Voilà, ça n’a pas duré, c’est déjà fini… Le cauchemar a repris ses droits. Les vagues tumultueuses jusqu’ici ont épargné l’Edifice…Cependant elles reviennent, plus violentes, plus impitoyables que jamais, comme pour rappeler qu’elles Seront toujours, où qu’il aille. Le Condamné, le Supplicié n’a plus d’asile où fuir, le Voile de Némésis écorchent ses épaules malmenées, la Clémence des Juges a laissé place à une impartialité froide. Le Condamné erre dans les Couloirs de sa Geôle frappé par l’évidence : que son sursit s’achève pour l’heure, le Grand Marteau a frappé le Socle, sa Sentence reprend.
Artemis observe les restes du Palais, Assailli, Assiégé les bras ramenés sur les jambes qu’il enserre balayant l’espoir de cette Amnistie Rédemptrice. Intérieur, oui car personne ne voit rien, nul ne devine la Représentation qui se joue à guichet fermé pour un spectateur à terre rampant afin de s’enfuir de la Salle. Et dans cette parodie de procès présentée sur scène ni avocat, ni jury, pas le droit de faire entrer le moindre témoin à la barre, elle ne se stoppe jamais, elle s’interrompt, toujours temporaire, une nuit, une heure. La Torture gagne en Sublime, l’auteur principal sourit, gracier, pourquoi enfin, il s’amuse tant !
La lune blême aux allures de béton armé s’étale dans le ciel paraissant esquisser un rictus moqueur, elle prendrait la forme du Magistrat en pointant un doigt accusateur clamant « Coupable » que celui à qui elle s’adresserait ne montrerait plus grande surprise. Dormir, non, cette Échappatoire n’est plus d’actualité la Sœur Thémis a statué sur ce droit qu’elle considère comme un privilège, elle le retire. Incapable d’apprécier les magnifiques lumières, Diamants Liquides au fond du port, il tremble, le cœur au bord des lèvres. Si seulement sacrifier un peu d’éléments nutritifs suffisait, la nausée morale qui monte ne conduira qu’à un soulagement factice de quelques secondes. Là, sans personne, l’Immatériel lui refuse la Paix, à croire que ce Monde en personne le Tue.
Si sa Lucidité pouvait finir emportée sous leurs Assauts, au moins il ne ressentirait plus, il délirerait joyeusement, un Pantin Imbécile soudain pourvu d’une forme de conscience dont il ne sait pas se servir. La noirceur de l’Onde l’hypnotise, se noyer ? Non ! Il ne déposera Rien à terre, l’Epée de Damoclès restera en lévitation, elle ne peut, elle ne doit Pas tomber ! La magie des corps n’opérant pas où il n’y en a aucun, il cède à la seconde, la Macabre Enfant Rouge. Voilà sa Disciple qui sort de la poche, sonnant l’Entracte Rédempteur.
Perdu dans une concentration malsaine, il grave à très légers coups, retrouvant la sensation qu’il a appris à aimer, avoir Mal implique cette Délivrance, oui rien que ça, baisser le Rideau, quitter sa Place. Écarlate, porteur de vie contraste sur l’étendue d’épiderme clair, la picotement familier de la protestation, cet acte contre nature décrié par la Raison, laquelle s’insurge criant au Blasphème. Souffrir pour aller bien, un paradoxe digne des plus servis dans le meilleur restaurant par sa Saveur. Pour le garçon, il ne s’agit en rien d’une pseudo conviction psychologique acquise par des mécanismes étranges mais d’une réalité tranche comme ce qu’il range avec la simplicité d’un stylo.
Terminé, plus rien, tout s’est tu, juste à admirer la beauté, réfléchir, penser, rire, il retourne devinant une présence dans son dos, il s’en fiche de ce qui goûte de la nouvelle Offense ajoutée à celle qui guérissent. S’il faut souiller la Toile, il paye volontiers ce prix, ça ne prend que cinq pauvres minutes par jour.
Admirer mes repères baignés dans une lumière nocturne, avec la solitude qui se détachait peu à peu de mon cercle d'amis — et qui revenait de temps à autres quand j'avais besoin d'elle. Apparemment on ne changeait pas certaines habitudes, et je me souvenais des nuits à Zhongchagou comme celle-ci, étalant un voile noir parsemé d'éclats. Ces nuits que je l'admirais assise sur l'herbe humide des champs, avec mes yeux pétillant d'innocence. Une époque appartenant à un passé lointain, mais que je pouvais revivre sous un certain angle... Comme à cet instant.
