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 Dis, ce sera un tête à tête ? | Garance.

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MessageSujet: Dis, ce sera un tête à tête ? | Garance.   Dis, ce sera un tête à tête ? | Garance. 1400359500-clockMer 14 Jan 2015 - 19:29

Dis, ce sera un tête-à-tête ?

« Dans quel jardin plein d'émail et d'odeurs,
Entre cent fleurs as-tu laissé mon âme ? »


Je ne savais pas trop comment me comporter. Je venais de me déconnecter de la Chat Box de Prismver, les mains moites. Etait-ce un rendez-vous ? Etait-ce mon premier rencard, ou juste une invitation légère ? Comment est-ce que je devais réagir à cela ? Comment est-ce que j’allais devoir m’habiller si c’était un rencard ? Et si c’n’en était pas un, est-ce que ma tenue pas assez décontractée la ferait fuir ? Est-ce que ma tenue pouvait être à la fois décontractée et digne d’un rencard ? Il fallait que je respire.

Je faisais les cent pas dans ma chambre, cherchant comment la saluer en l’apercevant, cherchant comment l’inviter à passer plus de temps ensemble si c’était un rencard. Est-ce qu’un « tu veux aller te balader le long de la plage avec moi » passerait ? Ou peut-être que je ne devais pas me faire de souci, y aller comme si de rien était parce que ce n’était que pour faire connaissance que nous allions nous voir, et pour profiter des pâtisseries ? MAIS POURQUOI EST-CE QUE JE ME POSAIS TANT DE QUESTIONS, JE N’ETAIS PAS UNE FILLE, PUTAIN. Surtout qu’elle n’avait que treize ans, elle ne devait pas vouloir de rencard. A treize ans, on n’a pas de rencards. On sort parfois boire un milkshake avec ses potes, mais on n’va pas voir un mec en mode loveuse pour lui proposer un tête à tête. C’était mort. Elle voulait juste s’amuser un peu. Elle ne voulait pas qu’on partage la même boisson avec deux pailles comme des amoureux. Je m’étais fait des films… et si nous étions juste tous les deux, quand même… Elle ne m’avait pas dit que quelqu’un interférerait. Nous serions juste tous les deux.

J’ouvrais en grand mes placards. Autant chercher maintenant comment sembler assez cool pour un rendez-vous et assez décontracté pour que ce ne soit pas louche, pour pas qu’elle se dise « nan mais il a trop cru ». Pour ne pas que quelqu’un sache que j’ai pu envisager que c’était un rencard et pas juste une occasion d’aller à la pâtisserie.

Est-ce qu’une chemise c’était bien ? Les personnes qui me connaissaient savaient que je n’en mettais jamais. Vraiment jamais. Mais elle ne m’avait jamais vu, donc ça allait passer, non ? Et si elle se posait des questions après, genre si on commence à devenir proches, qu’on traîne ensemble et qu’elle ne me voit jamais remettre une chemise elle allait savoir que je le n’avais fait que pour lui faire bonne impression, et donc elle allait penser que j’étais juste une créature superficielle. Et elle allait me détester. Je ne pouvais pas faire ça, n’est-ce pas ?

Après avoir sorti la quasi-totalité des vêtements de mon armoire, les avoir essayés, m’être observé dans le miroir, je finis par abandonner, las, de chercher seul. Une personne s’imposait dans mon esprit pour pouvoir choisir la meilleure tenue : j’envoyais un LMS à Sonera qui s’y connaissait bien mieux en mode que moi. Nous nous étions échangés quelques mots avant que j’attrape les fringues qu’elle me conseillait et les posais sur la chaise de mon bureau. Il fallait que je me calme. Il fallait que je respire.
Inspirer, expirer. Je savais que j’allais mal dormir.

Les mêmes questions se bousculaient dans ma tête. Allais-je lui plaire ? Allais-je être à la hauteur ? Allais-je lui taper dans l’œil ?


