Sujet: Cookie time, bro. [Pytha&Andreah] Mar 18 Juin 2013 - 1:30
Elle ne sait pas faire grand-chose, cette rousse. Elle se peinturlure les ongles, se recoiffe quinze fois par jour, est experte ès-maquillage, rien de bien constructif en somme. Son père aurait voulu faire d’elle un trader ; elle est à peine capable d’utiliser une puissance carrée. Sa mère aurait voulu faire d’elle une artiste ; lorsqu’elle prend des feutres, ses œuvres ressemblent fort à du Picasso, l’harmonie plastique en moins. Ses parents auraient voulu qu’elle reste garçon, dans tous les cas. Avant de changer de sexe aussi fréquemment que d’autres vont en soirée, Christopher était plutôt normal. Mais ça… C’était avant.
Cheveux jouant au creux du dos, taille marquée, talons aiguilles. Son reflet dans une enième vitrine est on ne peut plus féminin ; les magasins qu’elle sélectionne le sont tout autant. Christopher est devenu Andreah ; et par chance, cet après-midi, c’est une demoiselle.
Demoiselle qui ne sait pas faire grand-chose, une E dans toute sa splendeur ; elle rentre dans une nouvelle boutique tandis que son emploi du temps indique qu’elle devrait se rendre en cours de biologie. Peu lui importe la biologie ; les règles du commun des mortels ne s’appliquent pas de sa personne. Rares sont les gens à avoir la possibilité de changer de sexe d’un claquement de doigts ; du moins, sur le papier, la réalité étant légèrement plus complexe. Peu importe pour l’instant. Mademoiselle claque les prism’, empile indéfiniment les vêtements dans ses sacs aux couleurs criardes. Elle ne sait pas faire grand-chose, mais dépenser des fortunes en une fraction de secondes, c’est une de ses spécialités. Dommage que le budget ne suive pas toujours. Les chaussures sublimissimes avec talons de douze, ce sera pour une autre fois. Andreah est frustrée ; mais comme avec tout le reste, elle oublie bien vite.
L’heure est venue de rentrer. Retour à la case Prismver, option mettre en œuvre une autre de ses spécialités ; mission cookies. Sa cabane en a vu, des expériences culinaires ratées. Mais JAMAIS des cookies n’ont brulés tant qu’elle était aux fourneaux.
-« Hu hu hu. »
Le temps que les cookies cuisent, elle se remaquille. Course en avant d’une demoiselle superficielle bien de notre temps. Le four sonne ; elle laisse son œuvre refroidir en testant de nouvelles coiffures ; tresses, chignon, queue de cheval, couettes, tout y passe. Une heure complète, et elle se souvient que quelque chose réclamait son attention ; heureusement que celle-ci est partie après qu’elle ait sorti les gâteaux du four.
Un Tupperware ; puis deux. Andreah a vu large. D’un autre côté, elle a prévu d’utiliser ceci pour nourrir… Un ogre. Elle reprend les sacs dont le contenu est la résultante de toute sa journée et quitte les lieux promptement –négligeant plus ou moins volontairement de nettoyer la cuisine derrière elle.
Errant quelques instants, Mademoiselle s’interroge. C’est quelle cabane, déjà ? Dix-neuf ? Elle toque ; dommage, tu t’es trompé, essaie encore. Tout ses sacs à la main, elle tente sa chance de l’autre côté ; toujours pas, Andreah, toujours pas.
Alors… Ca doit être la numéro vingt. Au pire, elle y passera sa journée entière s’il le faut. La porte s’ouvre après quelques instants et…
-« Gniiiiii, Pytha-chouuuuuuu ! »
Plus qu’une exclamation ; un cri. C’est bon, elle est arrivée à destination.
Expression d’un immense enthousiasme bien loin d’être feint ; Andreah se jette dans les bras de son camarade de classe, le serrant de toutes ses maigres forces. Une chance qu’elle soit anorexique et dispose donc de la puissance d’une mouche, autrement, son ami mourrait étouffé sans rien comprendre à sa vie. Ce n’était pas comme si elle surgissait totalement à l’improviste, après tout.
