ORDER : if u are capable, hate me. ( /!\ scène yaoi page2)

Il me rejoint, et je cille, repensant à ce qu’il s’est passé toute à l’heure, lorsqu’il ma rejoint de la même façon, avec son draps, là, autour des hanches. Rah, c’est pas vrai, il pourrait pas se rhabiller ? Ce serait peut-être déja plus simple ! En caleçon, j’enfile désormais mon jean. «… Tu n’es pas un jouet, arrête un peu.» Ah oui ? Et c’était quoi alors, cette histoire s’emparer de moi, de ne pas me laisser aux autres, de n’appartenir qu’à lui... Dit avec autant d’arrogance, avec son air impérial, comment ne pas comprendre ça ?

« Je sais très bien que toi et Drew êtes différents… Qu’importe. » ... Vraiment ? J’ai la sensation que c’est arrivé uniquement parce-que je suis son cousin, qu’il a eu besoin de faire ça pour retrouver un peu de lui... Refermant le bouton de mon pantalon, je fixe le sol, me considère désormais comme un vulgaire substitut de Drew, même si il vient de, plus ou moins, m’assurer le contraire... Est-ce que c’est ce que ça voulait dire ? J’en sais rien, bordel, je comprend rien à ce qu’il raconte.

« Toi et moi, qu’est-ce que ça en est, plus concrètement ? » ... Mais qu’est-ce que j’en sais moi ? Torse nu, je lève les yeux vers lui, interloqué. Est-ce que je vais le regarder différemment... ? Réellement ? « Putain mais qu’est-ce qu’en j’en sais moi ! »

Dragon. Bouillant, impulsif, c’est mon quotidien. Agacé, je jette mon tee-shirt à terre, il m'énerve, pourquoi il fait ça ?! Je fais un pas vers lui, accompagnant mes paroles de grands gestes, expressif, comme je le suis toujours, surtout quand je suis énervé. C’est à dire souvent.

« Mais pourquoi tu me pose la question ? J’pige pas, avant ça tu m’l’aissai pas le choix ! Tu m’a voulu, tu m’a dis que t’allais t’emparer de moi, que j’allais t’appartenir à toi et à toi seul, que t’étais ultra possessif... t’es venu me chercher jusqu’ici, dans cette salle de bain, tu m’a fais tout ces trucs... Alors pourquoi tu viens me demander mon avis maintenant ? »

J’suis paumé. J’pensais qu’il allait continuer de m’imposer les choses jusqu’au bout, pourquoi il me saoule comme ça, j’en sais rien moi !

« T’a tout voulu, et t’a tout pris. T’a mené la danse tout le long, t’a fais c’que tu voulais, alors pourquoi tu continue pas ? C’est à toi d’me dire c’qui se passe maintenant, c’est toi qui nous a amené jusqu’ici...  "tu es devenu mien à la minute où j’ai posé la main sur toi; pas vrai ?" Alors pourquoi tu me demande ça ? »

A quoi il joue ? On dirait qu’il est là, à attendre que je décide de la suite, alors que depuis le début il m’impose tout; pourquoi se montrer si... Normal ?!

« TAHEN ! Tu ne comprends vraiment rien à rien ! Tu vas te plaindre parce que je te laisse le choix de choisir ce qui te plaît !? Tu te rends tout de même compte que je n’ai jamais fait ça auparavant ? » ... Je me renfrogne, baisse la tête, entoure mes bras de mes mains en détournant le regard. Je. Je sais, mais le fait qu’il me demande me fait paniquer, parce-que je n’ai pas de réponse. Et quand à savoir que c’est la première fois qu’il fait cet effort, comment pourrais-je le savoir ? Je ne sais rien de lui, de sa vie, et de son passé. ... Et c’est bien ce qui me dérange le plus, en fait. Il me parle, m’engueule, m’explique, j’sais pas trop. Moi je fixe le sol, l’écoute, et fronce le nez quand il me dit que j’aurai dû me poser les questions avant. Je rêve ? Je m’apprête à rétorquer, mais il m’avoue que pour lui c’est bien plus important que je ne l’imagine, et ça me fait fermer ma bouche et, encore une fois, détourner le regard, gêné. Parce-que, déja que tout ça est incroyable, alors, si encore ce n’était qu’une partie de cul pour lui, ok, mais non en plus il était sérieux. Il s'intéresse réellement à moi, genre, comme à une personne normale. Et me sentir normal... ce n’est pas du tout dans mes habitudes. Mais voila, c’est brouillon dans mon esprit, et il faut que cet impatient vienne encore plus remuer tout le bordel. Raah, je crois qu’on est aussi impatients et têtus l’un que l’autre, aussi gamins et aussi paumés... Ca va être du beau tout ça !

