[PV : Lester & Law ] Une étonnante arrivée.

Cette exhalation de sucre émanait certainement de la foire, située à l'embouchure de la rue, se dit Law. Le regard interrogateur, dérivant sur un infini défilant à la vitesse du son, ne cherchant ni but ni dessein personnel. En fait, le lycéen pensait qu'il était perdu, mais sa carte en disant le contraire. En réalité, il ne voulait pas se hâter à son intégration au pensionnat Prismver comme n'importe quel nouvel élève "banal." Il n'était pas banal. Il était loin de l'être. La sonnerie assourdissante retenti plusieurs fois et ce, dans le même fracas sonore. Law la fit cramée. Incognito, il avait balancé un éclair foudroyant en direction de celle-ci, la réduisant en cendre. L'on ne discerna qu'une troupe de parasites saltimbanques à peine perceptibles brouiller les vibrations.

Ce garçon qui aimait voir grand et spectaculaire fut déçu de cette arrivée si insignifiante. Mais il s'en fichait, royalement. L'inconscience des citoyens était hilarante. Law ne s'attendait pas à ce que l'on brandisse de grosses banderoles à son effigie, peinturées de plusieurs couleurs lui souhaitant la bienvenue.
Non. Tout ce qu'il désirait, c'était une barbe-papa ; et vite.

À son arrivée, la grande place était déjà élancée dans la frénésie des festivités. Tessons d'alcool et boîtes de pop-corn étaient échangées en toutes convivialités. Visiblement, ils avaient commencer sans lui. Cela ne porta pas atteinte à son ego si démesuré, il avait mieux à penser. Il était difficilement une cible facile pour les menaces ou vannes en tout genre, après tout, c'était lui le persécuteur.

Les yeux levés au ciel, il avançait à reculons. Ainsi, il était à présent un de ces "spéciaux" du pensionnat.. Représenté le côté loup électrique à la fois solitaire et insolent dans une vie d'étudiant, quel idée incongrue. On lui avait précipitamment expliqué des centaines de choses, bien trop pour qu'il les retiennent toutes.. Il avait eu recourt à une méthode utilisée par les gamins ; la mémoire sélective. On pourrait bien lui ré-expliquer plus tard si besoin est.

La route avait été longue et éprouvante. Bien qu'il fut nourrit, chauffer et loger, ces vingt-quatre heures passées sur un siège de cuir à se gaver de raisins et autres mets tout droit exporter d'Europe l'avait lasser. Il finit par se faire prendre au mot, puis, commença à admirer le paysage, s'égarant à ses rêves. Ce qui l'avait violemment arracher de son sommeil de plomb avait été le chant d'une sirène à la crinière blondie par la soie. L'une des hôtesse du train n'avait pas directement osé à le secouer par l'épaule, elle se garda de ce geste non professionnel et opta pour tonner d'une voix séraphique et stricte qu'il avait fait bonne route. Immédiatement, Law sursauta, le rire dur. Comme à son habitude depuis le départ de sa patrie, il avait du mal à s'intégrer à son nouvel environnement. Ces chieurs lui brisait tellement les miches qu'il ne préférait pas s'accaparer à l'étude de cette sous-race, il s'occuperait d'eux plus tard, leur faisant ravaler leur fierté de branleurs.

Perdu dans ses pensées, il était arrivé au centre bâtisseur et créateur de la grande place sans s'en rendre compte. Il s'éclaircissait l'esprit et détachait quelques bâillements d'entre ses lèvres. Sa cadence avait ralentie. Un léger sourire déforma son visage tandis qu'il se dirigeait vers la source de conversations et réjouissances houleuses, d'après ses renseignements, il n'était plus très loin. Il recula de quelques mètres suite à un carambolage inopportun contre une nymphe munie de cheveux rosies par l'étincelage du soleil.. Elle aussi, ne semblait pas l'avoir remarqué. C'était une jeune fille comme tant d'autre possédant une taille avoisinant le mètre soixante-dix (changer sous la demande de la princess'). Un cri à la cohérence plus que féminin s'échappa de sa bouche ; alors qu'elle gémissait de gêne. Law renchérit d'un grognement glacial. Ne savait-elle donc pas faire la distinction entre la droite et la gauche ? Cette cruche lui avait marcher sur le pied et broyer l'épaule meurtrie par le poids de son sac de voyage et le port de sa valise. Autant dire que les éloquences commençaient en beauté, ce qui eu le don de l'agacer.