D’un autre côté, une Creighton qui planifie les choses… Ce n’est pas du côté d’Andreah qu’il faut chercher cela. Andreah, quand elle commence une phrase, elle n’est même pas sûre de la finir, alors prévenir à l’avance quand elle va débarquer chez toi…
Après quelques secondes, elle se penche en arrière pour regarder son bro, pince ses joues et étire le tout, comme on pourrait le faire avec les enfants. Mademoiselle rit doucement ; après tout, c’est elle la gamine dans l’histoire.
-« T’es toujours aussi beau, toi, heiiiiin. Ca devrait pas être permis, fu. »
Elle le pense ; toujours sincère dans ce qu’elle dit, parfois trop pour son propre bien. Boule d’énergie, Andreah se tortille pour passer la porte, faisant irruption dans la cabane sans demander l’avis de personne –comme si son meilleur ami allait lui refuser l’entrée, de toute façon. Tornade rousse trainant sa longue chevelure dans son sillage, elle s’installe sur le canapé, fait comme chez elle. Pour un peu, elle le serait, après tout. S’installe dans le canapé, pose ses paquets non loin, croise les jambes, sourit. Elle redresse le dos, royale –ou presque.
-« Alors, comment ça va, sinon ? Tu sais, mon chou, tu devrais sourire un peu, tu es encore plus beau quand tu souris. Cet après-midi, j’ai vu un vendeur, il était méga-moche, et puis quand il a vu que j’achetais des trucs, il souriait, et tout de suite, c’était beaucoup mieux. En même temps… Oh, tu as accroché un nouveau poster ? Il est joliiiiiii. Heu. Qu’est-ce que je disais, déjà ? »
Incapable de se concentrer, mais contente d’être là ; Andreah est chiante, mais sans doute suffisamment enthousiaste pour apporter de la joie là ou il n’y en a pas. Elle continue de sourire, affectueuse et surtout –stupidement, naïvement, trop sans doute, mais indéniablement- gentille.
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Sujet: Re: Cookie time, bro. [Pytha&Andreah] Ven 21 Juin 2013 - 22:33
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Sujet: Re: Cookie time, bro. [Pytha&Andreah] Dim 23 Juin 2013 - 22:17
Le plus distant des saluts n’aurait pas suffi à décourager l’énergumène qui venait de débouler dans le studio ; Andreah s’était déjà heurté à des murs haineux beaucoup plus épais que celui-ci. L’air revêche de Pytha n’était qu’une de ses façons d’être, elle le savait, évidemment. Elle savait tout de monsieur Hemelrijck, alors ce n’était pas pour un petit air bougon de façade qu’elle allait se vexer. Comme si elle était en mesure de se vexer pour quoi que ce soit, de toute façon ; à plus forte raison avec le frère qu’à défaut d'avoir, elle s’était choisi.
Plutôt que d’adopter des mines de diva outrée, elle commença à s’inquiéter. S’il y avait quelqu’un pour qui elle s’inquiétait, c’était bien lui. Pourquoi croyez-vous qu’elle parlait autant, qu’elle imprimait à ses lèvres d’aussi larges sourires ? Pour lui transmettre son optimisme autant qu’elle le pouvait.
Bon, d’accord, c’est que c’est dans sa façon de vivre aussi. Bavarde irréductible, imbécile heureuse.
-« Tu parles trop, Andreah.... »
Elle se fige, la rousse, cesse enfin de gesticuler, non pas que les mots la choquent. Mais en voyant un sourire éclairer le visage de Pytha, elle bat des mains d’un air satisfait, rigole doucement.
Mission accomplie. La première étape, tout du moins.
