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 [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam

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MessageSujet: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam 1400359500-clockLun 24 Juil 2017 - 0:26

tu sais je porte la poisse, oui, oui, j'suis désolé d'porter malheur, de faire toujours des erreurs et j'espère ne pas trop d'faire de mal, d'pas trop d'bousiller la vie -- à toi aussi.





L
e bruissement de l'herbe accompagnait ses pas alors que l'un devant l'autre, traînant derrière lui le son agaçant et lancinant de la valise à l'égal de son image, il avançait lentement, simplement, vers une destination qu'il semblait connaître par-cœur.
Les yeux dans le vague, l'air fermé et les lèvres désintéressées, il semblait avoir perdu de ses couleurs, de sa prestance, de sa brillance alors même que ses bagages se mariaient d'un joli rose, ses converses usées s'alliaient aux pins en tout genre, son sweat trop large recouvrait ses épaules trop fines bien que trop féminin, bien que trop enfantin, tout comme son visage et ses cheveux blond de putain.

il ressemblait à un enfant
plus qu'à un adolescent
dans ce décors trop grand
et le cœur déchirant

Il y a une détermination dans son avancée mais aussi une extrême langueur, comme s'il portait un poids, un poids bien, bien, plus lourd que sa valise, bien plus lourd que ses vêtements, bien plus lourd que tout ce paraître – qui, finalement, ne l'est pas vraiment.

Trois jours. Nous étions le matin, il faisait beau ; frais. Trop tôt pour encore croiser quelqu'un, alors il marchait, seul, lui et tout ses soucis, il marchait sans un mot, sans un éclat -- juste comme ça.

Il arriva prêt des dortoirs, traîna sa valise tant bien que mal dans l'un des couloirs toujours si silencieux avant de déposer la main sur la poignée ; sans pour autant oser la tourner. Prostré devant la porte, les prunelles baissées sur le bois vernis et les lèvres mâchées, malmenées, grignotées, il semblait ne pas oser – comme si au bout du chemin, après avoir couru, il s'arrêtait à vingt mètres de l'arrivée ; pathétique.

Après un instant d'hésitation, il l'enclencha et s'engouffra dans la chambre, les yeux rivés sur le sol sans une parole. Il ne les releva qu'une fois la porte passée et refermée – et – il écarquilla bêtement les yeux, battant des cils, lançant subitement un coup d’œil en arrière, ses cheveux fouettant l'air avant de déposer piteusement son regard sur la chambre qui lui faisait face. Il avait fait le chemin dans l'intention de revenir au cabanon sans remarquer, malgré la tranquillité de ses pas, qu'il se dirigeait inévitablement vers les bungalows ; ce n'était pas sa chambre mais celle de son copain, la tienne Killiam.


Un soupire s'échappa de ses lèvres avant de mourir au fond de sa gorge, il remonta ses épaules et fit quelque pas, faisant rouler les roues sur le parquet avant de s’asseoir sur le lit, lâchant la poignée pour se laisser retomber sur les couvertures, les deux orbes rivées sur le plafond alors que ses lèvres se mouvaient tandis qu'il réfléchissait. Lundi. Huit heure. Courir. Tu allais revenir d'une seconde à l'autre. Un énième soupire se fit entendre dans la pièce alors qu'il inspirait un peu plus fort ton odeur, fermant les paupières une demi seconde, pour y apprécier toute la flagrance.


(( il ne pensait à rien ))


Difficilement, il se redressa, remontant un peu plus confortablement sur le matelas avant d'approcher sa valise, la déposant sur le sol – le faisant ainsi se plier en deux – alors qu'il ouvrait la poche supérieur, prenant dans ses mains un livre et tout plein de babioles qui aurait pu lui appartenir si on ne lui demandait pas, alors que le bracelet à son poignet semblait se resserrer sur ses veines, lui coupant la circulation, tranchant son sang ; presque littéralement.

Il déposa le tout sur le lit et posa l'album – car s'en était un – sur ses genoux, se calant jusqu'au mur avant de se mettre en tailleur, ouvrant ce dernier avant de s'y perdre, consciemment, inconsciemment, sûrement, assurément. Ses prunelles vaguaient d'une photos à une autre, d'une page à une autre, d'un visage à un autre, alors qu'il lui semblait qu'il répétait cette opération depuis des jours et des jours. Un. Deux. Trois. Oui, trois jours.

Il ne pensait à rien. Il n'y avait rien à penser. Elle était partie.Voilà. Un temps d'arrêt, un souffle coupé et la gorge nouée. Non, non, il ne pensait à rien. A rien – rien. Et ce soupire se fit blême, comme porteur de tout ses malheurs, de ses peurs, de cette tristesse sans nom qui ne pouvait décemment en avoir.

Il n'avait jamais souffert Ezéchiel - peut-être que là venait cette antipathie tellement vulgaire. Il était de ces gens qui semble intouchables, inatteignables avec cet air agaçant de tout connaître sans vraiment savoir. C'était un défaut. Assurément. Alors la vie s'était vengée, elle s'était vengée pour lui faire comprendre quelque chose, pour lui donner une leçon – et pourtant, et pourtant.


Il n'avait rien à dire dessus.
Il ne pensait à rien.
Rien.

Clac. Et c'est le bruit que fait la porte quand tu finis pas entrer, alors que son regard tristement terne se dépose sur ta petite personne. Il apprécie une demi seconde la surprise sur ton visage, alors qu'il te détaille de bas en haut – short, débardeur, baskets ; il avait eu raison. Il te trouve beau. Encore. Il dépose son fardeau sur le côté et peut-être est-ce le fait de bouger qui te garde statufié, mais il repose  ses deux pieds sur le sol avant de se lever ; se retournant vers toi.


Il fait quelques pas – un, deux, trois.
Puis ses bras se délient et il t'enlace, tu l'enlaces et vous vous enlacez.

et il ressemble à un enfant
plus qu'à un adolescent
dans tes bras trop rassurant
et le cœur mourant


Tout contre ton torse, il entend ton cœur battre frénétiquement alors qu'il se fond un peu plus dans tes vêtements. Tu sens bon. Il aime la sensation de tes bras qui l'enserre. C'est agréable. Et il ne pense à rien, juste à rien, juste à quel point tu sens bon, juste à quel point c'est agréable – tout simplement. Il y a ce silence qui s'écoule, un peu, beaucoup, profondément.


Un. Deux. Trois.

_____





alors il était parti
et puis elle aussi



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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam 1400359500-clockLun 24 Juil 2017 - 1:06

Karma never loses an adress
feat. Ezéchiel Prince - date. fin juillet






Course, comme tous les matins. Course, pour oublier tout ce qu'il se passe, pour te vider l'esprit, pour ne plus penser à rien. Course, comme si elle allait t'aider à un peu mieux fuir tes problèmes, à un peu mieux respirer, à sortir la tête de l'eau. Course, comme si elle pouvait te faire oublier à quel point il te manquait, à quel point tu t'inquiétais, à quel point tout ce qui se passait autour de toi était en train de te faire t'effondrer. Et tu cours, pour fuir, pour oublier, pour que tes muscles te fassent mal, pour que tu arrêtes de réfléchir. Tu cours, encore, encore, toujours, sans t'arrêter, ne prenant qu'une course pause, marchant un quart d'heure avant de reprendre la course, avant de repousser tes limites, encore.

