Don't fuck with the Queen B #Billie, Nolly

Aujourd'hui tu sais que tu vas t'amuser. Tu sais que ce n'est pas vraiment autorisé de traîner dans l'école à cette heure. C'était une idée d'Apolline, et tu vous vous étiez retrouvées avec Nolwen aussi à glousser en gravant des conneries sur les tables. Tu aurais bien aimé finir d'écrire "les arc-en-ciels c la vie si si" sur le bureau, victime du jour, mais c'était sans compter la curiosité. Et tu aurais bien aimé ne pas être allée regarder d'où provenaient les bruits qui résonnaient dans les couloirs. Tu étais habituée à voir les surveillants ensemble, juste que tu aurais préféré ne pas voir précisément les surveillants dans d'autres surveillants. Tu aimes les bruits de talons qui claquent sur le sol, tu aimes entendre les rires autour de toi, tu as cette sorte d'adrénaline qui pulse dans tes veines et qui n'arrive que dans ce genre de situation. Tu échanges ces regards amusés durant la course. Et tu retiens ce rire, tu as ce stress mais tu as aussi très envie d'exploser. Surtout quand Apolline fonce dans les portes. Tu aimes Apolline pour ça, elle te fait toujours rire, surtout quand elle bourrine. Tu lances un arc-en-ciel derrière toi, au cas où un surveillant vous suivrait, histoire de le déstabiliser et l'éloigner de vous.

Les cuisines, vous êtes enfermées là et tu finis par exploser, tu laisses cours à ton hilarité, tu échanges un regard complice avec Nolwen, les larmes aux yeux. C'est plus calme maintenant, mais tu as envie de continuer à faire des conneries, tu n'es pas prête à t'arrêter en chemin. Mais avant ça : le frigo, courir ça creuse. Tu ouvres en grand l'objet à la recherche de quelque chose à manger, ce que tu ne trouves pas. Alors tu ouvres tous les placards.

- Aaaaah j'ai faim. Mais. Quand même, ils s’éclatent les surveillants le soir hein.

Un autre accès de rire, cette image ne quittera plus ton esprit, à vie. Ah, enfin un paquet de gâteaux que tu t'empresses d'ouvrir et une fois trois pépitos dans la bouche tu le lances à la plus proche de toi. Tu continues ton inspection minutieusement, avant de tomber sur la farine.

- HEY si on faisait un gâteau ou un truc.

Un truc oui, quoi on en sait rien mais un truc. Allez les filles on fait un truc, avec de la farine. Et des œufs, tu as bien vu des œufs dans le frigo, encore ouvert, béant, oups.

La soirée n'était déjà pas bien partie pour être quelque chose de sérieux mais là, plus ça allait plus ça empirait. En même temps avec Apolline, Nolwen et toi il ne fallait pas s'attendre à un dîner burritos, tacos et tequila. Enfin, peut être tequila. Vous étiez bien rayon nourriture mais ça évoluait plus en reconstitution de la seconde guerre mondiale version sucre et oeufs qu'en dégustation paco loco carlos. Tu n'arrives plus à contrôler ton rire, tu te tortilles sur tes talons aiguilles, ayant à peine le temps d'avaler la purée de pépitos dans ta bouche. Il y a des larmes d'hilarité dans tes yeux quand Noly éclate par mégarde le paquet de sucre sur Apolline et son évocation de carotte ne réussit qu'à t'arracher une nouvelle crise de rire.

- Attends... Je. Hou Ahahah. Je vais te chercher ça.

Tu ouvres de nouveau le frigo, pas de carotte mais tu as trouvé une tomate, ça devrait faire l'affaire non ? Tu approches d'elles deux alors qu'Apolline se met à courir et ne se tape toutes les portes de fours sur son passage. Tu te tiens le ventre, pliée en deux à moitiée appuyée sur Nolwen pour réussir à tenir encore debout. Les cris de guerre d'Apolline ne t'aide pas à te calmer et tu essuies tes yeux, posant la tomate sur un plan de travail. Tu tentes de reprendre ta respiration en continuant de fixer Apolline et sa course folle, poêle à la main.

- Apo, pose ça tu vas finir par te...

Et les œufs commencent à voler et atteignent Nolwen en pleine figure. Tu hurles littéralement de rire en voyant la substance visqueuse dégouliner sur la jeune femme. C'était un joli tir et tu sens que ce gâteau ne va jamais se faire. Tu vois Apolline saisir deux nouveaux œufs et tu sens la grosse connerie arriver, arriver sur toi précisément. Elle te rate, tu sais très bien qu'elle le fait exprès et ta bouche forme un O parfait tandis que tu fronces les sourcils, faussement intimidée.

