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 [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam

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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam - Page 2 1400359500-clockMar 25 Juil 2017 - 20:33

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Il mange et boit un peu, et ça te rassure. Même s'il le fait pas pour lui, il le fait pour toi, et c'est quelque chose dont tu pourras jouer s'il refuse d'avaler quoique ce soit. Puis il vient déposer un baiser sur ta joue et tu souris doucement alors qu'il s'allonge, et il ne te faut que quelques dixièmes de seconde pour le rejoindre. Le soupir qu'il laisse échapper te fait sourire et tu le détailles, tes doigts glissant sur sa hanche, caressant son dos, sa taille, ses reins. Sa respiration se fait plus profonde, plus calme, et tu le vois plonger dans un sommeil sans rêve. Tu t'autorises enfin à te détendre complètement, à enfoncer ta joue dans l'oreiller et tu te mords vivement la lèvre, perdu.

Tu es perdu car tu ne sais pas quoi faire, Killiam. Tu te sens si inutile, ces temps-ci. Inutile avec Ezéchiel, inutile avec Laurent, inutile avec Narcisse. Il ne manquait plus que Théa. Tu te sens si inutile que tu ne sais plus quoi penser de toi-même, tu ne sais plus quoi penser tout court, de tout ce qu'il se passe, de toute cette guérilla, de tout. Tu aimerais aller voir les parents d'Ezéchiel et les secouer, les insulter, les frapper. Tu aimerais retrouver les mecs qui ont tabassé Laurent jusqu'à qu'il se retrouve à l'infirmerie pour les envoyer toi-même à l'hôpital. Tu perds le contrôle de toi-même et tu es au bout du rouleau alors que tout vient à peine de commencer.

Tu passes de longues minutes qui se transforment en heures, à l'observer, à caresser son visage du bout des doigts, à glisser tes mains sur ses hanches. Tu passes du temps sur chaque arabesque, sur chaque caresse, comme si te concentrer lui évitait tout cauchemar. Tu sais que tes paupières se font de plus en plus lourdes, que tes caresses sur son corps s'adoucissent, s'évanouissent et tu t'assoupis. Tu es dans cet état dans le sommeil et le réveil, pas tout à fait endormi, pas tout à fait réveillé non plus, comme prêt à ouvrir les yeux dès qu'il ouvrira la bouche, dès qu'il fera un mouvement.

Ce sont ses mots qui te font soulever les paupières, et quand il se blottit un peu plus contre toi, tu le serres un peu plus. Tes lèvres un peu sèches trouvent son front, y déposent un baiser tendre, doux. Tes dents viennent mordiller ta lèvre, encore, arrachent même un bout de peau qui laisse du sang se propager sur ta langue. Tu déglutis et tu baisses un peu la tête, faisant frôler vos nez comme il le fait si souvent. Et enfin, tu prononces la sentence dans un si doux chuchotement que tu ne sais même pas s'il l'entend vraiment :

Tu veux parler de Clara ?

Ce qu'elle était et ce qu'elle n'est plus. De sa mort, ou de sa vie. De tout l'amour qu'il lui portait et qu'il lui portera toujours. De tout ce qu'elle était pour lui, de tout ce qu'elle ne sera plus. De de lien qu'il ne pourra recréer avec personne, de son propre sang, de toute sa vie.

Penser à Clara.
Sans penser à la Faucheuse.


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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam - Page 2 1400359500-clockMar 25 Juil 2017 - 23:22

tu sais je porte la poisse, oui, oui, j'suis désolé d'porter malheur, de faire toujours des erreurs et j'espère ne pas trop d'faire de mal, d'pas trop d'bousiller la vie -- à toi aussi.





S
es jambes se replient pour éviter le touché et il sent soudainement tes lèvres sur son front. Il cligne des yeux avant de croiser ton regard,  plus proche qu'il ne l'aurait cru, alors qu'il émerge encore de son sommeille, essayant tant bien que mal de se concentrer sur la situation.


Il vit dans tes deux orbes grises une inquiétude sous-jacente et quand tu pris la parole, il se statufia, soudainement pleinement réveillé. Son réflexe fut de baisser les yeux tout en se mordillant la lèvre, il vint se coller un peu plus à toi avant de reposer ses prunelles dans l'océan grisâtre que tu lui offrais. Il inspira, réfléchissant à mille à l'heure alors que son cœur semblait se gorgé encore et encore de cette souffrance qui ne partait pas, de cette souffrance qui ne partirait jamais.

elle avait quinze-ans. souffla-t-il.

