Sujet: Merry Christmas, don't worry & be happy - Ewald Ven 26 Déc 2014 - 23:04
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J’avais encore les brumes de l’alcool dans l’esprit, alors que la Jim’s s’était terminée pas bien tard pour moi, mais impossible de bien décuver, parce que je n’avais pas eu de repos du tout. Pas un moment pour fermer les yeux, parce que j’avais du préparer ma valise pour Noël. Cette année, je rentrais chez mes parents, parce que j’avais besoin de les voir, littéralement. Voir comme les années étaient passées sur leur visage et dans leurs cheveux, voir le sourire de ma mère et les gros bras de mon père… Et leur faire la surprise aussi, parce que j’avais fait promettre à Anarchy de ne rien leur dire pour l’instant. C’était en quelque sorte mon cadeau de Noël : je serais leur digne successeur, je reprendrais le magasin plus tard et je ferais en sorte que notre nom soit toujours aussi bien vu.
Ce fut donc avec la gueule dans le pâté que nous embarquâmes avec Ewald, dans l’avion qui devait nous emmener tout droit vers New York. Et le voyage se passa simplement de mon côté : je m’endormis d’une traite, me réveillant seulement moins d’une heure avant notre arrivée, la tête complètement avachie sur l’épaule du pauvre B. Il avait du s’ennuyer à mourir… En descendant de l’avion, j’agrippai son bras pour jouer les aveugles et le lui demandai.
▬ Tu t’es pas trop emmerdé pendant le voyage au moins ? J’suis désolé mais la Jim’s m’a tué, j’en pouvais plus… J’espère que je puais pas trop l’alcool au moins.
À sa réponse, je hochai la tête et lui tapotai le torse comme s’il s’était agi d’une brave bête. Il avait du cran pour me supporter, mine de rien… Depuis que j’avais appris qu’il avait le SIDA, nous nous étions considérablement rapprochés, Ewald et moi, et j’avais vraiment envie qu’il reprenne goût à la vie, donc je restais très souvent avec lui. Sauf que j’avais conscience de n’être pas la meilleure compagnie du monde, ni la plus polie, ni la plus distinguée.
▬ Je sais vraiment pas comment tu fais pour tenir aussi longtemps quand j’suis là p’tain… T’es un monstre de patience Ewald.
Une fois récupérés nos bagages, je tentai de jouer à nouveau mon rôle d’aveugle mais ce n’était plus aussi facile qu’avant… Bien sûr, je me souvenais des réflexes que j’avais quand mes yeux m’avaient lâchés mais j’avais pris l’habitude de regarder les gens bien en face, d’observer un maximum de détails pour ne pas en perdre une miette au cas où je devrais replonger et il fallait que je fasse abstraction de ça pour le moment… Avant qu’on parte dans la matinée, j’avais fait un topo à Ewald sur ce que je voulais faire avant d’apprendre à mes parents que Charlie m’avait guéri : faire semblant d’être dans le noir, Ewald serait là pour me guider, en ami gentil qu’il était et… Ca se résumait à ça en fait, mais c’était déjà pas mal. Surtout que j’ignorais où mes parents viendraient nous chercher, s’ils venaient dans le hall de l’aéroport ou bien s’ils restaient sur le parking… Donc dès la sortie de l’avion, j’avais entrepris d'interpréter un rôle dont je me serais bien passé. Mais c’était pour la bonne cause.
C’est alors que je les vis, au loin. Pas besoin de lunettes pour les reconnaître, mes parents, avec leurs tatouages et leurs piercings de partout. Papa jusque sur son crâne rasé, Maman partout sur les bras et les jambes, tout le monde les regardait et eux ils s’en foutaient. Et moi aussi je les observais de là où on arrivait avec Ewald. Je lui donnai un léger coup dans les côtes et lui fis un léger signe du menton vers eux.
.▬ C’est eux mes parents, commençai-je à voix basse. Fais gaffe à ta main quand tu serreras celle de mon paternel, il risque de te la broyer…
Et les retrouvailles se firent dans la joie et les larmes. Parce que ça faisait plus d’un an que j’avais pas revu mes parents. Non, ça faisait même plus de cinq ans que je les avais pas revus au sens propre du terme. Et j’avais pas réussi à contenir mon trop-plein d’émotions et je m’étais pris un “femmelette” de la part de mon père. Normal. Et ils n’avaient rien détecté de ma petite tragi-comédie.
Ce ne fut que quand nous fûmes rentrés, pendant le petit réveillon tout simple que ma mère avait préparé, que je leur avais annoncé, en les regardant bien dans les yeux. Et ce coup-ci, mon père versa sa petite larme, que je m’empressai d’appeler “femmelette”. Je leur expliquai rapidement comment ça s’était passé, les séances avec Charlie, jusqu’à la dernière où elle m’avait rendu une vue encore trop fragile mais bien là. Mais ce jour-là, tout allait bien dans mes yeux et je voyais distinctement mes parents et Ewald un peu timide, comme d’habitude.
Puis la nuit vint et j’installai un matelas pour mon ami dans ma chambre, à côté de mon lit. C’était un deux places mais la seule personne qui avait dormi avec moi ici, c’était Anarchy et dormir avec un mec, c’était trop gênant. Surtout depuis que j’avais eu une petite conversation rapide avec Etienne, sur la chatbox de Prismver, à propos d’Ewald. Je l’adorais comme un frère mais lui, il me voyait comment ? Sauf que je ne lui demanderais pas maintenant, pas pendant les fêtes, ça risquait de tout gâcher... Je me jetai sur mon pieu et lui désignai mon armoire du doigt.
▬ Tu peux mettre ton sac ici si tu veux. Avec le décalage horaire, j’suis un peu paumé donc… Tu veux faire un truc avant qu’on dorme ? J’ai ma vieille PS2 quelque part dans mon bordel. Ou juste… On dort ? Ah et la salle de bains, elle est dans le couloir, première porte à droite, si tu veux aller te changer.
Je savais qu’Ewald était un peu pudique donc s’il voulait se changer en toute intimité, il savait désormais où aller. Quant à moi, je me foutais qu’on me voit en pyjama - puisque je portais seulement mon caleçon pour dormir - alors j’enlevais mon pull, ma chemise et mon jeans et les pliaient soigneusement, avant que ma mère ne vint m’engueuler, et les posai sur ma chaise de bureau. Tout était à sa place comme je me souvenais les avoir laissé et je soupirai de bonheur de me retrouver ici à nouveau, la vision claire. J’étais vraiment crevé à cause et la Jim's ET du jet lag entre Londres et New York, mais peut-être qu’Ewald voulait profiter des vacances et d’être ailleurs pour faire autre chose.
Hrp : *slurp*
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Sujet: Re: Merry Christmas, don't worry & be happy - Ewald Sam 27 Déc 2014 - 0:25
Y avait une réponse ici, avant.
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Sujet: Re: Merry Christmas, don't worry & be happy - Ewald Sam 27 Déc 2014 - 2:10
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▬ Je vais essayer de dormir.. Ou juste me reposer si tu veux bien, je n'ai jamais vraiment.. Enfin je ne joue plus aux jeux vidéos depuis longtemps. Je vais aller me changer. ▬ Ok, no problem !
Assis en plein milieu de mon lit, je l’observai partir dans le couloir, les épaules légèrement affaissées et le pas traînant. Ca faisait déjà quelques jours qu’Ewald était comme ça, il semblait au bout du rouleau et j’espérais vraiment que malgré ça, il profiterait de son séjour ici et qu’il regagnerait un peu d’énergie. Mais sa saloperie de maladie lui pompait toute sa vitalité et je pouvais rien y faire. Peut-être que si j’avais mieux maîtrisé mon pouvoir, j’aurais pu l’aider vraiment mais quand je savais seulement soulager la douleur avec un tatouage mental de pansement, c’était loin d’être utile.
J’allai chercher rapidement une bouteille de Cola dans le frigo et me jetai sur mon lit pour lire un bouquin. Le Crime de l’Orient Express d’Agatha Christie. Avec mes anciens yeux réduits, on aurait pas pu le deviner, mais j’adorais lire, tout et n’importe quoi. Surtout les romans policier et les thriller, et Agatha Christie, je l’avais connue grâce à ma mère qui avait toute la collection des Hercule Poirot. C’était un peu vieillot, mais j’appréciais bien. Mais Ewald revint et je reposai le livre sur ma table de nuit, essayant tout de même d’être poli avec lui.
Je l’observai sans rien dire prendre ses médicaments, toujours aussi sidéré de la quantité qu’il avait à ingurgiter matin, midi et soir, tout ça pour reculer un peu l’heure de sa mort. À cette idée, ma gorge se serra et je baissai le regard, jusqu’à ce qu’Ewald ne brisât le silence et me fasse relever la tête.
▬ Euh.. Nate..Euh.. Je..Voudrai te parler de quelque chose. On en avait parlé sur.. la chatbox. A propos du piercing. ▬ Yep, t’as réfléchi alors ?
Je sentais bien qu’il était gêné et qu’il hésitait à m’en parler mais c’était qu’un piercing après tout, même si c’était au nombril ! Et même si je lui avais dit que ce n’était pas ce que j’aurais fait personnellement, sans pour autant lui dire que je trouvais ça un peu trop “girly” et qu’un piercing à l’arcade lui irait mieux, je lui ferais volontiers. Je bus quelques gorgées de coca jusqu’à recracher une petite partie dans la bouteille et sur moi.
▬ Je le.. voulais en bas. Et enfin j'en voudrais deux. Un à la langue, et un.. En bas. Mais vraiment en bas genre.. Sur le.. P..Pénis.
J’étais pas dégueulasse, ok ? Juste qu’Ewald m’avait surpris en disant ça, lui qui d’habitude était si… Coincé, pour parler très franchement. J’essuyai le coca qui avait coulé le long de mon menton et sur mon torse tout en toussant les bulles passées de travers. L’expression qui convenait parfaitement à la situation était “couper le sifflet”. Ouais, ce bon vieil Ewy m’avait coupé le sifflet, purement et simplement.
▬ Ce seront mes tatouages à moi. L'un sur la langue, car jamais je n'embrasserai quelqu'un, et un en bas car.. Jamais je ne ferai.. La chose avec quelqu'un. Je sais bien que tu m'as dit avant que blabla mais. Je sais pas si j'en serai capable. J'aurai peur de contaminer la personne que j'aime et puis.. Je ne guérirai pas, je ne peux pas infliger ma maladie avec une personne qui vivra cette chose avec moi, mes états d'humeurs ou autre. Donc j'ai décidé de me faire cette sorte de promesse, seul.
