Sujet: Bang bang, he shot me down, bang bang. Sam 16 Nov 2013 - 20:43
☆ JUST SMILE.
Mes lèvres sur les siennes. Nos langues l’une contre l’autre, qui s'emmêlent. Sa main qui glisse sur mon torse, vient dégrapher d’un geste sec les boutons de mon jean. Et cette main me caresse, je gémis. Alors, je passe ma main dans ses cheveux blonds et l’embrasse plus intensément. « Tu bave Jim. Attends au moins la fin des cours pour aller te taper ta meuf, arrête de bander comme ça en cours.» J’inspire avec force, clignant des yeux, me faisant violemment tirer hors de mon imaginaire. Mes yeux clignent, le décor réapparaît. La salle de maths, et devant moi, la chevelure bleue d’Ashley. « Ahah, t’a raison...» Je déglutis, replongeant ma tête dans mes maths, me mordant l’intérieur de la joue avec force. Culpabilité. Parce-que dans mon fantasme, les cheveux n’étaient pas bleus. Dans mon fantasme, ce n’était pas une fille. Je griffonne nerveusement, m’accablant de reproches silencieuses. Parce-que je suis pas concentré, et parce-que je pense à lui. je pense à lui alors que je suis avec elle. Ma gorge se noue. J’suis horrible. Déconcentration. La prof qui ramasse les exos. J’ai fais de la merde. Génial, comme si ça suffisait pas, faut que tout ça influence mes notes. Je soupire et me lève, quittant la salle le premier à la sonnerie. Mon pote se moque encore de moi, se casse. Ashley vient, on discute vaguement; j’ai la tête ailleurs. « Bon j’te laisse, j’ai littérature ouais j’ai pris l’option, c’est sympa. » Je l’embrasse, non sans un pincement au coeur et fuit. Je passe aux toilettes, m’asperge le visage d’eau claire - ça m’aide malheureusement pas à y voir plus net. Je fixe mon reflet quelques instants. Allez, faut que j’arrête de m’en vouloir. Je fais rien de mal. Tout le monde a des fantasmes autres que son conjoint. C’est, genre, normal. L’important c’est que ça se réalise pas. J’ai pas l’intention que ça se réalise après tout. Je tiens à Ashley. Je l’aime beaucoup. Je ne l’aime pas avec un grand A, mais j’aime notre relation.
Bordel, pourquoi j’me prend la tête ? J’vais juste discuter avec Morgan, rien de plus banal.
Je passe à mon cabanon, prend mon sac de sport déja prêt et file, claquant la porte. Pourquoi suis-je si nerveux ? J’en sais rien. J’ai pas parlé à Morgan depuis que je suis avec Ashley. J’ai peur qu’il m’en veuille. J’ai peur qu’il me donne de ses nouvelles. J’ai peur que cette relation change quelque chose entre nous. J’ai peur qu’il soit de nouveau avec Mike.
Et qu’est-ce que ça pourrait me fouttre ? J’devrais être content pour lui si c’était le cas non ? J’ai une copine, et lui aurait réglé ses soucis. Tout irait bien. Je laisse sotir les D des vestiaires avant de m’y engouffrer. J’en salue la plupart - on critique ma petite mine. Les gars, j’suis pas une machine ‘savez ? Ca m’arrive aussi de me prendre un peu la tête. Je jette mon sac sur le banc des vestiaires et me déshabille, enfilant mon short de bain, jetant ma serviette par dessus mon épaule. Je pousse les portes battantes de la piscine, laissant la chaleur ambiante m’envelopper. Morgan est là, dans l’eau. Je lâche ma serviette sur un banc, m’approche de la flotte. « Yo mec. Ca gaze ?» Allez, affiche ton sourire de déconneur, n’ait l’air de rien. Alors je lui souris, en mode Jimbo-je-vais-bien-tout-va-bien, et sans m'arrêter dans ma marche, saute directement dans l’eau en un salto.
Non, le voir torse-nu vient pas déja de me faire de l’effet.
Pas du tout.
InvitéInvité
Sujet: Re: Bang bang, he shot me down, bang bang. Dim 17 Nov 2013 - 1:57
Dumb it down, I don't know how, huh-huh, how-how At least I know that I don't know
Parce qu’il a jamais été quelqu’un de très sportif. Parce que c’est pas trop son trip de faire des longueurs. En fait il saisit juste pas le but de nager les uns derrières les autres pour aller à l'autre bout de la piscine, dans tous les cas on va revenir au point de départ d’ici quelques dizaines de seconde. Alors il a joué la comédie. Il est doué à ce niveau là. Pourtant au début de la séance il était motivé, sérieux il y a mit du sien. Il est arrivé en premier, il s’est changé direct. Et puis une fois dans l’eau, il s’est souvenu d’un truc. Après les cours, il devra rester et attendre Jim. C’est ce qui était convenu, on lui a donné rendez vous ici même et il avait dit oui. Fuck.
