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  You can start to make it better | FRANS

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MessageSujet: You can start to make it better | FRANS    You can start to make it better | FRANS 1400359500-clockMar 11 Nov 2014 - 16:20
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Octobre - Ft. Frans - couleur : sandybrown
T'en fais pas Raphaël, tout se passera bien, maman s'en sortira sans toi, c'est pas grave. Fallait bien que tu partes un jour, déployer tes ailes pour prendre de la hauteur. T'auras Michaël là bas, tu seras pas seul. Et puis Dieu était là, un peu partout, qu'importe la distance.
Dans la voiture Raphaël ne peut sourire. Il a ces crampes au ventre qui le torturent depuis que sa décision est prise. Et sa mère le voit bien. Elle essaye tant bien que mal de lui rendre un peu de sa bonne humeur, mais c'est difficile. Il a un peu peur Raphaël, de cette nouvelle épreuve qui se dresse devant lui. Il en fera son chemin de croix. Pieds nus et tête libre, il avancera sur les épines. Mais pour le moment, c'est le courage qui lui manque.
Il n'a jamais quitté sa ville. Jamais quitté sa chambre. L'aventure ne le tente pas et le fait de tout abandonner, ses études rassurantes et son avenir tout tracé pour rejoindre une école un peu trop spéciale ? Non, définitivement ça passe très mal. Michaël avait sauté de joie à l'arrivée de la lettre, mais pas lui. Nerveusement, il boutonne et déboutonne le col de sa chemise parfaitement repassée. Noir, comme son cœur en ce moment, il est parfait. Veston argenté et pantalon moulant, il a rejeté en arrière ses cheveux, dégageant son visage fantomatique et hanté. Puis c'est à sa bague qu'il s'en prend, la faisant tourner le long de son annuaire, il a peur. C'est définitif.
Moment des adieux, Raphaël doit continuer le chemin seul, sa mère ne peut pas aller plus loin, sans doute apeurée de ce qu'elle pourrait trouver là bas. Doucement elle lui tend son sac, le recoiffe du mieux qu'elle peut et lui tend un paquet.

« Ton père voulait que tu l'ai pour là où tu vas. Il n'a pas osé te la donner lui même... »

Il sait ce que c'est, une Bible un peu vieille, couverture en cuire usée par les lectures répétées. Celle de son père, sa première qu'il a eu lorsqu'il a terminé ses études. C'est à son tour maintenant. Lentement, il passe son pouce sur les reliefs rugueux avant de la ranger dans la poche de son manteau. Subtile technique de la part de son père pour lui rappeler de garder la foi. C'est qu'il a peur, monsieur Pryce, Père Pryce, que celle de son gamin se fasse la malle. Comme c'est ironique.
Embrassades, adieux, Raphaël serre une dernière fois sa mère dans ses bras puis reprend la route seul.
L’École est immense, dressée dans sa splendeur, Raphaël se sent minuscule lorsqu'il entre pour la première fois. Valise traînée derrière lui, il tente de comprendre ce qu'on attend de lui. On lui indique vaguement là où se rendre, mais sans plus, les gens semblent pressés, ou trop perchés pour s’intéresser à lui. Pourtant il avait prévenu Michaël qu'il arrivait aujourd'hui... Mais le jeune homme n'était visible nulle part. Déception. Il avait besoin de son ami, là, maintenant, tout de suite. Sinon il allait exploser. Passant la main sous sa chemise, il serre sa croix jusqu'à s'en faire blanchir les jointures. Le monde semble fou ici.
Il marche, encore et encore, tournant en rond , revenant sur ses pas sans arrêt. Il est définitivement perdu. Et demander de l'aide lui coûte plus qu'il ne le montre. Orgueil. A cette pensée, Raphaël s'administre une claque mentale. Alors, sans réfléchir un peu plus, il arrête la première personne à lui passer sous le nez, un petit brun à l'allure un peu grincheuse, pour lui demander de l'aide.