Encore et toujours.

Si tu ne repousses pas tes limites, tu vas t'effondrer. Ezéchiel, puis Laurent, puis Narcisse, et Théa. Tu ne sais plus quoi faire, quoi penser, comment agir. Tu n'arrives plus véritablement à distinguer le bien du mal, sur ce que tu veux faire et sur ce qu'il faut faire, ce que tu es capable de faire et sur ce que tu es incapable. Tu vas t'effondrer, parce que tout te tombe dessus, parce que tu n'arrives plus à gérer alors que tu n'as rien à gérer, parce que tout ce qu'il se passe te terrifie tellement... tellement.

C'est le souffle court, et pas si transpirant que ce que l'on pourrait croire, que tu arrives devant ton bungalow et tu te prends quelques minutes pour respirer, pour boire les dernières gorgées de ta bouteille d'eau et tu entres dans le bungalow avec la fâcheuse envie de t'écrouler dans ton lit et de dormir, sans passer par la case douche tellement tu avais tiré sur tes muscles ce matin. Tu pénètres dans ta chambre pour récupérer des affaires propres avant d'aller prendre une douche – parce que c'était quand même dégueu de pas aller prendre une douche – et tu te stoppes sur le pas de la porte encore ouverte. Ezéchiel est là. Il est , assis sur ton lit, avec sa valise, avec ses affaires. Ezéchiel est là, devant toi, et tu as un temps d'arrêt.

Tu as un temps d'arrêt parce que, bordel de merde Killiam, il t'a tellement manqué. Il t'a tellement manqué, tu sais qu'il t'a manqué plus qu'il ne le devrait, qu'il t'a fait ressentir ce manque de lui, si fort, si puissant, tellement plus que ça aurait dû l'être, tellement plus que ce manque insatiable que tu as envers ton don. Il t'a tellement manqué. Ses câlins, son rire, son regard, ses piques, sa répartie, ses messages, ses caresses, ses baisers. Tout en lui t'a manqué. Et tu sais Killiam qu'il t'a manqué, vraiment, réellement, véritablement, seulement maintenant, seulement quand tu le vois et quand il vient se blottir dans tes bras.

Il est revenu.
Alors que toi, à sa place, tu serais jamais revenu.


Il t'est revenu, il est revenu, ici, dans ton bungalow, dans ta chambre, il est venu te voir toi, et c'est sûrement la première chose qu'il a fait avant de venir, parce qu'il a sa valise, parce qu'il semble être épuisé, parce qu'il te semble si froid contre toi qui est brûlant. Il est revenu, il n'est pas parti définitivement, et il t'a tellement manqué. Tu resserres ton étreinte, si fort, et ton visage vient se nicher dans le creux de son cou, tes lèvres y déposent un baiser tendre, amoureux.

Tu m'as tellement manqué... lui chuchotes-tu sur sa peau fraîche.

Ce n'était que quelques jours, ce n'était rien, mais il t'avait tellement manqué, les circonstances t'ont rendu inquiet, les évènements t'ont fait être à fleur de peau, énervé pour rien, avec ce besoin de l'avoir avec toi, parce qu'en quelques jours, en quelques courtes semaines, il t'avait rendu totalement dépendant de lui.

Tu as envie de le serrer contre toi, si fort, tellement fort. Tu as envie de l'embrasser, de lui demander comment il va. Tu as envie qu'il te dise que tout va bien, que ce n'est rien, qu'il n'est pas arrivé quelque chose à Clara comme tu le penses. Tu aimerais pouvoir conserver votre innocence, vous protéger un peu de ce monde horrible et cruel, rester enfermés dans votre bulle et ne plus jamais en sortir.

Tu aimerais pouvoir être là.
Tu aimerais pouvoir sécher toutes les larmes qui ne coulent pas.


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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam 1400359500-clockLun 24 Juil 2017 - 2:06

tu sais je porte la poisse, oui, oui, j'suis désolé d'porter malheur, de faire toujours des erreurs et j'espère ne pas trop d'faire de mal, d'pas trop d'bousiller la vie -- à toi aussi.





I
l sent ton étreinte se faire toujours plus forte, il y a ta chaleur qui le recouvre entièrement et ton odeur qui le submerge, parallèlement, il y a ton baiser si tendre qui se dépose sur son cou et le fait frisonner -- il y a ce tout, il y a ce toi & puis voilà ; ça le fait t'aimer.

tu m'as tellement manqué..

Il se niche plus confortablement et peut-être que son geste paraît peut-être étrange au vu de la situation mais ce sont ses lèvres et plus particulièrement ses dents qui viennent agripper la peau de ton cou à toi, doucement, délicatement, justement, ni trop fort ni trop intensément, porteur de bien plus de chose qu'on ne peut bien le penser, avec un arrière goût doux-amère qui signifiait - je suis là, je suis revenu et toi aussi tu m'as manqué. Il y a ce tellement qui aurait pu le faire sourire, qui aurait pu lui faire plaisir, il y a ce tellement qu'il prend en compte, chez-toi, dont chaque mot est important.

estoy aquí ahora, cariño. formule-t-il dans un chuchotis si bas et si faible, porteur de cette impression de ne pas avoir parlé depuis longtemps, et il ne semblait pas trop se soucier de si tu comprenais sa phrase ou non - comme s'il oubliait ou ne prenait plus en compte ce genre de détails ; tu ne sais peut-être même pas qu'il vient de t'offrir un surnom plus qu'affectif -- amoureux.

Il n'avait pas envie de se détacher, alors il ne le fit pas - tout simplement. A lui aussi tu lui avait manqué, pas de la même façon, pas intensément mais tu lui avais manqué ; différemment.

Trois jours et il semblait qu'il n'avait pas dormi, pas mangé, pas parlé, depuis trois jours. Il n'avait pas pleuré non plus et pourtant, pourtant, si tu savais Killiam, si tu savais ce qu'il avait vu, ce qu'il avait entendu, ce qu'il avait ressentit. Il n'y avait aucun mot pour décrire ce qu'il s'était passé, alors il ne sortait aucune parole, il restait muet, lui qui pourtant ne cessait de parler. Il n'en avait plus envie. N'en voyait pas l'intérêt. Quel importance à présent. Plus rien n'avait d'importance. Rien.

Non, non, il ne pensait à rien.
Sauf à toi, peut-être.

Après - semble-t-il - une éternité, il finit par relâcher son étreinte pour faire un demi pas en arrière, relevant la tête vers toi pour te regarder. Il était désolé pour le visage neutre, apathique, pathétique, qu'il t'offrait, mais il ne pouvait faire autrement. Quant à lui, il te détaillait et ce qu'il voyait lui plaisait.