Le temps qu’il finisse de parler, j’avais réussi à reprendre mes esprits et arrêter de tousser, aussi lui répondis-je enfin.
▬ Tu sais, y’en a qui trouvent ça sexy, des piercings du genre, donc je sais pas si eux verront un genre de ceinture de chasteté taille réduite. Mais t’es vraiment sûr que c’est ce que tu veux ? Sur la langue, ok mais… Sur la… Enfin, sur le pénis, ça doit troooop faire mal p’tain. Rien qu’imaginer… Je frissonnai à l’idée d’avoir un piercing sur le bout de mon sexe, un brin écoeuré. Nan, j’veux vraiment pas imaginer. Après, c’est ton engin, t’en fais ce que tu veux.
J’étais super convaincant, n’est-ce pas ? Mais je tenais tout de même à mettre Ewald en garde, parce que d’accord, ce n’était pas un tatouage donc ça se “refermerait” au bout d’un moment, le trou, mais sur le pénis, c’était pas une mince affaire ! Il allait avoir mal, peut-être longtemps et… En fait je cherchais des raisons bêtes pour l’en empêcher, parce que ça me faisait mal au coeur de le voir comme ça. J’avais essayé de lui faire entendre raison, lui montrer que tout n’était pas si négatif et pourtant, cette promesse qu’il voulait se faire à lui-même, ça me donnait l’impression qu’on avait avancé d’un pas puis reculé de deux… Je voulais pas le laisser comme ça, mais qu’est-ce que je pouvais faire d’autre ? J’étais qu’un mec et je savais pas guérir les maladies incurables moi.
▬ Je… Euuh… J’suis plus doué pour les tatouages, mais euh… Soit ma mère te les fait, soit je te les fais. Enfin, comme tu veux hein, je sais que t’es pas très… Hmm… Extraverti ? Je trouve pas le mot qu’il faut mais voilà, ‘fin ça doit être gênant pour toi et tout donc bon… Comme tu veux hein.
J’avais les joues en feu. Je venais de proposer à un ami de le percer au sexe, comme ça, comme si je lui avais proposé de faire un barbecue ou un ping-pong. J’ignorais ce qui m’était passé par l’esprit mais j’étais affreusement gêné d’avoir dit ça, aussi me mis-je sous ma couverture, la main sur la poire de la lampe.
▬ On en reparlera demain, ok ? J’vais crever sur place avec la Jim’s et le décalage horaire… Dors bien.
Ce fut vite expédié et j’avais honte d’avoir envoyé chier Ewald comme ça, juste parce que ce sujet me gênait affreusement mais je n’arrivais pas à réagir bien normalement quand j’étais dans cet état-là. Je me tournai vers le mur en me mordant la lèvre, comme si ça allait me libérer de la culpabilité qui commençait à me broyer le bide. Parce que je détestais mal me comporter avec lui et qu’il fut malade ou pas, ça n’aurait rien changer. C’était un chic type et j’avais pas à me comporter comme un enfoiré avec lui. Et ça me bouffait tellement que je finis par me rapprocher du bord extérieur de mon lit en rampant tel un asticot, le bras dans le vide et le regard vers la situation théorique d’Ewald.
▬ Euh… Ewald… Tu dors ? Je n’attendis même pas qu’il me réponde pour continuer. J’suis désolé, c’est juste que c’est trop gênant… Enfin je vais devoir m’habituer à faire des tatouages bizarres à des endroits bizarres mais j’avais pas à réagir comme ça. Désolé…
Au début, seul le silence me répondit mais j’entendis tout de même un bruit. Un froissement de draps peut-être, ou un reniflement. Et mon poing se serra, ballant dans le vide mais mentalement dressé contre ma connerie.
Hrp : *slurp*
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Sujet: Re: Merry Christmas, don't worry & be happy - Ewald Sam 27 Déc 2014 - 2:54
Ewald regretta déjà son acte quand son ami passa de bonnes longues et douloureuses minutes à se battre avec son propre corps, s'étouffant. « tu sais, y’en a qui trouvent ça sexy, des piercings du genre, donc je sais pas si eux verront un genre de ceinture de chasteté taille réduite. Mais t’es vraiment sûr que c’est ce que tu veux ? Sur la langue, ok mais… Sur la… Enfin, sur le pénis, ça doit troooop faire mal p’tain. Rien qu’imaginer…Nan, j’veux vraiment pas imaginer. Après, c’est ton engin, t’en fais ce que tu veux »
Bon, il était vrai qu'il s'était un peu cherché une étude mais.. Il voulait faire des choses un peu 'folle', un peu whoa, que même Nate le respecterait pour ça. Et puis il trouvait sincèrement qu'un piercing au pénis rajoutait en effet une sorte de.. plus, à la fois sexy, et étonnante. Mais il ne l'avouerait jamais. Il baissa la tête, il avait été idiot. Il aurait dû.. Enfin ne jamais lui en parler, et aller le faire, seul. Tant pis. Un frisson le parcouru, et il serra doucement la couverture.
« Je… Euuh… J’suis plus doué pour les tatouages, mais euh… Soit ma mère te les fait, soit je te les fais. Enfin, comme tu veux hein, je sais que t’es pas très… Hmm… Extraverti ? Je trouve pas le mot qu’il faut mais voilà, ‘fin ça doit être gênant pour toi et tout donc bon… Comme tu veux hein »
Ewald devint rouge. Soit c'était sa mère, carrément, soit Nathaniel. Il ne savait vraiment pas ce qu'était le pire, son ami, ou la mère de son ami.. Hm..Alors qu'il allait parler, Nate coupa net la discussion.
« On en reparlera demain, ok ? J’vais crever sur place avec la Jim’s et le décalage horaire… Dors bien. »
Il se retrouva dans le noir. 'Seul'. Nathaniel avait clairement éviter la conversation, il.. enfin.. Ewald avait compris le truc. Sa gorge se serra, et un mal de crâne soudain vint lui faire coucou, comme si son mal être se manifestait aussi par cela. L'allemand se coucha, puis il coinca entre ses dents son index en largeur, les larmes aux yeux. Il avait été débile. Il avait eut son brin de folie, peut-être qu'il essayait de changer trop pour 'plaire' à Nate..
Enfin non, ce n'était pas ça, il aimait bien les piercings et Nathaniel lui avait comme donner le courage de ne serait-ce penser de se faire percer. Tant pis, il trouverait bien un perceur à New York pour le lui en faire un en bas. Il aurait juste.. Penser que Nathaniel aurait été là..
Nan, mais quel con. Nathaniel ne sera pas tout le temps là..
« Euh… Ewald… Tu dors ? J’suis désolé, c’est juste que c’est trop gênant… Enfin je vais devoir m’habituer à faire des tatouages bizarres à des endroits bizarres mais j’avais pas à réagir comme ça. Désolé »
Ewald n'eut pas la force de répondre, il ravala sa salive, passa doucement sa manche contre son nez et ressuya ses larmes, avant de lui répondre, dans un murmure.
« Non c'est bon t'inquiète.. Je.. , comme sa gorge se serrer, il prit un petit temps pour respirer correctement et reprit, J'ai été stupide, juste à la langue, ça suffira, aller, bonne nuit. »
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Un seul rayon était passé par sa foutu fenêtre. Et c'était pour l'allemand. Il n'avait pas beaucoup dormi. Il avait passé près d'une heure à réfléchir, à pleuréfléchir, et avait mit près d'une heure et demi pour s'endormir. Sortant discrètement de la chambre, il mit ses habits normaux, et laissa juste un mot sur la table ( après tout il était que 7h du matin. ) « Je suis parti chercher des somnifères et quelques médicaments, j'ai prit une carte, je suis grande je ne me perdrai pas ! Bisou – Ewald. »
Puis il sortit, l'air déterminé. Bon, en faite tout l'intérieur de son petit corps tremblait mais il allait le faire. Tant pis si ce n'était pas par Nathaniel, il voulait pas le lui percer, tant pis, ça serait sans lui. De toute façon, il y avait pensé, il ne resterait pas une éternité avec Nate. Et pourtant, cette évidence lui brisait le cœur un peu plus à chaque fois, pourquoi..
Il avait une carte avec lui, d'abord il marcha dans les villes, alla s'acheter un petit déjeuner dans une boulangerie, puis visiter juste cette immense ville. C'était impressionnant, tout ces gens là bordel, qui passaient, courraient, bousculaient.. C'était beau et effrayant.
A 11h, il était rentré donc chez le perceur, qui le prit après 20 minutes d'attente. Ewald lui expliqua clairement ce qu'il voulait, et ils choisirent ensemble l'emplacement du piercing, qui fut décidé après une bonne réflexion, le piercing frénum.
Le perceur laissa quand même quelques minutes de répit à Ewald pour qu'il se prépare mentalement, et au cas où il décida de changer d'avis. Ce ne fut pas le cas.
12h45. Ewald sortait, blanc, titubant doucement. Il appela un taxi, lui donnant l'adresse de Nathaniel.
Il s'était évanoui lorsque l'aiguille lui avait transpercé le sexe. Enfin, c'était que la peau, mais bon dieu. Il risquait d'avoir mal les quelques prochains jours mais ça allait, il avait pensé que ça serait beaucoup plus douloureux. ( Enfin, il s'était évanoui. En même temps, quelle idée de regarder ).
Ewald paya le taxi, passa sa main sur son visage et rentra dans la maison, après avoir sonner et que l'un des parents lui ouvre. Cependant, Ewald ne put s'empêcher de sourire. Il l'avait fait. En faite, les piercings c'était cool !
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Sujet: Re: Merry Christmas, don't worry & be happy - Ewald Sam 27 Déc 2014 - 14:50
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Ewald me répondit en pleurant, la gorge serrée. Une fois de plus, j’avais fait pleurer quelqu’un qui m’était proche, génial ! Je méritais vraiment la palme du boulet légendaire. Je m’endormis rapidement, malgré les larmes silencieuses de mon ami et malgré la culpabilité qui me bouffait.
