Escapade nocturne

Il y a de cela quelques jours, j'ai entendu parler d'une soirée. Malgré moi, j'ai entendu toute la conversation de deux élèves. C'était évidemment involontaire, j'étais juste au mauvais endroit au mauvais moment, rien de plus. Je n'ai pas bougé de ma place à ce moment là parce que... Je refaisais mes lacets. Voilà. Je n'y peux rien. Quoiqu'il en soit, il semblait qu'il y aurait tout un regroupement d'étudiants de Prismver au parc, quelques membres du personnel et même certains enseignants seraient présents. Un peu comme la soirée du moment où bon nombre d'activités étaient prévues. Je m'y suis inscrite. Mais c'est uniquement pour soutirer quelques informations sur certains, je m'en irais aussitôt. Enfin, il est vrai que lorsque j'ai vu que des personne m'étant familières s'y rendaient, cela m'a plutôt encouragé. Mais, j'avoue m'être inscrite un peu vite. Je ne sais pas tellement de choses sur l'événement, en faite. Je suis même carrément paumée. Soit, c'était stupide de vouloir participer à quelque chose dont on sait à peine le contexte. Bref, comme toujours, je regrettais mon choix. Et pourtant, j'allais y aller. Oui j'étais déterminée. Actuellement étalée sur mon lit, mais déterminée. Il me suffisait de faire comme d'habitude, de me faire discrète en gros. Avec un peu de chance, ils ne me remarqueront même pas. Sauf que la chance ne m'a jamais était de grand secours tout au long de ma vie. Peut-être qu'elle fera une exception ce soir.

Dans un soupire, je me redressai mollement et posai mon regard sur mon armoire -bien remplie soit dit en passant-. Je devais être partie dans une heure exactement et je n'étais pas encore habillée, seule une serviette me protégeant le corps. Une autre trônait sur mon crâne, mes cheveux humidifiés par la douche que j'avais prise il y a dix minutes à peine étant emprisonnés à l'intérieur de ce cocon. J'aurais dû m'y prendre avant. Presque aussitôt, j'ouvris le meuble et chercha une tenue potable. J'attrapai tout d'abord un legging fait d'une centaine d'artifices. Le fond de base n'était plus visible, enseveli par toutes ces couleurs pétantes. J'aimais beaucoup cet habit, bien que voyant, il était des plus classes -à mon goût, il est vrai qu'ils sont particuliers-. Je l'étalai sur mon lit et lançai à sa suite une paire de converses noires. Les talons étaient déconseillés et je n'avais pas envie d'être trop flash. Je le restais, mais si je n'avais rien de sobre sur moi, ça ferait trop. Aussi je m’emparai d'un décolleté dépourvu de manches dont le bas était large et était fait en un dégradé. Il était d'un blanc sale. Soyons fous. Après y avoir ajouté quelques bracelets, une montre rose ainsi qu'un bonnet assorti à mon haut, je contemplai ma tenue. C'était pas mal, vraiment. C'est donc fière que je prenais le tout pour l'amener à la salle de bain. Bien qu'étant la seule fille de la cabane -pauvre de moi, qu'ai je fait pour mériter cela-, je m’efforçais de mettre mes produits féminins en valeur, dont mon sèche-cheveux qui était toujours rangé dans le tiroir supérieur. Je le branchai rapidement et me débarrassai de la serviette qui protégeait ma chevelure rosée. Il ne me fallut que peu de temps pour qu'elle soit complètement sèche, et je la coiffai aussitôt. Fort heureusement pour moi, mes cheveux n'étaient jamais très emmêlés, c'était d'un pratique indiscutable. Je comptais les garder détachés, et évidemment lisses ce soir -contrairement à certaines, je n'ai pas besoin d'un lisseur qui me massacrerait les cheveux pour ça, ahah-. Aussi, je m'habillai rapidement, laçai mes chaussures de manière négligée, enfilai mes bracelets ainsi que ma montre et réajustai mon bonnet sur mon crâne, mon habituelle mèche s'en échappant. J'étais fin prête.

Je sortis précipitamment de la salle de bain et vérifiai que j'étais dans les temps. Il me restait dix minutes pour me préparer et j'aurais le temps d'atteindre le parc avant même que ça ne commence. Parfait. J'enfilai une veste noire semblable à celle d'un costard tout droit sortie de mon armoire et me dirigeai vers le frigidaire, dans la cuisine dont on était équipés. Il fallait apporter à manger, autant le faire. Je n'avais pas envie de passer pour une égoïste. Bien que je ne comptais pas partager mon repas avec des inconnus. Bref, j'en ressortis plusieurs aliments utiles pour me faire un sandwich -pourquoi faire compliqué- et évidemment quelques friandises dont une tablette de chocolat. Et des gâteaux. J'aime beaucoup les choses sucrées. Une fois mon repas sélectionné, je retournai dans ma chambre et pris un sac orange -assorti à ma classe, par pur hasard- dans lequel je mis le tout ainsi que mon portefeuille dans lequel j'avais laissé le strict nécessaire, après tout, je n'allais pas prendre tout mon argent. Mais c'est toujours mieux d'en avoir sur sois. Lorsque mon sac fut fermé, je récapitulai ce qu'il me fallait. Il me manquait juste quelque chose. Une couverture. On ne sait jamais, s'il fait froid ou si je venais à passer ma nuit là-bas, dormir à la belle étoile ne me gênait pas tant que ça. Aussi j'en saisis une, la pliai et la rangeai avec le reste. Je jetai un nouveau coup d’œil à ma montre. Je devais partir à présent, et je le fis sans plus tarder. Jude était au passage monté sur mon épaule. Bon réflexe, décidément ce lézard pouvait se montrer réellement utile.

J'arrivai au lieu de rendez-vous avec seulement deux minutes de retard. Bon score. J'observai alors les lieux avec intérêt. Les activités se faisaient très nombreuses, ce me fit sourire. Tout était prêt, que demander de plus. Je m'avançai tout en prenant soin de repérer ce que je pourrais faire. Parce qu'il faut savoir que je ne pourrais pas tout essayer en une soirée, il y avait bien trop de choix. Je m'arrêtai devant ce qu'on appellerait un buffet. C'est une blague, il faut vraiment mettre ce qu'on a apporté au milieu de toute cette nourriture? Effarée, je restais fixée devant la grande table. En plus il y avait un type louche qui semblait surveiller le repas -c'est bien toi que je vise Kevin-. Mais qu'est-ce qu'il fichait? Il n'a pas mangé depuis une semaine pour sembler si préoccupé par cela? Je l'observais du coin de l’œil, tendue. Jude en faisait de même. Il était peut-être de mon avis. Ou alors il le considérait comme un rival parce qu'il veut lui aussi manger quelque chose. Pauvres fous. Résolue, je déposai tout comme les autres ce que j'avais pris sur le meuble. Du moins, une partie. Comme si j'allais tout donner, franchement. Une fois cela fait, je m'empressai de m'éloigner de l'autre taré. J'espérais réellement tomber sur quelqu'un que je connaissais rapidement. Très rapidement.