« 'Tain.. Regarde où tu vas. »

Une journée chiante, comme il les aimait tant. ENORME BLAGUE ! Il ne s’était jamais autant ennuyé de toute sa vie ! Les cours l’avaient totalement blasé. S’il n’y avait pas eu quelques petits soucis durant les leçons, du genre un élève qui voulait faire un peu son cirque, Lester se serait sans doute échapper par la fenêtre… Quitte à y laisser la vie ça aurait été beaucoup mieux que d’écouter des vieux pédophiles. Bon d’accord, il l’aurait fait uniquement dans ses rêves. Comme s’il avait envie de crever ! Bref, tout ça pour dire que c’était chiant. Ils l’avaient fait chier au point de le faire dormir toute la journée.

Finalement était venu le moment qui semblait aussi doux qu’une « mélodie » aux oreilles du garçon : la sonnerie de fin de journée ! Il attrapa son sac, rangea la seul feuille de papier et le crayon qu’il avait sorti durant les dernières heures, pour ensuite sortir en courant comme un dératé. Comme d’habitude, il était toujours le premier dehors. Rester enfermer quelque part n’était pas son fort, il détestait ça ; d’où le fait qu’il n’aimait pas les cours. Tout ce qu’il voulait c’était se changer les idées, oublier cette journée horrible qu’il venait d’endurer à raison de huit longues heures.

Dehors ? Il faisait bon, comme depuis un certain temps déjà. Une température plus qu’agréable pour lui qui n’aimait que ça : la chaleur. Voir le visage de plusieurs personnes se plaindre de la trop haute température, le faisait bien rire ! Pour lui, le froid, le chaud, il n’y avait pas de différence. C’était juste marrant. D’ailleurs, il se dirigea au plus vite en dehors de Prismver, il avait plutôt envie de se diriger vers la ville en elle-même. Où exactement ? Bonne question, il ira où son nez le guidera. Oui, son nez, ou plutôt son odorat si vous préférez.

Il avait faim, s’il trouvait de quoi manger, il sera heureux, simplement. N’importe quoi du moment que ça pouvait lui couper la faim quelques minutes. Quand il s’agissait de trouver quelque chose à grailler, son nez était tout ce qu’il y avait de plus fiable, c’était pour cela qu’il s’y fiait pour la énième fois. Une bien bonne habitude et une habilité bien pratique. M’enfin soit. En ville, c’était visiblement « la fête ». Il entendait certaines personnes gueuler de joie, ce qui lui faisait comprendre qu’il y avait plusieurs activités bien intéressantes dans les alentours : ce qui pourrait être forcément amusant pour lui.

Mais avant toute chose, il fallait absolument qu’il déguste. Il se dirigea donc là où son nez le menait, pour finalement atterrir dans un restaurant tout ce qu’il y avait de plus banal. Rien de bien spécial en fait. Les prix étaient abordables, ce qui était déjà une très bonne chose pour lui. Il commanda donc un bon gros repas, qu’il ne mit pas très longtemps à dévorer. Il paya, et s’en alla tout aussi rapidement avec une bonne boisson bien fraiche. Après tout, il fallait bien qu’il s’hydrate de temps à autres. Après quelques minutes de marches, il se retrouvait au beau milieu de la grande place. Sans bien évidemment s’en rendre compte.

Il aurait tant aimé pouvoir continuer sa promenade sans souci, mais subitement, il sentit quelqu’un le percuter dans le dos. En fait cette même personne venait tout juste de se faire bousculer par une autre personne qui ne devait pas regarder devant elle ou alors qui s’était fait elle-même-… Bref on s’en bat le steak. Tout ça il s’en foutait… Mais il s’en foutait moins lorsqu’il vit sa boisson tomber droit au sol à cause du petit choc qui avait eu lieu lors de la « collision ». Il se tourna d’un geste rapide, mais à la fois énervé, avant de choper au hasard une personne, qui se trouvait être un garçon visiblement, par le col.