Et la phrase se fraie –péniblement- un chemin jusqu’à ses neurones. La jeune fille fait mine de réfléchir, pose un ongle interrogateur sur sa lèvre inférieure et fixe le plafond ; posture fausse et empruntée digne des pires actrices de séries B américaines, mais si involontairement adoptée…
-« Y a quoi dedans? De quoi manger? Si c'est ça, tu manges aussi. »
Des réflexions, si rares chez Andreah ; fauchées en plein vol. Dommage. Elle se retourne vers Pytha, reprend son joli sourire de ravissante idiote –une chance que sa dentition soit impeccable- et s’approche de son ami. Miss Creighton aime coller les gens ; ce gens-là davantage encore que quiconque d’autre.
-« Et si tu veux pas, je te fais manger moi-même. Tu feras "aaaah" comme une petite fille. Je pourrais même faire l'avion si tu veux. »
Un rire, de nouveau. Cristallin, cascadant dans la pièce, dégoulinant de sincérité. La rousse ferait une piètre actrice. Elle enfonce doucement un ongle dans la joue de son voisin, geste symbolisant l’affection qu’elle lui porte, dérisoire face à l’étendue de celle-ci.
-« Tu feras "vroummmmm", aussi ? »
Oui, elle a dix-sept ans.
-« Non, je blague. Ha ha ha. »
Ouf, on a failli avoir peur.
-« J’ai pas faim, mais je mangerais si ça peut te faire plaisir. »
Un sourire ; se rend-elle compte de ce qu’elle vient de dire ? Inquiétants quand ces mots sont prononcés par une anorexique comme elle ; et pourtant elle arbore toujours son expression radieuse et surtout inconsciente. Ne se rendant pas compte de son état, probablement ; n’y prêtant à vrai dire aucune attention.
Passons aux choses sérieuses, maintenant. Elle se penche, fouille dans les paquets, veillant comme une vraie lady qui se respecte à ce que sa jupe ne remonte pas trop le long de ses cuisses. Difficile de croire qu’elle est née garçon. Le premier sac n’est pas le bon, tant pis, elle passe au suivant, et en sort enfin les deux boîtes magiques, véritables coffres au trésor. Pour un peu, ils brilleraient d’une lumière dorée surnaturellement tentante.
Ou pas.
-« C’est impossible de te faire des surprises, hein ! Tout de suite, tu pense à la bouffe et je suis grillée. Espèce de morfale, hu hu hu. »
Elle ouvre la boîte, tend un cookie, se posant instantanément en mère de ce gaillard, magré le fait qu’il ait une bonne tête de plus qu’elle –tant en largeur qu’en hauteur. Et mademoiselle réfléchit un instant, fait la moue, retrouve une idée précédemment disparue au profit d’une autre.
-« Dis. Tu trouves vraiment que je parle trop ? J’peux faire un effort hein. Ca va pas ? Tu veux en parler ? »
Inquiète, voulant prouver qu’elle peut écouter aussi.
-« S’il y a des gens qui t’embêtent, je peux leur casser la figure. »
On y croirait presque. Le mot clé de cette phrasé étant le dernier.
Spoiler:
Ton RP était sooooo awesome lzekjgtezlkgjt ♥♥♥
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Sujet: Re: Cookie time, bro. [Pytha&Andreah] Mar 2 Juil 2013 - 21:54
Spoiler:
Je préfère les tiens krr krr ♥♥ Désolé pour l'attente et la longueur, yé tème. ;w;
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Sujet: Re: Cookie time, bro. [Pytha&Andreah] Ven 12 Juil 2013 - 0:33
Et il rit. Fort. Mademoiselle manque de s’indigner ; elle lui proposait son aide, avec toute la sincérité d’un enfant, un enfant sûr de lui, et surtout de son omnipotence tant que la motivation est au rendez-vous. Et Pytha rit ; elle essaie de faire la moue, fronce les sourcils. On lui a dit qu’elle devait moins se laisser marcher sur les pieds ; le pardon facile est chez la personne concernée une qualité dont le reste de la population a tendance à abuser. Et de qualité, cela devient un défaut. Andreah tente d’appliquer les conseils qui voudraient faire d’elle une adolescente moins crédule ; échoue, une fois de plus.