« Hey, salut. Je. Heu. Suis nouveau ici ? T'aurais pas une idée de où je dois aller ? De ce que je dois faire ? Parce que y a rien d'indiqué nulle part.... »

Bravo Raphaël, tu apprends à parler, avec ça tu pourras presque devenir éloquent.
©Gau
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MessageSujet: Re: You can start to make it better | FRANS    You can start to make it better | FRANS 1400359500-clockMer 12 Nov 2014 - 4:31

Il aime pas trop ça Frans, être pris pour un con. On lui avait dit onze heures à la salle des bleus et personne n’y était, visiblement la demoiselle en question avait eu un empêchement. C’était peut-être la fin de semaine où tout le monde fatiguait, mais un rendez-vous restait un rendez-vous. Peut-être que la politesse n’était pas son point fort quand on parlait de dialogue, mais les normes, c’était autre chose. Quand l’horloge teintait l’heure d’un rendez-vous donné, il était impossible de ne pas voir son visage pâle vous observer, l’oeil grognon.

Parce que Frans est quelqu’un d’honneur. Il aura beau vous insulter tous les noms, et croyez-bien qu’il le fait avec sincérité, il ne vous posera jamais de lapin. C’est un type réglo Frans vous savez, faut juste pas s’arrêter aux insultes et aux regards grognons. Il a l’allure du mec qui s’en fout et c’est tout simplement parce que c’est l’impression qu’il veut donner. Le type cool inabordable, visage sans sourire, les cheveux sombres en pétards histoire de faire croire qu’il l’est aussi et qu’il vaut mieux pas le déranger sous peine de le regretter.

...Sauf que dans le cas où l’interlocuteur en question vous met presque vingt centimètres, vous revoyez votre vision des choses. Alors Frans il lève d’abord la tête, toise le nouveau avec ses iris ébènes impénétrables, l’expression indéchiffrable. Il aimerait bien les gratifier d’un sourire pour les foutre à l’aise, leur passer un bras autour des épaules pour les guider vers le bon endroit, sauf qu’il en est juste incapable. Il observe les yeux en question et il peut s’empêcher d’analyser parce qu’il sait pas s’il va aider un futur connard de A ou un E valeureux et il a pas vraiment envie d’avoir sa décision sur la conscience.

« Salut. »

Mais au fond c’est un chic type, et il s’est dit que peut-être, la reconnaissance du mec lui suffira et qu’il se souciera de son bien-être avant de penser à la couleur de sa cravate. Alors il jette un regard dédaigneux au cahier qu’il trainait depuis deux heures, le balance sur une table dans ce hall gigantesque et se tourne vers le mec qu’il a décidé d’accueillir. Il le regarde dans les yeux sans sourire parce que c’est pas vraiment son genre mais il lui tend la main avec respect, parce qu’il a beau être vulgaire, dans les manières c’est un homme. C’est même l’homme de la maison, il a apprit à l’être. Il a pas le choix, c’est venu naturellement. Alors remets-t’en à lui, promis il sait gérer.

« Frans, enchanté, bienvenue et tout le tralala que t’as pas envie d’entendre. J’te conseille d’aller vers ce putain de bureau à gauche, y’a le truc d’inscription à signer je crois, un vieux formulaire de merde. La secrétaire est relou alors écoute pas sa connerie de speech, de toute façon t’as juste à connaître le numéro de ta chambre et ta classe et le reste c’est des détails. »

Il veut pas d’une voix monocorde et il alterne entre les tons surpris, parfois blasés, il illustre d’un peu de gestuelle parce qu’il sait que les expressions faciales c’est pas son genre. Frans assume ses défauts et Frans compense, il jette un regard à la valise et lève les yeux vers lui, sorte de connexion visuelle, et il capte bien que le mec est fier alors il le traitera pas en princesse.