Il sait que ça va être awkward, qu’il sera mal à l’aise, qu’il va chercher quoi dire. Et Morgan déteste se voir dans l’embarras. Dans ces moments là il est ridicule, il dit des trucs stupides, il a des gestes qui le trahissent. Air hébété durant une fraction de seconde, en général il se mordille la lèvre, ou bien il se triture les cheveux, lorsqu’il ne sait pas quoi dire ou qu’il est gêné. Juste con. Parce que ouais, qu’est-ce qu’il allait raconter à Jim ? Lui faire un résumé des épisodes qu’il a manqué ? Morgan aime pas revenir sur des faits passés, il sait pas raconter des histoires. Au pire il l’écoutera parler. Parler de ses potes, de ses résultats, de sa copine, de ses délires, de sa vie quoi. Et Morgan appréhende, il sent depuis quelques temps que quelque chose à changé et il n’arrive pas à déterminer quoi. Sa rupture avec Mike ? En quoi ça devrait influencer le reste ? Il a déconné, ils ont chacun leur part de responsabilité dans l’histoire, ils en ont beaucoup discuté ensuite mais l’affaire est close. Ou bien le fait que Jim ait une copine ? Non plus. Ça le dérange pas, au contraire, il est content pour lui. C’est pas comme si il était tombé sur une grognasse, Ashley c’est une fille bien. Ça les éloigne un peu Jim et lui mais c’est pas plus mal, il doit rester avec elle et Morgan a besoin de décrocher quelques temps, de voir du monde.
Une, deux, trois longueur. Ça le saoule, il arrive pas à réfléchir convenablement, pas possible si il doit penser à gérer ses mouvements, sa respiration. Ladies and gentlemen, show tiime. Morgan fait semblant, un vrai drama, saloperie de crampe qui le prend lorsqu’il arrive à l’extrémité du bassin, là où il avait pied. Il s’accroche au bord et serre les dents. Ouais voilà comme ça. Le prof arrive, regard désespéré. Putain de sa mère la chienne, ça fait mal. Mais on te l’avait dit Morgan, tu t’échauffes pas, tu te précipites, et voilà tu l’as bien mérité, tu vas t’abîmer à force, bla bla bla. Allez, on va pas y passer la journée. “Tu restes sur le bord et tu t’occupes du chrono, c’est bientôt fini de toute façon.” Yesss.
Accoudé au bord, Morgan gère distraitement le challenge que se donnent ses camarades de classe. Il pensait à quoi déjà, avant ça ? Ah ouais, à Jim. Et comme à chaque fois qu’il y songe, il a ces images qui se projettent sans prévenir sur l’écran, en boucle. Arrête Morgan, faut pas. Quand ils évoquent le sujet Jim et lui, c’est pour déconner. Pourant quand Morgan s’en souvient, c’est loin de le faire rire. Ça le fait plutôt piquer un fard et lui donne envie de s’enterrer. Gênant. Nan nan, arrête.
Un bruit strident le tire de tes pensées et lui vrille les tympans. Mais qu’il s’étouffe avec son sifflet, bordel. Morgan atterrit, lève la tête. Les autres sortent de l’eau, marchent vers le vestiaire. Lui, il se fait oublier et reste dans le bassin. Au lieu de raisonner, il préfère ne penser à rien. Il appuie son menton sur ses bras, qu’il avait croisés sur le rebord. Long soupir. Et puis il le voit arriver. Reportant son attention sur Jim, il fait de son mieux pour ne pas détourner le regard, et c’est encore plus difficile lorsqu’il remarque le large sourire de son ami. Morgan ça reste un lâche, faut pas l’oublier. Mais il fait des efforts. Alors il a l’air enthousiasme de le retrouver. Nan sérieux, ça lui fait du bien de le revoir
« Yo mec. Ça gaze ?»
Morgan le voit se jeter à l’eau, se faisant un peu éclabousser au passage. Il secoue la tête, s’ébroue comme un clebs, avant de lâcher le bord pour s’y adosser. Éclat de rire. Parce que Jim soigne toujours autant ses entrées. Ce dernier remonte à la surface et Morgan fait mine de regarder ailleurs, l’air de rien. Haussement d’épaules désinvolte.
