just another rainy day
nevil & lysandre Handsome reader reads through the dappled shadows. Light was pouring down upon the stepping stones. Felt like morning coming for his throne. I don't know why, but it looked like a tiger striped sky.
T’avais jamais aimé la pluie. T’aimais pas ça, avoir les vêtements gorgés d’eau, les chaussures qui font flic-floc, les cheveux qui dégoulinent. T’aimais pas grelotter et chopper la crève et devoir rester au lit pendant deux semaines. Et surtout, t’aimais pas rester enfermé à cause de la pluie. Parce quand elle tombait à verses, glaciale et sans pitié comme c’était le cas ce jour-là, hors de question de mettre un pied dehors. Fichu climat océanien. (T'étais pas sûr que ce soit bien ça, le nom du climat d'ici, t'écoutais pas grand-chose en cours de géo, mais après tout, une île, l'océan, océanien, c'était logique, non ? Non, Nevil, raté, mais t'étais pas loin : on dit océanique.) Parfois, il t'arrivait de regretter la Californie. À San Diego, au moins, il ne pleuvait pas tous les deux jours, et même en hiver, la saison la plus humide, les températures restaient supportables. Ouais, t’étais un peu frileux ; le comble pour quelqu’un qui a le pouvoir de générer de la glace, non ? En tout cas, les jours de pluie, ça te foutait le cafard. Te changer les idées, voilà ce dont tu avais besoin. Et naturellement, tes pas t'avaient dirigé vers la bibliothèque. Tu espérais y trouver non pas un livre, mais une personne.
Il pleuvait aussi le jour où tu l'avais rencontré. Tu avais passé un bonne partie de l'après-midi à lire des manga. Tu avais fini par terminer tous ceux que tu avais empruntés, et tu avais entrepris d'aller les rendre pour emprunter la suite. Manque de pot, le tome suivant n'était pas sur l'étagère, et il n'était pas emprunté non plus. Quelqu'un était en train de le lire, un jeune homme plutôt banal si l'on exceptait ses drôles cheveux violets (mais là-dessus, tu n'étais pas très bien placé pour le juger). Tu avais patienté pendant un moment, puis tu avais fini par en avoir marre, et tu étais allé lui demander combien de temps il allait mettre à le finir, parce que t'aurais bien aimé le lire, toi aussi. Bizarrement, au lieu que ça se termine en conflit, vous vous étiez retrouvé à discuter de vos personnages préférés. Pourquoi, comment, tu savais pas trop. Mais toujours est-il que tu avais eu une conversation presque amicale avec cet inconnu. Et lorsque tu l'avais recroisé, quelques semaines plus tard, ça s'était reproduit. Ç’avait fini par devenir naturel.
Est-ce que tu pouvais le considérer comme un ami ? T'étais pas trop sûr de ça. Mais quand même, tu l'aimais bien, Lysandre. Même s'il était un peu... spécial. Le fait qu'il se trimballe tout le temps avec un ours en peluche, par exemple.
Arrivé à ta destination, tu ne mis pas très longtemps à le trouver. Installé dans un coin tranquille, loin d'un groupe de D qui riaient trop forts (ils allaient probablement se faire virer par un bibliothécaire s'ils continuaient comme ça), il était plongé dans la lecture d'un roman dont tu ne pouvais apercevoir la couverture. Silencieusement, tu t'assis à côté de lui. Pas trop près quand même, tu tenais à ton espace vital. Tu lis quoi ? lui demandas-tu au bout de quelques instants.
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