« J’envoie un message le temps qu’elle te file sa saloperie de paperasse, ensuite j’te fais voir les éléments importants de l’école si ça te dit ? Ca m’fait plaisir, que tu saches. »

Il lui laisse le temps, pendant ce temps il reprend son cahier et arrache le coin d’une page, y écrit clairement et au bic noir ses trois lettres favorites : FDP. Le lézard gris sort de sa poche comme s’il sentait l’insulte, prend le message dans sa bouche et file chez Sony. C’est comme une habitude maintenant, et il aurait sûrement démissionné pour ces messages inutiles si ce reptile était pas aussi gros rageux que son maître.
PV. Raphaël • Fin Octobre • #626262
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MessageSujet: Re: You can start to make it better | FRANS    You can start to make it better | FRANS 1400359500-clockDim 16 Nov 2014 - 21:12
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Octobre - Ft. Frans - couleur : sandybrown
Il est étrange, ce gars. Mais Raphaël ne dit rien, pas un mot, se contente d'offrir son sourire le moins crispé possible. Mais là, tout de suite, c'était un peu difficile. Frans qu'il s'appelle, et le jeune homme attrape la main tendue pour la serrer avec reconnaissance, grimaçant légèrement en entendant le jargon peu poli de son interlocuteur.

« Merci ! Moi c'est Raphaël, Raphaël Pryce. »


Au fond, il ne peut s'empêcher de sourire, l'étrange comportement de Frans le met à l'aise, plus qu'il ne le devrait, c'est juste que ce gars semble être un véritable paradoxe entre insulte et politesse, Raphaël aurait cru que ce dernier l'enverrait bouler vu son caractère, mais non. Il se proposait même pour lui montrer les alentours de l'école. Que demander de plus.

« Merci, je vais faire ça alors... Je me dépêche ! »

Attrapant sa valise, Raph' marche du mieux qu'il peut vers le bureau indiqué, gratifiant la secrétaire de son sourire le plus charmeur, masque enfilé, il devient l'exemple même de la politesse, jeune nouveau intéressé, plaignant la pauvre dame pour ses lumbago et les courants d'airs. Quelques minutes plus tard Raphaël se tient devant Frans, formulaire remplis, classe et chambre annoncé ainsi qu'une promesse de passer saluer Madame lorsqu'il aurait du temps libre – ça lui ferait du bien de voir un sourire – lui avait-elle annoncé.

« Bon, Classe D, je n'ai strictement aucune idée de ce que ça signifie mais la secrétaire avait particulièrement triste pour moi. Je dois m'inquiéter d'un truc ? »


Ouais, c'est qu'il avait pas l'habitude Raphaël, de la nouveauté. Rien qu'à l'idée de devoir s'intégrer dans un environnement complètement différent alors qu'il atteignait la vingtaine le fatiguait. C'était frustrant de se retrouver arracher de son univers douillet, de ses certitudes, pour être propulsé autre part, dans un monde plus hostile qu’accueillant.
Doucement, le jeune homme passe sa main sous sa chemise pour toucher le bois de sa croix, inspirant doucement. La panique s'évapore lentement et c'est un merci discret qu'il adresse au Seigneur. Merci à moitié étranglé quand il voit un lézard grimper sur Frans, message attaché. Pardon ? Pourquoi ? Quand la dame du secrétariat lui avait parlé de lézards, ils ne pensait pas ça au sens propre ! Et pourtant. Toussotant légèrement pour cacher sa surprise, Raphaël se rapproche de la bestiole pour observer.

« Genre c'est comme Poudlard ici en fait. Sauf que c'est pas des chouettes mais des lézards ? C'est une blague pas vrai ? C'est vraiment pas très drôle en fait. »


Ouai. Il est suspicieux Raphaël. Il a tellement peur d'être tombé dans un piège en débarquant ici. Une école pour jeunes avec pouvoirs ? Pardon... Mais c'était complètement irrationnel. Se reculant à nouveau il dévisage Frans. Quand est-ce que ce gars allait craquer ? Se mettre à rire et à crier victoire pour avoir réussi à le tromper ? Mais rien ne se passe. Rien. Putain, ce qu'il aurait préféré rester dans sa paroisse tranquille, ne pas quitter sa ville, ne pas fermer les yeux et suivre aveuglement Michaël. Mais ça avait toujours été pareil, lui courant après le gamin qu'était son meilleur ami, le ramassant quand tout allait mal, soignant ses genoux écorchés quand il tombait au sol. « If you burn, I'll burn with you ».