- Ça peut aller. ‘Tain Morgan, on regarde la personne à laquelle on parle. Il lève les yeux vers son ami. Et toi, depuis le temps ? Panique dans sa tête. Il n’a pas eu l’air trop blasé, là ? Si, si, il avait l’air carrément pas enchanté. Fuck, c’était pas le but. Il esquisse un sourire à la hâte. Mais nan, ça va paraître forcé. Dilemme. Fait chier. Morgan baisse les yeux. Comme d’hab’.
InvitéInvité
Sujet: Re: Bang bang, he shot me down, bang bang. Dim 17 Nov 2013 - 10:19
☆ FIVE SECONDS
«Ça peut aller.» Morgan dans toute sa splendeur. Je crois qu’il ne m’a jamais répondu autre chose que ça. Parce-que c’est pas le genre à raconter sa vie, même à son meilleur pote. Parce-que Ca peut aller est la réponse la plus moyenne que le gars le plus moyen puisse offrir.
Mais t’es pas juste le gars moyen Mo.
Je me prépare à la suite. Il va me retourner la question. Et comme d’hab, c’est moi qui vais faire la conversation. C’est moi qui vais raconter ma vie, qu’il va ponctuer de rires et petites phrases taquines. «Et toi, depuis le temps ?» Allez, remettons la machine en route, la mécanique est tellement bien huilée. «Ca va ! Mon père a enfin récupéré sa caisse au garage, il a payé une fortune. Mon oncle continue de gérer son resto malgré que ça lui prenne la tête puissance 10 000. Mon chien est toujours aussi con, aux dernières nouvelles.» Bla bla bla. Fort intéressant hein ? Mais en attendant, c’est ta seule arme contre le silence, là, tout de suite. Puis, ça repousse le moment ou tu devras lui demander confirmation pour Mike.
Ca ira. J’irai le voir et on se réconciliera. Ca passe toujours.
Je m’étend en planche, flottant sur le dos, posant mon regard au plafond. «Chojub a mis cinq jours à réapparaître après l’attaque d’Anshu. Il faisait sacrément la gueule. Mais c’est surtout par jalousie parce-que j’ai fais appel à un autre... une autre bestiole. Qu’est-ce qu’il est con ce Cho.» Je me demande si on sent, dans ma voix, combien j’ai le coeur lourd et combien je me force à débiter des banalités pour me convaincre que tout va bien.
Ca ira. J’irai le voir et on se réconciliera. Ca passe toujours.
Je me redresse, pose pied au fond et m’approche de lui. Je n’ai pas le regard illuminé des lueurs habituelles. Joie, taquinerie, jeu. Non, mon regard est purement et simplement éteint, et sans même m’en rendre compte, je soupire. Je m’approche de lui, face à face, très près. Je pose mon regard dans le sien. Un, deux. Je saisi doucement son menton. Trois, quatre. Cinq. Parce-que passé cinq secondes ça devient bizarre. Je le force à tourner le visage, légèrement, et observe son oeil. «T’a encore la marque d’Anshu toi aussi.» Comme si c’était ce que je venais vérifier. Comme si je venais pas prendre ma dose de lui pendant cinq secondes minables. Je le lâche, détourne le regard, m’éloigne dos à lui. Je profite de ces quelques secondes pour lâcher mon sourire débile. Mes mains glissent à la surface de l’eau, mon regard suivant le bout de mes doigts. «Sinon, mes notes sont en baisse. Mais ça ira. Et puis... avec Ashley ça va.» Que dire ? Que je fais mon maximum pour la rendre heureuse, mais que quand on fait l'amour et que je ferme les yeux, c'est lui que je vois ? En bon croyant que je suis, je lève les yeux au ciel, je prie qu’on me pardonne de passer du temps ici alors qu’elle croit que je suis en littérature. Qu’on me pardonne aussi pour ces cinq secondes. Qu’on me pardonne pour mes fantasmes.
Ca ira. J’irai le voir et on se réconciliera. Ca passe toujours. Ca ira. J’irai le voir et on se réconciliera. Ca passe toujours. Ca ira. J’irai le voir et on se réconciliera. Ca passe toujours.
«... Et toi, la réconciliation avec Mike, ça s’est passé comment ?» J’ai pourtant tout fait pour pas laisser paraître l’amertume dans ma voix mais je crois que c’est raté. Je m’en tiens aussi à la version courte, évitant de lui demander combien de fois ils ont baisé depuis. Dans quelles positions. Si c’est réellement mieux qu’avec moi. Si il prend toujours autant son pied avec lui. Si il l’aime toujours. Je me prépare aussi à la réponse. Il va me dire «Ouais, ça allait, il m’en voulait mais ça a fini par passer. C’était sûr.» Alors je pense à Ashley. Je suis bien avec Ashley. Je suis heureux avec Ashley. J’ai tout ce qu’il me faut.