Le lendemain matin, je me réveillai tard, alors que le soleil donnait en plein dans mes volets. J’avais oublié la sensation horrible de la lumière dans la face qui me levait bien souvent plus tôt que prévu. Un coup d’oeil à mon réveil m’informa de l’heure, 11pm et un autre qu’Ewald était déjà levé. J’espérais qu’il avait réussi à dormir tout de même… J’enfilai un pantalon en me levant et me dirigeai de suite vers la cuisine pour assouvir mes instincts primaires : MANGER. Et la première chose que je vis, ce fut un morceau de papier avec deux écritures différentes sur la table. La première, celle d’Ewald, disait qu’il était parti chercher des médicaments et qu’il ne se perdrait pas. Soit, je lui faisais confiance même si je me doutais qu’après la nuit dernière, il devait ruminer sur ce que j’avais dit dans la précipitation. La seconde écriture, c’était ma mère qui me prévenait qu’ils rentreraient manger parce qu’ils ouvraient le salon la matinée, pour les cadeaux originaux de dernière minute.
Je m’installai sur le canapé sur l’ordinateur de ma mère, un bol de céréales à côté et commençait à mater des vidéos débiles sur YouTube en attendant que mon ami ne revienne mais le temps passait et je commençai à me demander s’il ne s’était pas perdu ou pire… Après tout, pour être un ancien toquard qui hantait les terrains de basket de New York, j’en savais quelque chose. J’essayai de l’appeler plusieurs fois mais impossible de le joindre, je tombais toujours sur sa messagerie.
12.30pm, la porte d’entrée s’ouvrit et je me levai d’un bond pour accueillir Ewald et… Tomber seulement sur mes parents qui rentraient manger. Qu’est-ce qu’il foutait au juste ?! J’informai ma mère que notre invité n’était toujours pas rentré et elle me tapota la tête comme si j’étais un gosse en me disant de ne pas m’inquiéter.
Ewald ne rentra que vers 13.30 et je lui sautai presque littéralement dessus pour savoir comment il allait. Je m’inquiétais vraiment pour rien mais dans le cas présent, j’avais des raisons. Il était malade, il ne connaissait pas New York et sans l’ombre d’un sac de médicaments.
▬ P’tain t’étais passé où mec ? J’ai essayé de t’appeler une bonne dizaine de fois sérieux, je m’inquiétais moi !
On passa rapidement à table et dès qu’on eut fini et débarrassé la table, j’embarquai Ewald dans ma chambre parce que j’avais quelques soupçons à son encontre. Il m’avait laissé un mot comme quoi il allait chercher des médicaments dans la matinée, sauf qu’il était rentré sans rien. Je n’avais rien dit devant mes parents parce que je n’avais pas envie d'embarrasser le B mais j’étais pas si con que ça, surtout après ce dont on avait parlé hier. Je fermai la porte en grattant mon torse nu et je me retournai en inspirant profondément vers Ewald.
▬ Pourquoi t’es revenu sans tes médicaments ? T’es vraiment allé en acheter ou t’as fait autre chose ?
Je tournais autour du pot mais lui demander cash s’il s’était fait percer le pénis, ça me foutait mal à l’aise. J’étais un peu agressif et j’avais l’air d’une petite amie jalouse qui passait son copain à interrogatoire serré mais je m’en foutais bien. Même si c’était vraiment gênant, ma mère ou moi on aurait pu lui faire, son piercing. Surtout qu’il ne s’était pas fait percé la langue, vu comme il avait parfaitement bien mangé. Du moins sans avoir l’air d’avoir mal, à moins d’avoir avaler des sédatifs ou s’être passé la langue à l’azote.
▬ Ecoute, je sais que t’y tenais vraiment sauf que… Enfin ça me met mal à l’aise tout ça.
Je savais pas vraiment pourquoi d’ailleurs, mais c’était le cas. Parce que c’était Ewald sûrement ?
▬ Fallait me le dire ce matin, fallait me réveiller et… Désolé je m’énerve mais merde quoi, on est amis nan ? Même si c’était pas chez nous que tu le faisais, j’aurais pu venir avec toi !
Je m’affalai sur mon lit en croisant les bras et en continuant de le regarder, une moue boudeuse sur le visage. Je lui en voulais de ne pas m’avoir attendu, parce que ça se trouve il était allé chez un perceur de merde qui aurait pu aggraver son cas ou quelque chose du genre. C’était pas un truc qu’il fallait prendre à la légère selon moi, mais c’était peut-être aussi parce que j’allais reprendre le flambeau de mes parents. Et puis j’aurais voulu lui offrir ça comme cadeau de Noël, parce que j’avais rien à lui proposer d’autre.
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Sujet: Re: Merry Christmas, don't worry & be happy - Ewald Sam 27 Déc 2014 - 15:33
L'allemand grimaça. A peine de retour, que déjà le E lui sautait dessus. Enfin bon, il se retint de pousser un petit gémissement de douleur et tapota le dos de Nathaniel, timidement. « P’tain t’étais passé où mec ? J’ai essayé de t’appeler une bonne dizaine de fois sérieux, je m’inquiétais moi ! » « Euh.. Désolée. J'étais- »
Et merde. Il était parti chercher des médicaments, et il les avait oublié dans son sac. Putain. Quel idiot. Il allait devoir aller en rechercher, génial. Enfin, il en profiterait pour s'acheter des trucs pour éviter que son piercing ne s'infecte. Soupirant, il aida à mettre la table, le repas se passant normalement, bien qu'il sentait que son ami avait quelque chose à lui demander. Il s'était douté de quelque chose c'est ça.. ?
Après avoir débarrassé la table etc, il se finit emmener jusqu'à dans sa chambre. Croisant ses bras, baissant doucement la tête en regardant durement son rouquin, il plissait les yeux. Il s'en doutait. Ce mioche s'en doutait. « Pourquoi t’es revenu sans tes médicaments ? T’es vraiment allé en acheter ou t’as fait autre chose »
Et voilà, ça commençait. Le plus jeune soupira, fit rouler ses yeux et les ferma, passant une main sur son front, avant de se gratter la nuque. Il regarda à nouveau le roux, qui n'osait vraiment pas dire la chose. Ewald restait silencieux, c'était fini. Il venait de couper toute envie de communiquer, son visage sans émotions. « Ecoute, je sais que t’y tenais vraiment sauf que… Enfin ça me met mal à l’aise tout ça. Fallait me le dire ce matin, fallait me réveiller et… Désolé je m’énerve mais merde quoi, on est amis nan ? Même si c’était pas chez nous que tu le faisais, j’aurais pu venir avec toi ! »
Il le regarda s'installait sur son lit, et dès qu'il eut finit son petit monologue, il lui répondit, d'une voix grave, sec, presque haineuse. « Ca y est, tu as fini ta petite crise ? »
Ewald était visiblement en colère. « Je suis parti chercher des médicaments, mais je suis revenu en taxi car j'avais la flemme de revenir à pied, et je les ai oublié là. Je vois vraiment pas de quoi tu parles. Je t'avais dit hier que je ne le ferai qu'à la langue. Tu veux que je te montre ma queue peut-être ? »
Très en colère, si Ewald commençait à dire des mots grossiers, c'était mauvais. Il soupira, et fouilla dans sa poche de veste, reprenant son porte-feuille.
« Et puis aucune raison de t'énerver. T'es pas ma mère, ok ? Et même.. En admettant que je me suis fait percer à cet endroit, t'as quoi à dire dessus ? Rien. C'est mon problème. Le mien, et il restera à jamais le mien, ok ? Donc arrête de faire le pote qui fait attention à moi, on va pas rester ensemble pour l'éternité donc ouais, vraiment, qu'est-ce que ça peut te foutre ? A moins que tu voulais vraiment me la toucher, hein ? »
Ewald mordit sa lèvre durement. Il était agressif. S'il ne l'était pas, il savait qu'il tomberait, qu'il serait faible, c'était son moyen de défense face à tout ça. Bientôt Nathaniel quittera Prismver, bientôt ils ne seront que des connaissances. Serrant doucement les poings, il se dirigea vers la porte, prenant la poignet fermement entre ses mains. « ...Désolé. »
Puis il partit, repartit discrètement. Une fois dehors, le froid le calma. Il trembla, enfouit ses mains dans ses poches et alla racheter ses médicaments. Par la suite, honteux, gêné, il passa la journée et la soirée dans un hôtel. Il avait prit une douche, avait prit soin de bien nettoyer son piercing, s'était couché, avait réfléchi à Nathaniel.
Sensible comme il était, il avait pleuré. Il ne comprenait vraiment pas pourquoi quand il s'agissait de Nate il se sentait si.. Enfin à ses côtés, tout ses sentiments étaient multipliés.. Les mauvais, certes, mais les bons aussi.
22h.
Ewald sortait enfin, il faisait nuit, mais les éclairages étaient lumineux, et si beau dans cette immense ville. Avec sa petite veste, il eut rapidement froid. Marchant vers chez Nathaniel, seul ses larmes réchauffèrent quelques instants ses joues.
C'était stupide. Nathaniel avait prit tant de place en si peu de temps, il était comme son meilleur ami, mais en mieux.
Une fois devant sa maison, il n'osait rentré. Il s'était comportait de façon indigne, chez son hôte, c'était si irrespectueux..
L'allemand fit le tour de la maison, et reconnu la fenêtre de son ami. Par chance, il y avait un banc non-loin, du coup il s'y assit, et attendit. Il aurait peut-être le courage d'aller s'excuser. Le B regarda sa main. Comment avait-il pu être aussi ignoble avec son ami..
22h30. Il faisait froid à New York, il y avait des gens bizarres, bourrés ou défoncés, et lui, le malade. Sa peau était aussi fraiche que le vent, et il reniflait toute les 5 minutes, ses bras croisés sous sa veste. Il avait froid. Il voulait rentrer avec Nate, le voir sourire, faire le fou comme à son habitude, mais il n'était qu'un pauvre con, qui n'assumait rien. Une belle andouille !
« Whéééé, fow paaa plouré petiot ! »
Le malade redressa son visage, un vieil homme d'une soixantaine d'année s'approchait, avec une bouteille d'alcool en main. Il finit la bouteille, puis la posa par terre.. Avant de lui aussi s'étaler par terre.
Un banc. Un allemand sur le banc, bien pathétique. Et à ses pieds, un homme bourré. Ewald se remit à pleurer, avec un léger sourire.
Le seul non pathétique ici, c'était ce pauvre banc, à devoir observer ce genre de scène.