« Désolé, je suis un peu perdu tu vois. Un ami devait m’accueillir mais il s'est pas pointé...Et franchement c'est un peu n'importe quoi toute cette histoire... »


Derniers mots marmonnés, Raphaël baisse les yeux pour croiser ceux de Frans, ébène contre noisette, il ne sourit plus vraiment.
©Gau
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MessageSujet: Re: You can start to make it better | FRANS    You can start to make it better | FRANS 1400359500-clockLun 17 Nov 2014 - 2:25

Il sourit par politesse, serre la main avec force et se contente d’approuver sans rien ajouter. Plus le temps passe et plus il apprécie le gars - politesse, respect pour lui et bonnes manières, y’a rien à dire et rien sur quoi râler. Même la coupe de cheveux est impec, il ferait presque adulte avec ses habits larges et ses cheveux parfaitement coiffés. Frans pourrait être vexé de n’avoir rien à redire mais au contraire ça lui plaît, parce que lui a beau avoir finit par y prendre plaisir, à la base il râle pas pour faire chier. Alors forcément, un type sur qui y’a rien à redire il a envie de le connaître juste pour qu’il arrive à lui faire se la fermer.

Parce que ouais, c’est ça aussi Frans, cette pointe arrogance qui le force à croire qu’il a jamais tort ou que ses râleries sont toujours justifiées. T’oublies peut-être Sony pour la rage incontenue et il va rarement faire chier les gens s’il a pas un réel truc à leur reprocher - et plus que ça, ça a l’air d’un type sympa. Le hollandais se détend, s’adosse à la table et attend Raphaël sans vraiment être pressé, de toute façon il a rien à faire alors autant passer du temps à aider les gens.

Parce que oui. Ses insultes et son air grognon portent pas à le croire mais il aime aider. Il s’en plaint même pas, ça lui fait plaisir, de toute façon les gens qui sont pas assez matures pour supporter sa vulgarité méritent juste pas qu’il vienne les aider. Il a jamai supporté ça, la superficialité, il est du genre moral et si y’a bien un type qui peut vous engueuler pour une connerie ou une remarque mal placée, il vous torpillera d’insultes et il est en classe B.

Ca y est ? Vous visualisez ?
Ah, ça y est, Raph revient - Frans se redresse par pure politesse, il voit le gars porter sa main au niveau de son torse, toucher une sorte de collier. Avec une mère croyante c’est pas bien difficile de deviner, le type est croyant, une façon de penser qu’il fera tout sauf juger. L’expression grumpy s’efface même pour un air respectueux, il va pas aller tirer la gueule quand Raphaël a besoin de lui - à défaut de sourire, il peut au moins afficher une sorte de respect silencieux.

« Bon, Classe D, je n'ai strictement aucune idée de ce que ça signifie mais la secrétaire avait particulièrement triste pour moi. Je dois m'inquiéter d'un truc ? »

« Elle aime dramatiser, mais c’est vrai que t’as pas de bol. L’école est répartie en cinq classes qui vont de A à E, classées dans cet ordre en fonction des résultats. Les D sont les avant-derniers. »

C’est pas facile à entendre surtout quand on vient d’arriver, mais la franchise c’est loin de lui manquer. Bonne ou mauvaise, quand vous lui posez une question, il faudra systématiquement s’attendre à la vérité. Il tourne la tête tandis que le LMS de Sony lui apporte la réponse de ce dernier et arrache le bout de papier, il est au milieu d’une conversation alors il y répondra pas de suite, mais il prend quand même la peine de le déplier. Il serre les dents, pousse un long soupir tandis que le nouveau le gratifie d’une nouvelle remarque remplie d’incompréhension.

Frans laisse tomber son expression énervée, réfléchit pour trouver les bons mots mais il a pas le temps d’en placer une que le gars a déjà enchaîné. Il croise de nouveau son regard mais cette fois il sourit pas, et ça l’énerve pas le moins du monde, vu le scandale qu’il a créé le jour où on lui a tout annoncé. Parce que oui, Frans n’aime pas les lézards, Frans n’aime pas ce vieux système et Frans n’aime pas qu’on lui dicte quoi faire. Mais bon, quelque part, il se dit que s’il arrive à croire en la religion, il pourra finir par capter la magie et toutes les conneries qui se déroulent dans cet école de déjantés.

