Wicked Game ✖ Ft. Noah d'amûr

Arrêtez de les blesser ? Hors de question. Je ne pouvais tout simplement pas cesser, car s'en était devenu une habitude. Une mauvaise, certes, mais une habitude et je ne pouvais m'en débarrasser. Arrêtez de m'amuser avec eux serait également un signe d'abstinence et je ne voulais même pas y penser. L'abstinence, c'est réservé aux vierges effarouchées. Celle qui sont pures, innocente et chastes, et cela ne me concernait pas pour le moins du monde. Je ne possédais aucun de ces critères. Je refusais de respecter les choix des autres. Je faisais ce que je voulais, et les morales ne me touchaient pas, excepté lorsqu'il y avait un compromis. Un très bon compromis. Je laissais mes mains quitter ses hanches pour aller soutenir les miennes et soupirais bruyamment. Les décisions, les décisions...

Je détestais devoir en prendre. Les décisions, c'était ridicule, répugnant. J'haïssais faire un choix, même si cela arrivait à tous les jours de la vie. C'était utile, certes, mais ça n'apportait que des problèmes. Cet enseignant était définitivement en train de ruiner ma journée. Mes yeux verts roulèrent de la terre au ciel et je fixais ce dernier d'un air pensif. Devrais-je accepter de ne pas leurs faire de mal ou au contraire, ne pas me préoccuper de sa demande ? Deux choix s'offraient à moi avec insistance, mais j'en conclus que le plus rentables seraient le troisième ; mentir. Mentir pour un compromis. J'allais le duper en échange de quelque chose, et je n'allais même pas daigner faire ma part du compromis. Lui proposer de faire un certain acte en échange du bien-être de ces jeunes filles, que je n'allais tout de même pas respecter à leur juste valeur.

« D'accord. »

Je laissai ma phrase en suspense, le temps d'apercevoir un sourire joyeux ce dessiner sur les lèvres de l'homme pour ensuite tout détruire à l'aide d'un quatuor de mot.

« Mais à une condition, consentis-je à dire sans grande conviction. »

Je laissais un sourire mesquin et coquin s'esquisser graduellement sur mon visage puis ordonnai à mes yeux de se poser sur le personnel qui se tenait en face de moi. J'étais bien décidé à lui dire des mensonges. Du moins, quelques mensonges, car s'il en valait vraiment la peine en ce qui concernait la « condition », j'allais respecter ma promesse parce qu'il m'aurait bien amusé. Je n'étais pas totalement une mauvaise personne, en fait. Ce personnage m'aura fait découvrir quelque chose à mon propos.

Parfait pour moi. ❞

N'importe quoi. Tout ce que tu veux. Tout ce que je veux. Sans renier, ni même rechigner, n'est-ce pas . Sur tout ce qui s'offrait à moi, j'avais décidé d'user de cette chance pour faire ce que j'avais réellement envie. Il était clair que j'aurais pu faire trafiquer mes notes scolaires ou encore réduire le pauvre enseignant en esclave en ma faveur, mais non. Tout ce que j'éprouvais n'était qu'une terrible envie de coucher avec lui . Une seule fois, pour l'expérience. Déjà au visuel, elle ne semblait pas du tout mauvaise et même attrayante. Je croissais les bras et m'abaissais de nouveau au niveau de son oreille pour ne pas que les élèves à l'ouïe indiscrète n'entendent notre petite discussion.

« Je veux coucher avec toi. »

Aussi simple soit-t-il à comprendre, il était absolument impossible que Malory ne comprenne pas où je cherchais à en venir. Il devait s'en douter depuis un bon moment, déjà. Lentement mais sûrement, je réexerçais mon ancienne position pour pouvoir observer mon interlocuteur dans les yeux tout en attendant sa réponse. Il n'allait sans doute pas refuser ma proposition, étant trop à la recherche de la sécurité de ces filles. Cette pensée me fit sourire intérieurement, amusé par le fait que cet homme soit si vulnérable et inconscient des vrais dangers de la vie. Il agissait avant de penser à son acte.

« De toute façon, tu devais t'en douter depuis un bon moment, rajoutais-je d'un ton moqueur. »

Il était même évident qu'il m'avait vu venir à cent kilomètres heures. Il faut dire que je n'avais pas cherché à être subtile. Ce n'était pas mon but premier de toute façon, tout ce que je voulais était son corps. Me l'approprier pendant un certain temps pour m'amuser avec tel un jouet. « When did I become such a hypocrite ? » Cette phrase m'allait tellement bien, au teint autant qu'au caractère. Vous pouviez demander à n'importe qui, ils allaient tous le répéter.