Le lendemain. Trois heures cinquante-deux. Je savais que je ne pourrais pas me rendormir. Mercredi. Je m’observais dans le miroir, détaillant mes traits. J’avais de légers cernes sous les yeux, mais si j’ouvrais plus grand les yeux, si je souriais, si mes traits ne s’affaissaient pas comme ils le faisaient à l’instant, si je sortais fraichement de la douche – je savais bien que nous nous étions donné rendez-vous à dix-sept heures, mais je pouvais quand même prendre une douche, non ? –, si j’arrivais à la faire rire, si j’arrivais à débiter des mots comme avec les personnes que j’appréciais, j’avais peut-être encore une chance de lui plaire, non ? Juste pour pouvoir considérer ça comme un rencard, il fallait que je lui plaise.

Il fallait que j’aille courir. Alors après avoir pris un petit-déjeuner, le cœur au bout des lèvres, et m’être brossé les dents et les cheveux, une fois que je m’étais habillé, j’étais allé fouler les routes sans regarder où j’allais. J’avançais, c’était ce qui comptait. Plus loin, plus vite. L’air explosait dans mes poumons, le froid me gelait le nez. La douleur s’évanouissait dès que mon corps s’échauffait, et que les mouvements venaient naturellement. Je me dépassais au moment où je rentrais, cherchant les limites de mon endurance. Un dernier sprint plein de la fatigue de la course – deux heures ce jour-là, ça allait – et je m’étirais. Je ne me sentais toujours pas bien. Il n’y avait que cette pâtisserie qui me restait dans la tête. Je passais sous la douche, me lavais les cheveux, me débarrassant de toute la crasse. Je n’avais pas sommeil, donc à la limite ça allait. Je me demandais s’il allait se pointer au moment où nous nous verrions. Je me demandais si j’allais ressembler à un zombie. Je n’avais pas le droit.

Sèche-cheveux, brosse, uniforme, biscotte. C’était bientôt l’heure de partir, en plus. Encore une journée de cours – enfin, demi-journée.

Je rentrais après avoir déjeuné. Il était quatorze heures déjà. Il me restait… trois heures. Dont vingt minutes pour aller au point de rendez-vous. J’avais le temps de… réfléchir à toutes les phrases que je pouvais lui sortir, m’habiller pour sortir, me recoiffer, aller prendre une douche avant tout… et grignoter en jouant à la console ?


L’heure du rendez-vous avait sonné. J’avais quitté ma chambre pour le froid de la route. Le ciel oscillait entre le bleu et le gris, délavé. Le soleil se fondait presque à l’intérieur. Tout semblait dégradé, progressif, comme si on avait dessiné l’Astre à la craie blanche et qu’on avait fait glisser nos doigts sur les bords jusqu’à ce que la frontière entre la poussière blanche et l’ardoise soit imperceptible.

Floutant les contours, ma buée accaparait mon cerveau, comme toujours. Je devais manquer de concentration pour autant pouvoir aimer la voir s’élever pour s’évanouir à chaque expiration. Elle me faisait penser à une danseuse, virevoltant un instant puis disparaissant. J’avais beau avancer pour m’en rapprocher, elle m’échappait toujours. Et dès qu’il faisait chaud, elle n’existait même plus. Cette danseuse m’attristait.


J’avais poussé la porte du temple des sucreries, le visage aussi blême que ma peau mate pouvait adopter. Je me mordais la lèvre inférieure, inspirant et expirant fortement par le nez. Les couleurs ne m’égayaient pas. Les personnes en train de grignoter non plus, les pâtisseries en vitrine mises à l’honneur ne me firent même pas esquisser un sourire. J’allais m’asseoir à une table. J’avais vingt minutes d’avance. Je n’allais pas commencer sans elle.