Et c'est tout.

prends ta douche. et cette voix à peine plus haute que tout à l'heure semblait cassée, brisée presque rouillée, pourtant ses yeux ne semblait pas laisser à discussion, comme s'il t'incitait à ne pas le faire se répéter car il en serait bien trop fatigué. Il réussit à s'adoucir en relâchant ses épaules et en te regardant de manière plus douce mais aussi empreint d'une trop grande lassitude.

Il n'avait pas envie d'en dire plus, mais il se força - pour toi. — rápidamente. et l'ombre d'un sourire.

Lentement, il pivota pour te délaisser et te signifier clairement que tu pouvais y aller, qu'il attendrait et qu'il resterait, tandis qu'il se hissait à nouveau sur le lit - après s'être vaguement déchaussé - avant de se laisser tomber pour s'allonger, presque en position fœtale, confortablement sur les couvertures.


fermant les yeux.
éteignant les lumières.
mourant à petit feu.
criant des prières.


et peut-être même qu'il finit enfin par s'assoupir.

_____









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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam 1400359500-clockLun 24 Juil 2017 - 11:22

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feat. Ezéchiel Prince - date. fin juillet






Son retour te fait mal. Il te fait mal, Killiam, parce que tu sais ce qu'il s'est passé, tu le sens, tu le sais, au plus profond de toi. Quelque chose a changé chez Ezéchiel, ça se sent à sa façon d'être contre toi, à sa présence silencieuse, lui qui ne l'était jamais, et ça s'entend, quand cette langue qui t'est inconnue, que tu ne comprends pas sort d'entre ses lèvres. Cette langue, qui te semble si éloignée de ce qu'il est, cette voix, qui est bien trop douce, bien trop basse, bien trop rauque, comme après être resté des heures et des heures sans parler. Ça te brise le cœur. Son retour te fait si mal, tellement mal, et tu aurais aimé qu'il ne parte jamais, qu'il n'est pas à subir ton plus horrible cauchemar.

L'étreinte dure, dure, encore et encore, et tu as l'impression de ne rien pouvoir faire de plus que l'étreindre contre toi, que de le serrer pour enlever ses peurs, enlever ses cauchemars, enlever les tiens, aussi, surtout. Et quand il se détache de toi, se recule, tu ouvres la bouche pour parler, mais tu ne trouves pas les mots, alors tes lèvres se retrouvent et tu déglutis. C'est un autre Ezéchiel qui est devant toi, et ça te ronge, ça te fait tellement mal, si mal, Killiam. Et pourtant, tu sais que tu ne peux rien faire, tu ne peux même pas partager sa peine, juste, être là pour lui, le soutenir. Et encore. Si seulement c'est possible.

Il t'envoie prendre ta douche, tel un ordre et tes sourcils se froncent légèrement. Tu veux lui répondre que non, tu ne le laisses pas tout seul, que tu restes là, mais son visage, son regard, si différent de celui que tu aimes tellement, t'incite à ne pas le faire. Alors tu te tais. Un autre mot, que tu comprends plus par la force des choses qu'autre chose et tu hoches doucement la tête avant de déposer un baiser sur son front. Tu l'observes aller sur ton lit un moment, tu ne sais pas vraiment quoi faire, parce que tu n'as pas envie de le laisser, parce que tu as cette idée qu'il va s'évaporer, qu'il va disparaître si tu le lâches du regard.

Tu disparaîtrais à sa place.

Tu chasses l'idée de ton esprit, récupères serviette et vêtements propres, abandonnant tes chaussures dans ta chambre. Tu files dans la salle de bain et il te faut moins de cinq minutes pour prendre une douche et te rhabiller, avec un short que tu utilises d'habitude pour courir et un débardeur blanc. Tu ne prends même pas le tend de te sécher les cheveux de la serviette, et déjà, tu retournes dans ta chambre. Tu refermes silencieusement la porte, prenant soin de ne pas la claquer, de bien abaisser la poignée. Tu restes un moment debout, attrapes ensuite un paquet de prince sur ton bureau que tu poses sur ta table de nuit, et, enfin, tu le rejoins dans ton lit.

Il dort, ou peut-être se repose-t-il, tu ne sais pas, mais tu te glisses contre lui, ta main coulant sur sa taille et tu t'abaisses un peu pour déposer un léger baiser sur son front. Et tu le détailles. Tu observes les cernes trop foncées sous ses yeux, tu observes la fatigue tirer ses traits, tu observes son teint pâle, fatigué, malade. Tes dents viennent mordiller tes lèvres, dans ce même tic que tu ne supportes pas et tu attends. Tu aimerais lui dire que tu es là, tu aimerais lui dire que tu l'aimes, que tu ne l'abandonnes pas. Tu ne sais juste pas comment mettre en ordre tes pensées, tu ne sais pas ce qu'il n'a pas envie d'entendre, et ce qu'il a envie d'entendre. A sa place, tu aimerais juste ne rien entendre, partir en cendre.

Je suis là...

Un chuchotement, un murmure quasi inaudible. Mais tu es là, tu es là. Tu ne sais pas si ça l'aide, tu ne sais pas s'il l'entend, tu ne sais pas s'il veut l'entendre. Mais tu es là, et tu le soutiens, et tu es cette épaule qui peut le soutenir s'il le souhaite. Tu es là, tu ne l'abandonnes pas. Et tu as juste envie de lui dire que tu ne veux pas pas qu'il t'abandonne, que tu ne veux pas qu'il parte. Tu veux lui dire qu'il peut rester ici, dans ce lit, autant de temps qu'il lui faudra, qu'il peut rester là indéfiniment s'il le souhaite, s'il en a besoin. Tu seras là pour panser ses blessures. Tu seras là pour qu'il se défoule, pour qu'il hurle sur le monde, qu'il hurle sur toi s'il le faut. Tu seras là, à accepter tout ce qu'il veut, à accepter sa haine contre le monde parce qu'à sa place, ô toi à sa place Killiam, tu mettrais tout à feu et en sang, sans hésitation, juste pour évacuer ta douleur, juste pour pleurer ta sœur.


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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam 1400359500-clockLun 24 Juil 2017 - 15:54

tu sais je porte la poisse, oui, oui, j'suis désolé d'porter malheur, de faire toujours des erreurs et j'espère ne pas trop d'faire de mal, d'pas trop d'bousiller la vie -- à toi aussi.





I

l semble qu'il s'endort, avec cette rapidité significative alors qu'il ne fermait pas l’œil depuis son départ, comme si en revenant ici, son corps se laissait aller au repos -- comme s'il s'autorisait une pause, peu profonde, mais une pause tout de même ; cette nuit sera différente, troublée par l'insomnie.

Malgré son sommeille léger, son inconscient lui indique que tu es de retour avant même de sentir le lit s’affaisser, ta main sur sa taille et tes lèvres sur sa peau. Il ne réagit pas plus que ça, si ce n'est le frisson habituel qui le parcoure. Il n'a pas envie d'ouvrir les yeux, il sait que tu l'observes, il sent ton regard mais il aimerait se rendormir, dès maintenant et peut-être même ne jamais se réveiller. Il entend ta voix, ce je suis là qui le fait trembler bien malgré-lui, et ses paupières se relèvent.

