Rencontre nocturne [Rp Éden et Violette]

Invité**Invité**

C'pas bien de faire
joujou avec nos Dons !

En fait, ce qu’il y a de fantastique quand on se tient au milieu d’une piscine avec l’eau qui vous enveloppe de part et d’autre, c’est qu’on a presque l’impression de vivre dans l’océan. Il ne manquerait plus que les petits poissons-clowns qui s’appelleraient tous Nemo et quelques plantes aquatiques pour que le tableau soit complet. Je suis sûre que la vue d’ici rendrait à Violette quelques sourires de plus. D’ailleurs, je peux lire sur son visage l’émerveillement et la surprise qui la saisissent à l’instant. Elle ne s’attendait pas du tout à ça, hein ! Et hop, un sourire qui se dessine sur ses lèvres. Pourtant, malgré le fait que je me tienne dans le bassin, sous ses yeux, ça n’a pas l’air de la rassurer énormément. Mais c’est qu’elle est courageuse cette fille parce qu’elle descend tout de même me rejoindre d’un geste agile et rapide. Une fois de plus, elle me sourit. Je crois bien qu’elle apprécie ce que j’ai fait avec mon Don.

« Voici donc ton pouvoir ? Il est pour le moins... Intéressant. Quant au mien... »

Intéressant ? Ça veut dire qu’elle le trouve génial, ça ? Ou ça veut juste dire qu’il est sympathique ? Intéressant, ça veut tout et rien dire en même temps. J’aimerais bien lui demander ce qu’elle en pense concrètement mais elle dévie son regard et semble se mettre à la recherche de quelque chose en particulier dans les environs.

« Bah ? C’est quoi ton Don à toi ? »

C’est vrai, quoi. Pourquoi est-ce qu’elle ne continue pas sa phrase ? Je n’aime pas quand il y a un blanc comme ça et puis, je commence même à avoir l’oreille droite qui siffle. Ah. Ça s’est arrêté.

« Le voici. »

Où ça ? Elle n’ajoute rien d’autre, ferme les yeux et les rouvre aussitôt. Seulement, son œil gauche à quelque chose de changé… on dirait… qu’il est presque rouge. Est-ce que ce serait ma vision qui me joue des tours ? Je fronce les sourcils et plisse les yeux. Peut-être que comme ça, je verrais mieux ? Elle ne me regarde pas. Elle fixe le vide. Enfin, du moins, j’en ai l’impression. Peut-être qu’il y a quelque chose derrière moi ? Je me retourne promptement ; c’est que je n’aimerais pas tellement qu’un gobelin me saute dessus alors que j’ai le dos tourné ! En pivotant ma tête, je sens un machin me fouler le menton. Et mon oreille recommence à siffler. Mais non. Ce n’est pas mon oreille qui fait ce bruit ! C’est un moustique ! J’agite ma main pour faire fuir l’insecte sournois et grogne.

« Saleté de bestiole ! »

Je peux enfin vérifier s’il n’y a pas de troll ou je-ne-sais quelle autre apparition derrière moi. Mais non. Il n’y a rien. Je me retourne vers Violette et arque un sourcil.

« Euuuh. Je crois pas avoir compris ton… »

Moment d’inattention. Et mon champ de force s’évanouie. L’eau n’est plus retenue ; elle se déverse alors bruyamment et méchamment sur Violette et moi. Je manque de boire la tasse mais rejoins très vite la surface, tellement je bats vite des pieds.

« Gniiiiiiiiih ! Froooooid ! »

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En y réfléchissant bien, je n'aurais peut être pas dû la suivre dans l'eau. Après avoir chassé l'insecte, Éden me regarde sans comprendre. Surtout qu'elle avait fini par le faire fuir elle-même. Elle jette un coup d'oeil soucieux derrière elle et me regarde une nouvelle fois. Je m'apprête à lui révéler la véritable nature de mon don, mais un bruit sourd m'en empêche. La force qui nous empêchais de sombrer au fond de la piscine a visiblement cédé.

Éden, surprise, se fait envahir par des mètres cube d'eau. Moi aussi, d'ailleurs. Paniquée, elle nage à toute vitesse vers le bord de la piscine, manquant de se noyer au moins trois fois.

- Gniiiiiiiiih ! Froooooid !

Je la suis jusqu'au bord et remonte sur la terre ferme. Je ne saurais dire pourquoi, mais j'ai une furieuse envie de rire. Peut-être est-ce Éden trempée jusqu'aux os, ou tout simplement ce qui vient de nous arriver. Je ris, doucement d'abord, puis de plus en plus fort. Cette fille est un véritable aimant à catastrophes! Après m'être tordue de rire pendant quelques minutes, je reprends mon sérieux et tends la main à Éden pour l'aider à sortir.