Mes yeux parcouraient les lumières, les gravant sur ma rétine. La forme des ampoules suivaient chaque mouvement de mes yeux éblouis. Jusqu’à ce qu’elle entre. Je l’avais reconnue – je l’avais déjà vue, en réalité. Je lui avais adressé un signe en me levant. Je ne pouvais plus m’empêcher de sourire. Elle allait me prendre pour un idiot. C’était sûr. Je jetais un coup d’œil à mon reflet. J’avais suivi le conseil de Sonera, avec ces fameux t-shirt et chemise manches courtes. Mais avec mon pull, on ne voyait rien. Mon jean délavé n’était pas trop froissé – je ne repassais jamais mes vêtements – et j’avais l’air assez frais. Ça irait. Ouais.

« Salut, Garance ! Ravi de te rencontrer. »

OK, ma voix ne tremblait pas, et je souriais comme si c’était quelqu’un que je connaissais un peu – un peu plus, quoi.

« Tu sais déjà ce que tu vas prendre ? Y a tellement de choses que j’arrive pas trop à me décider… tu aurais un truc à me conseiller avec du chocolat ? Pardon… ahem, quand je suis mal à l’aise je parle trop pour… combler… alors, euh, comment ça va ? »

Je me mordillais la lèvre inférieure.

« C’était nul. A la fin ça va déraper et finir avec des « alors, euh… le temps, aujourd’hui, euh… ». »

Dès qu’on parlait de la météo, c’était mort, après tout.
© Riva
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MessageSujet: Re: Dis, ce sera un tête à tête ? | Garance.   Dis, ce sera un tête à tête ? | Garance. 1400359500-clockMer 21 Jan 2015 - 20:57
▬ Gary ! Oublie pas ton serre-tête ! Ni ta tête de linotte !

Sonera tendit le fameux accessoire à Garance qui le prit en murmurant un vague merci, un sourire très fugace accroché aux lèvres et le mit sur sa tête, où trônait désormais un petit noeud à damiers bleu. La petite C se hâta de se rendre à son cabanon pour finir de se préparer, après avoir demandé conseil à la nouvelle protégée de son papa. Parce qu’elle avait rendez-vous avec Zephiriel et mine de rien, elle se posait quelques questions quand même, peu habituée à ce genre de rencontre “en tête-à-tête”. Est-ce que Gary devrait lui prendre la main même si elle ne l’aimait pas comme un amoureux, comme elle le faisait avec beaucoup de gens ? Est-ce qu’il s’inquièterait si elle ne riait pas beaucoup ou qu’elle ne répondait pas forcément ? Soni l’avait rassurée comme elle pouvait et la petite fille se portait à présent beaucoup mieux, à s’observer devant son miroir. Même si sous son trench beige, on ne verrait pas sa petite robe blanche toute simple, Garance jaugeait tout de même son apparence parce que c’était important, que lui disait son père à chaque fois.

Au moment de partir, elle se tapota les joues un certain nombre de fois pour se donner de la force - et des couleurs - et partit tellement rapidement qu’elle manqua d’oublier son porte-monnaie. Ce ne fut qu’à quelques mètres déjà de son cabanon que Gary percuta et trotta en sens inverse pour soulever vivement ses couvertures et tout ce qui pouvait cacher ses sous. Ses yeux tombèrent sur le précieux, perché tout simplement sur sa table de nuit et elle soupira longuement, excédée par ses propres oublis.

Malgré ce léger saut en arrière, Garance arriva à peu près à l’heure à la grande pâtisserie, qui faisait aussi salon de thé dans un petit coin et se mit de suite à la recherche de Zephiriel, avant d’être trop hypnotisée par les gâteaux, à ne pas savoir quoi choisir et rester devant les vitrines éclairées pendant des minutes qui s’étiraient à l’infini. Mais ce fut lui qui la repéra avant et lui adressa de grands gestes de la main pour se montrer. Gary y répondit rapidement, en souriant si légèrement qu’on se demandait si c’était vraiment le cas et se dirigea vers lui d’une démarche sautillante. Elle était contente d’être là, mine de rien, parce que ça voulait dire qu’elle progressait contre son malaise social, comme il disait le psychologue.

▬ Salut, Garance ! Ravi de te rencontrer.
Bonjour Zephiriel, commença-t-elle à voix basse, pour la hausser un peu après. Enchantée de te voir en vrai !

