( switch off the lights ) ; PROJET CHAOS - 3

{{« switch off the lights
by june hastings ; ft léocade remington
(ligue du chaos)



Chaos. Mot devenu votre slogan que vous chantiez tour à tour, comme un crédo perpétuel qui ricochait dans vos esprits, laissant derrière lui un écho malsain et destructeur. Tu les avais tous choisis, tu les avais tous rappelés à toi – c’était devenu une évidence lorsque tu étais allée à la rencontre d’Allyson. T’avais la conviction que derrière ses airs de jeune fille sage, la violette n’était qu’un acteur de plus au désordre qui régnait sur Prismver. C’était presque devenu évident qu’elle était étroitement liée à tous les événements survenus sur le pensionnat, et tes soupçons s’étaient confirmés alors que tu avais vu cet éclat dans son regard – le même que tu avais depuis longtemps au fond de tes prunelles sombres.

Tu les avais rassemblés dans l’unique but de rétablir l’ordre des choses. Le White Day, WIP, tout ça n’était qu’un ramassis de conneries et d’illusions destiné aux plus faibles. C’était comme si un requiem était joué de vos mains, et ce depuis une semaine. L’ambiance pesante qui oppressait aujourd’hui le pensionnat était jouissive. Tout avait été patiemment orchestré, rien n’avait été laissé au hasard. Vous vous étiez tous placés sur la bonne gamme, vos instruments parfaitement accordés, jouant sans aucune fausse note. L’harmonie était d’une perfection grisante. Tu jubilais.

Tu n’avais pas envie de frapper le gong avec force ; du moins pas tout de suite. Ce n’était pour le moment que de simples coups, portés les uns après les autres ; ça avait des allures de détonateur, de compte à rebours avant l’explosion finale. 5. Les cuisines saccagées, les élèves malades, en train de se tordre dans leurs lits. Pathétique. 4. Supprimés, effacés. On ne parle plus de vous, vos dossiers sont aussi vierges que les saintes-ni-touche du pensionnat. 3. C’était à ton tour d’entrer en scène. Tu aimais le rôle qu’on t’avait donné ; parce que tu étais le personnage en lui-même. Pas besoin de masque, ta nature de pimbêche était amplement suffisante.

Alors te voilà aujourd’hui, éclairée par les derniers rayons du soleil couchant, à attendre ton heure de gloire. Tes doigts dansaient élégamment devant tes yeux, laissant crépiter quelques étincelles à leur extrémité. Ton corps était encore plus chargé en électricité qu’il ne l’était d’ordinaire, tu le sentais dans tes muscles, dans tes veines, dans tes organes. L’excitation en était peut-être, ou bien c’était le désir fou de mener les prochaines actions à bien qui t’animait. Finalement, la porte de la chambre de Léocade s’ouvrit, laissant apparaître le jeune homme, une cigarette entre les lèvres.

Tels Bonnie and Clyde vous vous dirigiez d’un pas assuré vers le local situé un peu en retrait du reste du pensionnat. Vous vous évaporiez dans les fumées de vos clopes respectives, seuls, et terriblement terrifiants. Vous étiez enfin devant ce fameux bâtiment, et tu posas avec dédain ton coude sur son épaule, t’appuyant légèrement sur le doré ; vous vous échangiez un sourire carnassier, sourire dangereux qui en dit long sur vos attention, tandis que tu sortis de ta poche cette fameuse clef qu’Oswald t’avait confiée. Tu ouvris la danse en ouvrant la porte, lui accordant un dernier un dernier regard avant de disparaître dans la pénombre de la pièce. Tu allumas une lampe de poche, sachant pertinemment que celle dont le local était affublé serait bientôt inutile. T’entendis le bruit significatif d’un vaporisateur – Léocade s’était lui aussi attelé à sa tâche.

Nouveau sourire. Tu te dirigeas vers le générateur – ce fameux compteur qui habituellement illuminait tout Prismver. Mais pas ce soir. Tu lâchas la lampe qui s’écrasa sur le sol, approchant tes mains encore plus lumineuses des fils électriques. Tes iris semblèrent elles aussi s’illuminer ; ton dos fut pris de frissons. La source électrique était si forte que tout ton corps réagissait à son approche. Un léger rire cristallin s’échappa de tes lippes ; tu étais en plein extase. C’était parfait. Tellement parfait. Tu agrippas tous les fils entres tes fins doigts, ça explosait, ça semblait se désintégrer de l’intérieur. Le système brûlait entre tes mains, le plastique qui le protégeait commençait à fondre. Ultime pression, et le pensionnat fut plongé dans le noir.
Message en lettres capitales qui ne laissait pas beaucoup de place à l’imagination.
Et c’était loin d’être terminé.

HRP & résumé pour les feignasses :