Il était un peu perdu ; il avait envie d'en parler mais aussi de tout garder en lui. Il n'était plus aussi fébrile et incontrôlable que tout à l'heure, il semblait presque détaché, vu de l'extérieur mais la vérité c'est qu'il savait qu'il pouvait craquer à nouveau à tout moment. Il avait envie de tout garder pour lui mais de te partager à toi, alors il reprit :

on vit... on vivait dans un petit patelin. genre, la campagne et les vaches. et il fronce les sourcils, ne sait pas trop quoi dire. elle était triste quand je suis parti pour prismver mais c'était encore un bébé - un faible sourire - et elle m'a toujours enviée, alors que je ne vois pas vraiment ce qu'il y a à envier... elle est tombée dans les escaliers à cause de moi, bras dans le plâtre pendant trois semaines... pourtant, même après, quand elle savait pour mon don, elle était presque plus excitée que moi et voulait que je l'utilise touuut le temps...

Et il raconte ça comme si ce constat le saoulait alors que son sourire persiste, il décroche de ton regard, pour se balader sur ton visage alors qu'il plongeait dans ses souvenirs, des souvenirs qui semblaient bien lointain à présent.

clara... c'est moi... en pire. en bien, bien, bien pire. continua-t-il en fronçant de plus en plus les sourcils, toujours amusé alors qu'il semblait sous-entendre que oui, c'était possible. tu me trouves insupportable parfois ou carrément méga chiant et je sais que je mâche pas mes mots... mais putain, elle, elle est vraiment invivable... ella estaba, perdóname.

Il inspire beaucoup d'air et bloque ses poumons, ses paupières se refermant alors que l'émotion soudaine le prends. Il se force au calme et retrouve la vue. Il te lance un coup d'oeil, comme s'il était un peu désolé, désolé que tu ne saches rien de lui, que tu ne saches rien d'elle. Oui. Il avait envie d'en parler. Avec toi seulement.

... j'ai des photos, tu veux les voir ?



et il ne pense à rien ; c'est le mieux à faire.

_____









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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam - Page 2 1400359500-clockMar 25 Juil 2017 - 23:56

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Son regard fuit le tiens, et tu te dis que c'était peut-être trop tôt, que tu n'aurais peut-être pas dû parler de Clara maintenant, tu aurais sûrement dû attendre encore, attendre demain, peut-être, voire même après-demain, mais pas maintenant, pas tout de de suite, c'était bien trop tôt encore, n'est-ce pas ? Tu hésites sur la marche à suivre, tu as envie de lui dire que, finalement, s'il ne voulait pas en parler, il n'était pas obligé, qu'il pouvait même oublier ta question s'il pensait que c'était mieux comme ça.

Quand il prend la parole, quand il te souffle l'âge qu'a sa sœur, qu'avait sa sœur, tes doigts commencent à aller et venir sur sa hanche, par dessus son haut, comme pour bien lui faire comprendre que tu es là, que tu restes là, et que tu ne pars pas. Tu restes là et tu l'écoutes, tu restes là et tu prends soin de lui, tu apprends à la connaître à travers lui, tu apprends à le connaître à travers elle.

Un sourire vient étirer tes lèvres quand il te dit qu'elle était pire que lui. Tu as du mal à l'imaginer, tu as du mal à le croire. Puis il continue, et sa voix dérape en espagnol, tu vas pour lui dire que tu ne comprends pas, mais tu te tais. Tu n'as pas trop envie de lui dire, surtout dans l'état dans lequel il est, surtout en le voyant se forcer au calme, se forcer à ne pas craquer de nouveau.

— … J'ai des photos, tu veux les voir ?
Si tu veux bien. Ça me ferait plaisir.

Et pourtant, tu ne bouges pas, tu le maintiens même un peu plus contre toi, caresses encore sa hanche avant de lui avouer d'une voix douce :

Par contre je... je comprends pas quand tu parles espagnol...

Et tu es désolé de le lui dire, parce que tu as l'impression qu'il ne le fait pas exprès, et que tu ne veux pas qu'il se force à ne parler que dans une seule langue alors qu'il a besoin de parler en espagnol, comme si c'était sa façon à lui de faire son deuil.

Je savais même pas que tu parlais espagnol, lui avoues-tu alors, sans vraiment réfléchir.


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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam - Page 2 1400359500-clockMer 26 Juil 2017 - 0:56

tu sais je porte la poisse, oui, oui, j'suis désolé d'porter malheur, de faire toujours des erreurs et j'espère ne pas trop d'faire de mal, d'pas trop d'bousiller la vie -- à toi aussi.





I
l sourit un peu plus quand tu lui donnes ta réponse, alors qu'il apprécie la caresse et le maintien qui se fait plus fort comme si tu n'avais pas envie de le lâcher. Il y a tout un tourbillon de pensées dans sa tête, car non, définitivement, il ne pense pas à rien mais il essaie, il se convainc et tu l'aides à cela.

par contre je... je comprends pas quand tu parles espagnol... finis-tu par lui souffler d'une voix extrêmement douce, comme si une simple intonation de voix trop forte l'exposait à se voir brisé -- et c'était partiellement vrai. Il papillonne bêtement des yeux, sans avoir saisit qu'il s'était reprit à parler espagnol - si la première fois il en avait eu conscience, là, ça lui avait échappé.

je savais même pas que tu parlais espagnol.