« Vais-je devoir décider de tout ?! T’es pas un enfant, tout de même ! » Et bim, prends toi ça dans les dents Coco. Ca quoi ? Bah une parole sensée. La vérité. Je boude. Il peut pas se contenter de continuer de faire le gamin, histoire que j’me sente pas seul dans le ridicule ? Chier. Il continu, me dit que j’ai au moins le droit de parler; oh, bah tiens, c’est gentil ça, merci Maître ! Je gonfle les joues, bougon. Ce qu’il dit n’a aucun sens ! Il dit que j’ai le droit de parler mais que je lui appartiens, alors quoi, ça fait quoi si je dis que j’ai envie d’aller voir ailleurs ? Ca court-circuite son cerveau ?!

... J’ai pas envie d’aller voir ailleurs. Mais. Il se contredit, il est bien aussi bordélique que moi, même bien plus. Il sait pas ce qu’il veut, il...

«ZANAME »
« C’est toi l’PD, connard ! » J’me renfrogne d’avantage, alors que j’le vois écarquiller les yeux. «... Y’a beaucoup d’arabes dans l’sud de le France, et j’avais un bon pote qui venait de.... BREF ! » Et voila que j’lui raconte le pourquoi du comment que j’connais la plupart des insultes arabes, putain de merde... Je me frappe le front de la paume de la main, lève les yeux au ciel en soupirant et quitte la salle de bain. Je vais vers la cuisine, sentant bien que j’ai mon cher et tendre... Anshu, sur les talons. « Tu dis qu’il fallait réfléchir a ces questions avant, et c’est toi qui me demande “et maintenant”... » dis-je en imitant sa voix et son accent de façon grotesque, secouant doucement la tête, les yeux au ciel, grimaçant presque. Cuisine. Je cherche des yeux. J’allume la bouilloire, faisant comme chez moi. « J’sais pas moi... Je... C’est précipité. » J’ouvre les boites une à une, fouille les paniers. « J’ai pas envie d’aller voir ailleurs. Et... - je détourne la tête un instant vers lui, mes yeux glissant sur son torse nu, halé, et kjhgfghj,kl. - j’aurai encore envie de toi. » Je reprend mes recherches, bougon. « Mais on se connaît à peine, c’est... c’est pas dans l’ordre des choses... » L’eau chaude est prête, je repose la dernière boîte à sa place, pestant. « Raaaah mais t’a pas de putain de thé dans c’te cuisine ?! »  

Il soupire, fait le tour, me donne le thé, et se fout de ma gueule au passage. Je serre les dents, me retenant de l’envoyer valser, sa putain de boîte. Je soupire, essai de me calmer. J’observe les différents sachets, essayant de me détacher de tout ça, de m'intéresser à un vulgaire sachet de thé plutôt que de me poser des questions sur mes relations amoureuses et sexuelles. Haha, c’est si peu important, pas vrai ?

« Tu parlais de quoi, quand tu disais que c’était précipité ? »

A TON AVIS DUCON. Je fronce le regard dans sa direction, juste une seconde, et le détourne sur la bouilloire. Je me sers une tasse qui traîne, retournée, sur le rebord de l’évier. Qu’est-ce que... pourquoi il me demande ça, il est juste bète ou il le fait exprès ? Oui il le fait exprès... A moins que... Mes yeux viennent se déposer, de nouveau de façon très rapide, sur ses lèvres, étirées en un sourire que je juge moqueur. Je rougis légèrement, baissant les yeux sur ma tasse remplie alors que j’y glisse le sachet de thé. Peut-être que... Put-être qu’on s’est mal compris, qu’il ne me demandait pas ça dans ce sens... Mais alors quoi ? Il m’a demandé mon avis, je pensais que c’était à propos de notre “couple”... Mais vu la tête qu’il fait, j’suis peut-être totalement HS en fait... Je déglutis, laissant tomber un sucre dans ma tasse, le visage toujours chaud. Oui, après réfléxion c’est évident... Il me nargue... Il m’a dit et redit que je lui appartenait, alors oui, on est en couple... ? Mais alors pourquoi me demander... ? Bon sang, qu’est-ce qu’il veut savoir, ça me prend la tête !

