LEGENDARY || JIM'S PARTY ||

En voyant Aria se lever, Mykos se dit qu'il était définitivement dans la merde. Le faire, ne pas le faire ?... Elle n'avait pas vraiment l'air d'accord en tout cas. Donc en gros elle avait roulé une pelle à une fille et un bisou dans le cou c'était de trop, parce que c'était Mykos. Elle s'approcha de lui, qui commençait à se demander ce qu'elle allait faire, et lui tendit la bouteille, ses longs cheveux roses cachant son cou.

«C'est un conseil.»

Donc non, elle ne voulait pas qu'il la touche. Voyant sa réaction, le coeur de Mykos se serra. Il savait bien le caractère qu'elle avait, mais le rembarrer comme ça devant tout le monde alors que chacun avait joué le jeu, il trouvait ça dégueulasse. Son visage se ferma en voyant la bouteille, il plissa les yeux, son regard étant remplit de reproche et d'une forme de mépris. Il fronça un peu les sourcils, étant dégoûté de la soirée en fait. Il fallait aussi le dire, il n'avait rien à faire ici. C'était pas son monde. Il récupéra la bouteille de manière désinvolte, en fixant bien le regard d'Aria.

-J'vais la boire ta bouteille.

Ce n'était même pas par crainte de s'en manger une si il s'approchait du cou d'Aria au final, mais vraiment parce que sa réaction le dégoutait d'elle. Il préférait encore s'arracher le gosier que d'embrasser son cou, ou même avoir un quelconque contact physique avec elle. Il regarda la bouteille, sachant vraiment qu'il allait en baver, et pensa très fort à de la grenadine avant de porter le goulot à ses lèvres et mettre la bouteille à la verticale au dessus de sa bouche, en avalant très très vite son contenu. Il avait l'impression qu'un dragon était en train de lui souffler dans l'oesophage, ce qui était très désagréable. Il tremblait même, en tenant la bouteille, ses joues rougies par la chaleur que l'alcool lui procurait. Il avala tout d'une traite, et reposa la bouteille de la même manière qu'il l'avait prise en toussant et en s'essuyant la bouche. Cette sensation était atroce. Il avait l'impression que des centaines de nains étaient venus lui piocher la tête ou lui creuser la boite crânienne à coup de pied de biche. Il ferma fort les yeux en attendant que ça passe un peu, puis il leva encore une fois son regard vers Aria, le regard presque noir, puis à l'ensemble des autres personnes qui restait.

-Bonne soirée.

Il tourna les talons pour se diriger vers le bar plus loin, quittant ainsi le groupe, et prit son masque de pingouin qui était attaché à son caleçon pour le jeter avec désinvolture plus loin, ne voulant rien garder en souvenir de cette soirée. Il voulait se barrer, c'est tout.

Une fois éloigné du groupe, il demanda un verre d'eau au barman, les mains tremblantes, mais cette fois plus à cause de la colère qu'autre chose. C'est vrai que lui n'est pas comme les autres, ils peuvent jouer dans leur coin, lui jouera dans le sien. Puis merde.

Mykos ne s'était pas aperçu qu'Aria était sortie, et pour le moment il n'en avait rien à cirer. Il se contenta de boire son verre d'eau cul sec, essayant de calmer les brûlures qui lui déchiraient la gorge. Pour le moment, il était trop tôt pour que l'alcool qu'il avait ingéré fasse son effet, mais ce qui était certain c'est qu'il allait passer les 2 prochains jours à gerber ses tripes. En tout cas, il avait déjà l'impression que son estomac était rempli d'acide qui lui cramait les tissus. Il reposa son verre d'eau, ayant presque envie de pleurer de rage, mais il se retenait. Il était hors de question que quelqu'un ici le voit le pleurer. Il se releva alors, le visage fermé et le regard noirci par la haine, pour s'avancer vers la sortie. Elle était exactement comme les autres en fait. Il commençait à penser par ses entrainements avec elle qu'elle était juste réservée mais qu'en réalité malgré son côté farouche elle voyait vraiment en lui, et en réalité non. Tout ce qu'il était vraiment, personne ne voulait le voir, parce qu'il était un peu différent, parce qu'il aimait les jeux enfantins et qu'il refusait de se prendre au sérieux. Dès qu'on est un peu différent des autres on se fait jeter des pierres. En réalité, Mykos n'avait pas été blessé parce qu'Aria ne s'était pas prise au jeu, mais qu'elle l'avait ouvertement repoussé devant les autres, alors qu'il commençait à s'attacher à elle. Il avait même envie de fermer son coeur à tout le monde, parce que ce qu'il voyait le dégoûtait. Alors tant pis, il resterait seul dans son monde.
Il s'avança vers la sortie, jugeant qu'il n'avait plus rien à faire ici, et passa la porte d'entrée. Ouais, il allait rentrer comme ça, en calecif. Il vit un verre au sol et tourna vaguement son regard vers Aria pendant une seconde, puis reprit son chemin vers la chambre. Et dire qu'elle était dans la sienne, quelle merde. Il ne pouvait plus voir sa face et il allait devoir la supporter tout les jours. Psycholoie inversée comme on dit, on renie ce qui nous repousse, comme si le fait de ne pas pouvoir obtenir ce qu'on veut venait de notre choix, alors que ça ne l'est pas du tout. C'est seulement une façon de se défaire de la frustration de ne pas pouvoir agir sur ce qui nous dépasse.
Il faisait froid mais il s'en fichait royalement. Il était trop occupé à ruminer sa colère pour s'occuper de ce que lui disait son corps, que ce soit pour l'alcool que pour le froid. Il avança juste vers sa chambre, pour ne plus avoir à voir qui que ce soit. Il voulait être seul, et qu'on lui foute la paix.