Une fois les politesses échangées, Garance resta plantée devant Zephiriel, le regardant presque avec insistance sans savoir que dire ou que faire. Peut-être qu’il serait plus doué qu’elle et qu’il la guiderait ?

▬ Tu sais déjà ce que tu vas prendre ? Y a tellement de choses que j’arrive pas trop à me décider… tu aurais un truc à me conseiller avec du chocolat ? Pardon… ahem, quand je suis mal à l’aise je parle trop pour… combler… alors, euh, comment ça va ?

Le nez dans son écharpe, les coins de la bouche de Gary se soulevèrent et sa gorge émit un petit son étouffé. Elle riait. Oh ce ne fut qu’un bref petit rire, amusé et pas moqueur, mais Zephiriel avait réussi un grand exploit sans le vouloir. Elle l’aimait déjà bien, avant qu’ils ne se voient en vrai mais maintenant qu’il était devant elle, c’était décidé, il était un ami !

▬ C’était nul. A la fin ça va déraper et finir avec des « alors, euh… le temps, aujourd’hui, euh… »
T’es marrant en fait ! constata-t-elle simplement, sans répondre à ses questions.

La jeune galloise lui saisit la main sans aucune arrière-pensée et l’obligea à la suivre vers la vitrine, pour qu’ils choisissent ce qu’ils voulaient manger tous les deux. Plutôt que parler, Garance préférait agir et c’est ainsi qu’elle répondit au B. Mais la parole serait tout de même de mise, malgré ses réticences, alors elle éleva la voix à nouveau, fluette mais ferme.

Ca va bien et toi ? Je sais pas quoi prendre non plus en fait…

Et le manège habituel de Garance commença. Parcourir les vitrines de long en large, à la recherche de la perle gustative à se mettre sous la dent, tel un animal en captivité qui guette sa proie au travers d’une barrière de verre. Un Paris-Brest ? Un mille-feuilles ? Ou bien encore un parfait ? Les vendeurs avaient l’habitude de son comportement et restaient toujours patients, puisque Gary finissait toujours par prendre quelque chose malgré son indécision, souvent même plusieurs douceurs accompagnées d’une boisson. “J’en ramène à Casimir et Adèle”, qu’elle disait toujours en hochant la tête d’un air entendu, même si la personne qui s’occupait d’elle ne connaissaient pas les deux énergumènes.

À un moment, elle leva la tête vers Zephiriel en constatant qu’il la suivait à chaque pas et se rendit compte qu’elle tenait toujours sa main. La petite C lâcha donc celle-ci avec un petit “oh” monocorde et retourna à ses contemplations gourmandes, ne se disant même pas que le garçon pourrait être gêné ou vexé. Après tout, on parlait de Garance. Vint enfin l’heure cruciale, celle du choix. Alors elle parla, d’un ton de petit commandeur sûr de lui.

Je veux un éclair au café et un au chocolat, s’il vous plaît. Et une religieuse au café aussi, avec ce truc aux fruits rouges là et celui au praliné, ajouta-t-elle en désignant une part de gâteau rectangulaire. Oh et un grand chocolat chaud en plus, s’il vous plaît monsieur !

Puis Gary se tourna vers Zephiriel, un petit sourire apparaissant derrière son écharpe.

Ton tour !

Elle sortit son porte-monnaie et prépara assez de prisms pour payer sa commande en regardant avidement chaque pâtisserie que le vendeur préparait.

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MessageSujet: Re: Dis, ce sera un tête à tête ? | Garance.   Dis, ce sera un tête à tête ? | Garance. 1400359500-clockDim 8 Fév 2015 - 20:01

Dis, ce sera un tête-à-tête ?