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Sujet: Re: Merry Christmas, don't worry & be happy - Ewald Sam 27 Déc 2014 - 16:26
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Ewald en pokerface, c’était mauvais signe. Je l’avais vu une seule fois comme ça et ça m’avait amplement suffit. Et déjà ça avait été de ma faute quand il s’était mis en colère. Et ça recommençait encore…
▬ Ca y est, tu as fini ta petite crise ?
Je le fixai durement, déjà vexé rien que par cette petite phrase. Oui j’avais fini ma petite crise, mais s’il continuait comme ça, je risquais de reprendre un peu plus fort.
▬ Je suis parti chercher des médicaments, mais je suis revenu en taxi car j'avais la flemme de revenir à pied, et je les ai oublié là. Je vois vraiment pas de quoi tu parles. Je t'avais dit hier que je ne le ferai qu'à la langue. Tu veux que je te montre ma queue peut-être ?
Et si j’avais dit oui hein ? T’aurais fait quoi Ewald ? T’aurais baissé ton pantalon et tu me l’aurais montrée ? Ou tu te serais enfui la queue entre les pattes en refusant de voir la réalité en face ? Il me foutait en rogne et je devais me faire violence pour ne pas lui répondre sur le même ton ou lui envoyer ma main dans la gueule. D’une parce que je me serais senti mal l’instant d’après d’avoir osé lui en coller une, de deux parce que… J’avais pas envie de l’abîmer plus qu’il ne l’était déjà. L’extérieur était pas mal, au contraire de l’intérieur qui se détériorait petit à petit à cause de sa saloperie de maladie, alors je me devais de le garder intact.
▬ Et puis aucune raison de t'énerver. T'es pas ma mère, ok ? Et même.. En admettant que je me suis fait percer à cet endroit, t'as quoi à dire dessus ? Rien. C'est mon problème. Le mien, et il restera à jamais le mien, ok ? Donc arrête de faire le pote qui fait attention à moi, on va pas rester ensemble pour l'éternité donc ouais, vraiment, qu'est-ce que ça peut te foutre ? A moins que tu voulais vraiment me la toucher, hein ?
Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase et j’ouvris enfin ma grande gueule.
▬ Non en effet j’suis pas ta mère, et si je l’avais été, je t’aurais pas laissé attraper la merde qui te bouffe à p’tit feu en ce moment. T’en serais pas là aujourd’hui, à te terrer dans le noir la queue entre les pattes. Et non j’veux pas te la toucher, j’suis pas PD. J’suis juste qu’un pauvre mec qui veut te sortir la tête de l’eau mais t’as l’air de vouloir te noyer alors soit, mais fais-le sans moi.
Pour éviter son regard, j’attrapai mon livre et l’ouvris rageusement. Je regrettais déjà ce que je venais de dire mais il l’avait mérité. On envoyait pas chier comme ça les gens qui essayaient de vous aider, c’était mon point de vue. Et il m’avait blessé en disant ça. Comme si j’avais envie de le toucher ou de le laisser tomber, merde quoi ! Je gardai obstinément le silence lorsqu’il s’excusa et quitta la chambre, pour ne pas en rajouter une couche.
Toute la journée, je me défonçai les yeux sur FFX, bien décidé à m’occuper l’esprit avec autre chose que mes pensées à la con, parce que je savais que j’allais culpabiliser encore plus et probablement me mettre à chialer. Et je n’avais pas envie que mes parents me voient dans cet état là juste pour un pote. Sauf qu’Ewald, c’était pas juste un pote, parce qu’en peu de temps, je l’avais élevé au rang de frère pour moi. J’ignorais si c’était le grand ou le petit, au vu de sa maturité et de son âge, mais c’était un bro, j’avais pas envie de le lâcher ni de le blesser. Si ça se trouvait, il me voyait comme un type super chiant à le surprotéger, parce que c’était pas Warren… Le délégué, il se laissait faire parce qu’il était doux et profondément gentil (et un peu benêt sur les bords), alors qu’Ewald… Il avait quelques années de plus.
Il ne revint pas pour manger et mes parents ne me posèrent pas de questions, ayant sûrement entendu notre petite engueulade plus tôt dans la journée et je les remerciai intérieurement. On parla de tout et n’importe quoi, du pensionnat, de mes projets futurs, du peu d’amis que j’avais mais on n’évoqua pas Ewald. Alors que je me faisais un sang d’encre pour lui. Il aurait pu lui arriver n’importe quoi.
De retour dans ma chambre, je regardai mon téléphone pour voir si j’avais reçu des SMS mais rien. Pas une seule nouvelle. Alors je m’allongeai sur mon lit et pris mon bouquin, en espérant tout de même que mon ami revienne cette nuit. J’étais con, susceptible mais pas insensible, j’arrivais pas vraiment à lui en vouloir… Je soupirai quand soudain, des voix me firent me relever et j’allai voir à la fenêtre de quoi il s’agissait. Deux clodos sous ma fenêtre. Je pris mon portefeuille et en sortit quelques dollars pour aller leur donner. Je faisais en quelque sorte ma BA du jour, parce que connaissant mon père, s’il les entendait, il allait les faire dégager de manière peu amicale, alors je préférais leur demander à ma façon.
En m’approchant, je vis un vieux par terre et… Ewald sur le banc. Donc il n’y avait qu’un seul mendiant. Je lui donnai les quelques billets et lui demandai d’aller autre part (en lui expliquant bien le sort qui lui était réservé sinon) et sans un mot, j’obligeai le jeune homme à me suivre en lui agrippant le poignet. Une fois dans ma chambre, je l’y laissai faire ce qu’il voulait - sauf ressortir - et allai lui chercher une serviette qui pendait sur le chauffe-serviettes dans la salle de bains, pour la lui donner. Et enfin je parlai.
▬ J’ai cru que t’allais pas revenir.
Cette phrase voulait tout dire à la fois et je lui laissai démêler ce qu’il voulait entendre ou non tout seul. J’avais pas envie de lui dire que je m’étais fait un sang d’encre pour lui, que j’avais imaginé pleins de scenarii possibles dans ma tête ou juste que j’avais cru qu’il s’était barré pour de bon, sans possibilité de retour. Je l’attirai contre moi même s’il faisait quinze centimètres de plus que moi et que je me sentais con comme ça et lui donnai une accolade, me rendant compte par la même occasion qu’il tremblait de froid.
▬ J’suis content que tu sois là, refais plus ça s’il te plaît. Et enlève tes vêtements, tu vas choper la crève si tu restes comme ça.
Une fois de plus, j’eus l’impression d’être une petite amie étouffante mais qui voulait bien faire, alors je me reculai et m’assis par terre en détournant un peu le regard.
▬ … Tu vas mieux ? Désolé pour cet aprem, j’aurais pas du te dire ça mais j’étais vexé que tu le prennes comme ça. J’espère que tu m’en veux pas trop. Je ris un peu, nerveusement. On aura quand même passé un Noël de merde… Demain je t’offre ton piercing à la langue comme cadeau. Et après on repartira pour Prismver…
Reposant mes yeux sur lui, je constatai que même habillé chaudement, il tremblait encore, alors je lui proposai un truc qui me parut vraiment bizarre.
▬ Euh… Si t’as trop froid, tu peux dormir dans mon pieu, y’a de la place pour deux. Enfin si tu veux hein. T’inquiète, je mettrais pas ma main dans ton caleçon dans la nuit. Sauf si tu me demandes, fis-je avec un petit sourire en coin, en haussant mes sourcils de façon ostentatoire, pour détendre un peu l'atmosphère.
Hrp : *slurp*
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Sujet: Re: Merry Christmas, don't worry & be happy - Ewald Sam 27 Déc 2014 - 16:55
Ewald fronça doucement ses sourcils en voyant que c'était Nate qui était venu. Il avait donné quelques billets à ce pauvre ivrogne, et déjà le traînait à l'intérieur de la maison. L'allemand resta juste planté, regardant Nathaniel partir et revenir avec une serviette chaude. Silencieusement, il la mit autour de ses mains, redressant le regard vers 'lui'. « J’ai cru que t’allais pas revenir »
L'allemand ne put s'empêcher de sourire, ressuyant quelques larmes aux coins de ses yeux. Sentir Nate contre lui réchauffa l'intérieur de son corps. Il ne savait pas quelle place il avait dans son cœur, mais il était sûrement bien haut. « J’suis content que tu sois là, refais plus ça s’il te plaît. Et enlève tes vêtements, tu vas choper la crève si tu restes comme ça. »
Pour la première fois, Ewald ne se montra pas si pudique. Il avait beaucoup réfléchit, pleurer, son esprit était un peu dans le pâté. Il plia ses affaires et les posa sur son sac, restant juste en caleçon. « … Tu vas mieux ? Désolé pour cet aprem, j’aurais pas du te dire ça mais j’étais vexé que tu le prennes comme ça. J’espère que tu m’en veux pas trop. On aura quand même passé un Noël de merde… Demain je t’offre ton piercing à la langue comme cadeau. Et après on repartira pour Prismver… »
Ewald venait d'enfiler à nouveau son débardeur, et se remémora leur petite dispute. Ce qu'il avait dit.. Nathaniel avait.. Dit ne pas être 'pd'. Pourquoi cela lui faisait quelque chose, vraiment. Il regarda Nate, qui lui regardait ailleurs, semblant être gêné. Se pourrait-il que ce soit.. Une attirance ? Ce serait dans ce cas d'ordre sexuel non ? Enfin, Nathaniel n'avait pour l'instant fantasmé sur aucun mec, des filles, oui, mais des garçons..
Peut-être que le fait que Nate l'ai accepté jouait sur son mental ? Il ne savait pas. C'était si énervant de ne pas savoir pourquoi. Ce n'était pas de l'amitié, mais ni de l'amour ? Enfin, ça se rapprochait plus de l'amour qu'autre chose. Mais.. C'était mal si c'était de l'amour, comment savoir. Il n'avait jamais aimé.
Ewald grimaça. Oui, Nate était plutôt mignon et adorable. En plus, il était intéressant, rigolo, foufou, et avec lui il se sentait étrangement bien. Bon, ok, il ne pensait qu'à Nate lorsqu'ils n'étaient pas ensemble mais.. C'était pas de l'amour, hein ? « Euh… Si t’as trop froid, tu peux dormir dans mon pieu, y’a de la place pour deux. Enfin si tu veux hein. T’inquiète, je mettrais pas ma main dans ton caleçon dans la nuit. Sauf si tu me demandes»
Le lit.. de Nate. Ravalant sa salive, il s'y assit, gêné. Puis il caressa doucement le matelas, ses mains encore légèrement tremblantes. « ...Tu m'as manqué. »
Un doux sourire sur son visage, heureux, et triste. Il ne pensait qu'à Nathaniel..
