non ?, s’impatiente Heath, ses mains s’agitant dans ses tiques nerveux habituels.

Et John sourit, visiblement ravi d’emmerder le B. Il glisse sur Charlie son regard, lui lance un clin d’oeil aussi séducteur qu’amusé; John n’est pas sérieux quand il l’appelle poupée ou lui fait la cour. Du moins, il ne compte pas sur ce genre de petites choses ridicules pour la charmer, c’est plutôt pour s’amuser. Non, c’est un tout qui la charmera, peu importe le temps que ça mettra.

- Explique-moi comment ça marche.
- Tu ne ma pas donné ton prix, mon cher Ackland.
- ...
- Tout travail mérite salaire.
- Continue de m'emmerder et je vais voir quelqu'un d'autre. T'es pas le seul avec un don de ce type.
- Non mais je suis l’un des meilleurs, et disponible tout de suite, pour toi qui n'a aucune patience. Mais libre à toi d’aller voir ailleurs, on sait tous les trois que tu adores ça.

La langue roule, les narines s’écartent, le regard fusille le mur sur le côté. Furax, le renard. Y’a pas grand monde capable de le mettre dans cet état si vite. Mais ce mec est juste...

- 30 prisms de l’heure.
- Oh il n’y aura pas de “séances” rassure-toi, ton calvaire avec moi s’arrêtera d’ici quelques minutes. T’a juste à me payer l’explication. La suite ce ne sera pas à moi de t’aider.
- Thanks God !, lâche Heath avec soudainement beaucoup plus d’entrain, sortant son porte-monnaie de sa poche arrière. Il en retire alors un billet prismverien qu’il tend à John, espérant s’en débarrasser au plus vite.

Le brun saisit le billet et semble attendre la suite.

- ... T’es sérieux là ?
- Quoi, ta mémoire vaut pas plus de 20 prisms ? Pas très sympa pour ceux avec qui tu partages des souvenirs..., ironise John en roulant de la tête vers Charlie, goguenard. Il obtient un second billet semble s’en satisfaire, le glissant dans sa poche.

- Bon. Tu peux attendre que des flashs te reviennent, comme  cette après-midi. J’te cache pas que retrouver tes cinq ans comme ça sera long. D’autant plus que ton conscient et ton inconscient peuvent déformer la réalité entre temps pour l’arranger... à leur sauce. Tu sais genre remplacer Charlie dans tes souvenirs par Hannah, histoire de pas trop culpabiliser et te poser de questions sur ta relation actuelle.

Sourire. Heath restant de marbre à le fixer, il reprend.

- La solution la plus rapide et efficace est que tu revive des moments forts., il tourne la tête vers Charlie, les pointant du doigt. Genre, tu lui montre tes seins, ça va revenir très vite tu vois ?

Le facepalm gêné et tendu du renard recapte l’attention de John qui reprend avec plus de sérieux.

- Que ce soit Joach, Hannah, Charlie, Gautier ou Skygge, ils peuvent te “déclencher” des souvenirs. ...Certains de façon plus puissante que d’autre. Ca, ça dépend de tes sentiments pour chacun., précise t-il dans une simple oeillade pour Charlie. Mais quoi qu’il en soit, le moyen le plus rapide pour que tout ça se reconstruise, c’est de réparer physiquement la zone de mémoire de ton cerveau. Et oui, Charlie, c’est toi qui possède le don pour ça.

Il inspire, se balançant légèrement sur les pieds de la chaise, détendu.

- Le fait est que les souvenirs sont là, c’est juste que l’amnésie a obstrué les liaisons. Quand ton cerveau fait face à une situation forte, comme toute à l’heure quand ils ont évoqué le nom de votre bar, ton cerveau a tellement mis la pression sur ta mémoire pour récupérer ce souvenir qu’une goutte est passée. Si Charlie - ou un autre guérisseur libère les voies et que tu te force à repenser à ces souvenirs, ça reviendra.

Oeillade sur sa montre, John se lève, posant une main dans l’air pour poser le simple fait que:

- Chose que tu aurais pu savoir gratuitement si tu avais simplement demandé à Sören.

Un clin d’oeil au petit couple, et le barman récupère le torchon accroché à sa ceinture pour le balancer sur sa propre épaule, retournant tranquillement à son service - refermant la porte derrière lui. - Avant de réapparaître juste dans l'encadrure de la porte entrouverte:

- Au fait Charlie, si tu veux plus de précisions sur les connexions, la façon dont tu peux astiquer ses muscles cérébraux, libérer ses fluides mémoriaux, tout ça, tu sais où me trouver.

Un clin d'oeil, la porte qui se referme sans attendre, et le silence qui retombe, finalement achevé d’un inévitable: “...I hate this guy.”

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