Je bois une gorgée, me brûle la langue et en renverse sur le plan de travail, et sur ma main par la même occasion. Putain de sa mère, j’ai mal. Je fais glisser l’éponge sur le comptoir, m’essuie la main. Je suis à deux doigts de lui dire de laisse tomber, et de me casser. Mais ça ne répondra pas à nos questions... Alors l’autre solution est de rester, et discuter. Mais discuter intelligemment, on sait pas faire, pas vrai Anshu.

« J’parlais de me contenter de toi ou de me laisser le choix de. Faire autrement. »

C’est sec. Je l’ai même pas regardé, me contentant de touiller ma tasse, dos à lui, mes coudes posés sur le plan de travail. Bien sûr, ça aussi, pour moi, ça veut dire Est-ce qu’on se met en couple ou pas ? Mais, pourquoi parler clairement, hein ? Autant être têtus jusqu’au bout, vu qu’il s’entête à l’être plus que moi.

Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que tu veux entendre, ce que tu entends, ce que tu crois comprendre, ce que tu veux comprendre, et ce que tu comprends, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre. Mais essayons quand même...

« AH AH AH. Très spirituel ! Je ris ! » L’Egyptien disparaît derrière la porte tandis que, la fixant, je lève mon bras et vient plaquer ma main dessus dans un geste obscène, à l’attention de cet abruti.

Oui, j’ai cru qu’il allait ENFIN dire quelque chose de sensé. Mais non; penses-tu, ce mec est bien trop con pour ça. Et moi je suis là, à admirer le moindre de ses faits et gestes, sa carrure, sa prestance, sa voix, son regard, même son sourire de gros con, je l’admire. Je tire le tabouret du comptoir et m’y assied, mon thé en main. Tête baissée, je me penche légèrement en avant pour que les senteurs s’évaporent directement dans mon visage. Je respire cette odeur agréable, laisse infuser le sachet comme je laisse s’infuser en moi la réalité, essayant de sortir de mes gamineries. J’ai couché avec Anshu. Ca me paraît totalement exceptionnel, mais ce sont des choses qui arrivent. Tout le monde ne fait pas toujours tout dans le bon sens, c’est ainsi.

Alors je dois me poser la question. Parce-que, si c’est moi qui me la pose, je suis plus apte à réfléchir que si c’est lui, avec son arrogance et ses envies tordues. Yeux toujours clos, je m’efforce de réaliser une introspection.

Est-ce que je le voulais ? Oui.
Est-ce que j’ai aimé ? Oh bon sang, à un point qui dépasse toute raison.
Est-ce que j’aurai le désir de recommencer ? C’est presque déja le cas.
Est-ce que j’ai peur du regard des autres ? ...

J’ouvre les yeux. L’Ambre plongeant dans le liquide jaunâtre, tandis que mes doigts viennent mollement remuer le petit sachet de parfums. Les gens en général, non. Je les emmerde, je les emmerde depuis que j’ai douze ans. Jusqu’ici, on me fuyait, je répugnais à cause de ma cicatrice. Désormais, on me fuira et je répugnerai parce-qu’en plus, je suis avec Anshu, duquel on dit tant de mal. Au moins, je serais le mieux placer pour me faire ma propre opinion sur lui... Mais pour le moment, mise à part qu’il est impossible à cerner et tordu, j’en ai une image plus que positive.
Je revois son visage, déformé par le plaisir. J’entend nos gémissements, sans retenue. Je revois son corps onduler, me pénétrant, venant m’infliger des vagues d’un plaisir sans nom.

Je secoue la tête, rouvre les yeux. Concentration.