« Si j'avais pas le SIDA.. On ne serait peut-être pas amis. J'aurai été une autre personne, on se serait peut-être détesté. Tu m'as dit que la vie.. Enfin dans la vie il y avait des bonnes personnes, de bons côtés etc et.. Pour une fois, je la vois. Mais pas toi, c'est rigolo non ? Si je n'avais pas cette maladie, on ne se connaîtrait peut-être pas. Tu vois.. Dans ce cas, être malade.. Mourir jeune, vomir tout les 3 matins car le traitement passe mal, pour juste une minute passé avec toi vaut le coup.. Et.. Tu avais raison.. Si je te demandais sérieusement de justement mettre ta main dans mon caleçon, tu ne pourrais pas. Car j'ai pas encore cicatrisé... Désolé, je dis des choses bizarres. »
Il prit ses médicaments, puis se coucha dans le lit, dos à Nate.
« Bonne nuit. »
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Sujet: Re: Merry Christmas, don't worry & be happy - Ewald Dim 28 Déc 2014 - 0:45
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▬ ...Tu m'as manqué.
Alors que je me déshabillai, je lui fis un pauvre sourire. Dans un sens, il m’avait manqué aussi, parce que même en jouant à FFX, même en pissant, même en me douchant, j’avais pas pu m’empêcher de me demander où il était, ce qu’il faisait, s’il allait bien… Mais j’arrivais pas à le dire, ça me gênait et ça ne voulait tout simplement pas sortir comme ça. Alors je me contentai simplement de sourire. J’étais sûr qu’il comprendrait.
Encore un peu étonné de la proposition que je lui avais fait, je me coulai sous ma couette légère en espérant qu’elle suffirait à Ewald, parce que je crevais de chaud à la moindre occasion la nuit, alors avec tout un tas de couvertures, je n’aurais pas fait long feu. Sur le flanc et la tête dans ma main, je l’observai prendre ses médicaments, alors qu’il m’expliquait son point de vue tout neuf. Mes joues se tintèrent de rouge rapidement et j’eus envie de me mettre du coton dans les oreilles pour ne plus rien entendre, pour ne plus être gêné, mais je le laissai continuer, le regard perdu dans le vide. Mourir jeune, ça valait la minute passée avec moi… J’avais l’impression d’entendre la confession d’un amoureux à sa peut-être future petite amie et ça remuait quelque chose d’étrange en moi. Et sa dernière phrase me fit rire doucement.
▬ T’es sûr que le vioc t’a pas filé un peu de sa binouze ? On dirait que t’es pas toi-même là ! Enfin bref, j’suis content que tu te sois pas perdu dans New York. Bonne nuit mec, réchauffe-toi bien. ▬ Bonne nuit.
Ok c’était pas le truc le plus poétique que j’avais dit dans ma vie, “réchauffe-toi bien”, mais c’était ma façon à moi de m’exprimer. Je me tournai vers le mur et sentis le dos glacé et tremblotant d’Ewald contre le mien. J’aurais voulu me coller entièrement contre son dos mais je n’osais pas bouger de ma position, trop embarrassé par la situation. Tout m’échappait un peu plus à chaque seconde et je détestais ça. Je me mis alors sur le dos et décidai que l’heure de dormir n’était pas venue. Désolé mec, tu vas devoir me supporter encore un peu avant de fermer tes beaux yeux.
▬ Dis… commençai-je à mi-voix. Ca te fait pas trop mal ton piercing ? J’espère que le perceur t’a pas raté sinon je vais lui faire couler son commerce.
Un petit temps de silence et je repris. Ewald dut même entendre le léger sourire dans ma voix.
▬ Ca me fait plaisir et ça me flatte, ce que t’as dit tout à l’heure. J’suis content que les rôles s’inversent pour une fois, vraiment. J’avoue qu’avec ta belle gueule, ça se trouve t’aurais été un type super populaire, genre basketteur connard qui collectionnait les nanas et emmerdait les plus faibles. Et j’aurais voulu te taper dessus. Mais j’te préfère comme ça, malade, gentil et un brin coincé. Enfin tu l’es pas totalement hein ! Tu commences à te décoincer et… P’tain pourquoi j’dis ça moi ? Tu dors pas au moins ?
Si ça se trouvait, je parlais tout seul et Ewald s’était déjà endormi et je me sentis légèrement con. Mais je l’entendis bouger aussi, alors peut-être que tout n’était pas perdu. J’avais pas envie qu’il s’endorme, je voulais qu’on reste comme ça à discuter. Parce que des fois je parlais dans la nuit, et je bougeais pas mal, alors qui sait ce que je pourrais dire comme imbécillités dans mon sommeil et comment je me réveillerais le lendemain ?
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Sujet: Re: Merry Christmas, don't worry & be happy - Ewald Dim 28 Déc 2014 - 1:52
« Dis...Ca te fait pas trop mal ton piercing ? J'espère que le perceur t'a pas raté sinon je vais lui faire couler son commerce. Ca me fait plaisir et ça me flatte, ce que t’as dit tout à l’heure. J’suis content que les rôles s’inversent pour une fois, vraiment. J’avoue qu’avec ta belle gueule, ça se trouve t’aurais été un type super populaire, genre basketteur connard qui collectionnait les nanas et emmerdait les plus faibles. Et j’aurais voulu te taper dessus. Mais j’te préfère comme ça, malade, gentil et un brin coincé. Enfin tu l’es pas totalement hein ! Tu commences à te décoincer et… P’tain pourquoi j’dis ça moi ? Tu dors pas au moins ? »
Bien sûr que non, cela faisait que 5 minutes qu'ils étaient dans le lit, et Ewald avait bien trop froid pour réussir à dormir. Reniflant, il fit cependant semblant de ronfler durant près de deux ou trois minutes. Avant de se tourner vers Nathaniel.
« Héhé.. ~ Tu crois vraiment que je vais m'endormir en deux secondes.. ? Touche mes mains. »
Doucement, il prit les mains chaudes de son ami, les serrant dans les siennes, en soupirant de bonheur. Les siennes étaient douces, chaudes, et réconfortantes. Il les relâcha, histoire que Nate ne trouve pas ça louche et décida de lui répondre correctement.
« Tu veux le voir ?, il ricana, sinon oui ça fait mal, mais je pensais avoir plus mal que ça. J'ai prit un piercing qui traverse juste la peau, je voulais en faire un autre mais.. Il passait par le gland, enfin tu vois t'as le gland, et il perce à l'horizontal, je trouvais ça chouette mais.. Ouch. Le mien c'est juste.. Enfin t'as le gland, et en dessous la peau, bah c'est aussi à l'horizontal. »
Il regarda Nate, dans le noir. On voyait vite fait ses traits, mais il était encore plus magnifi.. Rha, à quoi Ewald pensait-il, bon dieu. Bon dieu, bon dieu !
« ...Euh.. Evite de dire que j'ai.. « une belle gueule », je n'aime pas ça s'il te plait. J'ai vraiment rien d'extraordinaire, physiquement parlant.. Alors que toi.. Tu es beau, mignon et intéressant. Et tu es sociable, j'aimerai être quelqu'un comme toi. Même si tu tabasses les gens ou qu'importe, je m'en fous, je sais que tu es juste. Enfin pas que je t'incite à faire le méchant mais.. Je sais que tu as le sens de la justice, superman. »
Pourquoi Ewy était aussi.. Adolescente amoureuse avec lui ? Etait-ce vraiment de l'amour qu'il ressentait envers Nathaniel ? Il n'arrivait pas à mettre le nom, mais les sentiments, il y en avait tant. « D'ailleurs Nate. Je crois.. Enfin il y a quelqu'un de Prismver qui m'attire. Je crois que c'est.. Purement sexuel.. ? Non je sais pas. Je n'arrive pas à me dire que c'est de l'amour mais juste voir de loin cette personne réchauffe mon cœur.. »
Je l’entendis se mettre à ronfler à ma question, un peu trop fort pour être naturel. D’ailleurs, Ewald ne ronflait même pas…
▬ Héhé.. ~ Tu crois vraiment que je vais m'endormir en deux secondes.. ? Touche mes mains. ▬ Tu sais pas faire semblant de dormir toi ! … OH PUTAIN merde t’as les mains glacées bordel de dieu j’aurais du t’obliger à rentrer plus tôt.
J’eus un petit sursaut lorsqu’il m’attrapa les mains sans prévenir mais resserrai mes doigts autour des siens tout de même, histoire qu’il se réchauffe ne serait-ce que quelques secondes plus vite, jusqu’à ce qu’il ne retire ses mains brusquement. J’avais déjà fait ça avec d’autres potes, le radiateur hivernal, ça m’aurait pas dérangé beaucoup plus de le faire avec Ewald. Quoique, je faisais attention à mes gestes, mes paroles, parce que j’avais la sensibilité à fleur de peau avec lui, pire qu’une gonzesse. C’est pour ça que ça avait éclaté si vite dans la matinée…
▬ Tu veux le voir ? ▬ Nan garde ton engin rangé, j’ai pas envie qu’on brise mes espoirs en me montrant une plus grosse pfff ! répliquai-je en riant.
Ewald m’expliqua qu’il avait mal et quel type de piercing il s’était fait et je bénis la lumière d’être éteinte à ce moment là parce que sans le vouloir, je m’étais pris à imaginer comment c’était en bas et j’avais piqué un fard si fort que mes joues en brûlaient. Mes yeux s’étaient habitués à l’obscurité et je le voyais en face de moi, plus grand et imposant que moi et je me sentis presque… Inférieur. Dans le sens où j’étais plutôt petit pour un mec, trop sec et pas très futé. J’aimais bien être avec lui, parce que j’arrivais à rester calme et en même temps, je l’enviais un peu. Il était posé, réfléchi et beaucoup de filles le regardaient discrètement même s’il ne s’en rendait pas compte. Je l’enviais ou bien j’étais jaloux, la différence était mince. Mais jaloux desquels ? Je me frottai l’arête du nez pour effacer ce genre de pensée, un peu troublé par la proximité que j’avais avec lui. J’étais pourtant pas PD merde.