Heureusement, en cette période de l'année, j'avais la possibilité d'assister à ce spectacle avant le couvre-feu imposé par l'administration. Je devais en contrepartie faire face à la fraîcheur de cette fin de saison, mais heureusement, ma longue et fidèle écharpe rouge et quelques habits chauds me protégeaient d'un méchant rhume. Ce fut ainsi que j'errais dans la cité prismvérienne, marchant tranquillement dans les rues désertes qui, le jour, se vidaient de ses touristes. À présent que j'avais reçu ma cravate noire, inconsciemment je murmurais mes adieux à cette île, temporairement bien sûr, mais cela allait me paraître étrange...
Je me dirigeai vers le port, lieu où planait une forte odeur de poisson frais et de pêche. Je pensais m'y retrouver seule, mais le destin semblait en avoir décidé autrement en y déposant un jeune homme blond, frêle, peut-être plus jeune que moi, en es lieux. Premièrement, mon intuition me susurrait de le laisser tranquille, cependant mon tempérament sociable me dissuada de cette première idée. Je m'approchai doucement jusqu'à me placer derrière lui, et attendit qu'il se retourna pour balbutier une salutation.
— Salut. Je marquai une légère pause avant de reprendre et esquissai un sourire chaleureux. Je ne pensais pas trouver quelqu'un pendant ma balade nocturne, quelque part ça fait plaisir.
Sa chevelure blonde ainsi que son visage plutôt jeune me rappela les traits de quelqu'un... Mais je peinais à rafraîchir ma mémoire. Un souvenir m'affirmait qu'il était l'élève ressentant une hypersensibilité aux ondes environnantes. ... Son prénom et sa classe m'échappaient cela dit. Peut-être serait-ce l'occasion de le découvrir. Enfin... Pour l'instant je semblais être la seule à en être enchantée à cette idée, si j'en croyais la triste mine du jeune garçon. Mon doux sourire se transforma en une expression mélangeant inquiétude et curiosité, et je décidai de m'accroupir à sa gauche en tournant la tête vers lui. Mes yeux se posèrent par hasard sur quelques traces de la couleur de mon écharpe, parsemées sur son bras recouvert, et je devinais qu'un tourment inconnu devait en être la cause. Je ne sus réellement quoi répondre pendant quelques secondes, un peu troublée par les signes implicites — ou explicites, selon le point de vue —, de ce que je venais de voir.
— Tu n'as pas l'air dans ton assiette... Je ne sais pas vraiment ce qui te tracasse ni même si tu as envie d'en parler, mais si une tasse de thé saurait te faire plaisir, je t'en offre une volontiers.
* * *
HRP : Si c'est libre, je me permets de m'incruster (en espérant ne pas voir mal compris un truc)
Ha, pas dans son assiette? Il l'avait fracassé l'assiette oui! Bousillée, mutilée, destroyée! Elle ressemble plus à rien maintenant l'assiette? Parce que oui, Artemis dans cette phrase se considère, se voit comme étant l'assiette en question, faut pas chercher. Comme c'était bien quelques mois plus tôt, il avait enfin la paix, il pouvait réfléchir, penser, sourire, gueuler et c'était Vraiment LUI, pas ce pouvoir qui agissait... Le "ploc" au niveau de son poignet le fait sourire, ho attention y a quelqu'un là, tu risques de lui faire peur, ressaisis toi un minimum! Il se lève plongeant son regard dans celui de la jeune Asiatique qui semble entourée d'une certaine bienveillance, ça change de ce qu'il capte d'ordinaire. Chan, qu'elle s'appelle non, s'il ne la confond pas avec une autre. Masque à enfiler, pas question de se faire percer à jour! Par orgueil, par paranoïa, peur? - Ce n'est rien. Comme j'ai du mal avec mon "don" c'est un moyen de le canaliser. Je sais que c'est bizarre, enfin on fait avec ce qu'on a non? C'est Chan, ton prénom? J'ai t'aie vue parler avec quelqu'un ce matin et il t'as appelée comme ça. Sorry pour l'erreur si j'en fais une.
Voilà, sourire scotché aux lèvres, dont la nature factice n'est discernable que par les manipulateurs, les empathiques, les gens qui savent parfaitement lire entre les lignes. Ceux / celles qui excellent dans ces disciplines où la morale relative joue au balancier. Il trouve utile de préciser que ce petit bobo ne lui cause pas grande douleur. Non, puisque le Serpent se prend à nouveau pour un Ouroboros, un jour il finira par s'auto-dévorer... Sa tête lui lance à nouveau, il perçoit un début de dispute conjugale à quelques pas, le partenaire N1 est furieux, l'autre horrifié, retour de sa bonne amie la migraine... Pour peu il en jurerait grossièrement si ces missiles verbaux apportaient autre chose que la manifestation orale de son état actuel. Que faire de plus? Haha, mais RIEN voyons!