... Ouais, j’ai tout ce qu’il me faut...
InvitéInvité
Sujet: Re: Bang bang, he shot me down, bang bang. Dim 17 Nov 2013 - 15:07
Dumb it down, I don't know how, huh-huh, how-how At least I know that I don't know
Il écoute Jim, attentif, comme toujours. Même quand il n’a pas la tête à causer, à s’embêter avec les mondanités, Morgan fait l’effort d’être concentré. Parce qu’il aime bien entendre Jim parler de tout ça, énoncer toutes ces banalités. Il a jamais ce genre de conversation avec les autres, ça lui fait du bien, un peu de répit. Ça lui donne presque l'impression de pas porter la poisse ni d’être entouré de gens un peu particuliers, de personnes qui peuvent foutre le feu par la pensée, passer à travers les murs et devenir invisible, d’être normal en somme.
«Chojub a mis cinq jours à réapparaître après l’attaque d’Anshu. Il faisait sacrément la gueule. Mais c’est surtout par jalousie parce que j’ai fais appel à un autre... une autre bestiole. Qu’est-ce qu’il est con ce Cho.»
Entendre Jim reparler de ce jour là le fait frémir. Ce jour où il sentit si inutile, si faible, presque frêle en comparaison. Où il avait perdu en l’espace d’une seconde toute estime de lui. Il lui avait fallu quelques jours pour s’en remettre, d’ailleurs. Le temps que la jauge de confiance en soi se remplisse. Encore aujourd’hui, tout ça est un peu bancal. Parfois il a des doutes, il se remet en question tout à coup. Et puis il fait abstraction, il pense à autre chose.
Jim s’approche, Morgan ne peut pas songer à autre chose. Il l’entend soupirer. Ça veut dire quoi ça, qu’est-ce qu’il va lui dire ? Il fait mine de ne pas appréhender, de ne pas avoir peur de ce qu’on va lui lancer. C’est toujours comme ça ces derniers temps. Il redoute toujours les paroles des autres. Il en a assez des quatre vérités, des remarques désobligeantes, des commentaires. Mais il se force à soutenir le regard de son ami. Il n’aime pas ça, il n’aime pas regarder les gens dans les yeux quand il est dans cet état. Son coquard a pratiquement disparu mais il a quand même la paupière inférieure encore un peu violacée, juste au dessus de la joue. À cause de ça, on lui a interdit de mettre des lentilles, et dieu sait qu’il déteste ses yeux verts. Mais malgré tout, il plonge son regard dans celui de Jim. Arrête de penser à ta petite personne trente secondes Morgan, arrête de faire comme si tu ne voyais pas que quelque chose cloche chez ton pote. Il lui saisit le menton. Jim ne dit rien, ne bouge pas, et ça le stresse, il en oublie de respirer, il a l’embarras qui lui brûle le visage. Et docilement il tourne la tête. Il peut reporter son attention sur autre chose.
«T’as encore la marque d’Anshu toi aussi.» Il le lâche. Morgan se détend. Il est encore plus désemparé qu’avant, car désormais il voit Jim taper le smile. C’est quoi le problème ? Il va finir par y arriver ? Morgan attend qu’il lui annonce quelque chose de grave. Peut-être à la fin. «Sinon, mes notes sont en baisse. Mais ça ira. Et puis... avec Ashley ça va.» Sourire. Tant mieux, tant mieux. Ses notes baissent certes, mais c’est normal, c’est toujours comme ça quand on est amoureux. Il doit penser à sa copine, souvent, du coup pour assimiler les leçons c’est pas évident. Et là, on y est ? Il va lui avouer ce qui ne va pas ?
«... Et toi, la réconciliation avec Mike, ça s’est passé comment ?»
Frustration. Il ne capte pas tout de suite. Alors non, visiblement il n’a pas l’intention de lui confier ce qui le tracasse. Tant pis. Morgan essaye de ne pas avoir l’air trop soucieux, alors qu’au fond il se pose un tas de questions. Avant d’oser les poser, il tente déjà de répondre à celle de Jim. Il hausse les épaules, narquois.