▬ ...Euh.. Evite de dire que j'ai.. « une belle gueule », je n'aime pas ça s'il te plait. J'ai vraiment rien d'extraordinaire, physiquement parlant.. Alors que toi.. Tu es beau, mignon et intéressant. Et tu es sociable, j'aimerai être quelqu'un comme toi. Même si tu tabasses les gens ou qu'importe, je m'en fous, je sais que tu es juste. Enfin pas que je t'incite à faire le méchant mais.. Je sais que tu as le sens de la justice, superman. ▬ J’ai pas envie qu’on se lance des fleurs indéfiniment mais t’sais, t’es quelqu’un de mieux que moi je trouve. Enfin, on se complète, plutôt. T’es le jour, moi la nuit. On fait une belle paire de glands si tu veux mon avis ! fis-je en lui tapotant doucement la joue. Et je tabasse rarement ho ! Que d’la gueule, Ewald, que d’la gueule malheureusement.
Ouais, j’étais content de fêter Noël et le jour de l’An avec un ami comme Ewald. Pensant qu’on en aurait fini avec cette petite conversation, je me remis à nouveau de manière à lui tourner le dos, prêt à m’endormir mais il continua timidement, d’une voix plus faible et pourtant chargée d’émotions. Ma cécité m’avait permis de détecter ces changements plus facilement et ce qu’il dit me pinça un peu le coeur. Il était… Adorable dans ces moments-là.
▬ D'ailleurs Nate. Je crois.. Enfin il y a quelqu'un de Prismver qui m'attire. Je crois que c'est.. Purement sexuel.. ? Non je sais pas. Je n'arrive pas à me dire que c'est de l'amour mais juste voir de loin cette personne réchauffe mon cœur..
Je ne répondis pas de suite, réfléchissant à qui tournait autour de lui pour qu’il puisse être attiré par cette personne, mais j’avais beau chercher, je ne voyais pas. Peut-être une fille en B. Je serrai les poings à mes pensées : qui que ce fut, cette personne ne savait pas ce qu’Ewald cachait et c’était mon ami, moi je le savais et je le protègerais des autres. Pas eux. Sans m’en rendre compte, j’avais développé un côté possessif avec lui qui me rongeait petit à petit, sauf qu’à ça, j’étais encore aveugle à ce moment-là. Je me remis sur le dos, les mains croisées derrière la tête et commençai avec un petit sourire.
▬ Ca m’a fait ça avec Saphir, mon ex, au début. Je voyais qu’elle, les autres je m’en foutais. Enfin j’étais encore aveugle à ce moment-là mais voilà, c’est tout comme. Et pourtant… On a jamais rien fait ensemble haha... Je ris nerveusement, gêné d’avouer à demi-mot que j’étais toujours puceau moi aussi. Je vois pas en quoi ça serait juste sexuel, si ça te fait sourire de l’apercevoir ou l’entendre. Si c’était juste sexuel, tu banderais juste à chaque fois que tu la vois et c’est tout, enfin… Tu comprends ce que j’veux dire. Attends de voir ce que ça donne quand tu la reverras, mais franchement, j’suis pas très doué pour les conseils amoureux, juste… Réfléchis pas trop.
C’était Nathaniel Scarlet pour votre chronique du coeur, bonsoir !
▬ Allez, bonne nuit ! Si t’as trop froid, y’a encore une couverture dans mon armoire et des serviettes chaudes dans la salle de bains. ▬ Bonne nuit.
Concernant Ewald, je ne savais pas s’il avait mis longtemps à s’endormir mais ce ne fut pas mon cas. En moins de dix minutes je tombais dans un sommeil profond duquel je ne me réveillai que le lendemain, en sursaut. Je venais de faire un cauchemar, où Ewald était sur un lit d’hôpital et qu’il était malade… Vraiment malade. Et juste avant d’ouvrir les yeux, son ECG s’était éteint. Quand je revins enfin à moi, le soleil tapait déjà dans mes volets et les larmes sous mes paupières. Sauf qu’il était bien là, un peu trop près de moi. Ou juste moi trop près de lui, car il n’avait que peu bougé dans la nuit. Dans mon sommeil, j’avais du me coller à lui et j’avais emprisonné une de ses jambes entre les miennes, comme quand j’étais gosse et que je dormais avec un traversin dans les bras (quand ce n’était pas Anarchy qui s’incrustait dans la nuit dans mon lit). Et lui avait remis son bras par-dessus mon flanc… C’te bonne blague, je me serais cru dans un des yaoi débiles de ma soeur.
Je m’enlevai le plus discrètement possible pour ne pas le réveiller, les joues en feu et l’observai dormir paisiblement, assis sur le lit. Pourquoi est-ce que ça lui était arrivé à lui, hein ? Pourquoi c’était pas arrivé à des connards qui le méritaient, plutôt ? Je n’étais pas très croyant mais si Dieu existait bel et bien, alors c’était un être injuste et cruel.
J’essuyai rageusement les larmes qui avaient coulé sur mes joues et me sortis du lit en faisant le moins de bruit possible. Ewald avait besoin de repos et on était en vacances chez mes parents jusqu’à la semaine d’après, je pouvais bien le laisser faire une grasse matinée pire que les miennes. J’allai à la cuisine me chercher un bol de pétales de blé au chocolat et m’installai à mon bureau, la lampe allumée pour y voir assez clair. Depuis une semaine et même si je ne maîtrisais pas mon pouvoir comme l’ancien, j’avais le projet d’aider mon ami comme je le pouvais en lui faisant un tatouage mental. Sauf que ça faisait également une semaine que je notais et dessinais sur un carnet tout ce qui pourrait m’être utile, en vain. Mes dessins finissaient toujours rayés rageusement, parce que j’étais perfectionniste et impatient. Et je n’avais aucun modèle sur qui tester mes tatouages, ce qui ne m’aidait absolument pas à prévoir les effets que ça allait sortir. Moi qui n’aimais pas me prendre la tête, ce pouvoir qui pouvait sembler parfait pour moi était plutôt une malédiction qu’autre chose. Non pas que ce fut très dangereux comparé à la matérialisation du feu ou des trucs du genre, mais quand même…
Je ne vis pas le temps passer alors que je dessinai des petits rubans rouges barrés et autres conneries du genre et je ne fis même pas attention à Ewald. Je ne m’étais même pas dit que je faisais trop de bruit et qu’il risquait de se réveiller, non. J’étais beaucoup trop concentré sur ma tâche, en me disant que si j’arrivais miraculeusement à dessiner un truc potable et que ça fonctionnait, ça ne serait que temporaire. Pour combien de temps ? Un mois ? Une journée ? Une heure ? J’avais une réelle affection pour Ewald, je sentais que notre amitié durerait longtemps, comme celle des adultes matures qui durait de longues années et je voulais lui prouver comme ça, en l’aidant moi aussi…
Sauf que je n’avais pas remarqué qu’il était réveillé.
Ewald restait endormi, lui. Le temps que le somnifère fasse effet, c'est à dire environs une heure, une heure et demie. Il se tournait, se retournait, soupirait, pensait.
Il regardait le dos fin et petit de Nathaniel, endormi. Lui, quand il dormait, il dormait. Il tendit doucement son bras, posa ses mains fraîches sur sa peau. Lui avait chaud.. Quand Nate gigota, il retira sa main. Le B finirait bien par s'endormir..
When you were here before
Couldn't look you in the eye
You're just like an angel
Your skin makes me cry
You float like a feather
In a beautiful world
I wish I was special
You're so fucking special
Le lendemain, il fronça les sourcils, en sentant quelque chose le quitter. Il ouvrit immédiatement les yeux, il avait cru un instant qu'il mourait, quand cette douce chaleur s'éloigna.. Mais c'était juste Nate qui se levait.. Encore fatigué, il referma ses yeux. Mais il n'arriva pas à retourner dans les doux bras de Morphée. Finalement, il se leva et se décida à rejoindre Nate plusieurs minutes plus tard.
But I'm a creep I'm a weirdo What the hell am I doing here? I don't belong here
Il trouvait son ami, assis, à gribouiller des trucs. Sûrement à dessiner des tatouages, c'était son pouvoir n'est-ce pas ? Silencieusement, il s'approchait et regardait par dessus son épaule, avant d'ouvrir grands ses yeux, mais légèrement sa bouche. Il plissa les yeux. C'était le signe du SIDA ce truc barré.. Pourquoi.. Etait-ce une idée de tatouage pour Ewald.. ? « Nathaniel.. C'est quoi ces.. Enfin, tu veux me faire un tatouage.. ? »
Le ruban du SIDA, barré.. Peut-être que.. Non, non, il était idiot. Comment guérir du SIDA, par un tatouage en plus ? C'était impossible.. « Merci Nathaniel mais.. »
I don't care if it hurts
I wanna have control
I want a perfect body
I want a perfect soul
I want you to notice
When I'm not around
You're so fucking special
I wish I was special
Il s'arrêta en grimaçant. Son ventre se tordait. Détournant le regard, il ravala sa salive en attendant quelques secondes, ça lui arrivait souvent ces temps-ci, ce n'était rien.
« Mais enfin.. J- »
Ses jambes s'écroulèrent sous son poids, tandis que ses mains s'étaient accrocher instinctivement à la chaise, pendant l'espace d'un millième de seconde, il avait comme quitter son corps, faible. Haletant, il posa sa tête contre la chaise, murmurant. « Panique.. Pas, panique pas..Ca va p »
But I'm a creep I'm a weirdo What the hell am I doing here? I don't belong here
Et voilà Ewald, vomissant par terre, éclaboussant son ami de sa bile, quelle honte, quelle honte d'être vu ainsi par Nate. Les larmes aux yeux, la gorge nouée, qui le brûlait, il serrait si fort la chaise qu'il tremblait. Il avait si mal, comme si on lui écrasait la cage thoraciques. Puis le noir.
HE's running out the door HE''s running out HE run run run run... Run...
Whatever makes you happy Whatever you want You're so fucking special I wish I was special
Deux jours plus tard, il s'était réveillé seul, dans cette chambre froid. Il s'était furieusement redressé, arrachant quelques fils plantés dans son bras, ce qui lui provoqua une forte douleur. Des infirmières de gardes vinrent à lui, et durent refaire ses perfusions, elles lui donnèrent également un calmant afin de l'aider à dormir.