Ses prunelles plongent immédiatement dans la grisaille des tiennes, toujours aussi neutre, presque sans vie et pourtant il s'anime subitement, il se rapproche de toi, se surélevant en appuyant sur ses mains pour être très légèrement à plus haute hauteur que toi, son souffle venant s'écraser contre ta peau alors qu'il calait son nez dans le creux du tien. L'intégralité de l'action se déroula avec un certain naturel et bien qu'étrangement soudain, ses gestes étaient lents et savamment calculés.

Il te trouvait beau. Magnifique, même. Tu sentais bon. Ta peau était douce. Tes yeux semblaient uniques. C'est sûrement les seules pensées cohérentes qui se baladaient dans son esprit actuellement. Sa soudaine soif de touché, ne venait pas de son esprit mais de quelque chose de bien, bien, bien plus grave. Il devait être proche de toi, te sentir, te voir, te toucher, savoir que tu étais là, sous ses doigts, avec cette peur incompréhensible de te voir t'évanouir.

si tu partais, il en mourait

Il relève une de ses jambes alors qu'il ne te lâche pas du regard, comme si tout ses gestes semblaient suspendu dans le temps jusqu'à ce qu'ils se terminent. Ainsi, il vint la passer au dessus de toi et sans plus te demander ton avis, il se retrouva au dessus de toi, t'obligeant carrément à te mettre sur le dos ; ne lâchant pas tes iris une seule seconde, semblant presque t'imposer sa présence - alors qu'elle était naturelle, à présent, n'est-ce pas ? Qu'importe.

Comme dans un rêve, il s'abaissa pour venir déposer ses lèvres sur ta joue avec une délicatesse extrême, presque surjouée, avant de se laisser glisser vers ton oreille, répétant le baiser -- une fois, deux fois, trois fois.

je vais te faire tellement de mal, Killiam... murmure-t-il presque douloureusement comme si ce constat le faisait terriblement souffrir, alors que le temps s'arrête et que son souffle se meurt comme si il y laissait la vie - du moins une partie de lui.

ne m'en veux pas trop... et dans sa bouche, cela sonnait comme une excuse.

et il s'en voulait déjà.

_____









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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam 1400359500-clockLun 24 Juil 2017 - 20:33

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C'est une lenteur contrôlée, une lenteur dont il a besoin, et tu ne sais pas quoi faire, alors tu ne fais rien. Tu te contentes de fermer les yeux un instant quand vos nez se touchent, se frôlent. Tu as cette envie de l'embrasser, cette envie qui te fait rester les yeux fermer encore un instant. Les paupières closes, ta main glisse de sa hanche à sa jambe qui s'élève doucement, lentement, comme tous les gestes qu'il fait depuis qu'il est arrivé. Il est d'une lenteur, dans une torpeur que tu comprends, que tu n'arriveras pas à chasser. Puis tes yeux s'ouvrent de nouveau quand il se recule, quand il s'assoit sur tes hanches dans une position que tu ne comprends pas trop, qui te surprend, une position qui ne te donne aucune chance de le faire taire s'il disait quelque chose qui ne te plaisait pas.

Tu ne bouges pas. Tu ne bouges toujours pas. Vous n'aviez échangé que quelques mots, tu n'as même pas l'impression de lui avoir vraiment parlé, tu as cette impression que si tu parles, il va se disperser, qu'il va s'envoler. Alors tu restes silencieux et immobile, en attendant qu'il t'autorise à parler, en attendant qu'il parle lui, qu'il se découvre, qu'il se laisse aller ? Tu ne sais pas. Un baiser sur ta joue, ta mâchoire, glissant vers ton oreille. Pas sur tes lèvres. Et ça te fait un peu peur, ça te fait battre ton cœur plus vite, mais pas à cause de l'excitation, ou de la gêne, ou de la timidité, non... seulement de peur. Tu as peur qu'il te laisse.

— Je vais tellement te faire de mal Killiam... Ne m'en veux pas trop.

Et tu te redresse d'un coup, subitement, comme si ces quelques mots te faisaient bien trop peur, qu'ils te terrifiaient. Tu te redresses d'un coup, le redressant avec toi, et, assis, et lui sur tes jambes, tes mains viennent prendre son visage en coupe.

Tu ne peux me faire du mal qu'en me quittant.

Et c'est une affreuse vérité qui te ronge de l'intérieur depuis que tu l'as vu assis sur ton lit, avec cet album. C'est une peur qui te retourne l'estomac alors que, bordel, ça ne fait même pas un mois. C'est une peur qui te donne envie de vomir, qui te fait mal, qui te serre le cœur. Tu ne sais pas quoi lui dire, quoi faire. Alors ton front se pose contre le sien et tu fermes les yeux, cherchant les mots qui te manquent, cherchant comment lui dire que tu es là, que tu ne pars pas, que tu ne le quittes pas, que t'es là pour les bons moments, mais aussi pour les mauvais, que tu le soutiendras quoiqu'il advienne.

Tes mains glissent le long de ses bras, abandonnent ses joues pour se loger sur ses hanches, ton front toujours contre le sien, tes yeux toujours clos. Et tu ne sais pas quoi lui dire. Tu te sens si inutile que ça te rendrait presque malade. Toi à sa place... ? Tu ne sais même pas si tu te tiendrais encore debout, si tu aurais encore l'envie, le courage de parler, d'ouvrir la bouche pour manger ou boire, ou quoique ce soit.

Je suis là... ne me repousse pas...

Et ça sonnait comme ta plus sincère prière.


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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam 1400359500-clockLun 24 Juil 2017 - 21:16

tu sais je porte la poisse, oui, oui, j'suis désolé d'porter malheur, de faire toujours des erreurs et j'espère ne pas trop d'faire de mal, d'pas trop d'bousiller la vie -- à toi aussi.





I

l est surpris par le geste brusque, presque effrayé, alors qu'il te regarde sans te lâcher des yeux tandis que tes mains viennent se déposer sur son visage. Il repose son poids sur tes jambes alors qu'il essaye de déceler ce que tu as pu comprendre dans ses paroles.

-- ce qui a bien pu te rendre à ce point réactif alors que, depuis son retour, il te traîne dans cette langueur qui lui colle à la peau, dans cette apathie presque paisible qui ne semble pas avoir pour projet de s'envoler de si tôt. La réponse lui vint très vite :

tu ne peux me faire du mal qu'en me quittant.