C'est très court, pardon. ❞

L'enseignant ne semblait pas très tenter par mon offre, et l'on pouvait le remarquer de très loin. Soupire déçu. Oui, je voulais coucher avec lui mais au contraire, je ne recherchais pas à ce qu'il le prenne comme étant une obligation. Ce n'était pas ce qu'il voulait et ce n'était pas ce que je voulais. Profitez d'un tel moment de vulnérabilité et d'inconscience pour m'amuser de son corps, ce serais sale, plus sale que tout ce que j'avais commis dans ma vie entière et je ne souhaitais pas ça. C'était dégueulasse et cela me dégoutait moi-même, pour la première fois de ma vie. Je n'avais pas le droit, c'était du chantage, frôlant le viol et c'était inacceptable venant de moi. Je détournais le regard vers la gauche, affichant un sourire neutre, de marbre et laissais s'échapper de ma bouche la phrase suivante.

« Sais-tu quoi ? Laisse tomber. Je n'ai rien dit. »

Retour à zéro. J'allais tout recommencer s'il le fallait, mais de manière moins provocatrice et plus distinguée. Si je désirais vraiment le voir un soir dans ma cabane par consentement, j'allais devoir l'attirer avec de la tactique. J'allais devoir tenter de le charmer. De lui faire comprendre que je n'étais pas si terrible que cela et que passer à une telle étape en ma compagnie n'était pas si pénible que cela. Faire de ma proposition quelque chose de moins ragoûtant à ses yeux.Le faire désirer. Cependant, je ne pouvais rien parier à l'avance ; cet enseignant était tellement idiot qu'il n'allait pas être évident de le séduire. De plus, à force de changer d'avis aux deux secondes, j'allais commencer à l'embrouiller. Son cerveau ne pouvait sans doute faire autant d'effort, je devais donc être prudent lors de mes gestes et paroles.

Le dégoût se distinguait facilement au travers de son visage aux traits doux. Je pouvais le faire. Le faire sans complètement l'obliger tout en gardant une certaine partie de notre « contrat ». Je voulais voir ce sentiment disparaître de son visage pour laisser place à une expression. Une expression, n'importe laquelle. Colère, tristesse, joie, absolument n'importe quoi sauf du dégoût.

« Check, reprenons à zéro. Laisse-moi une chance de me rattraper, d'accord ? »

Cet homme était sans doute trop stupide pour refuser de toute manière, et cela me venait énormément en aide. Je tendais ma main vers lui pour lui serrer la sienne poliment.

J'ai décidé de faire durer le RP plus longtemps. /MEURT/❞

Un nouveau début, tant mieux. Je dois dire qu'avec le comportement que j'avais démontré lors de notre première discussion, j'avais dû avoir l'air d'un beau salopard. Une chance que l'enseignant avait daigné accepté de me laisser la chance de me reprendre, car je n'imaginais pas la suite des événements si nous aurions toujours été préoccupé par les paroles insolites que j'avais prononcées plus tôt.

« Par contre, pour ces filles, tu vas arrêter ou non du coup ? »

J'évinçais un sourire discret sur le bord de mes lèvres, cherchant moi-même la réponse au fond de mes pensées. Bien sur que, peu importe les circonstances, j'allais continuer, alors pourquoi me demander une telle question ? Je pouvais déjà apercevoir la nuit torride qui s'annonçait avec Malory si je réussissais à mettre la main dessus et je ne voulais absolument pas laisser une telle chose me filer entre les mains. Oh non, juste l'idée paraissait beaucoup trop alléchante.

Nous restâmes donc dans un silence paisible quelques minutes avant que cette atmosphère paisible et calme ne vienne être perturbée par le son agressant de la cloche. Mon sourire s'effaça à l'audition de ce dernier, retournant dans mes pensées charnelles. Peu importe ce qui était supposé être mon prochain cours, j'avais déjà décidé de le manquer. Je pivotais sur moi-même, faisant dos à l'enseignant avant de lui lancer d'un ton agréable.

« C'est à voir. Je pense qu'il serait préférable de continuer cette discussion ailleurs, non ? »

Notre petit dialogue ne regardait pas les passants qui se dirigeaient vers leurs cours respectifs. Préférable de partir du pensionnat, car à cette heure impossible de trouver un endroit calme et non fréquenté du pensionnat alors que celui-ci est en constant mouvement. Peut-être un stop en ville ? À voir avec l'enseignant. Après tout, peut-être devait-il partir enseigner ?

« Si tu ne donnes pas cours dans l'heure qui est, je crois qu'il serait préférable d'aller faire un tour en ville pour conclure cette discussion dans la paix. »

Pardon j'ai mis beaucoup de temps à répondre. ❞