« Bordel tu sais pas faire attention ?! »

Ouais, il n’était pas du genre à y aller par quatre chemins. Sa boisson venait de tomber, alors il était… Pas content. Mais il remarqua que derrière cette même personne qu’il venait d’attraper se trouvait une fille… Est-ce que ce serait celle qui aurait bousculé celui qui venait de le bousculé ? Baaah… Il s’en foutait, c’était à cause du mec que son soda était au sol. Donc c’était lui qui allait devoir supporter la mauvaise humeur de Lester. Logique implacable d’un putain d’idiot.

Spoiler:

Il lui fut une première fois aisé de remarquer que la demoiselle demeurait dubitative quant à ses agissements. L'éboulement de non-courtoisie qu'elle venait de provoquer avait dissuadé Law de son choix fait trop précipitamment à propos de ce pensionnat. Il sentait que les irascibles flots de sa colère n'allaient pas être si vite estompés en un synonyme de lame à refroidissement, ils devraient être pourvus de temps. Et, la réaction immature qu'avait manifestée le gamin qui l'avait agrippé par le col eu dont de le faire sortir prestement de ses gonds, elle, tentant de calmer l'atmosphère baignant dans une tension de machisme masculin. Une seconde lui octroya le plaisir de soupirer, harasser. Dégageant brutalement la main de son assaillant à ses arrières, il agrippait celui-ci par le tissu de son écharpe, immaculée de blanc. Une deuxième paume agrafée à son tee-shirt et le sol se retrouvait hors de portée pour son ennemi anormalement léger. Law plaqua une main virile sur le haut du crâne à l'adolescent munit de cheveux roses. Son ton, indéniablement enjolivé par l'animosité s'engagea sous l'ombre d'une tangente apocalyptique comme annonciatrice d'un mal prit en patience. Ne daignant plus prendre compte des dires de la jeunette, le nouvel élève se contenta de tonner :

« Aies l'audace de répéter ça, juste une seule fois, demi-portion. »

Son humeur virulente et hautaine s'évapora lorsque son épaule fut soudainement happée à ses arrières. L'afro-américain détourna ses yeux, ne discernant que l'extrémité de quelques ongles vernis. Sa main, qui s'était férocement resserrée sur le vêtement du garçon perdait de sa force ; Law relâchait son étreinte. Le gamin aux cheveux roses qui l'avait tirer par le col s'affalait au sol tandis que l'électrokinétiste dépoussiérait ses habits repassés à la veille. Son regard mordu à l’hameçon de l'arrogance, détentrice d'une soif inassouvie de supériorité. Il était tenu de haut alors que toute son orgueil résidait en ses poings, bombardiers de discorde. Un zéphyr colérique gambadant, Law, tenaillé par la faim délaissa son attention au sol. Dérivant brièvement entre les allées pavée de la grande place, il constata entre deux paires de caillasse qu'un liquide rosée imposait une dictature fade entre les encoignures de la structure territoriale. Un gobelet renversé. Law déduisit rapidement qu'il s'agissait de la boisson de son « hôte-par-le-col » et suffoqua brusquement d'une confusion éreintée, grattant l'arrière de sa nuque. Cette sensation d'être dépouiller de l'insaisissable, il la connaissait bien. Cette vicieuse, cette fourbe... Dans la plus lente des démarches, il étirait une main ferme en direction de l'adolescent par terre, s'empressant de siffler :

« D'accord. Je vois l'truc... T'inquiètes demi-portion, j'vais te le repayer ton soda. Mais la prochaine fois que tu m'refais un plan pareil, j'te fais la peau. Allez, lèves-toi... »

Colère, baston, feu. C’était ce à quoi l’on pouvait s’attendre dans les prochaines secondes si on ne calmait pas au plus vite la tête brûlée. Et heureusement qu’une certaine personne essayait justement de s’y atteler au plus vite. Elle essayait désespérément de séparer les deux mâles conquérant. L’un minuscule, l’autre géant. Il y avait vraiment une différence et généralement, tout le monde aurait tendance à croire que le nain se ferait déraciner par le grand bonhomme poilu. Et bien il fallait toujours se méfier. Quoi qu’il en soit, il était vraiment à deux doigts de lui faire manger son poing dans la figure.