Il se détend sensiblement alors que tu affaisses les paupières après avoir déposé ton front contre le sien. Un léger mouvement des lèvres de sa part vint peintre un sourire fatigué mais tendre sur son visage, sourire bref mais que tu ne vois pas alors qu'il sent très bien ta peur, alors qu'il pourrait deviner le fond de tes pensées et la machine en marche qui semblait carburer dans ta tête.

je suis là... ne me repousse pas...

c'est justement ça, le problème... chuchota-t-il en réponse. Réponse si rapide, d'ailleurs, qui se suivit par un léger silence avec l'intention d'attendre que tu ouvres les yeux à nouveau. Un nouveau soupire las s'éleva de sa gorge alors qu'il sentait tes mains sur ses hanches comme dans l’appréhension d'un futur départ et comme pour te rassurer, il releva une de ses mains qui se trouvait sur ta poitrine pour la déposer sur ta joue, son pouce venant brosser ta peau avec une tendresse qui t'était toute destinée.

c'est justement ça, le problème, répéta-t-il, je ne compte pas te quitter, si c'est ce à quoi tu penses. je suis bien trop égoïste, pour ça. s'expliqua-t-il ensuite alors que le simple fait de parler le fatiguait.

par contre, toi, tu devrais le faire.

et ça claque sur la langue,
ça lui arrache le palais,
et sa chair en devient exsangue,
l'envie d'se couper la trachée


Il te regarde attentivement, se mord la lèvre comme s'il cherchait ses mots alors que réfléchir lui demande un effort incommensurable, alors que les souvenirs lui lacèrent le cœur, alors que tout, tout, absolument tout, lui revient en mémoire. Bordel, ça fait mal, c'est douloureux. Il inspire. Expire. Essaie de se reprendre.

je ne veux pas que tu me quittes. mais je te conseille de le faire... on m'a... et il grince les dents, empêche de faire couler des larmes qui ne viennent pas, crispe sa main libre contre le tissu de ton haut et ses prunelles s'en vont, s'égarent, fuient parce que le poids sur son cœur semble le faire suffoquer.

... c'est... c'est de ma faute, killiam, si elle est... mais il n'arrive pas à finir, suspends la phrase, cherche une respiration qu'il n'a plus, alors que ses yeux s'écarquillent un peu plus, le regard fixé sur un point imaginaire et y a son palpitant qui se déchirent, ses boyaux qui se retournent et il a subitement envie de vomir, de dégueuler.

... ils m'ont dit que c'était ma faute.



et il sanglote subitement -- silencieusement
sans qu'aucune larme ne coule





_____









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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam 1400359500-clockLun 24 Juil 2017 - 21:36

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Tu sens quelques gouttes d'eau glisser de tes cheveux jusqu'à ta nuque, et tu retiens un frisson. Sa réponse te fait mal, elle te fait si mal, bien plus que tu n'aurais pu le penser. Tu cherches son regard, le trouves sans grande difficulté. La caresse te fait te mordiller les lèvres, et tu as envie de lui dire d'arrêter ses conneries, de lui dire d'arrêter de dire de la merde comme ça quand il reprend la parole. Comment ça, toi, tu devrais le quitter ? Comment ça, tu devrais le quitter, sans aucune raison, juste parce qu'il l'a décidé ? Tu serres les dents qui viennent ensuite mordre ta lèvre inférieure encore plus. Qu'est-ce qu'il dit comme connerie encore ? Tu t'empêches de parler, tu t'en empêches parce que tu ne veux pas le couper, tu veux écouter ce qu'il a à dire. Il te parle, alors tu l'écoutes. Tu l'écoutes avec attention, tu l'écoutes, l'entends.

Et enfin, ces mots si insensé dépasse la barrière de ses lèvres. Cette barrière qu'il s'est mise et qu'il s'empêche de détruire. Et bordel, tu l'as détruiras à coup de masse, cette barrière, tu détruiras ce mur à grands coups s'il le faut pour lui dire que tu restes, pour lui faire comprendre que rien ne te fait peur, que rien ne te terrifie, à part le perdre.

Ils m'ont dit que c'était ma faute.
C'est faux. C'est des conneries.

Et ta voix est plus forte, plus imposante, comme ce même soir où tout a commencé, de façon bizarre. Cette voix que tu n'utilises quasi jamais, qui fait de toi quelqu'un de bien plus imposant, de bien plus fort, sans faille et sans honte de soi. Son regard fuit le tien et une de tes mains vient attraper la sienne, celle serrée sur ton débardeur, alors que l'autre vient caresser sa joue, doucement, tendrement, en opposition avec ta voix, si forte et si violente, si implacable.

C'est faux, Ezé. Regarde moi. Et ton regard trouve le sien, tu continues : Tu contrôles ton don. Ce n'est pas toi. Tu n'es pas en B pour rien, okay ? Tu contrôles ton don, t'es pas comme les gens qui le contrôlent pas, qui se font contrôler par leur pouvoir. Tu contrôles ton don, Ezéchiel. Tu le contrôles. Il ne contrôle pas. C'est toi qui contrôles. Jamais je ne te laisserai dire que c'est de ta faute. Ce n'est pas de ta faute. C'est la faute de personne. C'est juste... le monde qui est de la merde. Mais ce n'est pas ta faute ; je ne te laisserai jamais dire que c'est de ta faute, okay ? Et jamais plus quelqu'un dira que c'est de ta faute, okay ? Plus jamais. Ce n'est pas de ta faute.

Tu te mords la lèvre malgré le fait que ta voix se soit faite plus douce vers la fin de ta courte tirade.

Tu ne me feras jamais de mal, Ezé, okay ? Jamais. Ton pouvoir ne me fera jamais rien.

Tu mens, sûrement. Peut-être qu'un jour, Ezéchiel ne contrôlera plus aussi bien son pouvoir, peut-être qu'il te fera du mal un jour. Mais tu t'en fous un peu, pour le moment. Et même si ça arrive, demain, la semaine prochaine, ou même dans un mois, tu t'en fous. Tu feras comme si ce n'était pas son pouvoir. Parce que ça arrive, d'avoir la poisse de temps en temps.

C'est pas de ta faute.

Et tu viens glisser un baiser sur le coin de ses lèvres. Pas ses lèvres. Juste... sur le coin de ses lèvres, comme si tu n'osais plus vraiment.


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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam 1400359500-clockLun 24 Juil 2017 - 21:55

tu sais je porte la poisse, oui, oui, j'suis désolé d'porter malheur, de faire toujours des erreurs et j'espère ne pas trop d'faire de mal, d'pas trop d'bousiller la vie -- à toi aussi.





I

l t'écoute parler, tu le surprends un peu, le terrifie légèrement et plus tu déblatères, plus le besoin de pleurer se fait ressentir et pourtant, pourtant, rien ne semble s'écouler de ses joues, comme beaucoup trop fatigué pour pouvoir formée des perles glacées -- pour autant, la sensation de détresse et la même.


Bien sûr qu'il te fera du mal. Bien sûr qu'il ne veut pas que tu le quittes. Et évidemment, tu ne le quittes pas. Il sait aussi que ce n'est pas réellement de sa faute. Le problème n'est pas là, il est bien plus complexe que ça ou plutôt, bien plus sensible.

En dehors de cela, tes mots lui font quelques choses au cœur, quelque chose de chaud, d'agréable, comme si au fond, au fond, il doutait vraiment, il doutait vraiment de ta réaction, de ce qu'il se passerait, de ce qu'il avait peut-être fait, commis -- mais tu lui disais le contraire et bien qu'il le sache, le fait de l'entendre par toi avait une toute autre signification.

c'est pas de ta faute. et ton visage se rapproche pour venir se poser sur la commissure de ses lèvres et il n'attends pas plus longtemps pour se coller à toi, brusquement, t'enlaçant avec force alors que ses deux bras venaient verrouiller ta nuque, tandis que ses yeux, toujours secs mais voilés par l'émotion fixait bêtement le mur derrière ton dos.