Crystal ? ... Ce n’est pas comme si j’avais la moindre chance avec elle. Je n’y croyais déja pas beaucoup, et Anshu, qui la connaît bien mieux que moi, me l’a confirmé.
Hamish ? Oui, je pense automatiquement à lui. Car c’est mon meilleur ami. Je n’ai pas envie qu’il me juge... Mais il est certain qu’en apprenant ça, il va bien se foutre de ma gueule. Quand à me juger... Hamish est totalement désintéressé de tout, pourvu que son paquet de clopes soit plein, alors...
Et puis il y a Sarah... Je me fiche de ce qu’elle peut en penser. Elle est complètement folle. Et puis, elle n’était plus avec Drew, quelque chose les a fait rompre, peut-être même que c’est elle qui a rompu, alors voila. J’estime qu’elle n’a pas à me juger ni à me donner d’ordre. Qu’elle règle déja ses problèmes avant de tenter de résoudre les miens...

...Et puis il y Selphie. En vérité, c’est ce que j’appréhende le plus. J’ai vu son regard se noircir, sa voix se transformer lorsqu’elle m’a parlé d’Anshu. J’espère qu’elle l’acceptera. Il faut qu’elle l’accepte. Elle ne le connait pas comme je le connais...

Sursaut, alors qu’Anshu sort de la salle de bain. Le temps passe vite ? Je baisse les yeux sur mon thé, que j’ai eu le temps de vider depuis longtemps. « Le temps que tu passe la dedans... T’es une vraie gonzesse. » Dis-je en soupirant, levant les yeux au ciel. M’enfin, au moins, ma colère est passée. Où est-ce qu’on en était ? A parler dans le vide, à tourner autour du pot... Pourquoi, tu t’es décidé à regarder dedans entre temps ? « ... Je veux bien qu'on essaye. » Je lève les yeux vers lui, bouche-bée. Il me regarde, souriant, mais je vois bien qu’il a réellement fait l’effort de s’arracher les mots de la bouche. Je lâche le petit souffle que j’étais en train de retenir sans même m’en rendre compte, et laisse un sourire mes lèvres, discrètement. « Ca me va. » Je le regarde, quelques secondes, et me retourne, me lève pour aller nettoyer ma tasse. « Mais ne m’embrasse pas avant un bon moment, sinon je risque de sauter dessus. » Oui, le désir est toujours là. Je ne sais pas si c’est lui, moi, ou le fait de mon inexpérience qui fait que j’ai déja envie de recommencer, comme pour rattraper le temps perdu, mais il est clair que c’est encore là. J’allume l’eau et rince ma tasse.

Souriant.

Je l’entend pouffer de rire, ce qui élargit quelque peu mon sourire - hey mais je déconne pas, j’ai réellement envie d’me le retaper là maintenant, il me croit pas ou quoi ? je retiens un rire, c’est tellement... inattendu. Mais voila, j’suis comme un gosse à Noël. On m’a offert mon cadeau, je l’ai testé, et je veux y jouer toute la soirée avant d’aller au lit. Je me mord la joue, han, c’est vraiment pas sérieux tout ça. Faut à tout prix que je me tienne tranquille, loin de lui. Il me dit qu’il aimerait bien voir ça, mais je préfère pas relever. Reste sage Coco tu veux ?

« ...Diiiiiiis, j’ai une faveur. »
« Déja... ? »

Je lâche un léger rire, reposant ma tasse et ma cuillère sur l’égouttoir et saisissant le torchon de vaisselle pour les sécher direct; je me retourne vers lui, les fesses contre l’évier, levant la tête, yeux baissés dans les siens, l’air impérial.

« Je t’écoute ? »
« Embrasse-moi en me disant je t’aime. »

Je ferme les yeux, les rouvrant une seconde après, sourcil haussé. ... Whaaaat ? Alors, déja, j’viens de lui dire de pas m’embrasser pour le moment, et deuxièmement... Whaaaaat ?