Il t'offre une drôle de moue alors qu'il te trouve assez mignon, il ne sait pas trop quoi penser de ton aveux et ça lui laisse un goût doux-amère sur le palais. La moitié de ses amis savaient qu'il était bilingue mais son propre copain ne le savais pas, alors que c'était un détails parmi tant d'autre. Ça lui tira une drôle de moue parce qu'il se rendit compte que lui non plus ne connaissait rien sur toi, ou du moins, il n'avait pas de petites anecdotes de se genre à propos de toi. Il connaissait ta personnalité, ton lien avec Théa, le fait que tu te drogues, que tu fumes et bois, il connaissait ton don, ton emploi du temps, certaines de tes manies qu'il avait pu apercevoir, tes rituels de la journée, ta façon de manger, ta façon de jouer, la façon qu'à tes yeux de briller quand tu ris, il connaissait l'odeur de tes cheveux par cœur et les courbes de ton corps, mais qu'en était-il de certain détails ? Alors ça lui tira une drôle de moue, entre une certaine tendresse et un certain désappointement.

j'ai pas remarqué que j'avais repris l'espagnol... et il se mordille la lèvre. généralement je le parle quand je trouve que l'anglais... est de trop dans ce que je veux dire, que ça me gêne. peu de gens parle espagnol, alors... c'est pratique. j'ai conscience qu'on ne me comprend pas... c'est chelou, désolé. j'ai pas fait exprès sur le coup. et ça lui fait bizarre de parler autant alors qu'il était resté muet depuis son départ, mais il parlait, il parlait parce qu'il pouvait parler avec toi -- toi, pas les autres.

j'ai appris à parler la langue parce que je m'ennuyais, alors j'suis allé sur internet et... voilà. quand je m'ennuie, j'apprends des trucs, j'vais sur wiki ou j'sais pas et j'apprends des trucs au hasard. c'est tombé sur l'espagnol. je l'étudie en cours et j'étudie aussi le français mais je suis pas aussi bon... mon occupation du moment était d'apprendre le russe.

Il t'explique tout ça alors qu'il se décalait, se tirant de tes bras quelques secondes pour se plier et attraper l'album qui se trouvait à tes pieds, reprenant immédiatement sa place auprès de toi, comme s'il ne supportait pas de rester plus longtemps éloigné. Il observe l'album, tout en parlant, sans pour autant l'ouvrir, puis repose ses prunelles dans les tiens, alors qu'il prend le temps de t'expliquer.

—  c'est comme ça que je sais que les premières circoncisions on été réalisées en egypte et que les mantes religieuses ont des pièces buccales broyeuses qui leur permet de mieux déchiqueter et digérer le mâle avec qui elles se sont accouplés. et il semblait te sortir tout ça avec une évidence presque dérangeante.

Il reposa l'album sur son torse alors qu'il se mettait sur le dos, son visage s'adoucit alors qu'il était resté jusqu'alors très neutre et ce sont ses lèvres qui viennent se déposer sur la commissure des tiennes, dans un baiser chaste et très rapide, comme s'il semblait te signifier que ne pas savoir ce genre de chose sur lui n'est pas un drame en soi, que vous aviez tout le temps d'apprendre à vous connaître et que, justement, ne pas tout savoir directement, était plutôt positif - c'était sa façon à lui de voir les choses.

Il inspira un peu plus fort, prenant grandement sa respiration alors que son cœur se faisait toujours aussi lourd, tandis que plus il parlait, plus ça lui occupais l'esprit, ça lui faisait du bien - l'égoïste vérité était que plus il t'expliquait, plus il te confiait sa vie, plus lui même semblait s'en décharger. Il ne savait pas trop par où commencer, où reprendre, alors il se cala encore plus contre toi si c'était possible, allant lier ses jambes avec les tiennes, alors que ce rapprochement lui semblait encore pas assez.



son silence était ce qui apporterait les problèmes.




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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam - Page 2 1400359500-clockMer 26 Juil 2017 - 17:59

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Tu n'avais pas vraiment très envie de lui dire, que tu ne comprenais pas quand il parlait espagnol, et que tu ne savais pas qu'il parlait espagnol... mais tu n'avais pas envie de rater quelques mots, quelques phrases qui pouvaient dire tellement. Tu connais si peu de lui, finalement. Tu l'aimes à en crever, et tu ne connais rien de lui. Tu ne sais pas quelle est sa couleur préférée, par exemple, ou ce qu'il aime vraiment manger le matin, s'il boit du café ou pas, comme toi tu en bois tous les matins. Tu ne sais pas quels sont ses passes temps, ces hobbies, ce qu'il aime faire de ses heures perdues. Tu ne sais pas de quelle façon il travaille et quelle est sa matière préférée. Tu ne sais rien de lui, si ce n'est son caractère extravagant, sa façon qu'il a de regarder certaines personnes de haut, et cette façon aussi, de vagabonder dans les couloirs, la tête dans les nuages, comme s'il était dans un autre monde. Tu connais sa loyauté envers les personnes qu'il aime, son besoin d'affection, d'être tactile... mais finalement, Killiam, tu ne sais pas grand chose de lui.