Et il te serrait si fort, si fort, si fort parce qu'il t'aimait si fort, si fort, si fort. Ce n'était pas un baiser, pas un baiser d'amour, c'était une étreinte désespérée, affolée, parce qu'il avait bien trop peur, parce qu'il était bien trop soulagé, parce qu'il était bien trop cassé, parce qu'il avait eu mal, il avait vécu l'enfer et le vivait encore, il avait l'impression de vivre dans un autre monde, de ne plus avoir le contrôle sur rien, que les événements le dépassaient, le dévoraient, le détruisaient.

c'est mes parents qui me l'ont dit.



et maintenant, il pleurait vraiment.



_____









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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam 1400359500-clockLun 24 Juil 2017 - 22:13

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L'étreinte est brusque, comme tes paroles, comme la mort de Clara. Elle est si brusque qu'elle t'en coupe presque le souffle, mais tes bras l'enserrent, l'enferment contre toi et tes mains agrippent son dos, si fort, comme si tu avais peur qu'il disparaisse encore. Comme si cette étreinte était la dernière. Et enfin, il te dit qui est ce ils et tu serres les dents, un accès de rage fait battre ton cœur plus vite, mais le sanglot que tu entends si proche de ton oreille, les larmes que tu sens venir mouiller ton cou calment ton cœur immédiatement. Ça te fait si mal de l'entendre pleurer, Killiam. Ça fait si mal, parce que tu sais que tu ne peux rien y faire à part le serrer contre toi, et lui dire que tu es là. Mais tu ne fais que le serrer contre toi, tu ne fais que glisser tes mains dans son dos, le caresser lentement, doucement, le frotter avec tendresse.

Son sourire te manque, ses yeux joueurs te manquent, son innocence te manque. Tu ferais n'importe quoi pour qu'il retrouve son innocence, pour qu'il retrouve Clara. Tu aimerais tellement faire plus que seulement être présent, à écouter ses larmes, à frotter son dos. Tu n'arrives même pas à ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit, tu ne sais pas quoi dire, tu ne sais pas quoi faire. Et alors, ta voix semble enfin vouloir sortir de ta gorge, de traverser la barrière de tes lèvres, et tu accompagnes tes caresses en formes d'arabesques de quelques paroles, de quelques je suis là, je ne t'abandonne pas, je reste là, tu portes pas la poisse, je suis là...

Et tu n'arrêtes pas cette litanie, accompagnant tes paroles de tendre baiser dans son cou, sur son épaule, sur sa mâchoire, sur sa tempe, sa joue ensuite. Et tes mains remontent, et tes pouces viennent caresser ses joues, essuyant ses larmes pour laisser couler les autres. Je suis là. La joue. Tu portes pas la poisse. Le coin des lèvres. Je t'abandonne pas. Le menton. Je reste là. Les lèvres. Un doux baiser sur les lèvres, chaste, très rapide et très tendre.

Et chaque baiser lui dit surtout je t'aime.


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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam 1400359500-clockLun 24 Juil 2017 - 23:04

tu sais je porte la poisse, oui, oui, j'suis désolé d'porter malheur, de faire toujours des erreurs et j'espère ne pas trop d'faire de mal, d'pas trop d'bousiller la vie -- à toi aussi.





L


'étreinte se fait furieuse, forte, réconfortante, chaude alors qu'il se laisse aller dans tes bras, alors que les soubresauts secouent pitoyablement son corps, alors que les quelques larmes s'écoulent sur ses joues, alors qu'un frisson étrange le parcourt, comme s'il avait froid, comme s'il mourait de froid, comme s'il mourait tout court.

Il entends ensuite tes paroles, tes mots qui lui font toujours cet effet, comme réparateur, comme toujours juste depuis que vous êtes ensemble. Il sent tes caresses, il sent ton attention, il sent tes lèvres et leurs cheminements ; il a bêtement l'impression de constamment pleurer dans tes bras, mais il n'y pense pas vraiment -- à ce jour, c'est légitime n'est-ce pas ? Il n'y pense pas. Il sent tes doigts effacer tes larmes, tes tu ne portes pas la poisse sans aucun sens et puis tes lèvres, encore et encore jusqu'à ce que tu l'embrasses - et il ne réponds pas au baiser, prit de court, il en apprécie cependant la douceur, la justesse alors qu'il se décale légèrement, assez en tout cas pour ne plus être avachi contre toi.

Aussi rapidement qu'elles étaient venues, ses larmes se stoppèrent mais ni ses soubresauts, ni ses frissons, ni ses reniflements ne le laissèrent tranquille alors qu'il se frottaient les yeux pour effacer toute trace de ce qu'il venait de se passer. L'action en elle-même avait été rapide, simple aussi, pour l'ampleur de la situation mais la vérité c'est qu'il n'arrivait plus à réfléchir convenablement.

je-je t'aime. fit-il les yeux fermés, une main toujours fixée à sa paupière sans même avoir la force de faire un mouvement de plus. Il le dit là, maintenant, à cet instant, parce que c'était important, il jugeait qu'il fallait le dire, parce que tu avais eu peur toi aussi, parce qu'il était parti, juste comme ça et malgré tout ses problèmes, sa vie qui n'avait plus le moindre sens, il pensait à toi presque avant lui. Il n'avait que toi, que toi, parce qu'il avait l'impression d'être seul au monde à présent. Tout le monde pouvait disparaître, ses parents, ses amis, mais s'il te perdait toi -- qu'est-ce qu'il serait ? Il ne voulait pas y penser, il ne pensait d'ailleurs, pas de façon cohérente, il était perdu, tellement perdu, il se sentait sale, égoïste et perdu, terriblement perdu.

alors il te disait je t'aime, presque comme s'il était désolé

Il inspira très fort, bloquant un hoquettement, alors qu'il redéposait sa main sur ton débardeur, sentant ta peau brûlante contre la sienne qui paraissait à cet instant si froid, presque glacial.

je t'ai-me... et brutalement, il se remit à sangloter, les larmes revenant de plus belle, à ne plus rien y comprendre, ramenant une nouvelle fois ses mains devant ses yeux alors qu'il baissait la tête comme pour se cacher, alors que la vague des pleurs se faisait bien plus intense que précédemment. Il semblait dans un état de choc total, complètement fébrile et incontrôlable alors que ses émotions n'avaient presque plus aucune logique. Son envie de vomir se fit plus forte jusqu'à devenir réelle et il sentit un haut-le-cœur violent le traverser alors que les tremblements se rajoutait -- il faisait une crise de panique dû au stress, à la peur vicérale et plus que tout, à la perte.