Tout seul, il aurait frissonné, apprécié le goûtes descendant en motifs complexes sur se poignet, ça atteint son coude, lui donnant envie de se servir de ce matériel tabou pour y peindre des runes. Oui, il débloque, pas de grosse nouveauté. Heureusement que la petite Chinoise, ou demoiselle Sud Asiatique ne possède pas la faculté de lire dans les esprits. Quoi...Que peut-être, alors, elle regrettera le voyage. A l'occasion, il faut qu'il se renseigne auprès de quelqu'un ou fasse des recherches s'il existe des rituels praticables avec son sang. De ceux l'aidant à contrôler ou simplement mettre en sourdine le chaos qui s'infiltre dans son esprit. Il doit comprendre pour s'en sortir ou...Sinon, bah: laisser les Lames fondre sur lui en pluie paraîtra la chose la plus séduisante et délicieuse au monde.
Il sait qu'il passe pour un ado suicidaire au cliché risible, misérable, pitoyable! Tout du personnage stéréotypé, sans fond ni profondeur. Bah: fuck! S'il s'agit du prix du Sang, il s'y soustrait sans scrupules ni remords, sa particularité, sa conscience en tant qu'enfant "spécial" lui offre un angle d'attaque supplémentaire. Il secoue la tête, poursuivant ce qui se rapproche d'une discussion à bâtons rompus. En ce moment très précis, pleine possession de ses moyens, totalement éveillé, conscient de lui-même, il se sent tellement mieux. Les Perles Liquides se manifestent tandis qu'il parle, il les voit contraster poursuivant un chemin qu'elles seules connaissent et il s'en fout. Il les laisse agir, il les libère, leur offre une autonomie car il les ignore, ne les essuie pas. Cette indifférence pour ses propres coupures incitera sa camarade à évoquer les soins? Les bandages ou du moins une barrière pour que la Mélodie Hémoglobine cesse son Concert? Oui? Non? Il se laissera sûrement soigner sans sourciller, affirmant l'absence de danger immédiat.
Qu'es ce qu'il veut en se portant atteinte ainsi en plus d''échapper de sa cette Prison Invisible? Le sait-il, pas du tout. Il a depuis un moment arrêté de chercher une explication, l'espoir de parvenir à se comprendre un jour n'est qu'un lointain souvenir. Il se tient donc debout, passant une main dans les cheveux, tapant la causette, un Moulage Psychique cachant ses traits, feignant une normalité qu'il détient pas, même au sein du plus "étrange" des établissements. D'accord pour le thé, avec plaisir.
( c'est Perché, désolée, haha! )
InvitéInvité
Sujet: Re: Nigthmare ( libre ) Mar 14 Mar 2017 - 22:55
Hold on, Pain ends
Je fus surprise de la réaction qu'il m'offrit. Une neutralité quant à la situation qu'il suivait — ou l'indifférence semblait mieux approprié. Je fus surprise également qu'il connût mon prénom, en l'ayant perçu dans une discussion à laquelle il était extérieur. Je me sentis presque coupable de ne parvenir à me remémorer le sien — l'avais-je au moins entendu une fois ? Toutefois je fus plus surprise par la cause de ses maux ; une faculté que je me plaisais à surnommer « miracle » alors que lui la qualifierait de malédiction.
Son don figurait dans la liste des pouvoirs que je cernais le moins, dont les effets et les capacités me paraissaient abstraits. Il lui permettait de ressentir les ondes spirituelles émises par les autres, n'est-ce pas ? Je peinais à visualiser la douleur qu'il ressentait par sa faute, et mon fanatisme de la magie n'aidait guère. Cela dit, malgré mon manque d'empathie je savais reconnaître un sourire factice en analysant minutieusement la situation présente. Un sourire de politesse afin de tromper les âmes les plus naïves. Tout ce que je pouvais offrir, c'était un peu de gentillesse pour apaiser son humeur. J'étais consciente que cela ne représentait qu'un faible remède psychologique, mais c'était mieux que rien. D'un signe de la main, je l'invitais à m'accompagner en direction du pensionnat, avant de la regrouper avec sa paire derrière mon dos.