Mais avec une fille qui se trouvait actuellement dans son chemin, il n’osait pas vraiment, il y avait ce risque que ce même poing s’aventure sur le visage de celle-ci. Autant essayer de se calmer pour trouver une autre solution alors, pour lui régler son compte. Mais non, le grand bonhomme n’avait pas l’intention de rester calme. Ce qu’il fit commençait à foutre le petit gamin sur les nerfs. Il osa toucher son écharpe ! Oui, SON écharpe ! Il serra des dents tout en grognant, tel un véritable animal. Il l’aurait bien mordu s’il était un chien, mais ce n’était pas le cas, encore heureux pour lui.

Il aurait souhaité lui dire de virer ses sales pattes de là, mais c’était trop tard, il était en train de le soulever, jusqu’à ce qu’il ne touche plus le sol. Il posa une main sur les cheveux de Lester, comme s’il le considérait comme un gamin. Bon d’accord, en apparence, il n’avait rien de très viril. Il était petit, léger, mais gardait malgré tout un physique tracé pour les bastons de rues. S’il aurait l’audace de le répéter ? Oh que oui ! Encore et encore même ! Il allait le faire chier jusqu’à la fin de ses jours, celui-là !

Mais au moment où il s’apprêtait à réagir, il se retrouvait au sol. Il l’avait repoussé comme un véritable déchet. Il lui tendit même une main pour le relever après avoir constaté son erreur. Évidemment, l’adolescent n’hésita pas une seule seconde à se saisir de cette même main, pour la lui broyer de toutes ses forces, le regardant dans les yeux d’un sourire plutôt malsain. Quoi ? Il pensait qu’il n’était qu’un gringalet sans poigne ? Bah non, dommage pour le grand bonhomme, mais Lester n’était pas une demi-portion normal. Et pour se montrer bien plus sadique, bon d’accord s’était involontaire vu qu’il ne maîtrisait pas son pouvoir, celle-ci prit feu, comme ça.



« Ta boisson tu te la fous où je pense grand bonhomme ! Et si t’as le malheur de retoucher à mon écharpe je te fais rôtir comme un toast ! »

Il lâcha finalement sa main lorsqu’il constata qu’il était en train de la lui cramer en fait, et remarqua qu’ils étaient littéralement en train d’ignorer la fille qui était présente avec eux. Il tourna la tête vers celle-ci, avant de légèrement s’incliner, par simple politesse. « Désolé de t’ignorer, j’étais juste en train de régler mes comptes avec l’autre type. » Il releva la tête ensuite et s’étira longuement, sans rien ajouter de plus en fait, il n’avait pas vraiment envie de faire quoi que ce soit. Se présenter ? Même pas en rêve, son humeur était massacrante maintenant que l’autre idiot venait de le foutre sur les nerfs.

Cet excès de testostérone rivalisant de colère avait fait envoler toute joie que se faisait Lisbeth en arrivant dans cette ville. Elle eut néanmoins une lueur d'espoir lorsque que le grand brun tendit sa main à l'autre aux cheveux roses, en l'ayant au préalable envoyer mordre la poussière. Toute cette histoire aurait pu se terminer ainsi, mais le plus petit avait décidé de s'acharner et tout en serrant la main tendu, la lui brûla. Lisbeth refusait d'y croire, sa main avait prit feu et avait carbonisé celle de l'autre, en lui jetant une nouvelle menace au visage. Il avait ensuite prit la peine de s'excuser pour son attitude envers elle et resta planté là sans bouger.

Sans observer la réaction du feu follet, elle se dirigea vivement vers sa victime et lui prit la main qu'il avait tendu précédemment. Elle était bel et bien brûlée, et pas qu'un peu. Elle se fichait ouvertement des éventuelles réprimandes que le jeune homme aurait pu lui faire, elle utilisa son pouvoir sur la brûlure. Une légère lumière rose pâle se dégagea de sa main, tenant celle de son patient de l'autre. Elle resta ainsi pendant une trentaine de secondes, et la plaie se résorba entièrement.

Lisbeth aurait aussi pu partir et les laisser se mettre sur la tête jusqu'à ce que la flammèche décide d'achever en barbecue le mystérieux jeune homme, mais elle ne pouvait pas, c'était immoral pour elle. Alors, elle se contenta de lui sourire de toute ses dents en relevant la tête, puis se tourna vers le lance-flamme pour lui adresser un regard qu'elle s'efforça de garder dénonciateur. Les hostilités avaient maintenant assez durées, et pour rompre cette atmosphère glaciale (ou au contraire ardente, pour certains) elle prit l’initiative de se présenter :

- Heu... je m'appelle Lisbeth. Lisbeth O'Padmey. Je suis dans cette ville pour entrer au Pensionnat Prismer !