« J’me serai pas fait chier à dresser un connard de lézard juste pour bizuter les nouveaux d’une putain d’école. D’ailleurs, je les bizuterai pas tout court. J’ai qu’une parole, je peux te promettre que j’te dirai que la vérité. Et si tu captes rien à ce qu’il se passe ici, réaction qui soit dit en passant relève de la normalité, j’peux répondre à tes questions. »

Il glisse le message de Sony dans sa poche et y laisse ses mains enfoncées, entame une marche dans les couloirs de l’école. Il se calque sur le rythme de Raphaël qui traine une grosse valise, ponctue le silence de quelques gestes brefs qu’il associe à des mots simples. “Là l’infirmerie”, “par là le bureau du dirlo” - il se perd pas dans de grandes explications, marque juste un blanc entre chaque pour lui laisser le temps d’intervenir en cas d’incompréhension.

« J’pense que ton pote devait être occupé, c’est pas mal le bordel par ici. T’as quel âge ? Y’a un système de parrainage que l’administration a mis en place, ça pourra sûrement t’aider. »
PV. Raphaël • Fin Octobre • #626262
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MessageSujet: Re: You can start to make it better | FRANS    You can start to make it better | FRANS 1400359500-clockSam 29 Nov 2014 - 23:37
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Frans lui explique rapidement le système de classe de l'école. Ha. En D. Pas la dernière mais presque. Stigmatisation, classement, on allait le juger pour ça pas vrai ? Il voyait déjà les regards couler sur la cravate orangée qu'il tenait dans sa main. Enfin qu'importe. Raphaël n'avait que faire de l'opinion des autres. Il allait finir rapidement sa scolarité ici, et partir le plus vite possible pour rentrer chez lui. Détaché, il regarde Frans et soupire doucement.

« Hm. Pas grave au moins personne n'attendra grand chose de moi ici alors. »

Rire silencieux bien vite étouffé, Raphaël soupir. Décidément cette école était une véritable blague. Depuis quand classait-on les gens lorsqu'il s'agissait d'éducation ? L'égalité semblait être un concept un peu lointain ici...Enfin ne pouvait pas tous avoir été élevé avec des valeurs correctes.

Frans répond. Et sa voix résonne d'un façon étrange à ses oreilles. Honnête. Belle. Pure. Il est sincère. Raphaël en est certain. Pas un mensonge dans l'air. Alors son cœur se calme un peu, doucement il essaye de se décrisper, de se détendre. Au fond Raphaël est soulagé d'être tombé sur Frans. Même si ce dernier semble peu abordable à première vue – sans doute à cause de ses sourcils, il risque d'avoir des rides bien trop tôt à les froncer comme ça – il est sincère et Raphaël aime ça.

« Pardon d'avoir un peu paniqué mais heu... Toutes ces histoires c'est un peu trop pour moi tu vois...J'étais bien dans mon patelin paumé en Angleterre et on me dit que je dois débarquer ici, retourner à l'école vu mon âge … Bref. »

Il a envie de se mordre la langue. Il parle trop quand il est stressé et ça le dérange. Toujours peur de laisser échapper quelque chose dont il n'a pas envie de parler.
Pas à pas, il découvre un peu plus les lieux, hochant la tête lorsque Frans prend la parole, tentant de mémoriser du mieux qu'il peut le chemin, les salles, les informations. Mais c'est beaucoup trop. Et après tout il aura le temps d'apprendre. Il était la pour ça non ?
Quand son guide reprend la parole pour évoquer Michaël, Raphaël lève la tête et lui offre un sourire contrit. Sans doute oui, occupé. Il l'aurait oublié. Après tout ils venaient juste de se retrouver après plus de 8 ans d'absence. Ca laissait un vide.

« Hm. Peut être, il a toujours été tête en l'air. Mais bon c'est toujours plus rassurant d'avoir quelqu'un qu'on connait dans ce genre de cas. Mais au final je suis tombé sur toi et c'est pas plus mal. Michaël ne m'aurait rien expliqué du tout. Enfin encore merci je te le revaudrais. »


Sourire plus léger cette fois ci.