Le lendemain matin, un médecin vint voir l'état de Ewald, et fit quelques tests. Les visites étant interdite pour Ewald, il espérait que Nathaniel aille bien et que le voir dans cet état.. Ne l'avait pas dégoûté. A cet simple pensée, il pleura.
Le lendemain encore, les tests étaient arrivés, à cause de son état l'allemand avait été privilégié. « Bonjour, monsieur Ludwig, comment allez-vous ce matin.. ? »
Aucune réponse, le B regardait le docteur, silencieux, muet comme une tombe, c'était le cas de le dire, il avait sûrement déjà un pied dedans. Il détourna le regard en ravalant sa salive, tentant de contenir ses larmes. Il ne réussit que quelques minutes. Avant de pleurer, silencieusement.
Voyant l'état de son patient, le médecin mordilla sa lèvre, et reprit parole.
« Vos tests sont finis, vous pouvez restez ici deux ou trois jours, enfin vous pourrez partir ce soir ou demain, mais .. Enfin, si vous avez de la famille, ils pourront venir vous voir aujourd'hui, à partir de 14 heures.. Quant à vos résultats.. Vous vous en doutez, n'est-ce pas ? »
La porte se referma doucement. A nouveau seul. Il regardait ses bras, légèrement bleuté par endroit à cause des aiguilles plantés dans sa peau. A midi, une infirmière vint lui retirer les tuyaux qui passaient par son nez, ainsi que quelques perfusions. Il lui en restait juste une maintenant.
Le médecin lui avait annoncé la nouvelle. Sa maladie avait dépassé un stade, ses médicaments ne faisaient plus assez effets, il devait en reprendre des plus puissants. Cela expliquait donc ces derniers temps, où i l avait eut de légères douleurs aux crânes. Là, ca s'était soudainement déclaré, en mode yolo.
Agrippant doucement les barres froides de son lit, couché, il regardait par la fenêtre, les yeux gonflés, rouges, et douloureuses.
« On a effectué un calcul, bien sûr celui-ci n'est pas sûr à 100% mais si l'ont en croit les données recueillis.. En supposant que vos médicaments marchent correctement, que vos 'rechutes' soient plus douces que celles-ci, que vous ne subissez aucun stress ou tout ce qui pourrait aider à la progression de la maladie, il vous resterez près de.. »
« 10 ans à vivre.. » Murmurait Ewald, vide.
Il avait sûrement gâché les vacances de Nathaniel maintenant.. Si il avait été dans le coma durant deux jours, il devait être le 28, ou le 29 hein.. Haha, bonne année.
But I'm a creep I'm a weirdo What the hell am I doing here? I don't belong here I don't belong here
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Sujet: Re: Merry Christmas, don't worry & be happy - Ewald Mar 30 Déc 2014 - 22:33
He's the one.
Deux jours. Deux longs jours que je tournais comme un lion en cage, sans pouvoir faire quoique ce soit d’autre que m’inquiéter ou pleurer. Rien d’autre qu’imaginer Ewald avec des tubes partout, dans un lit d’hôpital… Comme lorsque je m’étais réveillé de mon cauchemar, le jour où il est tombé malade. Je n’étais qu’impatience et inquiétude, rien d’autre. C’était à peine si je mangeais. Je voulais juste qu’il revienne chez moi, en pleine forme et souriant. Sauf qu’on m’avait interdit de le voir pendant les deux jours où il était resté inconscient, parce qu’il devait subir une batterie de tests, selon ce que m’avait dit le docteur en charge de le soigner. Et dans la matinée, on m’avait finalement dit que les visites seraient autorisées à partir de 2pm..
J’avais donc décidé d’attendre, de 10am à 2pm, les fesses vissées sur un banc à l’hôpital. Patiemment. J’avais emporté un livre au cas où mais je n’avais tout bonnement pas réussi à me concentrer plus de cinq minutes d’affilée, me contentant simplement de grignoter la moitié d’un chapitre. Le regard perdu dans le vide, je repensais à ce qu’il s’était passé le lendemain de Noël. Pour dire vrai, pas grand chose, c’était juste arrivé d’un seul coup, beaucoup trop vite pour que je réalise. Ewald s’était effondré à mes pieds, dans une mare de vomi qui avait manqué de me faire rendre mes céréales aussi et ce fut tout… Il avait semblé avoir mal au ventre puisqu’il se l’était tenu, crispé en deux, mais il ne s’était même pas réveillé quand j’avais tenté de le secouer. Il respirait encore, par saccade, mais il respirait. Et j’avais appelé le 911 en chialant comme une fille, parce que j’avais peur. Peur pour lui, peur qu’il ne revienne pas de l’hosto… Bref, j’étais mort de trouille et je me foutais bien d’avoir du vomi sur les jambes.
Le médecin qui s’occupait d’Ewald vint finalement à ma rencontre, quelques minutes avant l’heure des visites, en me disant que j’avais le droit d’entrer plus tôt mais que je devais quand même respecter le silence et ne pas brusquer mon ami. Merci, j’étais pas con. Et il aurait du ajouter qu’il me laissait entrer parce que sinon j’aurais pas bougé mes fesses d’ici. L’hôpital était devenu mon squat l’espace de quelques jours, eh ouais.
Je suivis donc l’homme en blouse blanche jusqu’à la chambre du B et avant d’y entrer, je m’arrêtai devant la fenêtre par laquelle on voyait, à travers un petit rideau à lattes, le lit d’Ewald. À cause de cet incident, ou grâce à ça, comme on voulait, j’avais pris conscience d’une chose et je ne voulais pas laisser passer cette occasion. Pourtant j’avais peur de rentrer, piqué comme j’étais devant mon poste d’observation. Je pris finalement mon courage à deux mains et entrai dans la chambre. On l’avait mis tout seul, avec une télé et la vue sur un parc en contrebas. Au moins, il était bien placé.
La vue du corps étendu d’Ewald, pâle comme un cadavre, faible, me mit une sorte de coup de poing mental, dans la gorge, le ventre et le coeur. Il était là, couché devant moi, apparemment endormi et pourtant, mon esprit s’était imaginé autre chose de plus fataliste. Et mes yeux s’emplirent déjà de larmes, alors que j’approchai sans bruit une chaise à côté de son lit. D’une de mes mains glacées par le manque de sommeil et l’inquiétude, j’attrapai ses doigts et l’observai dormir et respirer tranquillement, prenant conscience de toute l’impuissance dont j’avais hérité. Qu’est-ce que je pourrais faire avec mon pouvoir à la con ? Je savais même pas prévoir les effets même si je les devinais, ni la quantité d’énergie qu’il fallait pour que ça soit vraiment efficace. Je posai ma tête entre mes bras, visage contre le lit, tout en tenant les doigts d’Ewald et je fermai les yeux un instant. Sous l’odeur aseptisée des hôpitaux, il y avait la sienne, légère mais bien présente et rien que cette sensation suffit à me calmer un peu. J’enrageais de ne rien pouvoir faire sinon “être là”, tout simplement, même si l’environnement d’un malade comptait beaucoup dans son état. Je devais aimer me torturer l’esprit, à tel point que je m’assoupis l’espace d’un moment, le visage toujours baigné par les pleurs qui agitaient mes épaules et la main d’Ewald toujours dans la mienne.
Quand je me réveillai, à peine quinze minutes après, il était bien réveillé même si des cernes marquaient sa peau, ses yeux bleus qui me transperçaient comme souvent et mon premier réflexe, plutôt que de lui dire bonjour ou quelque chose du genre, ce fut de le prendre dans mes bras, délicatement pour ne pas arracher la perfusion ou lui faire mal. Je n’avais pris réellement que sa tête entre mes bras, la serrant contre mon torse mais ça me suffisait à me dire qu’il était là, bien vivant et pas pâle et froid sans espoir de revoir ses yeux bleus allumés un jour.
▬ J’ai eu peur…
Ce fut tout ce que je trouvai de bien à lui dire avant de m’asseoir carrément sur le lit et le serrer lui dans mes bras, mon nez enfoui dans son épaule. Je crois bien que ce fut la première fois où j’étais aussi proche de quelqu’un, physiquement parlant, à part Anarchy et je ne m’en étonnai même pas, parce que ça me paraissait normal. Tout semblait naturel avec Ewald et cette conclusion que j’avais tiré pendant ces deux jours, elle était là, sur le bout de ma langue, à me brûler les lèvres. Sauf qu’elle voulait rester là, j’étais incapable de le dire, incapable de sentir ça “normal”. Entre deux sanglots dignes d’une gonzesse, je trouvai finalement la force de lui dire dans un souffle quelque chose qui ressemblait à ma pensée finale.
▬ Me laisse pas s’il te plaît… J’veux pas te perdre… J’veux… Qu’on reste ensemble… Juste toi et moi, jusqu’à la fin, s’il te plaît…
Je tremblais, secoué par plusieurs émotions à la fois, mais je gardai tout de même mon visage rougi par la gêne, caché sous mon bonnet, sous ma touffe de cheveux que tout le monde pensait rousse et dans sa chemise d’hôpital qui puait le désinfectant, qui altérait son odeur à lui et mes sens. J’avais peur que finalement, Ewald se foute de moi, parce que je pensais être hétéro et que je l’avais clamé haut et fort et que non, je l’étais pas totalement. Juste parce qu’il était là, j’avais dévié et je m’en battais. Mais j’avais peur quand même.
Et pourtant, je souriais, sous les deux cascades qui dévalaient le long de mes joues.
Hrp : *slurp*
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Sujet: Re: Merry Christmas, don't worry & be happy - Ewald Mer 31 Déc 2014 - 0:18
Ses yeux s'ouvraient d'un coup, puis il les fit papillonner le temps de se réhabituer à la lumière. Il les plissa en sentant une gêne sur son lit, contre sa main. Et lorsqu'il se tourna, il le vit lui. Nathaniel, endormit..
Le voir le rendait heureux. Il était vraiment un très bon ami. Peut-être un trop bon, le genre d'ami qui ne peut que rester ami. De toute façon, ce n'était pas comme si Ewald serait capable d'avoir une relation amoureuse.. Le B mordit sa lèvre, à s'arracher la peau, à saigner légèrement, il ne le lui dirait pas, au final. Il ne pouvait pas gâcher la seule chose de son existence qui valait le coup d'essayer de se battre, même peine perdue, contre la mort.