- Tout va bien? Moi qui croyais que mon pouvoir était un des plus dangereux, je me suis trompée!

Invité**Invité**

J'ai l'air d'un crapaud,
maintenant !

J’aurais dû y penser avant ; le manque de sommeil couplé au contrôle limité de mon Don, ça allait pas tenir très longtemps. Et puis, je suis sûre que c’est le moustique qui m’a déstabilisé ! Parce que d’habitude, je réussi toujours à maintenir mon champ de force. Ouais. Saleté de bestiole. C’est de ta faute ! J’espère que tu finiras écraser entre les mains d’une quelconque autre personne. Amen. Et maintenant, je suis complètement mouillée. Et c’est pas marrant. Parce qu’à la base, il y avait que Violette qui ressemblait à un poulet trempé. D’ailleurs, Violette, ça n’a pas l’air de la déranger d’avoir été mouillée une deuxième fois. Elle remonte tranquillement sur le bord et commence à rigoler. Bon. C’est vrai. En y repensant, c’est assez drôle ce qu’il vient d’arriver. Alors, en étant encore dans l’eau, je ris aussi. Sauf que, j’ai du mal à garder la tête hors de l’eau. Du coup, je fais des petites bulles et je bois un tout petit peu la tasse. Je m’étouffe gentiment et je ris comme une abrutie. En m’imaginant la vue que Violette doit avoir de là où elle est, je ris de plus belle. Parce que je crois que je dois avoir l’air totalement débile. Toutes les deux, on rit, on rit, toujours et pendant quelques minutes encore. Mais je suis sûre qu’on rit pas pour la même chose. Moi, c’est son rire léger qui me donne envie de faire pareil. Et aussi parce que le son des bulles que je fais est marrant. Et puis voilà. Finalement, elle fait une pause, m’offre sa main en guise d’aide et lance :

« Tout va bien ? Moi qui croyais que mon pouvoir était un des plus dangereux, je me suis trompée!
- Brrrrrouaais ! Supweeeer bien ! T’as vrru ? Mon prrouvoir il est carrémrrent trrop bien ! »

Je crois qu’elle a pas dû comprendre ce que je viens de dire avec la moitié de ma phrase qui a été prononcée sous l’eau. Mais moi ça me fait super rire. J’attrape sa main et me hisse, à l’aide de mon autre bras, de toutes mes forces. J’ai pas la force de rester sur mes deux pieds, alors je reste assise, les jambes croisées. Bah oui. Après s’être débattue comme un hamster dans un plat remplit d’eau, je suis fatiguée, moi ! Et en plus, il fait vachement froid tout d’un coup ! Du coup, je lâche deux éternuements qui sonnent plus comme des cris de « Pikachu », en fait. C’était vraiment pas très intelligent de ma part d’aller faire mumuse dans la piscine… Je me recroqueville et me frotte les deux bras frénétiquement tout en levant la tête vers Violette.

« Mais… Ton pouvoir, c’est quoi ? Parce que j’ai rien vu à part ton œil gauche qui devient rouge, moi ! »

Et je lâche un autre éternuement-pikachu. Mais cette fois-ci, j’ai de la morve qui coule. Classe.

Invité**Invité**

Voyant que je suis prise d'un fou rire, Éden se met à rire elle aussi. Sous l'eau. Du coup, ça fait des bulles. Je me demande comment elle fait pour ne pas se noyer. Elle doit avoir des branchies, comme les poissons. Enfin. J'étudierai le système respiratoire d'Éden plus tard.

- Brrrrrouaais ! Supweeeer bien ! T’as vrru ? Mon prrouvoir il est carrémrrent trrop bien!

Certainement, sauf quand il arrive ce genre d'imprévus. J'imagine le nombres de personnes à qui c'est arrivé avant moi. Au moins une bonne dizaine. La brunette prend ma main tendue et s'extirpe hors de la piscine glacée, s'assied en tailleur et se frictionne le corps avec une énergie insoupçonnée pour quelqu'un qui vient de frôler l'hypothermie.

La jeune fille a attrapé froid, évidemment. Elle commence à éternuer et à renifler. Après s'être réchauffée un minimum, elle me regarde.

- Mais… Ton pouvoir, c’est quoi ? Parce que j’ai rien vu à part ton œil gauche qui devient rouge, moi !

Sa question est si spontanée qu'elle me déstabilise. Surtout que je ne m'attendais pas à ce qu'elle remette le sujet en route. Malgré tout, je souris un peu et m'assied devant elle. Je cale mon menton sur mes genoux regroupés.