“Quelle réconciliation ?” Faut pas qu’il ait l’air trop affecté. Il veut pas s’éterniser sur le sujet, il veut clore le débat et passer au cas de Jim. Parce qu’il aimerait savoir ce que son ami n’a pas l’air de vouloir lui dire. “On a causé, on s’est dit ce qu’on avait à se dire. J’ai essayé de lui faire comprendre que j’étais désolé, même si pas vraiment de regrets. J’aurais voulu qu’il ne soit pas au courant, histoire de pas le faire souffrir, c’était pas le but.”
Il se souvient vaguement du regard que lui lançait Mike. Il aurait préféré l’oublier, cet air qu’il avait prit en le voyant. Comme si Morgan était sale, souillé. Ça le faisait rager. Mike voyait le mal partout, exagérait la chose. C’était juste du laisser-aller, Morgan n’est pas un dépravé, ni un mec frivole. Il pensait que Mike le savait. Enfin bon, c’est pas la première fois qu’il se voit déçu au final.
“Mais il reviendra pas sur sa décision. Paraît que j’ai changé. Eet… visiblement il aime pas trop c’que j’suis devenu.”
Morgan baisse les yeux, ses épaules s’affaissent, comme à chaque fois qu’il évoque le sujet, parce que ça le désarçonne complètement. “Donc.. pas de réconciliation.”
InvitéInvité
Sujet: Re: Bang bang, he shot me down, bang bang. Dim 17 Nov 2013 - 15:52
☆ SARCASM
«Quelle réconciliation ?» J’hausse un sourcil, tourne légèrement la tête vers lui, continuer de caresser la surface de l’eau de mes grandes mains. J’sens mon coeur qui bat différemment. Ni accéléré ni ralenti, à la fois fort et faible; j’en sais rien. Et putain, qu’est-ce que ça me fait chier d’être là, suspendu à ses lèvres, à écouter mon coeur réagir au moindre de ces mots. On dirait une putain de pucelle amoureuse, merde. Je baisse les yeux sur l’eau, l’air désintéressé genre. «On a causé, on s’est dit ce qu’on avait à se dire. J’ai essayé de lui faire comprendre que j’étais désolé, même si pas vraiment de regrets. J’aurais voulu qu’il ne soit pas au courant, histoire de pas le faire souffrir, c’était pas le but.»
Oh, le but s’aurait été de lui cacher, de pouvoir se remettre avec lui après ? Tellement le bon plan. Je fronce les sourcils. Morgan n’est pas clair comme mec. Si un jour je trompe la personne avec qui je suis, j’aurai au moins la décence de rompre plutôt que de lui cacher. Je m’apprête à lui dire. A cracher un peu de venin. A dire que ce serait juste dégueulasse de faire ça. A moins qu’il veuille dire qu’il aurait rompu sans lui dire la véritable raison... Non. Non, il aurait pas rompu. Pas pour ça. Pas pour moi. Je m’approche du bord, à côté de lui et m’y accoude, torse contre le mur. «Mais il reviendra pas sur sa décision. Paraît que j’ai changé. Eet… visiblement il aime pas trop c’que j’suis devenu. Donc.. pas de réconciliation.» «Je vois.» Je passe mes jambes sur le muret, croisant les pieds, allongeant le reste de mon corps dans l’eau, flottant sur le dos, parce-qu’il faut toujours que je me positionne n’importe comment quel que soit le lieu. J’passe mes mains croisées sous ma nuque. «Donc t’es célib.» Si j’avais su, me retiens-je. Si j’avais su, quoi ? J’aurai repoussé Ashley ? J’me mord l’intérieur de la lèvre, levant les yeux au plafond. «Ca te fait mal ? Ou pas plus que ça ?» Il a dit qu’il ne regrettait rien, donc j’en conclus que... «Tu vas pouvoir aller voir ailleurs, j’parie qu’il y en a plus d’un qui seront intéressés.» Je roule ma langue dans ma joue, regardant un peu plus en haut de ma tête. J’suis pas du genre violent, mais l’idée de le voir avec quelqu’un d’autre, ça me.
«Tu vas pouvoir t’amuser.» Parce-que Morgan a du succès, même si jusqu’ici, il y prêtait pas attention. Dans mes soirées, je le vois bien, qu’il attire filles et mecs. Je déglutis. Faut que je fasse passer cette colère. Je ferme les yeux.Je ne sais pas ce qui m’énèrve. Le fait qu’il soit célibataire et libre pour tous ? Ou le fait que j’ai raté cette occasion en me mettant avec Ashley ? Cette pensée m'écoeure. Je suis vraiment le pire connard. Quoi que, moi au moins, je ne m’amuse pas à rendre mon pote accro à moi alors que j’ai quelqu’un que j’essai de garder à côté. Rancune ? Oui. Et oui, je préfère me dire que c’est lui le connard de l’histoire, que c’est de sa faute si j’arrive pas à le sortir de ma tête. Parce-que je suis persuadé que c’est pas réciproque, et ça, ça me fait encore plus mal. «Bah quoi, souris, tu devrais être content, ça va se bousculer pour toi.» L’amertume mêlée au rire, drôle de mélange.