Il ouvre la bouche, t'avoue qu'il n'a même pas remarqué et tu chasses ces mots d'un : t'as pas à t'excuser qui meurt dans le flot de paroles. Il t'explique ce qu'il fait quand il s'ennuie, et tu as la réponse à une de tes questions. Ezéchiel aime apprendre des trucs randoms. Tu l'observes se redresser pour récupérer l'album photo à vos pieds et, quand il revient se caler contre toi, tes doigts viennent s'emmêler dans ses cheveux, les caresser doucement, lentement, alors que lui vient déposer un baiser sur le coin de tes lèvres. Pas tes lèvres. Le coin de tes lèvres. Comme si un vrai baiser vous était interdit jusqu'à nouvel ordre, que ni l'un ni l'autre n'était vraiment prêt pour ça, que vous aviez besoin de temps, comme si vous deviez vous retrouver, vous réapprendre.

L'album photo entre vous, il vient se caler contre toi, entrelacer vos jambes et vous êtes plus proches encore que vous l'étiez il y a quelques minutes. Tes doigts jouent dans ses cheveux, les emmêlent tendrement. Puis ta main libre vient attraper l'album.

Si t'es pas prêt pour ça, on peut attendre.

On, parce que tu ne le laissais pas tout seul, parce qu'il n'était pas tout seul, et que c'était lui et toi. On, parce qu'il n'était pas question qu'il fasse face à tout ça sans toi, qu'il s'éloigne de toi plus que nécessaire. On, parce que tu ne voulais pas qu'il soit seul, et surtout, tu voulais qu'il le comprenne. Tu veux qu'il comprenne que tu es là, que tu resteras là, et que tu ne partiras pas. Jamais.


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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam - Page 2 1400359500-clockJeu 27 Juil 2017 - 4:21

tu sais je porte la poisse, oui, oui, j'suis désolé d'porter malheur, de faire toujours des erreurs et j'espère ne pas trop d'faire de mal, d'pas trop d'bousiller la vie -- à toi aussi.





I
l se permet d'apprécier tes caresses dans ses cheveux et il y trouve cette affection qu'il recherche désespérément. Tu es là, avec lui et c'est la seule chose qui lui importe, il n'a envie de ne penser à rien d'autre -- sauf qu'il n'y arrive pas, il ne le peut pas.
Comment aurait-il pu ?

Tu reprends la parole et automatiquement il ferme les yeux, serre contre lui son fardeau un peu plus fort contre sa poitrine, avec peut-être l'intention de le compresser contre son cœur pour éviter cette hémorragie de douleur. Il n'y a pas de mot pour expliquer ce qu'il se passe, ce qui est entrain de se passer, ce qu'il s'est passé. Il venait d'enchainer trois jours cruels, une mâtinée à pleurer et vomir avant de s'endormir et le sommeil l'engourdissait toujours, lui permettait d'apprécier tes gestes à sa juste valeur, de parler sans trembler ni broncher et il était trop épuisé pour fondre en larme à nouveau, trop épuisé pour ressasser dans sa mémoire les paroles de ses parents, leurs dégoût, leurs incompréhension, pendant que son visage à elle, demeurait irrévocablement immobile.

j'ai envie que tu la connaisses. c'est important. fit-il finalement d'une toute petite voix alors que ses prunelles retrouvaient la vue, ne te lâchant pas du regard une seule seconde alors qu'il avait envie de se noyer dans tes orbes grises, si profondes, si particulières.

et j'sais pas si j'aurais la force plus tard... avoua-t-il ensuite à demi mots.

Pourtant il ne se précipite pas pour l'ouvrir, allant même jusqu'à refermer les yeux pour pivoter la tête, se retrouvant dans ton cou alors que tes caresses s'éternisaient et tout cela, tout cela, lui permettait de garder pied, de rester stable sans partir en vrille, sans péter les plombs. Il s'octroyait une pause comme si tout cela lui demandait un effort incommensurable.

tu es tellement précieux pour moi...souffla-t-il subitement, la déclaration sortant de nulle part, tandis qu'il inspirait un peu plus fort, poursuivant toujours si bas à l'image d'une plainte à peine voilée : — oublie jamais ça.



et c'était sa façon à lui de t'être reconnaissant.

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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam - Page 2 1400359500-clockJeu 27 Juil 2017 - 16:09

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Tu ne comprends pas le lien entre vous. Tu ne le comprends pas, parce qu'il te dépasse, parce que tout est allé bien trop vite, et en même temps, tout a été si naturel que ça te prend au dépourvu. Cette tendresse, entre vous, cette façon de vous comprendre, d'avoir besoin l'un de l'autre – parce que tu avais définitivement besoin de lui, et tu es, au fond de toi, persuadé qu'il a besoin de toi. Il est venu te voir, avant même de déposer sa valise, et tu penses qu'à sa place, tu aurais fais la même chose, si tu étais revenu.