« 20 ans. Je pense pas pouvoir être parrainé.Mais t'inquiète je me débrouillerais bien. »

Après tout il a toujours su se sortir des mauvais plans. C'était pas la première fois qu'il devait improviser.
Posant sa valise pour faire une pause, il fouille dans sa poche pour tirer une cigarette, hésite avant de la remettre. Il ne savait pas si Frans fumait et ça le dérangerait sûrement dans le cas contraire. A la place il sorti une boîte de gommes à la menthe, une pour lui, il propose ensuite au jeune homme de se servir.

« Au fait Frans, t'es ici depuis combien de temps toi ? »

Curieux, il essaye de comprendre un peu plus.
©Gau

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MessageSujet: Re: You can start to make it better | FRANS    You can start to make it better | FRANS 1400359500-clockJeu 4 Déc 2014 - 21:27

Silence, il laisse à Raphaël le temps d’appréhender, l’air déçu qui se dessine pendant un instant sur son visage fermé n’échappe pas au jeune homme. Rire silencieux, soupir, il est mal à l’aise et c’est compréhensible, parce que le gars qui se pointe devant lui pour le faire visiter porte une cravate bleue - sans compter qu’il répond à ses questions. Il est franc et il regrette que rarement de dire la vérité Frans, mais il a clairement vu que le manque de tact était peut-être pas bien venu. Sa langue tourne dans sa bouche, il grogne intérieurement, maudit davantage le manque de solidité dans les gens fait montre plutôt que sa capacité à balancer la vérité sans jamais faire de détours.

Il est comme ça, à se considérer comme le modèle ultime que chacun devrait atteindre - tout du mois en terme de maturité. A peine modeste, vous vous dites, mais à force de tout faire par lui-même, y’a peu de choses qui lui échappent. Il a géré l’argent, la nourriture, les comportements - il a toujours tout dirigé sans jamais se détourner ou se relâcher. Le pire dans tout ça, c’est qu’il continuait d’avancer pour lui, seul sans jamais avoir été guidé.

Elle est peut-être malvenue, son arrogance, mais elle est presque justifiée. Mains glissées dans les poches de son grand manteau d’hiver, l’une d’elles en sort pour désigner le batiment du réfectoire. Il se tourne légèrement, s’apprête à amorcer une brève présentation de l’endroit, coupé par un murmure du jeune homme. La bouche entrouverte, il se stoppe, immobile pendant de longues secondes durant lesquelles il se contente de le regarder. Il attend une suite, une invitation à parler peut-être, il ne commentera pas sauf si Raphaël compte l’y inviter. Il aime pas la remarque, mais à l’inverse des compliments, quand les reproches sont sincères et pas pour déconner, il préfère se les garder.

Il sera pas tendre, il le sait, ça lui démange de lui balancer qu’il a de la famille ou des amis, quelque chose que Frans lui, n’a pas. Au fond il en sait rien, peut-être que Raphaël est aussi seul, qu’il a jamais connu ses parents et qu’il avait juste l’ami dont il parlait. Ca l’agace, puis il se calme - et toute cette analyse est faite durant les quelques secondes pendant lesquelles son regard reste plongé dans celui de Raphaël. Il ajoute rien, c’est pas la peine, lui n’attendra rien d’un gars qu’il vient de rencontrer, et il connaît pas sa vie, alors il pourra pas le rassurer. Frans, c’est pas le gars qui viendra vous consoler juste pour la forme, s’il peut rien alors il se contentera de regarder.
Alors forcément, quand il reprend la parole, c’est sûrement mieux - parce que ça l’aurait pas gêné lui, d’attendre jusqu’à la fin de la journée pour que Raphaël se décide à enchaîner.