InvitéInvité
Sujet: Re: Bang bang, he shot me down, bang bang. Dim 17 Nov 2013 - 16:40
Dumb it down, I don't know how, huh-huh, how-how At least I know that I don't know
«Je vois.» Qu’est-ce qu’il voit ? Il y a quelque chose à voir ? Morgan, lui, il ne voit rien. Il s’est jamais senti aussi amorphe, il pige que dalle à ce qu’il se passe autour ces derniers temps, il a du mal à comprendre ce qu’on lui dit, il est complètement à la ramasse. «Donc t’es célib.» Amazing déduction. Sans blague, Jim. Soupir. Morgan se retient de lever les yeux au ciel. Il est censé répondre à ça, vraiment ? Il se sent exaspéré tout à coup, mais ça doit être lui. Il est facilement sur les nerfs ces derniers temps, c’est sûrement ça. Même son meilleur ami l’irrite, alors oui, il y a un problème. Morgan doit prendre sur lui, point.
«Ça te fait mal ? Ou pas plus que ça ?»
Ne répond pas. Parce que ça va déraper. Prend sur toi, prend sur toi, prend sur toi. Sa gorge se noue. C’est quoi cette question. Est-ce que ça lui fait mal ? Bien sûr que ça lui fait mal. Les regards que lui lancent Mike quand ils se croisent dans les couloirs, ce qu’on dit sur lui. Il y a ses amis qui le soutiennent certes, qui lui disent que tout le monde fait des erreurs. Et puis les autres, ceux qui sont du coté de Mike. Qui toisent l’infidèle avec un air mauvais, narquois, méprisants. C’est pas sensé faire mal, tout ça ? Enfin, si Jim lui pose la question, ça veut dire que Morgan sait décidément jouer la comédie à la perfection, au point de passer pour le dernier des enfoirés...
«Tu vas pouvoir aller voir ailleurs, j’parie qu’il y en a plus d’un qui seront intéressés.» Qu’est-ce qu’il espère en disant ça ? Que Morgan relève le défi ? On mise une somme, on se donne un délais et on conclut le marché par une poigne de main ? Va te faire foutre. «Tu vas pouvoir t’amuser.» Son regard s’obscurcit et il garde la tête basse. «Bah quoi, souris, tu devrais être content, ça va se bousculer pour toi.»
Souris, tu devrais être content. Comme si c’était quelque chose d’évident. Morgan devrait être ravi. Ravi d’avoir trahi la confiance qu’on avait en lui, d’avoir tout foutu en l’air avec Mike. Mais c’est génial ! Coup d’œil furieux, plein de reproches. Il fusille Jim du regard. Pas pour attaquer mais pour se défendre. Il n’y a que par l’offensive que Morgan sait se défendre.
“Mais j’en ai rien à foutre des intéressés !! J’en ai rien à foutre que ça s’bouscule !!”
Il a l’impression que même Jim ne le reconnaît plus. Il aurait voulu s’accrocher à lui, qu’il l’aide à remonter la pente, mais c’est le contraire, c’est comme si Jim le chopait par les épaules pour le pousser de toutes ses forces dans le vide. Traître. Morgan avait confiance en lui, bordel. Il se sent d’autant plus trahi parce qu’il repense à cette soirée où ils avaient été plus complices que jamais. Il y songe tout le temps, il arrive pas à se l’enlever de la tête. Il se souvient des détails, comme les regards qu’ils s’échangeait. Et Morgan pensait que Jim le comprenait vraiment, lui. Faux. T’as jamais eu l’instinct Morgan, tu fais que te planter, tout le temps.
“Tu m’prends pour qui, sans déconner...”
Fais comme si tu étais de mauvaise humeur, comme si ça ne t’avait pas heurté. Suffit de mettre cette réaction sur le compte de la fatigue, de l’ennui, de tout ce qui te prend la tête en ce moment. Mais sur les derniers mots, sa voix se fait moins assurée malgré tout.