- Apo je te préviens si tu... AH. Ahahaha, noooooooooooon.

Pour l'instant tu ne pensais pas à tes cheveux, tu ne pensais pas à tes vêtements, tu ne pensais qu'à te lancer dans ce jeu.  Tu te jettes donc à moitié à plat ventre entre deux plans de travail, rampant jusqu'au prochain placard où tu attrapes un paquet de farine que tu saisis à deux mains avant de le secouer en l'air, aspergeant aussi bien Nolwen qu'Apolline, coincée derrière sa console, que tu as repérée grâce à sa lamentation.

- PRENEZ ÇA.

Hors de question que tu t'arrêtes là, profitant de l'anarchie générale, pliée de rire, couverte de farine et d'oeufs toi même tu coures vers le frigo que tu laisse ouvert pour saisir deux bouteilles de lait. Tu étais bien partie pour retourner à ta planque mais les grains de sucre font crisser tes talons sur le sol tandis que tu t'étales lamentablement dans un magnifique "OH PUTAIIIIN". Sous l'impact non seulement le lait s'est renversé partout par terre mais en plus tu as inconsciemment déclenché ton pouvoir. Des arc-en-ciels dans tous les sens, c'est disco party dans les cuisines tandis que, face contre terre, ton hilarité fait des bulles et manque de te noyer dans l'unique centimètre de lait renversé. Tu ris tellement que tu ne trouves même pas la force de te tourner sur le ventre.

Le cri de Noly te fait sursauter et te fait presque te noyer dans le lait par tarre tandis que tu relèves ta figure toute blanche du sol pour fixer tes prunelles sur elle. Tu pouffes tellement fort que ton corps a des spasmes d'hystérie. Bon ok, c'est pas drôle, elle a l'air paniquée la Noly mais la voir dans cet état pâteux ne peut que provoquer encore plus ton hilarité. Jusqu'à ce que tu prennes en compte tes propres cheveux, autour de toi. Des filaments roses et violets qui baignent dans la farine, les oeufs et le lait renversé. tes yeux s'agrandissent dans une soudaine poussée de lucidité. "AAAAAAAH" est la seule chose qui sort de ta bouche, contemplant le désastre capillaire qu'est devenue ta tête. Tu fais la moue, ta bouche en cul de poule et tes yeux affolés. Mais tu es un peu hors de tout ça au fond, c'est ton caractère c'est comme ça, toujours souriante. Féminine, mais souriante et c'est justement Apolline qui t'offre la distraction parfaite, elle se relève et tu découvres l'étendue des couleurs de l'arc en ciel sur elle. Ton fou rire est reparti.

- Oh t'en fait pas Noly chérie, je suis une experte niveau cheveux je te filerais un soin si tu veux. Apolline toi je vais te forcer à en faire un aussi, parce que même si les œufs sont très bons pour les cheveux, la farine je ne suis pas sûre.

Tu rigoles, toujours, mais à moitié, un jour tu la coinceras vraiment pour lui appliquer un masque. Tu te relèves toute dégoulinante avant de faire un bond quand les lumières au dessus de vous s'éteignent brusquement, lorsqu'elles se rallument tu jette un regard amusé à Noly, si elle veut se la jouer comme ça tu es partante. Apolline réagit la première en se jetant sur Noly, déclenchant une nouvelle vague de rire. Tu te tiens le ventre à force de rire, tu te concentres et tu les entoure d'arcs en ciel de taille différentes, évitant leurs yeux pour ne pas leur faire mal non plus, ça brille dans la cuisine. Tandis qu'Apo est occupée à étaler de la pâte dans les cheveux de Noly tu t'approches derrière pour lui verser sur la tête le fond de lait présent encore dans la bouteille avant de t'enfuir à toute jambes, hilare. Mais Apolline a déjà ôté ses talons et était en passe de ta rattraper quand elle effectue une glissade qui mériterait de figurer dans le livre des records.

Entendant son cri tu arrives à lui saisir la main mais elle tombe quand même, t'entraînant dans sa chute dans des cris aigus. Tu tombes à moitié sur Apolline, tu n'a donc pas trop mal mais le bruit sourd qui a retenti t'inquiète quand même un peu. Tu glisses à quatre pattes, tu retombes sur Apo avant de te redresser, assise par terre juste à côté d'elle et de voir les fissures du sol.

- Merde Apo ça va ?!

Quand tu vois qu'elle à l'air d'avoir mal mais qu'elle n'est ni inconsciente ni gravement blessée tu laisse échapper un gloussement, "talant de la pâte sur le visage d'Apolline encore par terre.

- NOLY ! Apolline elle a réussi à fissurer le sol !

Et tu ris de plus belle.