« Pardon d'avoir un peu paniqué mais heu... Toutes ces histoires c'est un peu trop pour moi tu vois...J'étais bien dans mon patelin paumé en Angleterre et on me dit que je dois débarquer ici, retourner à l'école vu mon âge … Bref. »
« J’peux comprendre. J’avais un taff -de merde soit dit en passant- avant de revenir ici. C’est… étrange, de retourner au cursus scolaire après avoir connu cette connasse de vie adulte. »

Sauf que lui, c’est parce qu’il n’avait pas le choix - les problèmes financiers, le décès de sa mère, il a fini par tout prendre en main. Alors forcément, Frans n’avait pas le choix, il a laissé de côté les études et il est rentré, prenant un boulot pour couvrir la scolarité de sa cadette. Du coup, quand Lydia a découvert son pouvoir et qu’elle est retournée à Prismver, c’était le soulagement : ils n’étaient pas tirés d’affaire mais ils disposaient de quelques années avant d’avoir à s’en soucier. Qui plus est, ils seraient diplômés, et auraient bien plus de chances de trouver un travail adéquat sur lequel se reposer. Tout de suite, c’était rassurant, mais il ne s’était pas relâché pour autant : il continuait à rester prudent, mature, économisant son temps comme son argent. Plus encore, il travaillait en dehors des cours, se construisait des économies au cas où l’argent en vienne à manquer.

Certains s’amusent à le traiter de parano, au fond il est juste méthodique et appliqué. Il y a peu de gens qui arrivent à voir derrière son jeu de gars grognon et renfermé, mais à sa façon, Frans était rassurant. Il était loin de briller sur tous comme les plus populaires le faisaient, mais il était tout aussi bienveillant et efficace. Les compliments de Raphaël ne lui arrachaient pas de sourire -rien au monde n’en était capable de toute façon-, mais le plaisir était là, la reconnaissance d’un gars qui n’attendait qu’un mot venant de ceux qu’il aidait de bon coeur.

« 20 ans. Je pense pas pouvoir être parrainé. Mais t'inquiète je me débrouillerais bien. »

Malheureusement, il a pas tort.
Ce système de parrainage est pas si bien - le faire marcher à l’âge est complètement con, bien que rares soient les élèves qui arrivent tard comme Raphaël le fait.
Frans reste silencieux un moment, luttant contre l’envie de lui proposer à nouveau de l’aide mais finit pas se raviser. Il a pas envie d’être étouffant ni même de marcher sur sa fierté - s’il veut se débrouiller alors il n’interviendra pas, il est peut-être raisonnable mais il est compréhensif et pas dénué d’humanité.

« Au fait Frans, t'es ici depuis combien de temps toi ? »
« Je suis arrivé à l’âge de 16 ans, et j’ai dû repartir peu avant la fin de l’année pour des raisons personnelles. L’année suivante, je suis revenu, mais cette fois j’ai à peine pu rester la moitié de l’année que j’ai dû de nouveau partir. Maintenant me revoilà, depuis Octobre - sans le moindre doute jusqu’à la fin de ma scolarité. »

Pas un mot vulgaire, parce qu’évoquer ses problèmes ça l’a jamais trop emballé. Il se concentre sur ses mots pour éviter de trop en divulguer, ça lui pose pas de problèmes de tout dire à un type aussi cool, mais c’est pas moins bien s’il peut éviter. On arrive vers les dortoirs et il s’apprête à lui présenter le couloir des bungalows mais s’arrête brusquement, coupé dans son élan par deux silhouettes vêtus d’une cravate dorée. Il observe le géant s’avancer, le pied emboîté par une gamine blonde qu’il connaît bien. Il connaît bien les deux en fait, comme toute l’école, et Frans jette un regard entendu à son nouvel ami.

Ne les regarde pas - c’est le message que ses yeux tentent de lui adresser. Seulement Orest semble aussi l’avoir capté, et de suite se tourne vers le nouveau - alors Frans prend les devants. Il s’avance, fixant droit devant lui, bouscule l’épaule du polonais ; ce dernier l’observe un instant, ne prend pas la peine de formuler sa pensée. Il remarque l’expression de Frans et sent ce regard de force qui l’anime, comprend que pendant ce court instant, son pouvoir a marché. Satisfait, sans doute jugeant que c’est assez, il tourne les talents, laissant les deux amis seuls dans cette situation des plus déroutantes.

« La putain de classe S, tu les reconnais par leur cravate dorée. On a eu de la chance cette fois-là, en général on a droit à pire sans rien demander. Je suppose qu’ils étaient de bonne humeur. De vrais connards. »
PV. Raphaël • Fin Octobre • #626262
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