Bien qu'elle y avait mit tout son cœur, sa voix sonnait faux. Elle attendait une réponse d'un des deux garçons, mais l'attitude désinvolte qu'adoptait maintenant celui aux cheveux roses ne montrait pas son envie de se prêter à cet exercice, et le visage impassible du grand brun la laissa douteuse quant à ses intentions... Et puis, ce qui l'intriguait toujours était ce qu'avait fait l’incendiaire, elle soutint donc son regard oppressant vers l’intéressé. Aussi, elle craignait qu'un des deux de replonge pour une quelconque raison dans un esprit combatif et que malgré sa présence, les coups fuseraient, et que d'une façon ou d'une l'un d'entre eux abîmerait son joli visage.

Radioactif. Très... C'était le moins que l'on puisse tenter de dire en observant sa pupille, électrifiée par la satisfaction avant d'immergée sous les flots de la tension et de la délectation de cette subite souffrance. Law allait devoir changer ; immédiatement. La pression de son cœur attendrissait son âme, bellâtre aux dessous piégées.

Elle ne demandait plus que ça, de l'action en grande quantité. Une abondance démesurée de violence, elle qui n'y avait plus eu droit depuis un certain temps réclamait de cette drogue au sourire rustre et psychédélique, cette extase qui faisait chavirée ce qu'elle ne possédait pas, une malhonnête raison. Cette même rêverie malsaine lui faisait oublié la douleur, il était focalisée sur sa nouvelle proie qu'il allait mettre à sang, ce n'était qu'une question de minutes. Ses bagages qui l'encombrait tapissaient l'intégralité de son corps tremblant comme une feuille fébrile époustouflée par l'effet d'un vent soudain, éveillant en elle cette insolence à volée éloignée du sol. C'était semblable à une illumination, une vague de chaleur submergea son corps composé de fibres électriques tandis qu'il sentait son organe moteur tambouriné au creux de sa main. Le souffle court, il haletait à grands bruits dissimulés, pensant, réfléchissant au pire des scénarios marié à la plus macabre des scènes. Ses canines s'entrechoquèrent intensément à chaque secondes qui défiaient la grande horloge ; il grelottait de plaisir.

Dorénavant, sa blessure lui était égale. Il était affamé, affamé de pouvoirs. Son désir ne résidait qu'à l'idée d'avoir la possibilité de le narguer hautainement afin de rivaliser avec la sur-puissance qu'il possédait. Alors, l'hérésie s'empara de lui, lentement... Il sentait bondir au creux de sa poitrine la colère tumultueuse et téméraire qu'il aurait dû manifestée en dix-huit ans d’apprentissage. Il en avait assez, d'être comparer à ses pairs si faibles et mal organisés. Puérils et sans intérêts, parias et dénonciateurs d'une différence trop évidente ; ils étaient tous exceptionnels, chacun à leurs façons. Mais si minablement regroupés que plus personne ne l'étaient, et à présent écartés du monde.

Son ultime avidité à extérioriser toute cette rage qu'il avait emmagasinée au fil des années n'était que démangeaison tandis que son corps tout entier se chargeait de foudre. Éperdu et éprit par le charme médusant de ses aptitudes toutes-puissantes, Law s'abandonna à l'insensée, une bonne fois pour toute...

Son pouls, immédiatement, reprit une tangente régulière et stable. Les éclairs qui se formaient autour de lui avaient vite fait de disparaître à la lumière, sa main blessée délicatement couverte par une paume douce et voluptueuse. Lorsqu'elle fut retirée, sa brûlure n'était plus qu'un souvenir d'une poussière éclatante au ciel, mais ce qui attirait son attention n'était visiblement pas son poignet soigné, mais les magnifiques yeux en amande céruléens que possédait son hôte. Il pouvait se permettre de la regardée de haut, et inclina la tête d'un côté, puis d'un autre. Son rapprochement entre le fait qu'il soit à l'image d'un réceptacle et elle, d'une cage pouvant le retenir, était tout aussi inéluctable qu'instantané... Les mots lui manquait. Il était dépourvu d'impression et son calme apparent se garda d'intervenir puisque délibérément, Law avait décidé de changer. Depuis peu, il n'était plus la même personne.