— Non, non tu as bien raison ! Je m'appelle bien Chan. C'est assez flatteur de voir que tu te rappelles de mon nom alors que l'on ne s'est jamais parlés héhé. J'élargis mon sourire un court instant, avant de retrouver un air sérieux. Dis-moi, quel est ton don pour qu'il te tiraille à ce point ?
Évidemment que je le connaissais, comme je connaissais la nature de la magie de presque tous les pensionnaires ; faussement, je me persuadai que le mystère planant autour de ses capacités ainsi que le manque d'informations à ce sujet justifiait un tel « mensonge. » De toute manière, c'était mieux ainsi : même si je n'aimais pas l'hypocrisie, mentionner la vérité ne servirait qu'à installer un malaise, ambiance que je préférais actuellement balayer.
— Mon don personnellement me permettrait de le connaître, et même de l'imiter, mais ça ne me dirait rien sur les difficultés qu'il t'impose. Après c'est comme tu le souhaites, je ne tiens pas à être intrusive. expliquai-je.
Un peu contradictoire avec ma proposition n'est-il pas ? Mais je n'y pouvais plus grand-chose : les activités sociales me plaisaient, passer mes journées ou mes soirées avec des connaissances — en dehors de Vladimir — ou inviter des élèves avec qui je conversais brièvement sur la ChatBox devenait normal et agréable à mes yeux.
— Enfin, en attendant on va juste se rendre chez moi avant le couvre-feu. T'en fais pas, mes colocataires sont sympas encore, ils vont nous laisser tranquilles. Sinon, je remarque que tu connais mon nom mais que je ne connais pas le tien. Peux-tu m'éclairer ? demandai-je avant de me tourner vers lui, indiquant que je me tairais désormais.
Je traçai un sourire un peu gêné sur mon visage et attendis qu'il me fournît des réponses. J'étais consciente que je devais le noyer dans un océan d'interrogations. Mais à deux, je devais avouer avoir une grande phobie du silence. Le chemin effectué avait été encore plutôt long entre temps, et je devinai que les frontières du pensionnat allaient bientôt être franchies. La cité n'était pas si grande que cela...
* * *
HRP : t'inquiète pour le retard je ne suis pas un modèle de vitesse.
Il s'en souvient sans raison particulières, pourquoi a-t-il gardé le nom de cette jeune fille en mémoire serait à creuser. Il secoue la tête, emboîtant le pas de la petite Asiatique, pour répondre dans un sourire à sa requête donnant ainsi son identité. La beauté nocturne de l'île le saisit, étrange comme le simple fait de s'infliger ce que le commun qualifierait à raison de violences peut changer la sa perception du monde et de ce qui l'entoure. Ainsi en va-t-il du don / poison qui est le sien.
Sous la lumière de la lune, les deux ombres adolescentes se découpent dans une ville endormie, presque fantomatique. Les pensés du garçon, désormais moins confuses s'orientent sur ce qu'il pourrait dire à Chan, cependant rien ne lui vient, maintenant qui lui a donné son nom, qu'ajouter de plus? La remercier pour le thé déjà? Oui, mais plus tard, quand il l'aura bu, histoire de donner un minimum de sens à sa gratitude. Son "merci" pourrait en effet, après analyse prendre un sens plus profond, plus psychologique, or il n'a aucune envie de rentrer là dedans.
A trop réfléchir, il ne regarde pas tellement devant lui au point de se cogner contre une forme non identifiée parmi ce que l'absence de soleil change en masse confuse. Il jure contre sa maladresse, rassurant sa camarade fortune par un petit geste de main visant à indiquer le caractère inoffensif, futile que cela revêt. A se blesser continuellement, volontairement ou non, ça finissait par devenir habituel, à la limite du dérisoire.
Arrivés à destination, ses yeux se portent un instant sur une lune à la clarté surnaturelle, baignant l'établissement d'une atmosphère qui laisse vraiment entendre qu'il s'agit pas d'un banal pensionna comme les autres. Ou extrapole-t-il? Pourtant, la lueur de l'astre sélénite lui donne cette injustifiable impression. Même, ici triste à dire mais Artemis se sent à part, différent parmi les gens les moins "normaux" de la planète.