Vos regards se rencontrent de nouveau quand il prend la parole et tu hoches doucement la tête. Tout est doux, ce matin. Enfin, cet après-midi, vu le temps que vous aviez dormi. Son aveu te fait te mordre la lèvre. Tu comprends. Tu comprends parfaitement, mais tu ne veux pas le brusquer. On dit que le temps guérit les blessures, et ça ne faisait que cinq petits jours en comptant celui-ci qu'il était parti. Peut-être qu'il lui fallait plus de temps, pour comprendre, pour accepter, pour pouvoir faire son deuil comme il le fallait.

— Tu es tellement précieux pour moi... oublie jamais ça.

Tu ne cesses tes caresses, même si elles se font moins appuyées, alors que ton visage s'abaisse légèrement, que ton regard cherche le sien, le trouve, et tu te noies dans ce regard si différent de d'habitude.

N'oublie pas à quel point tu l'es pour moi.

Et peut-être qu'il ne sait pas à quel point il est précieux pour toi, parce que tu ne lui as jamais dis, tu ne lui as jamais vraiment montré non plus. Tu ne lui as jamais dis à quel point tu l'aimais, que tu l'aimais tout court. Tu ne lui as jamais dis à quel point tu te sentais gamin et enfantin avec lui, à quel point ton amour pour lui te rendait niais, de cette niaiserie que tu détestes, que tu hais. Il ne sait pas à quel point ton cœur bat vite lorsque tu le croises dans les couloirs, quand il apparaît devant toi, quand tu es en sa présence. Il ne sait pas à quel point tu penses à lui, tout le temps, à ce qu'il peut faire quand il n'est pas avec toi, à te demander s'il pense à toi, de temps en temps. Il ne sait pas à quel point tu l'aimes, à quel point tu es dépendant de lui, à quel point ça te terrifie. Il ne sait pas que tu aimerais le protéger de tout et de tout le monde, comme tu voudrais pouvoir protéger Théa et Laurent. Il ne sait pas à quel point tu remuerais ciel et terre pour le rendre heureux, ou rien que pour le voir sourire, pour voir ses yeux briller. Il ne sait pas à quel point tu pourrais tout faire pour lui, parce que tu as accepté ce sentiment qui t'a emmêlé les pensées, parce que tu l'acceptes et tu aimes toutes ces émotions qu'il te donne par sa simple présence, par sa simple existence.

Il ne sait pas à quel point tu l'aimes, Killiam.
Il ne sait pas, et peut-être qu'il ne saura jamais vraiment.

Tes lèvres viennent déposer un nouveau baiser sur son front, et tu lui murmures doucement :

C'est quand t'es prêt...

Et seulement quand il se sentait prêt de te montrer cette partie de sa vie qui venait de partir en cendre.


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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam - Page 2 1400359500-clockJeu 27 Juil 2017 - 19:43

tu sais je porte la poisse, oui, oui, j'suis désolé d'porter malheur, de faire toujours des erreurs et j'espère ne pas trop d'faire de mal, d'pas trop d'bousiller la vie -- à toi aussi.





T
u lui retournes ses paroles et ses paupières s'affaissent, à nouveau, comme s'il s'imprégnait de celles-ci, comme si, à présent, il était plus difficile pour lui de garder les yeux ouverts - sans en ressentir de la fatigue, de la colère, de la tristesse.

Alors tes lèvres, si douces, si chaudes, reviennent sur sa peau et son cœur se réchauffe, les battements se tranquillisent, son esprit s'éclaire -- et il inspire ; un, deux, trois goulées d'air.

Il n'avait pas envie de retrouver la vue, il avait envie de se laisser simplement porter par les émotions et les sensations que tu lui procures, il avait envie de se fondre dans ton corps, d'en mélanger même les atomes ; et peut-être que comme ça, tout serait plus simple, tout serait moins difficiles, parce qu'il était là, avec toi, mais son esprit, lui, se sentait bien, bien, seul -- il n'y pouvait rien, il n'y pourra rien, c'était comme ça et pas autrement.

S'il s'était retrouvé désappointé en se retrouvant dans ta chambre par son inconscient, il trouvait à présent son action logique ; presque sous le sens. Il n'avait pas envie de voir les autres, pas envie de voir les Blasters, pas envie de voir Narcisse, pas envie, pas envie, parce que c'était trop tôt, parce que c'était intime, personnel, son deuil était intime et personnel ; particulier. Il voulait le partager avec toi, parce que tu étais intime et personnel, les autres n'en avaient pas le droit - c'était comme ça, pas autrement.

Alors, après ce qui sembla une éternité, il reposa son regard dans le tien avant de se concentrer sur l'album qui se trouvait toujours dans ses mains, positionné, à présent, de façon perpendiculaire à son torse ; puis il l'ouvrit - juste comme ça - tombant sur la première page où le nom de l'entreprise se trouvait là, dans une belle calligraphie.