- Mon pouvoir? Oh, c'est très simple. Mais, seulement... Promet-moi de ne le révèle à personne.

Je lève la tête une nouvelle fois vers la lune. Elle doit bien s'amuser de ma vie pitoyable. Je souris encore, mais amèrement, comme à chaque évocation de mon don. Je l'active, et mon oeil se colore en rouge.

- J'ai le pouvoir de contrôler la volonté de quiconque s'oppose à moi. C'est un pouvoir des plus dangereux. J'ai beau être en A, je ne le contrôle pas entièrement. Il m'échappe parfois et parvient même à me contrôler moi-même. Il est comme un parasite qui me dévore de l'intérieur, jour après jour. C'est pour cela que je le déteste.

Invité**Invité**

L'eau, ça remet
les idées en place !

Je dois dire que faire trempette dans la piscine m’a bien réveillée. J’ai l’impression d’être née une deuxième fois, là. La nuit me paraît plus réelle que jamais. Le souffle glacial du vent nocturne qui roule sur ma peau, conquit par la chair de poule, me donne des frissons plus que désagréables. J’ai presque plus envie de dormir. Presque. Parce que je ressens tout de même cette lassitude incessante. Et je déteste cette sensation de demi-éveillée. Violette, elle, elle a l’air en pleine forme. Elle trouve même encore la force de me sourire. Je la regarde s’assoir devant moi en adoptant la pose d’une boîte. Oui parce que, selon moi, ramener les jambes vers son torse et mettre le menton sur ses genoux, c’est ressembler à une boîte.

« Mon pouvoir ? Oh, c'est très simple. Mais, seulement... Promet-moi de ne le révèle à personne. »

J’ai plus la force de répondre. Alors je parle pas. Je préfère lever trois de mes doigts de la main droite et hocher la tête en signe d’acquiescement et aussi pour dire que je promets de ne rire dire. Enfin. Je comprends pas trop pourquoi elle ne veut pas que j’en parle mais bon. C’est vrai, quoi. On est dans un pensionnat qui accueille des gens « pas normaux », comme papa adore le dire, alors un Don ne reste jamais secret, non ? Quoiqu’il en soit, je sens qu’il ne faut pas que je dise quelque chose pour l’instant parce que Violette a l’air de nouveau toute triste. J’aurais peut-être pas dû lui reparler de son Don ? Quelle abrutie je fais. Alors que je m’apprête à lui dire que ça n’est pas grave si elle ne veut pas en parler, elle lève la tête vers le ciel et quand elle la rabaisse, son œil devient rouge à nouveau. C’est marrant mais moi, ça me fait penser à une cerise… Non. C’est pas marrant. Sois sérieuse Eden, nom de dios.

« J'ai le pouvoir de contrôler la volonté de quiconque s'oppose à moi. C'est un pouvoir des plus dangereux. J'ai beau être en A, je ne le contrôle pas entièrement. Il m'échappe parfois et parvient même à me contrôler moi-même. Il est comme un parasite qui me dévore de l'intérieur, jour après jour. C'est pour cela que je le déteste.
- Non… »

Cette réponse négative est sortie aussi spontanément que mes rires précédents. Mais à présent, je crois que j'arrive mieux à cerner toutes les choses qu'elle a dites quelques minutes plus tôt. Enfin, presque toutes. Je me rapproche un peu d’elle et pose délicatement ma main gauche sur son œil vermeille. Je sais pas pourquoi je fais ça mais je sens que ça va probablement l'apaiser. S’il y a bien une chose que j’ai retenu, en venant ici, à Prismver, c’est que chaque Don, aussi inutile soit-il, a sa raison d’exister en chacun de nous.

« Tu ne devrais pas détester ton Don. S’il est en toi, c’est pour une bonne raison. Ne cherche pas à le repousser, au contraire, cherche à mieux l’apprivoiser. Deviens plus qu'un avec lui. »

Ce que je viens de dire n’a absolument aucun sens. Et en plus de ça, je parle comme une sorcière qui annoncerait une prophétie. Mais on va dire que c’est le sommeil qui me fait dire des paroles d’ivrogne. J’enlève ma main et lui pince la joue droite, en souriant.

« Avec ton pouvoir, plus tard, tu pourrais travailler dans la police. Et ça serait trop classe, quand même. »

Je me relève doucement tout en lâchant un autre éternuement. Si demain matin, je suis encore en forme, je crois que je pourrais remercier mon système de défense immunitaire. Et en récompense, je me nourrirai deux fois plus pour que mon organisme développe encore plus de petits soldats.

« Je crois qu’il est temps d’aller dormir, maintenant… »

Parce que moi, je suis pas une pile Duracell. Il faut que je me recharge.