Ni une, ni deux, il se dégagea de toi, déposant maladroitement ses pieds sur le sol alors qu'il s'échappait de ta chaleur réconfortante. Il ne voyait plus rien, pourtant il se mit à courir vers la porte, sortant violemment dans le salon avec une telle précipitation qu'il aurait pu en tomber - mais il glissa seulement - il se prit violemment un coin de table qui lui explosa les côtes, mais il ne s'en souciait pas plus alors qu'il se trouvait devant la porte de la salle de bain.

Il l'actionna sans plus réfléchir, entrant dans la salle alors qu'il se jetait presque littéralement vers les toilettes pour vomir tout ce qu'il se trouvait dans son ventre - ce qui se résumait à presque rien ; finissant par tousser plus qu'autre chose.

Il n'avait ni mangé, ni bu, ni dormi, il avait voyagé, s'était vu accusé, il avait vu le corps de sa sœur - le corps de sa sœur. Il n'en supportait plus d'avantage, son propre corps semblait se venger de lui comme une horrible ironie.

Très - très - lentement, il se redressa alors qu'il semblait tanguer sur ses pieds ; appuyant par automatisme sur la chasse d'eau avant de lancer un coup d’œil vers la porte qui s'était refermée d'elle-même -- tu ne l'avais pas encore rejoins et tant mieux. Il se prit la tête dans la main, alors qu'il s'avançait mal-assurément vers la sortie mais quand il déposa la main sur la poignée pour ouvrir cette dernière ; celle-ci se retrouvait bloquée.


c'est une blague... marmonna-t-il.



parce que la vérité Killiam, c'est qu'il ne contrôlait plus rien.


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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam 1400359500-clockLun 24 Juil 2017 - 23:23

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Il pleure contre toi, tente de sécher ses larmes et tu te contentes de le serrer contre toi, encore, toujours, sans t'arrêter. Tu ne sais plus quoi faire, Killiam, vraiment plus. Alors tu te contentes d'être là, et de caresser ses bras, de frotter ses épaules, son dos. Il pleure et toi, tu ne peux rien faire à part le regarder pleurer. Et il te dit qu'il t'aime, entre deux sanglots, et tu aimerais pouvoir lui répondre que toi aussi, tu l'aimes, mais tu ne veux pas lui dire comme ça, tu ne veux pas lui dire comme si c'était seulement pour le réconforter, comme si c'était juste comme ça. Et pourtant, bordel, tu l'aimes tellement, tu aimerais lui répéter encore et encore, ne pas t'arrêter, le rassurer. Et il te le répète. Il t'aime, Killiam, et tu ne peux rien faire d'autre que l'aimer en retour, être présent... et c'est tout.

Les pleurs reprennent, plus virulents, plus violents, et tu en as les larmes aux yeux, Killiam, tellement ça te fait mal. Tu as les larmes aux yeux de le voir pleurer tellement, de le voir si mal, de le voir si détruit. Ça te rend malade. Et sans que tu ne t'en rendes compte, il te quitte, s'en va presque en courant et il te faut quelques secondes pour le comprendre, quelques secondes de trop, car, quand tu arrives dans la salle de bain après lui, la porte est fermée et tu poses le front contre. Putain. Et tu l'entends vomir, tousser, cracher. Putain. Tu attends quelques longues secondes encore, peut-être même plus, avant de lâcher, une fois que tu n'entends plus l'eau couler :

Ezé ouvre moi...

Puis tu sens la poignée bouger, alors tu te redresses, et la porte reste fermée, ne bouge pas, et tu entends Ezéchiel marmonner quelque chose sans le comprendre. La panique te submerge d'un coup, dans un élan que tu ne comprends pas et que tu ne veux pas comprendre. Pourquoi Ezéchiel s'enfermait dans la salle de bain ? Il n'y avait aucune raison pour qu'il s'enferme dans la salle de bain... à part des médicaments et des lames de rasoirs. Aucune raison. Et pourtant l'idée reste là, au fond de ton esprit malgré le fait que tu la chasses. Ezéchiel ne ferait pas ça. Il ne ferait définitivement pas ça, tu le sais.

Ta main attrape de nouveau la poignée, tente d'ouvrir la porte, sans succès. Tu te mordilles les lèvres et tu recules d'un pas, puis deux.

Ezéchiel s'il te plaît, ouvre moi.

Tu voulais chasser la légère panique dans ta voix, mais tu n'y es pas parvenu. Alors tu te racles la gorge, mordilles de nouveau tes lèvres. Dans le meilleur des cas, la porte était juste coincée, n'est-ce pas ? C'était juste, un coup de malchance. C'est tout.

Juste ça.
Pas Ezéchiel.



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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam 1400359500-clockLun 24 Juil 2017 - 23:50

tu sais je porte la poisse, oui, oui, j'suis désolé d'porter malheur, de faire toujours des erreurs et j'espère ne pas trop d'faire de mal, d'pas trop d'bousiller la vie -- à toi aussi.





I

l observe bêtement la poignée bouger alors que de ton côté tu essayais à ton tour d'ouvrir et la main sur la tête il réitéra un grincement de dents face à la douleur fulgurante qui lui traversait les tempes ; il se retrouvait le ventre ravagé, la gorge en feu, la bouche pâteuse et le crâne en miette.


ezéchiel s'il te plaît, ouvre-moi. fis-tu de l'autre côté de la porte alors qu'il entendait l'anxiété déformer le trémolo de ta voix. Il fronça vivement les sourcils alors qu'il essayait de reprendre ses esprits, fixant un point fixe dans le vide alors qu'il se concentrait sur l'afflux de pouvoir qu'il sentait se dégager de lui-même, cherchant dans son esprit comment refréner et désactiver son don - y réussissant difficilement à cause de son état. Quand il ne sentit plus les légères vagues qu'il ressentait dans l'air, il s'autorisa un soupire alors qu'il toquait vaguement à la porte pour te signifier qu'il était bien en face de la porte, forçant un peu sur sa voix - grimaçant au goût immonde qui se trouvait toujours sans bouche - pour se faire entendre :

j'suis là, indique-t-il bêtement, c'est coincé...

Il soupira vivement avant de donner un violent coup de pied dans celle-ci, la faisant trembler. Les battant ouvraient sur l'extérieur, il n'y avait pas de serrure si ce n'est un loquet pour verrouiller et c'est ce dernier qu'il finit pas dévisager longuement. Ok. Ça lui était déjà arrivé. Il connaissait la chanson. Il déverrouilla le loquet qui s'était étrangement enclenché, lui permettant de sortir de cette putain de salle de bain de merde -- et c'était une chance, qu'il n'y ait personne pour assister à tout ça.

Il te retrouva ainsi dans le salon, alors qu'il séchait les dernières larmes avant de se diriger vers ta petite personne pour se coller à toi ; les yeux toujours fermés. Il était fatigué, exténué, il se sentait mal et il ne comprenait plus rien, cette soudaine crise de panique avait au moins eu le don de l'achever, l'empêchant de se flageller encore plus longtemps.

désolé.



désolé pour tout ça.