Il tourna la page, la première page, le début, le commencement. Sans qu'il ne puisse se retenir, un sourire vint apparaître sur ses lèvres alors qu'il détaillait une à une chacune des photos qui se trouvaient, dans un silence moins lourd, plus confortable mais extrêmement intime ; il te confiait ce qui lui était de plus cher, il te confiait un bout de sa vie et jamais encore jamais, personne n'avait vu ses photos.

... fit-il en pointant du doigt la toute première photographie dans un murmure bas mais loin d'être triste, plutôt mélancolique, c'est la maison... et ... c'est moi et ma sœur... , on étaient tout petits avec ma mère, j'avaaais... cinq ans je crois.

La vérité c'est que ces photos, ça faisait surement la centième fois qu'ils les regardaient en l'espace de quelques jours et te les montrer lui faisait du bien, à mesure qu'il parlait, il se détendait petit à petit, appréciant l'atmosphère confortable, ta présence à ses côtés, ton odeur, ton souffle, ton attention.

Ah, il t'aimait tellement.

Un peu distrait, il tourne d'autres pages, constellées des photos de sa mère, de son père, de lui-même et de sa sœur ; parce que ce bouquin lui appartenait à elle, il était très personnel et on le devinait aux arabesques autour des photos, aux petits dessins, aux collages saugrenues, aux commentaires qui vont bien et aux couleurs, comme si chaque page était personnalisé et c'était amusant, se disait-il, à quel point elle agissait - avait agit - de la même façon que lui, qu'ils avaient la même façon de faire, de marquer leurs traces, leurs présences, de barbouiller tout ce qu'ils trouvaient de petites choses et d'autres.

Tombant sur des photos où ils étaient ensemble, ici et , son sourire ne pu se retenir, les commissures se levant dans un naturel tout à lui, un peu douloureusement, comme s'il n'avait pas sourit de cette manière depuis des lustres. Alors il reposa le regard vers toi, soudainement plus vif, même amusé, quasiment espiègle avec dans les yeux cette taquinerie qu'il n'offrait qu'à toi, comme si une bouffée de courage lui permettait de redevenir un temps soi peu celui qu'il était ; qu'il n'avait pas disparut, qu'il était toujours là, qu'il avait simplement besoin de faire son deuil, de prendre son temps, d'assimiler l'information.

Et peut-être que les insomnies se feront fréquentes, que les cauchemars le troublerons, et peut-être qu'il vomira encore, qu'il pleurera peut-être mais il puisait dans tout ce que tu lui apportait pour tenir debout sans lâcher prise, sans tomber à genoux.

elle est aussi belle que moi, pas vrai ?


et il se foutait de parler au présent.

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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam - Page 2 1400359500-clockJeu 27 Juil 2017 - 22:10

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Il prend le temps, le temps d'être prêt, le temps de se sentir prêt, et tu es plutôt content qu'il prenne le temps, que ce soit pour lui, ou pour toi. Parce que tu ne saurais pas comment réagir à une crise de larmes, parce que tu voudrais sûrement l'embrasser jusqu'à ce qu'il arrête de pleurer, essuyer ses larmes de tes pouces, l'embrasser encore, comme si c'était la seule façon que tu avais de lui prouver à quel point tu l'aimais, à quel point tu étais là. Alors quand il ouvre la première page de l'album, ton regard quitte son visage pour glisser sur les photos.

La première pensée qui te traverse l'esprit, c'est que la maison semble jolie, douce et tendre. Quelque chose qui est en totale opposition avec cette famille maintenant déchirée par la mort d'un de ses membres. Tes doigts dessinent encore et toujours des arabesques sur la peau qu'ils atteignent, d'un geste distrait et machinal, alors que ton regard reste concentré sur les photos. Tes lèvres s'étirent d'un doux sourire, ayant l'impression de voir des photos de Théa et toi quand vous étiez enfant.

Mais c'est que t'avais l'air d'un ange à l'époque, ça a bien changé ! lâches-tu en pointant du doigt la deuxième photo qu'il te montre, avant de laisser échapper un léger rire détendu.

Tu regardes avec attention chaque photo, graves dans ta mémoire les airs joyeux, les grimaces enfantines et les photos de famille, les photos plus intimes, aussi. Écoutant avec attention les petites anecdotes derrière chaque photo, derrière chaque rire, chaque sourire. Puis les photos s'effacent derrière les pages, pour en faire découvrir d'autres, et une page en particulier à l'air de le réveiller, de le rendre plus vivant, et tu le regardes surpris par sa vivacité. Un rire t'échappe sous son air taquin, sous ses paroles teintées d'espièglerie que tu ne reconnais que trop bien.

Plus belle que toi, même. Tu fais pas le poids.

Et ta voix, ton regard, toute ta prestance, montre que tu le taquines, que tu es aussi espiègle que lui, que tu joues autant que lui. Tu aimerais bien piquer une des deux photos qui lui ont fait remettre des étoiles dans les yeux, juste pour la regarder de temps en temps, la mettre avec les autres, dans ta boite pleine de photos, datées au dos, que peu de personne ont vu. Ezéchiel ne l'a jamais vu, vous n'en aviez jamais parlé non plus. Tu le savais très grand fan de photo, sa sœur semblait partager la même passion.