« C'est l'incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume. »


Je ne savais pas comment me comporter face à sa réaction. Qu’est-ce que c’était que ce son ? Avait-elle toussé ? L’avais-je embêtée ? Avait-elle mal à la gorge ? Etait-ce un stratagème féminin pour expliquer que de toute façon il n’y avait aucune chance pour que ça aille plus loin ? En plus je ne pouvais pas voir sa bouche. Je ne savais pas si elle souriait, si elle tirait la gueule, si elle faisait la moue. Juste ses yeux, et je n’avais jamais été bon pour deviner ce que les gens pensaient grâce au regard. Les gens disent que le sourire est dans les yeux. Je me demandais bien où est-ce qu’ils avaient pu trouver ça. Je ne voyais que des paupières, des cils, la pupille, l’iris et le blanc. Aucun indice sur son niveau d’aise ou sur notre jauge de romantisme – inexistant, il fallait l’avouer.

Et puis elle prononça cette petite phrase. Mon cœur tressaillit. Que devais-je répondre ? « Merci » ? C’était nul. Est-ce que je rougissais ? Ce n’était pas le moment. Elle allait vraiment croire que tout ce que je cherchais c’était son attention, et c’était – partiellement – faux. (Je cherchais aussi une relation fixe.) Et puis, comment est-ce qu’on analysait les compliments ? « Femme qui rit à moitié dans ton lit » ? Ou bien « t’es drôle, tu seras sûrement un ami et pas plus ». En mode « désolée, mais je pense pas que tu puisses faire battre mon cœur ». J’allais devenir dingue.
Je passais une main dans mes cheveux, un peu gêné, en esquissant un sourire. Que dire, bon sang ?

« L’humour est la politesse du désespoir. »

Que venais-je de dire ? La première phrase qui me passait par la tête, en plus. Elle allait croire que j’étais désespéré maintenant. Bravo Zephiriel, ton manque de jugement mérite un prix, là, c’est plus possible.

« Ahem, je vais bien, hein. Je sais pas pourquoi j’ai pensé à du Boris Vian. Une histoire d’inconscient, peut-être… euh. Faut pas croire que je suis pas content d’être avec toi, hein ! »

N’importe quoi. Vraiment n’importe quoi. Je sentais le sang affluer dans mes joues. J’étais complètement ridicule. J’avais envie de me cacher quelque part. Mais elle m’attira vers les pâtisseries pour que je puisse choisir. Je contemplais les sucreries mises en relief. Je me demandais combien d’entre elles pourraient franchir la barrière de mes lèvres, je me demandais si j’aurais assez d’argent pour en prendre autant que je voulais mais ça avait l’air plus abordable que ce à quoi je m’étais préparé pour un établissement du quartier de la gastronomie. Ça faisait tellement bourge que je n’y avais jamais mis les pieds. Mais bon, il fallait une première fois à tout et puis il fallait que j’arrête de manger tout ce que Sonera préparait. Même si c’était trop bon.

Je fus estomaqué par tous les plats qu’avait choisis Garance. Ça me paraissait énorme pour une fille plus jeune que moi. Dans ma tête, elles avaient un appétit d’oiseau, passait leur temps à sourire et faire des couronnes de fleurs et se dire des compliments entre elles. C’est pas que j’ignorais la dure réalité où elles se balançaient les pires insultes, j’étais au courant qu’elles pouvaient manger comme des porcs et qu’elles préféraient débattre sur comment embrasser que jouer avec des marguerites à « il m’aime, un peu, beaucoup, etc. », ou parler de tampons et serviettes. J’avais juste envie de rêver à ces petite filles modèles et de leur délicatesse perdue (j’étais idéaliste, donc au mieux : une rousse délicate qui m’aimerait même avec les cheveux longs et qui n’avait rien contre les Iraniens). Bref, je m’égarais. Il fallait que je choisisse aussi…

« Ahem, je vais un éclair au chocolat et un opéra s’il vous plait. Ah ! Et une tartelette aux fraises et un thé s’il vous plaît. »

Je payais avant de réceptionner ma commande. Je me dirigeais alors vers la table où je m’étais posté plus tôt. Et maintenant, que fallait-il faire ? Que m’avait conseillé Sonera déjà ? Poser des questions sur elle. Essayer de l’ouvrir un peu peut-être ?