« J'ai eu peur... »
Il ne s'était même pas rendu compte qu'il s'était réveillé, naturellement, l'allemand sourit. Nate venait de l'enlacer doucement. Bon, à vrai dire il avait fait attention avec le fils donc n'avait réellement que sa tête contre lui, mais il l’enlaçait. Puis il s'assit sur son lit, le serrant en entier cette fois-ci.
Puis il réagit bizarrement, quelque chose clochait avec lui, il commençait à sangloter.
« Me laisse pas s’il te plaît… J’veux pas te perdre… J’veux… Qu’on reste ensemble… Juste toi et moi, jusqu’à la fin, s’il te plaît… »
Ewald devint rouge sur le coup, ses yeux se remplissant de larmes. Quelle naïveté, lui ne pensait de sa vie que négatif, car il ne serait jamais avec Nathaniel, de sa façon à lui, de la façon des amants, des amoureux. Et Nate voulait passer sa vie avec son ami. Quel idiot, quel con. Amour, amitié, tant que lui était là, la vie serait toujours plus douce.
Son bras, faiblement, vint s'appuyer sur son dos, et sa main retira doucement son bonnet, avant de je jeter sur son lit, ainsi, il pouvait passer ses mains dans sa chevelure de feu, si doux, soyeux.. Ewald passait ses doigts entre chaque mèches, ceux-ci descendaient parfois même jusqu'à son cou, frôlant sa peau délicate, froide.
« Qu'avions-nous dit.. La dernière fois.. ? A moins que ce.. N'était que moi ? Je ne sais plus. Tu es mon ami. Je suis ton ami et.., il ravalait encore sa salive, dans sa gorge qui se serrait étroitement, pleurant, on restera ensemble, jusque la fin, hein.. ? »
Bon dieu. Il voulait tant l'embrasser. Se sentir encore plus proche, sentir l'humidité de ses lèvres, violer sa bouche avec sa langue. Sa main s'aggripa doucement à ses cheveux. Que faire, que dire. Il voulait tellement le faire sien, sceller sa bouche avec la sienne, bordel. Pourrait-il réellement supporter le fait que jamais il ne le sera ?
« Nathaniel.. Il.. Me reste près de 10 ans, le médecin pense que mon maximum serait de tenir 15 ans, et minimum 5 ans.. Pendant ce temps.. Et je sais que c'est égoïste de ma part mais.. Pourrais-tu, si un jour tu as une copine, une femme, une épouse, me le cacher. Si tu as des enfants, jamais me les amener.. »
Il voulait continuer d'espérer, sinon à quoi vivre, retourner à sa vie monotone, où il ne fait rien. Où il étudie pour vivre une vie qu'il n'aura jamais, juste vivre pour vivre, faire plaisir aux médecins, aux autres. A cette pensée, lui aussi se mit à trembler, haletant, en sanglot.
« J'ai tellement peur.. De finir seul, dans le noir.. »
Un jour il aura passer un autre stade de sa maladie. Ses poils tomberont, son corps sera faible, il ne pourra plus rien faire, il tombera malade, un petit rhume qui se transformera en une grosse maladie, qui le tuera.
« Je veux continuer de fêter noël avec toi, le nouvel an, chaque fête..S'il te plait.. »
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Sujet: Re: Merry Christmas, don't worry & be happy - Ewald Mer 31 Déc 2014 - 1:27
He's the one.
Il ne réagit pas de suite, se contentant de me serrer du mieux qu’il put contre lui et en profitant pour m’enlever mon bonnet. Habituellement, j’aurais gueulé, parce que personne ne touchait à mon bonnet sans se faire péter les tympans (à défaut des dents) mais là, c’était différent. C’était Ewald, j’étais dans un hôpital et je venais d’avouer à demi mot ce que je ressentais vraiment pour lui. J’avais l’impression d’être un gosse mais je le laissai caresser mes cheveux en fermant les yeux. Je n’aimais pas me coiffer, mais j’adorais qu’on passe ses doigts dans ma crinière, ça me détendait généralement. Sauf que là, impossible de fermer les robinets de mes yeux, une canalisation avait pété. Je frissonnai sans m’en rendre compte, mais j’étais bien comme ça. Il n’y avait qu’un intrus ici : le SIDA.
▬ Qu'avions-nous dit.. La dernière fois.. ? A moins que ce.. N'était que moi ? Je ne sais plus. Tu es mon ami. Je suis ton ami et.. on restera ensemble, jusque la fin, hein.. ?
Est-ce que je venais de me faire friendzoned ? Ou alors j’avais mal compris et Ewald me répondait vraiment mais je préférais ne rien dire de plus, attendant que ça se confirme ou non. Mais il acceptait qu’on reste ensemble jusqu’à la fin. J’en voulais pas de cette fin, je voulais l’aider, qu’il guérisse, qu’on vive vieux et qu’il finisse avec des piercings partout, maintenant qu’il avait commencé en beauté. J’avais l’impression d’être une shojo girl, ou juste un mec de yaoi et intérieurement je me maudissais d’avoir ouvert un jour ceux de ma soeur.
▬ Nathaniel.. Il.. Me reste près de 10 ans, le médecin pense que mon maximum serait de tenir 15 ans, et minimum 5 ans..
Maximum quinze ans. Quinze minces années. Je ne voulais penser qu’au positif, au maximum mais mon coeur rata un battement, alors qu’Ewald me balançait cruellement la vérité à la tête. Je savais bien qu’il avait le SIDA, que c’était incurable et que ça le bouffait petit à petit mais qu’il me dise lui-même, de sa voix altérée par les pleurs, le temps qui lui restait à vivre, c’était trop pour ma sensibilité de madeleine. Je resserrai ma prise autour de lui sans le vouloir.
▬ Pendant ce temps.. Et je sais que c'est égoïste de ma part mais.. Pourrais-tu, si un jour tu as une copine, une femme, une épouse, me le cacher. Si tu as des enfants, jamais me les amener..
J’eus l’impression de subir une Fatality comme dans Mortal Kombat. Vraiment. Je ne m’étais pas fait friendzoned, Ewald avait juste mal compris mes intentions, ou alors je m’étais très mal exprimé et j’aurais du agir en conséquence mais je venais de me prendre une douce claque dans la gueule. J’eus envie de rire très nerveusement mais je me retins tout de même, laissant petit à petit des émotions plus vives me gagner, silencieusement.
▬ J'ai tellement peur.. De finir seul, dans le noir.. Je veux continuer de fêter noël avec toi, le nouvel an, chaque fête..S'il te plait..
Je serrai doucement sa main dans la mienne, celle que je n’avais pas lâché depuis que je m’étais endormi et embrassai très légèrement son front, les lèvres comme habitées par des fourmis et les joues en feu. Je me relevai au-dessus de lui en grimaçant un sourire gêné, les sourcils à moitié froncés et un coin de mes lèvres comme coincé en position neutre et posai mon front contre le sien. Je lui avais déjà dit, mais je trouvais qu’on faisait une belle paire de glands lui et moi. Ou alors deux madeleines. Il y avait cette lueur dans ses yeux bleus, une petite lumière que je pensai connaître et qui devait habiter les miens aussi au même moment, et j’étais comme captivé. Finalement, à part les traits masculins, rien ne changeait vraiment sinon que j’étais vraiment ultra gêné et que je devais être aussi roux que mes cheveux que je ne considérais pas comme tels.
Je voulais qu’Ewald comprenne bien ce que je ressentais alors pour être clair et précis, plutôt que de parler, j’agis. Je lui enserrai la tête entre mes deux bras, les doigts plongés dans ses cheveux et restai un instant à le fixer. Que ce soit chez les filles ou chez lui, j’aimais les yeux bleus, c’était un fait et je l’enviais presque pour en avoir d’aussi beaux. Et je plongeai sur ses lèvres comme un rapace avide de sa proie, pour m’y poser doucement, légèrement.
C’était étrange comme baiser. Humide, salé, doux, gênant, chaud, libérateur… Je n’aurais su quel adjectif choisir parmi ceux-là si on m’avait demandé d’en prendre un pour décrire au mieux ce que j’avais ressenti parce que c’était un mélange de tout ça. J’avais fermé les yeux pour ne pas m’arrêter en chemin, parce que j’avais peur d’être bloqué mais j’avais un sentiment d’accomplissement et presque d’excitation enfantine qui me remuait les tripes, comme quand on vous disait qu’on vous emmenait à la fête foraine quand vous étiez gosse. Peu avant de mettre fin à ce que je considérais comme le sceau de notre relation, j’ouvris les yeux et vis qu’Ewald était aussi rouge que moi, peut-être plus et je ne pus m’empêcher de lui faire remarquer. Petite vengeance personnelle parce qu’il n’avait rien compris du premier coup.
▬ Bah alors, t’as décidé d’adopter le teint “homard cuit” ? T’sais, je m’en suis rendu compte que quand tu… Enfin quand t’es allé à l’hosto avant-hier mais je veux pas de petite amie ou d’épouse. Je… Enfin… Euh… Merde j’arrive pas à le dire p’tain, j’ai honte d'être aussi boulet… fis-je en me cachant le visage dans mon bonnet, contre le torse d’Ewald. Et dans un grognement à moitié étouffé par la laine.. Arrête de me regarder comme ça, j’y arrive pas.
Ewald ne me regardait pas de façon particulière mais j’étais de mauvaise foi, je me cherchais des excuses pour m’acquitter de ma faiblesse. Mais j'adorais ses yeux et... J'étais raide dingue d'un mec, moi qui fuyais les gays quand ils m'approchaient trop. Sauf que si j’en restais là, il allait croire que je me foutais de lui. Alors je décidai de porter mes couilles à nouveau en ouvrant ma grande gueule (en l’ayant au préalable déterrée de mon bonnet).
▬ Je t’aime, voilà. Je veux qu’on reste ensemble, rien que toi et moi, jusqu’à la fin. Et elle est loin la fin, je trouverais un moyen de t’aider, n’importe comment. Et je pèterais les dents des gens qui m’en empêchent et ceux qui te tournent trop autour aussi.
Pour me donner un air assuré que j’étais loin d’avoir, je l’embrassai à nouveau, rapidement, et me redressai pour regarder ailleurs en triturant mon pauvre couvre-chef qui n’avait rien demandé. Je lui saisis soudainement une main, le vêtement m'accompagnant dans ce geste et avec un sourire hésitant :
▬ Don't worry, you just have to be happy. With me.