Habituel. Cruellement habituel.
Elle joint son rire au sien ; et ne pensait pas réussir aussi rapidement à entendre cette expression de joie de la part de Pytha. Drôle sans s’en rendre compte, mademoiselle Creighton ; ou plus simplement ridicule. Elle y croyait, à ce qu’elle disait. Mais les paroles de son ami la ramènent vite à l’évidence.
-« Tu vas leur casser la figure? Promets que tu n'iras jamais sans moi parce que ça risque de mal se passer pour toi. »
Et comme un mauvais rêve, quelque chose qu’elle a vécu sans en avoir conscience, elle se souvient de la façon lamentable dont sa partie masculine cherche les ennuis ; et inévitablement, des bleus qui en résultent. De son côté uniquement, bien sûr. Alors elle s’arrête de rire, et regarde Pytha d’un autre œil. Elle sait à quel point il est belliqueux ; voire provocateur. Et elle sourit d’un air maternel, le couve du regard, sourit d’un air sincère. Peut-être ne l’a jamais-t-elle aussi bien compris.
Peut-être n’a-t-elle jamais aussi bien compris quelqu’un.
-« Tu sais Andreah, ça ne me dérange pas que tu parles beaucoup. J'aime t'entendre parler, ça me rassure. »
Son sourire s’élargit, une fois de plus ; et elle lâche la boîte de cookies pour venir tirer une nouvelle fois sur les joues de ce grand gaillard qui lui sert d’ami. Sans se rendre compte de la dangerosité de ses gestes si quiconque d’autre les esquissait, sans se rendre compte des privilèges qu’elle s’octroie, sans se rendre compte de la portée d’un geste aussi anodin.
-« Boudiou boudiou, t’es un grand nounours qui a besoin d’être rassuré, hein ? »
Non, vraiment, elle ne se rend pas compte. La seule chose qu’elle ne sous-estime pas, c’est l’importance des derniers mots de son camarade ; elle sait à quel point il lui est dur de prononcer ces trois mots qui semblent si importants à nombre de gens, et que la rousse prononce pour sa part une bonne quinzaine de fois par jour avec une désinvolture toute relative.
-« Je t’aime. Vachement beaucoup. Tu le sais, ça, hein ? T’es mon bro rien qu’à moi. »
Une seizième fois. Mais cette fois, Andreah ponctue ses mots d’un froncement de sourcils. Sérieuse ; une fois n’est pas coutume.
-« Tiens, regarde, je t’aime tellement que je vais… EN MANGER UN COOKIE. TOUT ENTIER D’UN COUP. »
Suffisamment rare qu’elle soit ; impossible qu’elle le reste bien longtemps, évidemment. Elle saisit un gâteau, et tient sa promesse ; ouvrant grand la bouche, elle essaie d’y faire entrer le gâteau. Essaie. Finit par renoncer ; elle avait un peu sous-estimé son adversaire.
Mais elle reste toute puissante sur le cookie, qu’elle brise en deux sans autre forme de procès. Vengeance.
-« Bon, je triche un peu, mais fais comme si t’avais pas vu. Ok ? OK ? Ok.»
Elle fait les questions et les réponses, la rousse est multifonctions. Et nomnomnom. Elle mastique un peu, écarte les bras, en attente apparente de félicitations.
-« ‘adaaaaaaaam ~ v’ai ‘ou manwé d’un ‘oup ! ‘es vier de ‘oi ? »
Incompréhensible ; le pire, c’est qu’elle ne se rend même pas compte qu’en plus de ça, elle met des miettes partout. Elle continue de sourire ; fière d’elle-même, fière de sa bêtise, fière de réussir à faire rire le petit caïd du niveau E, fière de le rendre heureux autant qu’elle le peut, ce garçon qui est bien plus que ce qu’il feint être.
Spoiler:
Ogod, je me décois moi-même avec ce RP. Gomen. Yetem ♥
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Sujet: Re: Cookie time, bro. [Pytha&Andreah] Mar 16 Juil 2013 - 21:44