Ce sont de très belles photos. J'aimerais bien en avoir quelques une de toi comme ça, lui avoues-tu dans un sourire tendre.

Juste pour garder un souvenir, juste pour immortaliser un moment de joie, de perfection, d'amour. Juste pour pouvoir se souvenir, un jour, pour ne pas oublier, pour se remémorer. Et pour lui montrer, aussi, que même si tu râles sur les photos, que même si t'es timide et que t'as les joues rouges quand il en prend, finalement, ça te fait plaisir et que, quelques fois, tu aimerais bien en garder une ou deux, mais que t'oses juste pas le dire.


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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam - Page 2 1400359500-clockJeu 27 Juil 2017 - 23:00

tu sais je porte la poisse, oui, oui, j'suis désolé d'porter malheur, de faire toujours des erreurs et j'espère ne pas trop d'faire de mal, d'pas trop d'bousiller la vie -- à toi aussi.





T
a réponse le fait immédiatement rire, un rire très bas, presque comme un murmure, comme s'il te chuchotait un secret. Un rire particulier qui le secoue légèrement alors qu'il croyait bien ne plus pouvoir faire ce son avant des années -- il ne pense à rien, vraiment à rien.

Si ça lui gonfle le cœur, ça l'épuise cependant et ce tintement vient mourir dans sa gorge, alors qu'il reposait son attention sur les clichés comme pour s'en imprégner. Il avait cette désagréable impression d'être une coquille vide, cassée de l'intérieur et il lui faudrait du temps pour se réanimer, redevenir celui qu'il était. Alors en attendant, en attendant de faire son deuil, il souhaitait ne penser à rien à tes côtés, juste être avec toi - et puis, et puis voilà. Alors il se permettait de rire, il se permettait un ou deux sourires, il se permettait de t'aimer - c'était une façon comme une autre de se protéger.

ce sont de très belles photos. et le compliment lui fait plaisir, lui décroche un sourire. j'aimerais bien en avoir quelques une de toi comme ça.

Et il se fait plus grand - son sourire - alors qu'il redresse les yeux vers toi. Une autre fois, ils se seraient animés, ils auraient pétillé, flamboyé d'un bonheur indescriptible et pourtant presque futile, enfantin, bien trop excité à ces simples paroles. Une autre fois, son cœur aurait fait une embardé, il se serait précipité, aurait rendu la peau de son visage d'un beau rouge coquelicot. Une autre fois - comme si le temps était résolu et comme s'il pouvait revenir.

A la place, ses prunelles ne te lâchent pas du regard, avec en leurs fonds, un éclat particulier d'intérêt, ses lèvres s'esquissent doucement et son air se fait plus doux, plus tendre ; c'est tout ce qu'il peut t'offrir pour le moment, de ses derniers efforts.

je t'en passerai... si tu m'en passes aussi. et sa voix, malgré cet air presque éteins, se fait joviale. je savais qu'au fond, t'aimais bien ça, râleur.

Ça serait mentir de dire qu'il se sent bien, qu'il va bien, en vérité il ne s'est jamais sentit aussi mal mais à tes côtés, il arrive à faire la part des choses, à s'octroyer un souffle avant de plonger dans ses pensées macabres, désagréables. C'est un répit, une pause, c'est une goulée d'air, tu es sa goulée d'air, celle qui l'aide à respirer, à se maintenir en vie, à marcher droit sans tomber de vertige.

et pour ta gouverne, mes ailes sont toujours intactes. elles brillent même. lâche-t-il comme un simple commentaire alors qu'il referme sans regarder l'album, le calant à nouveau contre sa poitrine, roulant légèrement sur le côté pour se retrouver sur le flan et se retrouver face à toi ; toute l'action se déroulant sans qu'il te lâche du regard, comme si tu étais sa seule source d'intérêt à présent.

ça va un peu mieux.

Non. Non, ça ne va pas mieux mais ça va mieux que ce matin et c'est déjà ça et c'est ce qu'il sous-entends en te lâchant ces quelques mots. Ça va un peu mieux et il y a le un peu qui sonne comme le pire des euphémisme. C'est aussi sa façon de te dire qu'il est redevable, redevable de ton attention, de tes paroles, de tes caresses, de ta présence. C'est aussi sa façon de raccorder le merci qu'il a lâché ; merci, ça va un peu mieux. Merci de veiller, de rester, de m'aimer et c'est ce, ça va un peu mieux, qui résumait tout ça, si justement, si simplement.

Alors il détacha une de ses main, la redressa pour la porter à ton visage, sur ta joue, pour venir la brosser avec une délicatesse sans nom. Alors il y a son visage qui se rapproche, qui s'avance, qui sous-entends tout plein de chose. Alors il y a son palpitant, qui ne peut s'empêcher de battre plus fort, de battre plus vide, de battre, battre, la cadence, comme s'il voulait sortir, comme s'il voulait partir.