_____









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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam 1400359500-clockMar 25 Juil 2017 - 0:04

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C'est long. Et tu n'as pas te réponse. Et pendant un instant, tu penses à défoncer la prote, vraiment, ou aller chercher de l'aide, quelque chose. Parce que tu t'inquiètes, et qu'après tout, ce n'est qu'une putain de porte et elle est remplaçable, cette porte. Ezéchiel ne l'était pas. Puis un bruit contre la porte et tu soupires de soulagement quand sa voix passe la porte. Okay, c'est juste coincé, ce n'est pas lui, c'était juste, le meilleur cas possible, pas le pire. Puis le coup sur la porte te fait sursauter, tu ne t'y attendais pas. Tu réfléchis à vive allure. Tu ne voulais pas laisser Ezéchiel seul, il n'en était pas question, mais tu te voyais mal envoyer un LMS à l'administration de l'école parce que la porte de la salle de bain était bloquée.

La porte s'ouvre et tu te recules d'un pas quand Ezéchiel te fait face. Okay. Okay. Il est là. Il est là et il va bien. Enfin, bien. Il va, et c'est déjà pas mal. Tu n'attends pas une seconde de plus pour refermer tes bras autour de lui et tu secoues la tête de gauche à droite quand il s'excuse.

C'pas ta faute.

Non, ce n'était pas sa faute, ce ne serait jamais la sienne, pas ça, pas tout ça. Ce n'était pas de sa faute et il n'était pas question qu'il croie que ça l'était. Alors tu le lui répéterais encore et encore s'il le fallait. A longueur de journée et de nuit. Mais tu continuerais de le lui dire. Ce n'était pas de sa faute, rien n'était de sa faute. Tu l'attires contre toi un peu plus, puis tu le tires plus qu'autre chose jusqu'à ta chambre et le fait asseoir sur le lit, refermant la porte du pied. Tu t'assois avec lui et tu lui tends bouteille d'eau et, non pas les prince, mais les mêmes biscuits que tu lui avais passé quand il avait la gueule de bois.

Manges-en un au moins, et bois un peu, s'il te plaît. Et après, on va se coucher.

Même si ce n'est qu'un gâteau, même s'il n'est même pas neuf heures du matin. Vous retournez vous coucher, vous retournez au lit et vous oubliez un peu tout ça. Vous vous retrouvez, vous vous calmez. Tu déposes un nouveau baiser sur son front et tu laisses tes mains s'entrelacer aux siennes. Et tu te contentes de le fixer, et de ne penser qu'à lui, seulement à lui. Avant de lâcher une de ses mains parce qu'il va en avoir besoin pour grignoter quelque chose.

Et tu ne fais que l'observer, le détailler, lui sourire légèrement, doucement.
Et tu ne fais que lui faire comprendre que tu l'aimes.


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MessageSujet: Re: [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam   [FINI] KARMA NEVER LOSES AN ADRESS ft. Killiam 1400359500-clockMar 25 Juil 2017 - 0:43

tu sais je porte la poisse, oui, oui, j'suis désolé d'porter malheur, de faire toujours des erreurs et j'espère ne pas trop d'faire de mal, d'pas trop d'bousiller la vie -- à toi aussi.





E
t une nouvelle étreinte alors qu'il se force au calme, il ne te la rends pas, trop fatigué même pour lever les bras, il a juste envie d'apprécier ta chaleur, ta présence et tes paroles ; alors il reste prostré là.


Tu lui dit que ce n'est pas ta faute et peut-être que ça lui fait autant mal que ça le rassure, mais il ne dit rien, subitement laconique à cause de tout les événements qui venaient de l'achever. Il te suit dans ta chambre sans protester avant de s’asseoir alors qu'il te regarde bêtement fermer la porte, avec une lenteur presque affligeante, comme si tout ses gestes se trouvait au ralentis et c'est sans vraiment comprendre qu'il se retrouve avec de l'eau et des gâteaux -- il cligne des yeux et t'observe avec plus d'éclat.

manges-en un au moins, et bois un peu, s'il te plaît. et après, on va se coucher.

Il se contente vaguement d'hocher la tête avant que tu ne viennes déposer tes lèvres sur son front et, peut-être était-ce ridicule alors que le moment ne s'y prêtait pas, mais il baissa légèrement la tête alors que ses joues se coloraient - faiblement, mais elles se coloraient quand même - autant de plaisir que de honte mêlée alors qu'il ne comprenait plus rien et n'avait plus vraiment d'emprise sur ses émotions - et son pouvoir, en passant. Doucement, il déballa le paquet et sortit un gâteau pour le porter à sa bouche, mâchant à une telle vitesse, qu'il aurait peut-être pu y passer la nuit, tant ses bouchées étaient petites, presque insignifiantes, comme s'il avait peur de manger. Il prend ensuite une gorgée d'eau qui lui retire le goût peu ragoutant dans la bouche avant de refermer la bouteille, te jetant un regard alors qu'il te voyait toujours là, à le détailler - et son sang revint à nouveau au niveau de sa tête.

Il t'offrit un baiser sur la joue, avant de se désintéressait pour venir s’allonger, se plaçant de telle façon qu'il te laissait la place à ses côtés que tu pris très vite et à peine fus-tu sur les draps qu'il se colla à toi, venant t'enlacer, se glissant dans tes bras comme si la place lui était tout attitrée - et elle l'était - et sans pouvoir s'en empêcher, il soupira d'aise. Il pensa à rajouter quelque chose, à dire quelque chose, à te dire Merci mais trop exténué, il s'endormit presque de façon immédiate.

- - -

Il ouvrit subitement les yeux alors que la lumière du jour l'agressa avec une telle violence qu'il ne pu empêcher un grognement irrité de venir prendre naissance dans sa gorge. Il s'était endormit - il ne savait comment. Combien de temps avait-il dormit ? Dix minutes ? Trente minutes ? Une heure ? Trois heures ? Il n'en avait aucune idée mais il te sentait toujours contre lui et c'est la seule chose à laquelle il pensait, alors qu'il relevait à nouveau les prunelles pour te jeter un coup d’œil.

Tu ne dormais peut-être pas, toujours est-il que tu avais les yeux fermés. Tes cheveux étaient en bataille, résultat du fait que tu ne les avaient pas convenablement séchés, ça leurs donnaient un effet fouillis mais à l'impression d'un touché très doux. Il sentait ta cage thoracique s'affaisser et se relever à un rythme régulier alors qu'il détaillait ton visage longuement - légèrement fasciné ; tu étais beau.

merci... chuchota-t-il enfin et peut-être que tu ne l'entendras pas, peut-être que tu réagiras, toujours est-il qu'il l'avait dit.

Il n'attendit pas de voir quel fut la réaction à ses mots - et à sa soudaine agitation dû à son réveille - il referma immédiatement les yeux avant de s'enfoncer un peu plus contre toi, se cachant presque dans ton cou alors que ton odeur et ta chaleur lui faisait tourner la tête. Il était toujours aussi fatigué, peut-être n'avait-il pas dormi beaucoup au final ou alors c'était surement insuffisant pour sa peine ; il poussa un gémissement ensommeillé alors qu'il était près à se rendormir de son côté.

jusqu'à ce qu'il sente l'album à ses pieds.

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