[DANEMARK] dad will never come back △ pv pytha

Il était tard lorsqu'on est venu toquer à la porte du bungalow. A se demander pourquoi on te laissait jamais dormir dans ce foutu pensionnat. C'est quand même un monde. Comme personne a daigné levé son cul de son lit, ou peut-être parce que t'étais sûrement seul au bungalow, t'es allé ouvrir sans prendre la peine de te changer. Résultat ? Disons que c'est pas vraiment le pied d'ouvrir la porte de son bungalow pour avoir la tronche d'O'Connor vers 5h du matin. Sérieusement, avec les cernes qu'il a déjà, il veut pas dormir ce con ? Et là où tu attendais une remarque typiquement nemesienne sur ta tenue, il n'affiche qu'un air préoccupé. Le genre de tronche avec laquelle on le voit rarement, pour faire simple. Il t'a demandé de le suivre jusqu'au bâtiment central le plus rapidement possible sur un ton à la fois pressant et autoritaire.

T'as pas trop compris, sur le coup. T'as juste attrapé le premier short qui venait, un t-shirt qui traînait -et vue l'odeur probablement pas un des plus propres- et une paire de godasses. T'as suivi l'irlandais en bâillant, manquant plusieurs fois de te prendre un arbre. Il t'a traîné jusqu'au secrétariat avant de te tendre le combiné du téléphone. Haussement de sourcil, tu l'interroges du regard avant de porter l'appareil à ton oreille.

A l'autre bout du fil, une voix familière. Mais surtout danoise. Tu clignes des yeux, surpris, croisant le regard du surveillant qui n'a sans doute pas réussi à se faire comprendre malgré qu'il puisse, lui, saisir le sens de ta langue natale. Merci les cookies de Ruthel hein. Tu parles un moment, puis tu manques de perdre l'équilibre. O'Connor est là, bras tendu pour palier à toute éventuelle chute. Ta voix claque, tremblante, et tu raccroches, sortant immédiatement de la pièce malgré les paroles de Nemesis que tu ne comprends pas.

Ton père a eu un accident de la route.
Et les dégâts sont importants.
Il est ta seule famille, et tu es sa seule famille.
Hors de question que tu restes sagement ici comme un mouton en attendant des nouvelles.

Après une course effrénée dans les couloirs puis à l'extérieur, tu rejoins ton bungalow. Tu fais pas dans la dentelle, attrapant un sac et y fourrant tous les fringues te passant sous la main. Tu attrapes une enveloppe contenant de l'argent. Celui qui t'aurait servi au billet aller-retour pour les prochaines vacances au pays. Tu attrapes ta veste avant de sortir, percutant Pytha.

Tu t'es excusé rapidement, lui touchant quelques brefs mots sur la situation. Il aurait pu s'en contenter et te dire de faire attention. Mais non. Il se la joue rebelle et, à son tour, prépare un sac et te suit, insistant pour t'accompagner. Tu le traites de tous les noms jusqu'à votre arrivée à l'aéroport. Billets en main, vous embarquez vers 7h. Et comme t'es un grand amoureux du voyage en avion, t'es crispé sur les accoudoirs, immobile, les dents serrés. La tension est palpable. Le stress du voyage, et le stress de la nouvelle.

Un peu plus de 2h de vol plus tard, vous voilà dans un taxi qui vous conduit à l'hôpital. Durant le trajet, tu sens ton coeur battre à tout rompre. T'as jamais eu aussi peur de ta vie. Tes mains tremblent et tu n'arrêtes pas de regarder ta montre, sentant le regard de ton ami posé sur toi. Tu finis par le regarder, poussant un soupire pour évacuer.

« Qu'est-ce que... qu'est-ce que je vais faire Pytha ? S'il est paralysé à vie, ou s'il est devenu amnésique ? » Tu déglutis, la gorge nouée. « J'ai peur. » Tu te passes une main sur le visage, nerveux, angoissé. « Je... désolé de t'imposer ça. »

Il est vrai que jamais tu n'avais affiché une telle fébrilité, une telle vulnérabilité face à lui. Jim avait déjà vu ce spectacle, une fois, parce qu'il t'avait poussé à t'ouvrir. Mais là, c'est différent. Et même si la présence de ton ami t'apaise un temps soit peu, tu ne parviens pas à te rassurer, à te dire que ça ira. Dans ces moments-là, l'auto-persuasion n'est pas très fiable.