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- Non...

Non? Non à quoi? Je ne comprends pas. Éden s'approche de moi et effleure du bout des doigts mon oeil rouge sang. Elle semble réfléchir un peu et lance:

- Tu ne devrais pas détester ton Don. S’il est en toi, c’est pour une bonne raison. Ne cherche pas à le repousser, au contraire, cherche à mieux l’apprivoiser. Deviens plus qu'un avec lui.

Cette fille m'étonnera toujours. Elle s'imagine vraiment que c'est possible? Même mon don me déteste, pas comme le sien! Il est vrai qu'avec son pouvoir, elle ne peut pas faire de mal à personne. Elle le contrôle facilement, même si il lui échappe parfois, comme tout à l'heure. Elle ne peut pas comprendre. "Non, elle ne peut pas comprendre! Personne ne te comprendra jamais, pauvre idiote. Tu ne l'as toujours pas compris depuis le temps?"
Maudites voix! Quand est-ce qu'elles arrêteront enfin de me pourrir la vie? Je secoue la tête pour les chasser, mais je sais que c'est parfaitement inutile.

- Avec ton pouvoir, plus tard, tu pourrais travailler dans la police. Et ça serait trop classe, quand même.

Travailler dans la police? Encore une idée idiote. Les policiers sont tous des incapables. Ils n'ont même pas été capables de retrouver l'assassin de maman. "Laisse tomber cette fille... Elle est gentille avec toi aujourd'hui, mais tu verra, quand elle en aura assez de toi, elle te laissera tomber comme tous les autres.
J'essaye de les ignorer cette fois-ci. Mais je ne tiendrai pas longtemps.

- Je crois qu’il est temps d’aller dormir, maintenant…

Elle a raison. Je commence à être fatiguée. Je m'étire et bâille un peu.

- Tu as raison. Au fait... Merci pour cette soirée. Je me suis bien amusée. J'espère qu'on pourra être amies.

Et, pour la première fois depuis notre rencontre, je lui fait mon plus beau sourire. Un vrai, cette fois. Et puis je commence à trottiner doucement en direction de ma cabane. C'est sûr, je ne risque pas d'oublier cette jeune fille...

Invité**Invité**

Il est temps de dormir,
maintenant.
Je ne crois pas me trompée quand je pense que nous sommes les deux seules personnes encore debout à cette heure-ci de la nuit avec Violette. Enfin, je suis sûre qu’on a bien dépassé minuit depuis longtemps. Je ne sais pas. Je n’ai pas de montre. Il faudrait que je m’en achète une demain, d’ailleurs. Pour le moment, je crois que je n’ai jamais autant désiré mon lit tout douillet. Même Violette comme à fatiguer.

« Tu as raison. Au fait... Merci pour cette soirée. Je me suis bien amusée. J'espère qu'on pourra être amies.
- Bien sûr qu’on peut être amie ! »

Je lui réponds spontanément tout en dévoilant un sourire à moitié crispé par le froid et quelque peu adouci par ce qu’il me reste d’entrain. Je n’aurais jamais cru me faire une amie en sortant ce soir mais ce n’est pas du tout pour me déplaire ! Et à elle, aussi, ça ne lui déplait pas parce qu’elle me sourit en étirant bien les coins des lèvres, en plus. Et puis, elle s’en va, en direction de sa cabane à elle. Je regarde son dos qui s’éloigne et qui sombre dans les ténèbres de la nuit. Soufflant un faible « bonne nuit », je me tourne vers la piscine. En y réfléchissant, ça pourrait devenir un nouveau moyen pour moi de m’entraîner. Ouais. C’est pas mal et c’est ce que je vais faire plus tard. Et j’amènerai quelqu’un d’autre aussi. Histoire que ça soit plus drôle.

Je décide de m’en aller maintenant. Je risque vraiment de tomber de sommeil, sur place. Et je me ferais sûrement bouffer par les fourmis. Elles sont aussi sournoises que les moustiques. Quoiqu’un moustique en cette saison, c’est vraiment pas commun. Mais en même temps, on est à Prismver, alors tout est pratiquement possible...
Je retourne donc vers ma cabane mais j'ai comme l'impression qu'il me manque quelque chose. Et ce qu'en refermant la porte de la cabane derrière moi que je me rends compte progressivement qu’il me manque… ma robe de chambre.

« Mince ! »

Tant pis. Je lui enverrai un LMS plus tard pour lui demander de me la rendre. Pour l'heure, je n'ai qu'une envie : me jeter dans les draps de mon lit.

Et ce fut la fin d'une aventure... Muhuhu.

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