« J’crois que j’ai jamais vu une fille aussi gourmande. C’est… mignon. »

En quoi est-ce que c’était une question sur elle, ça ?

« Le prends pas comme un reproche, hein ! J’utilise pas trop le sarcasme ou l’ironie alors je dis les choses comme elles me viennent si je les trouve pas trop… euh… vexantes. Tu as de la chance de pouvoir manger autant de sucre, en tous cas. De temps en temps je ressens une sorte de blocage, et j’arrive plus à avaler un truc sucré de plus. Ça me déçoit toujours. J’adore ça, pourtant. C’est doux, un peu amer quand y a du chocolat noir et… c’est pour ça que je prends du thé. Je sais que je tiendrais pas sinon. Bref, je raconte grave ma vie. Dire que je voulais te poser des questions sur toi à la base. Ça fait nombriliste. »

Je mordais dans mon éclair, la regardant dans les yeux avant de détourner les miens, un peu embarrassé.

« Alors, tu viens d’où ? Et t’as dit que tu participais à des défilés, est-ce que ça inclut aussi les concours de mini-miss et tout ? Tu dois être vachement habituée au regard des autres. Quand des filles me regardent trop fixement, je suis toujours mal à l’aise. Je me demande ce qu’elles peuvent se dire… euh, n’essaie pas de me fixer juste pour m’embêter, hein ! »

Il y avait un peu de panique dans ma voix, j’avais cette expression mi-apeurée mi-amusée. Il y avait quelque chose de déstabilisant dans ses silences, dans son manque d’émotions apparent, dans son regard, et pourtant, les mots me venaient quand même. J’étais comme conditionné à remplir les vides, à faire vibrer l’air de ma voix, il fallait que je la détourne de quelque chose (elle-même ?), mais je ne savais pas vraiment quoi. J’avais juste cette impression qu’il y avait quelque chose d’étrange chez elle.

« Dis Garance… qu’est-ce que tu penses de m… de mon opéra ? »

J’avais failli poser une question risquée. J’attrapais une petite fourchette à gâteau pour découper un bout de ma pâtisserie et le lui tendre. On se croirait dans une histoire sur des adolescents amoureux. Cliché niveau infini. Elle pouvait aussi refuser mon morceau de gâteau et me planter là comme un idiot. Seul avec la honte de ma vie, ouais. Et les autres autour de nous pourraient se moquer de moi tandis que ma seule envie serait de fondre dans le sol jusqu’à disparaitre de la surface de la planète. Adieu, monde cruel.
© Riva
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MessageSujet: Re: Dis, ce sera un tête à tête ? | Garance.   Dis, ce sera un tête à tête ? | Garance. 1400359500-clockMer 18 Mar 2015 - 20:25
Mairéad se demanda comment elle en était venue à accepter une sortie avec un garçon, elle qui était pourtant timide comme pas possible. Si, elle savait pourquoi, c’était grâce au chat de Prismver qu’ils avaient réussi à convenir d’un rendez-vous et avec un écran entre les gens et elle, c’était toujours beaucoup plus facile. Mais elle ferait un effort pour combattre sa timidité comme elle pouvait le faire avec Casimir contre le mal. Avec des sourires, même petits, on arrivait toujours à s’en sortir.

▬ J’crois que j’ai jamais vu une fille aussi gourmande. C’est… mignon.
Oh… Merci ! Pour l’instant je peux me permettre de manger beaucoup, mais plus tard, je risque de devenir grosse. fit-elle très sérieusement, très terre à terre.
▬ Le prends pas comme un reproche, hein ! J’utilise pas trop le sarcasme ou l’ironie alors je dis les choses comme elles me viennent si je les trouve pas trop… euh… vexantes.
Je crois qu’on est deux alors ! Désolée d’avance si je te vexe.