« T’es tordu. » Je soupire, lève les yeux au ciel et me redresse finalement, m’approchant de lui en balançant le torchon de cuisine sur mon épaule. Il est là, me regardant venir, taquin. On dirait un félin ayant envie de jouer. Et moi, comme une proie parfaite, je tombe entre ses griffes. Je fais le tour du comptoir, mes doigts glissant dessus, mon regard dans le sien, un sourire amusé étirant légèrement mes lèvres. Une main sur sa hanche, j’accompagne son mouvement de pivot, me retrouvant face à lui, une main sur lui et l’autre sur le comptoir. Nos visages sont tout proches. Alors, j’attends quelques secondes, le dévisageant. Sourire. Je laisse mes yeux d’ambre pénétrer les siens, comme si je voulais lire au plus profond de lui. Je me force à maintenir le contact visuel, jusqu’à sentir qu’il bascule dans l’inconfort; car c’est à qui de nous deux se sentira gêné le premier. Et alors, à cet instant, je rapproche doucement mon visage du sien, inclinant légèrement la tête sur le côté. Nos nez se touche. Nos lèvres se touchent. Je dépose deux, ou peut-être trois baisers en surface, et vais, pour le suivant glisser ma langue hors de mes lèvres. Je trouve vite l’entrée de ses lèvres, et viens chercher les caresses de sa langue. J’ai bien compris, grâce à ses baisers, qu’il n’y a pas de sens, pas de façon de faire. Pas de règles. Juste du plaisir. Alors ma langue vient à la rencontre de la sienne, s’y frotte doucement, l’enlace, s’échappe, et revient la taquiner. Et je souris, entre deux baisers, me collant un peu plus contre lui, entrouvrant parfois les yeux pour le regarder. Ca dure longtemps. C’est lent, et doux.

Finalement, je me mordille la lèvre, et recule mon visage du sien. Je le regarde avec tendresse. Avec admiration. « Anshu... » Mon coeur bat vite. Je me mord la lèvre, de nouveau, et me penche en avant, venant glisser mes lèvres jusqu’à son oreille, ou je souffle, comme une confession, un secret.

« Pour le reste tu repassera plus tard, j’aime pas mentir. » Sourire Je recule ma tête, passe ma langue sur mes lèvres, moqueur, et m’éloigne de lui en riant, clairement moqueur.

Et tandis que je m’éloigne, j’entend mon cher Anshu grogner. C’est jouissif, de faire grogner les gens, parce-que d’habitude c’est ce que je fais toute la journée. Je crois les bras, je souffle, je fais la moue, je grogne... C’est mon quotidien. Mais pas là. Là, c’est lui la victime, et ça me fait sourire. Quel gosse. C’est mignon.

« Tu ne veux pas aller prendre de douche ? Mes colocataires vont bientôt arriver. » Quel rapport entre la douche et les collocs ? Je pige pas trop. Mais vu la façon dont il me jette dans la douche, en grognant comme ça, j’ai plus l’impression qu’il veut que je dégage de sa vue. ... Et bien, ça commence bien tout ça. « Je préfère la prendre chez moi. » Véxé ? Oui.  On viens de coucher ensemble, et même si je me fous un peu de lui, j’apprécie pas qu’il me mette dehors. Mais je ne laisse rien paraître, filant à la salle de bain pour récupérer mon tee-shirt.

J’aime pas ça. On vient de se dire qu’on se mettait en couple nan ? C’est diablement malpoli de me foutre dehors. Ne serait-ce que parce-que, même si je ne montre rien, j’ai besoin de rester encore avec lui. Dans ce petit cocon. En sécurité. Mais monsieur n’aime pas que je prenne trop mes aises, ma petite blague l’a véxé, alors en bon prince qu’il est, il se débarrasse de ce qui l’encombre. Je reviens dans la pièce principale, passe à côté de lui, et observe quelques pommes avant d’en choisir une, jonglant d’une main avec avant de me remettre en route vers la porte. Je passe à côté de lui, ne lui accorde pas un regard. Oui, je suis susceptible. Et fier. On est décidément bien trop semblables, Anshu.

« Si t’a envie de me voir, va falloir que tu vienne jusqu’à chez moi. Parce-que je me bougerai pas pour toi. »

Juste retour des choses. Il me met dehors, j’y reste. Ce sera à lui de faire le prochain pas. Et il le fera. J’ai pas l’intention que ce soit une relation à sens unique. Il le fera, ou il me perdra.

« Kerfa. »

Et je claque la porte derrière moi, un petit sourire aux lèvres. Sourire que je perd lorsque mon regard balaie l’extérieur.

J’ai l’impression d’être quelqu’un d’autre. Et c’est, encore plus paumé qu’avant, que je retourne jusqu’à chez moi, les mains dans les poches, mon sang se glaçant en repensant à tout ce qui vient de se passer. Non, ça n’est pas simple, non, ça ne me met pas à l’aise et non, je ne suis peut-être pas prêt à assumer, maintenant que je suis dehors... Je n’en sais rien. Je n’en sais fouttrement rien.