« Heu... je m'appelle Lisbeth. Lisbeth O'Padmey. Je suis dans cette ville pour entrer au Pensionnat Prismer ! »

Qu'est-ce qu'elle était mélodieuse et perçante, sa voix. Audacieuse comme avertie, les hormones en discorde des deux adolescents furent stoppées par quelques mots simplets ayant fait leurs effets ; le silence régnait. En gage de compréhension envers sa « cage », Law s'abaissa afin de ramasser le sac qu'elle avait laisser tombé au cours de leur bousculade et lui tendit promptement. Toujours dans cette notion de reconnaissance et d'amabilité qui ne lui convenait pas, il remua son poignet afin de lui démontrer que grâce à elle, tout allait pour le mieux, générant une sphère électrique du bout de son index.

«  Ça m'apprendra à vouloir être gentil... Souffla-t-il. Merci pour tout à l'heure, princesse... O'Padmey ? J'en déduis que tu es une irlandaise. Je suis également nouveau ici, je me nomme Law Kenneth Northbrook.. et bienvenue à Prismver. »

La fin de sa phrase était perturbatrice. Elle retentissait comme ironique visant avec méprit le gamin aux cheveux roses vers qui il se dirigea, armé d'un regard noir. Une fois arrivée à sa hauteur, il posait une main sur le haut de sa tête chevelue qu'il ébouriffait brièvement en abaissant son visage embellit d'un sourire radieux.

« Jolie écharpe demi-portion. » Lança-t-il.

Un peu de politesse, de temps en temps, cela ne pouvait réellement pas faire de mal, surtout qu’ils n’étaient pas seuls. ‘Fin ça, il s’en foutait totalement. L’impression qu’il pouvait donner aux autres personnes dans les environs n’avait aucune importance à ses yeux. Après tout, il était plus ancien qu’eux et il savait parfaitement comment « fonctionnait » les lieux. La loi du plus fort ? Bof, ce n’était pas vraiment comme ça qu’il voyait les choses. Mais peut-être qu’il venait d’en donner l’impression aux deux arrivants, et sans doute plus à la fille qu’à l’autre asperge prétentieuse. Qu’est-ce qu’il mourrait d’envie de lui foutre son poing dans la tronche d’ailleurs…

Il s’était excusé, mais n’avait pas souhaité se présenter. Son humeur du moment était tel qu’il pourrait explosée le premier qui oserait le regarder de travers. L’autre prétentieux était sans doute sa cible numéro une d’ailleurs. S’il n’était pas nouveau en ces lieux, il lui aurait fait passer les pires moments de sa vie en seulement quelques secondes. D’ailleurs, lorsqu’il lui avait presque « broyé » et flamber la main, il constatait qu’il avait l’air tout… exciter. Est-ce qu’il aurait souhaité que cela dégénère en baston général en prenant l’utilisation des pouvoirs en compte ? Oui parce qu’il avait l’air de vouloir y aller avec son pouvoir… Qui à première vue semblait être la foudre.

Un pouvoir élémentaire donc… Et visiblement sa maîtrise devait sans doute être meilleure que celle de Lester, qui s’en fichait un peu de son don, lui. Cet évènement aurait très bien pu le surprendre s’il ne s’agissait pas d’un endroit où des gens bizarres peuplaient les rues. Quoi qu’il en soit, au bout d’un instant, il avait laissé tranquille sa main, mais le regard de la victime de sa « rage » semblait avoir lui aussi envie d’en découdre : il n’était décidément pas normal, peut-être tout autant cinglé que Lester ? Si ce n’était peut-être plus, en fait. Peut-être qu’il l’apprendra plus tard.

Après s’être un minimum calmé, une fille, qui se trouvait être là depuis le début des évènements, commençait à s’occuper de la main de la victime du petit dragon. Il cligna des yeux, surpris de voir que ce genre de pouvoir pouvait exister. La preuve que c’était un véritable crétin en fait. Il n’avait pas l’esprit assez large, dirons-nous. Bref, après avoir soigné la main du pauvre –bien fait !- blessé, elle se retourna pour ensuite jeter un regard un peu plus dénonciateur vers le feu-follet. Lester quant à lui restait de marbre, ce n’était pas comme si elle allait lui faire peur.