Depuis peu, il s'interroge, il se questionne, à qui doit-il cette capacité si étrange? Qui était la première sorcière de la famille? Ce sang, l'a-t-il hérité de son père ou de sa mère? Ce besoin de comprendre grandit au fil des jours quand son état lui permet d'utiliser son cerveau sans le moindre parasite lié à sa condition. Qui sait? Qui connaît la vérité sur eux tous, sur ce qu'ils sont, sur leur nature? Les recherches acharnées qu'il mène sur la question n'aboutissent à rien. Il aimerait tellement disposer de pistes, de moyens pour accepter sa condition... Laquelle joue avec sa raison, sa lucidité en enfant capricieux, cruel, marionnettiste impitoyable... Lui en a besoin de pas sombrer définitivement dans la folie. Réponse qui se fait tristement attendre. Demander à Chan autour de leur thé nocturne? Depuis qu'elle évolue au sein de l'école, elle pourrait peut être lui apporter la clef tant convoitée, celle qui lui manque...
'Cause I can't let go I just can't find my way Without you I just can't find my way
fin mars ৩ Shannon ৩
Tu n’as pas l’air enclin à me livrer ton cœur Artemis.
Mais je comprends je comprends tu sais, c’est normal de montrer de la méfiance face à une inconnue dont tu découvres l’existence un soir où seules la lune et ta lame tranchante te tenaient compagnie. Je comprends je comprends tu sais, tu n’es pas non plus en état de converser alors que seule une épaisse mélancolie embrume ton âme déconfite. Peut-être est-ce pour plus tard, moi je garde espoir pour l’avenir, du moins j’espère que notre échange ne se limitera pas qu’à cette soirée – j’ai beaucoup d’amis, c’est vrai je le conçois, mais cela ne m’empêche pas de vouloir connaître d’autres pensionnaires. Cela dit, je ne cache pas que ma curiosité assoiffée est quelque peu déçue de ton silence.
– Tu ne veux pas me le dire ? Bon tant pis. Un coup d'oeil et je m'exclame Oh, nous voilà arrivés !
Nous arrivons dans les dortoirs, Et là je repère ma cabane, Les lumières sont encore allumées, Mais je pense que l’on ne dérangera personne.
Doucement, j’ouvre l’entrée à l’aide de ma clé où sont suspendues quelques petits porte-clés, tu sais, ce genre d’accessoires inutiles mais si mignons et attachants – une petite triforce dorée, et un lapin Cinnamon Roll. Ma main se lève dans un réflexe magistral, théâtrale pour t’inviter à découvrir mon humble demeure – j’imagine que Madeline et Elliot séjournent solitairement et paisiblement dans leur chambre. Tu peux découvrir un salon vide et minutieusement rangé, vas-y, je t’en prie ; tu peux t’asseoir sur le tapis devant la table basse ou bien monopoliser une chaise de la salle à manger selon tes préférences, je m’adapterai.
– Alors, alors ! J’ai du thé à la menthe, du thé vert, du thé noir ou bien du thé aux cinq fruits rouges, qu’est-ce qui te ferait plaisir ?
Je retire ma légère veste que je suspends à l’entrée avec ses amies avant de me précipiter vers la cuisine, afin de sortir d’un tiroir mes sachets de thé ; j’attends ton choix en me permettant de commencer à préparer le mien avant toi – je te laisse un peu de temps, moi j’ai choisi celui aux cinq fruits rouges. Tu ne le verras peut-être pas, mais une forme de ballet céleste se déroule dans la cuisine au milieu des cuisinières et des tiroirs, ma télékinésie fait voltiger les différents ingrédients dans les airs, comme une danse aérienne. Quand bien même tu l’apercevrais, tu n’as pas à t’en faire, cela a été mon pouvoir durant de nombreuses années. Toutefois je prévois bien de le troquer pour autre chose, dans quelques minutes.
Ca y est, C’est prêt.
Tu peux me voir arriver avec un petit plateau sur lequel j’ai déposé nos deux tasses – je trouve ça plutôt pittoresque, qu’en penses-tu ? Je t’offre ta tasse de thé et je prends ensuite la mienne que je laisse fumer un peu devant moi, la vapeur sent si bon ; et je plante mes iris dans les tiens.
– Ça te convient ? Je ne sais jamais si mes préparations sortent du lot ou conviennent simplement aux conventions. Je pose mes coudes sur la table et dépose ma tête sur mes mains. Dis je me disais, si c’est ton don qui te pose autant de problèmes, parce que tu ne sais le contrôler ou que sais-je, ça te va si je le copie ? Je peux essayer de le maîtriser et de te conseiller à ce propos. T’en penses quoi ?
Je ne te demande pas vraiment Ton autorisation… Mon sourire peut te l’indiquer. Mais je souhaite surtout voir quelle réaction cette demande fera transparaître sur ton visage.