InvitéInvité
Sujet: Re: Bang bang, he shot me down, bang bang. Dim 17 Nov 2013 - 17:19
☆ COWARD
Aaaah enfin ! De la colère ! Enfin, bordel de merde, on arrive à tirer quelque chose de c’pauvre mec. Parce-que j’en ai marre d’être le seul en colère. Marre de me prendre la tête depuis ce soir là. Il hausse le ton. Me lance un regard courroucé. On dirait un bébé lion qui essai de m’intimider, en montrant des crocs minuscules. «Tu m’prends pour qui, sans déconner...» J’me redresse, me lève, l’eau ne dépassant pas mon bassin. Je m’approche de lui, sans le quitter des yeux. J’pointe sur lui un doigt accusateur, que je viens poser sur son torse, plongeant mon regard dans le sien. Un regard accusateur, un regard qui vient chercher le sien, fuyant. On s’est engueulé plus d’une fois. Il a l’habitude que je fasse ça, que je profite de ma taille pour le dominer, appuyant mes arguments d’un regard hautain. «J’te prend pour un mec qui assume pas. T’assumais pas ton couple, tu t’es laissé aller avec moi. T’a pas assumé notre nuit, t’a voulu qu’on arrête. T’a pas assumé l’idée de le tromper, alors t’a essayé de te faire pardonner. Et t’assume pas ton célibat, alors tu te raccroche à un couple que t’a toi même brisé.» Je le quitte des yeux, me détournant de lui, m’éloignant de quelques pas, passant ma main sur mon visage, puis la cramponnant dans mes cheveux, me tenant immobile comme ça en fixant la porte fenêtre, au loin.
«T’a fais une connerie, il t’a puni. Alors porte un peu tes couilles et arrête de chouiner.» Je serre les dents, déglutis. Ca me soule de le voir dans cet état. Je me demandais pourquoi il me contactait pas, mettait ça, avec espoir, sur le compte d’une quelconque jalousie envers Ashley. Que dalle. Il me contactait pas parce-qu’il restait dans son coin à chouiner son Mike. Grandis, Morgan, et assume. Je me mord de nouveau l’intérieur de la lèvre, baissant le regard sur l’eau. Je me fais pas de soucis pour notre dispute. C’est déja arrivé, même si pour le coup j’ai été plus brutal que d’habitude. D’autres choses entrent en jeu aujourd’hui. Mes sentiments. Ma colère. Non, bordel, je suis pas juste en colère parce-qu’il regrette Mike. Je suis en colère parce-que...
Est-ce que t’a envisagé une seule seconde de te mettre avec moi ?
Ferme ta gueule Jim. Juste, ferme ta gueule. Il est sur les nerfs, et moi aussi. Tout les deux à fleur de peau. «Si tu tiens tant que ça à lui, pourquoi tu nous a laissé faire ?» Regard de reproches. Est-ce qu’il a une fouttue idée de ce que je peux ressentir ? Ce que je ressent depuis cette nuit, et ce que je ressent, là, en apprenant qu’il est libre, que je ne le suis plus ? En ayant l’impression que tout ça n’a pas compté pour lui, qu’il n’y a que Mike Mike Mike ?
Je m’approche du bord, sort de l’eau mais m’assoie au bord, pieds à terre, mes bras entourant mes genoux, mains jointes. Je le regarde. Fais n’importe quoi mais réagis, bordel.
InvitéInvité
Sujet: Re: Bang bang, he shot me down, bang bang. Dim 17 Nov 2013 - 19:08
Dumb it down, I don't know how, huh-huh, how-how At least I know that I don't know
Morgan le détestait presque lorsqu’il le toisait de cette manière. Il a toujours haït ces regards hautains qu’on lui lance, et à chaque fois que c’est Jim qui fait ce genre de chose, ça l’énerve encore plus. Mais il reste impassible, il ne baisse pas les yeux, hors de question, ça serait admettre que son ami a raison, et Morgan a tout pour croire le contraire. Il voudrait lui montrer que pour une fois il ne se trompe pas. Il connaît son rôle dans l’histoire, mais il sait qu’il n’est pas le seul responsable. Il en est sûr. En fait, il n’arrive même pas à comprendre comment Jim pouvait avoir ce genre de pensée à son sujet. Jim il est de son coté, pas vrai ?
«J’te prend pour un mec qui assume pas. T’assumais pas ton couple, tu t’es laissé aller avec moi. T’as pas assumé notre nuit, t’as voulu qu’on arrête. T’as pas assumé l’idée de le tromper, alors t’as essayé de te faire pardonner. Et t’assume pas ton célibat, alors tu te raccroches à un couple que t’as toi même brisé.»