Ses lèvres vinrent se poser sur les tiennes, lentement, doucement, dans une faible pression et c'est un baiser presque - presque - chaste, alors qu'il l'approfondit en appuyant un peu plus fort, sans même remarquer que ses paupières s'étaient affaissées, sans même remarquer que son coeur fait des loupés. Il les redécouvrent, les touches, les caresses, apprécient leurs textures, leurs chaleurs et il les redécouvrent, il les redécouvrent parce que ce baiser, il avait du le préparer, comme si à présent, il cherchait le bon moment, parce que trop important, trop porteur de sentiment, trop - trop.

Ah, il t'aimait tellement.



et il t'embrasse comme il ne t'a jamais embrassé.


_____





et il t'offre son cœur comme si c'était la seule chose qui lui restait.



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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam - Page 2 1400359500-clockJeu 27 Juil 2017 - 23:32

Karma never loses an adress
feat. Ezéchiel Prince - date. fin juillet






Peut-être que tu le retrouves un peu, un court instant, il semble sortir la tête de l'eau, il semble pouvoir respirer. Tu lui tires la langue d'un air enfantin quand il te dit qu'il t'en passera à la simple condition que tu lui en passes aussi. C'était du chantage pur et simple, ça.

— Je savais qu'au fond, t'aimais bien ça, râleur.
Gnagnagna, c'est juste que t'en prends tout le temps, genre, de temps en temps, d'accord. Mais tu veux en prendre tout l'temps aussi.
— Et pour ta gouverne, mes ailes sont toujours intactes. Elles brillent même.
Ouais, à Halloween quand tu te déguises en ange et que tu bois un peu trop, répliques-tu dans un rire.

Et bordel que tu es heureux de le retrouver un instant, un court instant. Juste un petit moment pour le voir lui, pour le retrouver, pour avoir la véritable impression qu'il était là, vraiment là, et pas ailleurs, l'esprit vagabondant dans ses sombres pensées dont tu ne peux le tirer qu'à la force de tes bras, qui te semblent si faibles, tellement faibles. Il bouge, glisse contre toi, se cale sur le flanc et tu ajustes ta position pour qu'elle soit plus confortable, pour que tu puisses l'observer, le détailler, lui parler, tout faire à la fois. Pouvoir chasser ses larmes dès qu'elles humidifieront ses yeux, pouvoir calmer ses pleures dès qu'ils secoueront ses épaules, pouvoir l'enserrer contre toi dès que le besoin s'en fera sentir. Quand il te dit que ça va un peu mieux, tu sais que c'est vrai, mais tu as plus l'impression qu'il aurait dû dire que c'était moins horrible que tout à l'heure. Tes lèvres s'étirent dans ce que l'on pourrait appeler un sourire, un sourire tendre, un sourire compréhensif. Un sourire qui veut dire que tu comprends, que tu sais ; mais tu ne réponds pas, il n'y a rien à répondre.

Tu sens, plus que tu ne vois, sa main sur glisser sur sa joue et ton sourire se fait moins triste, plus amoureux, et tu ne te rends compte qu'il va t'embrasser que quelques instants avant qu'il ne le fasse et, immédiatement, instinctivement, tes paupières se referment sur tes yeux gris pour apprécier toute la tendresse de ce baiser, de ce vrai premier baiser depuis qu'il est rentré. Ton cœur s'accélère dans ta poitrine, cognant dans ta cage thoracique. Tes doigts se resserrent sur sa hanche qu'ils n'ont quasi jamais quitté depuis que vous vous êtes allongés dans le lit.

Tu as cette pensée, ce sentiment, ce bien-être... horriblement égoïste. Il souffre, Killiam, il souffre tellement, sûrement autant que toi dans tes pires cauchemars, et pourtant, tu te sens soulagé, de ce baiser, tu es heureux d'avoir ses lèvres contre les tiennes, de sentir son souffle se mêler au tien, sa chaleur sous tes doigts, ses lèvres, sa langue... parce que tu n'arrives pas à garder ce baiser chaste et enfantin comme il en aurait besoin ; parce que tu es égoïste et que tu prends tout ce qu'il a à te donner aujourd'hui, que tu veux lui donner aussi, tout cet amour, que tu aimerais lui dire que tu l'aimes juste pour qu'il reste avec toi, pour qu'il ne t'abandonne pas, pour l'attacher à toi. Ses lèvres contre les tiennes te font te sentir vivant, et pour rien au monde tu voudrais qu'il ne s'arrête. Et cette pensée égoïste te fait déposer un dernier baiser sur ses lèvres, un baiser tendre, un baiser trop amoureux pour l'instant, trop quémandeur... avant d'arracher tes lèvres aux siennes et de reculer légèrement, à peine, venant frotter doucement le bout de ton nez contre le sien.

Je reste avec toi.

Et c'est une promesse égoïste, lâchée par ta dépendance de lui.


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