[FINI] AFTER. ft. Killiam

Tes paupières se ferment à demi lorsque sa main vient caresser ta joue. Ça te détend, et tu pourrais t'endormir presque immédiatement tellement sa présence te calme, tellement ses caresses sont tendres. Tu bouges légèrement le rapproches de toi, ou peut-être est-ce toi qui te rapproche de lui, tu n'es pas très sûr ; dans tous les cas, vous êtes plus proches maintenant. Il reprend, et tu soulèves les paupières, ris légèrement. Têtu ? C'est un euphémisme, il est le mec le plus collant et têtu et obstiné que tu aies eu à connaître. Tu lèves ensuite les yeux, lâches un soupir amusé quand il te parle du fait que dieu merci tu n'as pas d'ex j'aurais pas à les taper. Ça te fait rire, cette jalousie, cette possessivité, ça te fait sourire, ça te rend un peu heureux, aussi, de savoir qu'il tenait assez à toi pour être jaloux et possessif.

Tu l'écoutes attentivement, même les yeux à demi clos et tu hausses les épaules. Oui, t'étais plutôt fier, d'être son premier mec, plutôt content aussi, mais plus parce que vous alliez apprendre ensemble, parce que t'allais pas être tant à la traîne que ça. T'étais content, heureux même, de savoir que c'était avec toi qu'il voulait être, pas avec n'importe qui d'autre, t'étais heureux de savoir que tu étais spécial, un petit peu au moins. C'est différent. Et il a piqué ta curiosité.

Tu te redresses, lentement, pour ne pas que ta tête tourne trop brusquement, pour ne pas que ton cerveau bouge dans ton crâne et tu le regardes, le dominant un peu par ta hauteur soudaine. Dans tes yeux brille cette lueur de curiosité, d'envie, de tendresse, d'amour, tout en même temps.

— Différent comment ?

Ta main s'arrête sur sa hanche, tes doigts viennent serrer légèrement sa peau et tu retiens ton regard dans le sien, pour ne pas observer ses épaules, son torse, son aine... toutes ces nouvelles choses que tu as envie d'apprendre par cœur.  

Il réfléchit et tu attends avec une impatience non feinte. Tu n'es pas très sûr de ce que tu veux entendre, de ce que tu vas entendre. Tu n'es pas très sûr de vouloir savoir tout court, peut-être que garder le mystère était mieux. Il ouvre la bouche, détourne le regard et tu hausses un sourcil surpris malgré l'alcool. Voir Ezéchiel fuyer devant une conversation est quelque chose de surprenant, même totalement bourré.

— Différeeent... dans le sens... genre. Différent dans le bon sens. je n'ai jamais... aimé quelqu'un, ni cherché à courir après quelqu'un pour qu'il s’intéresse un temps soit peu à moi... avec ses filles, c'était juste... mmh. comme ça ? De la découverte, il n'y avait pas de sentiment. ni vraiment, vraiment de relation en fait ? Je l'ai peut-être fait, mais c'était pas, genre... on reste dans le lit de l'autre, on se tient la main, machin... c'était juste... comme ça ? Alors que toi... baaah... c'est une vraie relation, je suis amoureux de toi, je pense à toi tout le temps, j'ai envie d'être avec toi tout le temps... ça m'énerve même quand tu parles à d'autres personnes que je ne connais pas... y a genre... je sais pas... elles m'intéressaient parce que j'étais curieux, toi... tu m’intéresses tout court.

Tu te mords la lèvre, empêches ton sourire de s'agrandir, mais tu ne peux pas empêcher tes lèvres de s'étirer un peu, de créer les fossettes sur tes joues, et peut-être que tu as un peu les joues rouges, aussi, parce que toutes ces choses, tout ce qu'il te dit, ça te fait plaisir, plus que tu n'aurais pu le penser. Et pourtant, tu ne fais pas attention, tu as l'impression que ça le met mal à l'aise et tu le comprends, tu serais gêné aussi. Alors ta main attrape un coussin et lui fout sur la gueule :

— Sale jaloux possessif va.

Tu te relaisses tomber sur le lit en riant, heureux, riant en te moquant un peu, riant parce que oui, c'est une vraie relation, parce qu'il est amoureux de toi, parce qu'ils s'intéressaient pas aux autres, parce qu'il s'intéresse à toi, parce qu'il pense à toi, qu'il a tout le temps envie d'être avec toi... et surtout, surtout tu es heureux, parce que tout ce que tu penses de lui, c'est réciproque. Puis tu te penches vers lui, viens happer ses lèvres des tiennes, y déposer un tendre baiser, un peu appuyé, un peu amoureux, ta main se nichant sur sa nuque pour l'approfondir, pour laisser vos langues jouer ensemble.

C'est réciproque.
Mais t'es pas encore capable de lui dire que tu l'aimes.
Pas encore.