Zephiriel enchaîna sur un petit monologue sur le sucre et la fin fit de nouveau rire May. Nombriliste… Pas tant que ça. Il devait être de ceux qui parlaient beaucoup et vite pour cacher leur gêne, c’était tout. Du moins c’est comme ça qu’elle le comprenait. Avant d’entamer ses douceurs, elle enleva son manteau mais garda précieusement son écharpe autour du cou, malgré la chaleur qui l’envahissait déjà au niveau des cervicales. C’était bien simple, Mairéad gardait ses cheveux courts peu importe la période de l’année sinon elle mourait de chaud. Une simple étole autour des épaules ou du cou suffisaient à la maintenir à température assez élevée en hiver pour qu’elle ne ressente pas trop le froid mordant. Mais ce n’était qu’une sorte d’illusion et comme souvent, elle tombait malade à cause de cela. Dans le cas présent, elle le gardait pour dissimuler le bas de son visage.

▬ Alors, tu viens d’où ? Et t’as dit que tu participais à des défilés, est-ce que ça inclut aussi les concours de mini-miss et tout ? Tu dois être vachement habituée au regard des autres. Quand des filles me regardent trop fixement, je suis toujours mal à l’aise. Je me demande ce qu’elles peuvent se dire… euh, n’essaie pas de me fixer juste pour m’embêter, hein !

Se rendant compte que c’était exactement ce qu’elle faisait, parce qu’on lui avait dit que c’était plus poli, la jeune fille plongea presque littéralement le nez dans son chocolat chaud et en but une grande gorgée, pour grimacer à cause de la sensation de brûlure. Puis elle engloutit un bout de religieuse au café et finit sa bouche avant de répondre.

Je suis née au pays de Galles mais j’habite à Paris en ce moment. Enfin on vit un peu en France, un peu au pays de Galles, ça dépend de mon père. Je faisais des défilés avant, j’ai plusieurs titres de mini-miss mais c’est ennuyeux. J’aime pas ce monde, les filles sont toujours hystériques et limite violentes, alors Prismver ça m’aide à m’en éloigner.

Sentant le silence revenir, sans pour autant l’interpréter comme “gêné” ou gênant, Mairéad remit le nez dans ses bonnes choses en croquant joyeusement dans la religieuse et en savourant le chocolat chaud. Celui qu’ils servaient ici était délicieux, foi de gourmande !

▬ Dis Garance… qu’est-ce que tu penses de m… de mon opéra ?

La concernée releva la tête en essuyant la crème pâtissière au coin de ses lèvres et regarda Zephiriel droit dans les yeux, intriguée. Elle donnait souvent son second prénom aux autres parce que Mairéad, c’était bizarre et que quand les gens le lisaient, ils étaient incapables de le prononcer comme il fallait. Sans ciller, la jeune fille goba presque littéralement le morceau d’opéra que lui tendait Zephi à bout de fourchette et dut se retenir de ne pas lui en voler un second bout. Ses yeux s’étaient en effet écarquillés sous la surprise tellement le goût lui convenait. C’était chocolaté, sucré, doux et ça fondait sur la langue. En bref, c’était parfait.

C’est bon ! J’en avais encore jamais mangé avant, chez moi on préfère le pudding, mais c’est trop boooon !

Son sourire s’élargit encore un peu, ses yeux devinrent pétillants et May coupa elle aussi un bout de son bavarois aux fruits rouges pour le tendre à Zephiriel. Tant pis pour Adèle et Casimir, ce ne serait pas la part qu’ils auraient !

Tiens, à ton tour, goûte ça et dis-moi ce que tu en penses ! J’aime bien les fruits rouges, même si je préfère le café.

Loin d’être gênée par le fait qu’ils ressemblaient à un parfait petit couple et que les regards des autres clients se tournaient vers eux l’air de dire “qu’ils sont mignons”, Mairéad fit un grand sourire au garçon, le bras toujours tendu pour l’encourager à manger. Eh oui, une fois qu’on avait trouvé le système de déblocage de la C, on obtenait des résultats grandioses quant à son humeur et ses expressions faciales !

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