Finalement, elle s’était présentée. Enfin quelqu’un qui semblait prendre les devants… En fait, par politesse, ça aurait dû être le plus anciens des environs qui aurait dû commencer à se présenter etc. Mais comme il s’en fichait totalement, il ne l’avait pas fait. Et bien évidemment, s’en suivit la présentation de l’autre asperge qui avait fait suivre ça de plusieurs paroles qui semblaient inutiles pour le jeune gamin plus qu’impulsif qu’était Lester. Il croisait les bras en regardant les deux autres qui étaient effectivement nouveau à Prismver, comme il l’avait déjà deviné un peu avant. Enfin, pas si dur en même temps, vu leurs valises.

Il n’avait pas fort envie de répondre, mais il se sentait un peu comme… Obligé. Ce serait un trop grand manque de respect envers eux s’il ne se montrait pas un peu poli. Mais alors qu’il s’apprêtait à parler, une main se posa dans ses cheveux roses, pour ensuite l’ébouriffer. Il leva le regard pour voir l’autre imbécile qui se faisait appeler Law le regarder avec un « sourire » qu’il considérait plus comme moqueur qu’autre chose. Si cette dénommée Lisbeth n’avait pas été dans les parages, le petit rose n’aurait pas attendu une seule seconde de plus pour faire pleuvoir les coups.

« J’veux pas d’tes compliments l’asperge ! »

Il se montrait un peu provocateur, lui aussi. Malgré son assurance, il se recula tout de même d’un pas en arrière, de façon à garder une certaine distance de sécurité dans l’optique où ce Law décidait de l’attaquer en premier pour ce qu’il avait fait un peu plus tôt.

« Moi c’est Lester Malcolm. Bienvenue à Prismver. »

Il n’avait pas montré la moindre once d’agressivité, il était en quelque sorte calme, mais toujours prêt à en découdre s’il le fallait. Cela dépendrait de l’humeur du grand bonhomme qui se trouvait face à lui. Après tout, on ne sait jamais ce qui pourrait arriver dans ce genre de situation, à la fois ardente et électrifiante.

Tout était calme désormais. Le fait de connaître leurs identités l'avait, quelque part, rassuré. Elle les remercia pour leur accueil, rassembla ses affaires. Le désir de découvrir la magnifique cité ne l'avait pas quitté depuis le début de l’altercation, or elle avait maintenant fait la connaissance de ces deux jeunes hommes et ne pouvait pas partir ainsi en les laissant en plan. Elle se sentait comme obligée de faire un bout de chemin avec eux, ou bien de les inviter à boire un verre. Elle sortit son téléphone de sa poche pour jeter un coup d’œil à l'horloge qui affichait 17 heures 40. Le silence entre eux se faisant de plus en plus pesant, alors elle leur lança :

– Bon eh bien, si on allait dans un café ? Cela nous permettrait de faire plus ample connaissance vous ne pensez pas ?

Elle arbora un plus grand sourire encore en prononçant ses mots, qu'elle avait soigneusement sélectionné pour ne pas froisser sa compagnie. Deux questions qui leur donneraient l'impression d'avoir le choix quant à leurs décisions, en revanche le regard qu'elle soutenait leur disait visiblement qu'ils ne vaudrait mieux pas refuser son invitation.

La lanière de son sac lui sciait l'épaule, elle ne portait qu'un débardeur recouvert d'une veste à capuche qui ne lui tiendraient bientôt plus chaud, le duvet de ses bras se hérissait d'ailleurs déjà à l'arrivée du froid de la soirée. Elle dénoua sa queue de cheval dans le but de protéger sa nuque du froid, elle se coiffa rapidement à l'aide des ses mains, et attendit la réponse d'un de ses deux compagnons. Elle renchérit tout de même sa précédente demande :

– Si vous ne voulez pas, on peut aller à Prismver ensemble... Je pense que je ne trouverais pas le chemin toute seule de toute façon... Ah oui au fait, vous pouvez m'appeler Liz.

C'était une information facultative, mais sa sociabilité naturelle avait prit le dessus. Et à présent, c'était tout ou rien, elle avait très envie que Law et Lester deviennent ses amis car elle sentait qu'ils avaient tout deux un bon fond, mais s'ils déclinaient sa requête elle pouvait faire une croix la dessus.