Non, non il a tout faux. Toute son assurance qui s'effondre. Morgan se retrouve complètement désarmé. Il ne pige pas ce que Jim lui reproche. Il a fait de son mieux pourtant. Et il s’en est prit qu’à lui même, quand il n’évoquait pas vaguement l’histoire il fermait sa gueule, il a dit à tout le monde qu’il allait bien. Il n’a jamais nié les faits, il a juste dit qu’il aurait préféré avoir ce dérapage sur la conscience plutôt que de blesser Mike.
«T’as fais une connerie, il t’a puni. Alors porte un peu tes couilles et arrête de chouiner.» Jim qui l’accuse à tord. Ça lui fait perdre ses moyens. Il le voit aller s’asseoir sur le bord, abasourdi, le regard dans le vague. C’est bon, il a terminé ? Si il est venu pour lui dire ça, qu’il annonce clairement la fin de son speech, que Morgan puisse se barrer. «Si tu tiens tant que ça à lui, pourquoi tu nous as laissé faire ?»
Colère noire. Jim le dévisage, avec un air désinvolte, insupportable, Morgan serre les poings. Chope ses poignets et fout le à l’eau. Morgan saisit les avant-bras de Jim, les griffant, et le tire de toutes ses forces. Il lui fait perdre l’équilibre et le fait tomber dans le bassin. Il supporte plus qu’on le regarde de haut. Il supporte plus les remarques. Il supporte plus rien, même pas son meilleur ami. Une, deux secondes sous l’eau. Lorsqu’il le laisse remonter à la surface, il le bouscule. Hausse le ton. Montre les crocs. “Tu comprends rien, tu comprends jamais rien !!” Il a envie de saisir fermement ses épaules et de le maintenir au fond de la piscine. De le faire taire, de le noyer. Mais c’est lui qui se noie. Il voit trouble, il ne distingue plus le visage de celui qui l’a fait sortir de ses gonds. Arrête de chouiner. Ça fait des semaines qu’il garde son calme, qu’il ‘chouine’ pas justement. Et aujourd’hui il craque. Mais c’est pas grave, il est trempé de base alors ça se voit pas. Pas trop.
“Comment tu voulais que j’assume mon couple ?! On m’a pas laissé l’assumer, Mike m’a jamais laissé l’assumer, fallait que je ferme ma gueule, parce qu’il avait honte ! Et ce soir là j’étais bourré, et défoncé, j’allais pas bien.. Et t’étais là ! J’avais besoin de toi et t’étais là !” Ça le fait chier de parler de ça, il en peut plus de se répéter, de rabâcher. Il a aucune idée de ce que Jim veut entendre et il ne sait pas non plus ce qu’il est sensé dire. “J’sais que j’ai tout gâché mais.. à quoi est-c’que tu veux que je me raccroche de toute manière ?” Sa voix se brise et il reste planté là. Sourire méprisant pour tenter de se rattraper. Il lève ses yeux embués vers Jim. “À toi p't'être ? Tss...”
InvitéInvité
Sujet: Re: Bang bang, he shot me down, bang bang. Dim 17 Nov 2013 - 20:33
☆ Fuck u bitch
Il m’assassine du regard. Je le soutiens, désinvolte, bien aussi farouche que lui. « Qu’est-ce tu... Arrête tu me fais mal !» Mon cul glisse sur le sol humide, mes jambes s’écorchent sur le carrelage, ses ongles se plantent dans ma peau, et je fini par me laisser tomber à l’eau, ce qui sera plus confortable que de lutter en me faisant traîner. Inspiration. La tête sous l’eau, je le sens qui fait pression sur moi. Enfoiré. Qu’est-ce qu’il fout là ? Comment il ose me... Je respire à peine, il me pousse. Le second se rebelle. J’ai envie de lui en coller une tant j’ai du mal à réaliser ce qu’il fait. Il a déja gueulé. Mais jamais il a eu ces gestes avec moi. Avec d’autres, oui, mais pas avec moi. Et je ne l’en pensait pas capable. J’ai envie de riposter. J’ai envie de le frapper. Parce-qu’il comprend rien, parce-que c’est un con.
«Tu comprends rien, tu comprends jamais rien !!» «Oh oui, excuse-moi, c’est vrai que toi t’es une Lumière !» «Comment tu voulais que j’assume mon couple ?! On m’a pas laissé l’assumer, Mike m’a jamais laissé l’assumer, fallait que je ferme ma gueule, parce qu’il avait honte !» «Cool story bro !» «Et ce soir là j’étais bourré, et défoncé, j’allais pas bien.. Et t’étais là ! J’avais besoin de toi et t’étais là !»
Bourré. Défoncé. Je cille, fermant enfin ma gueule, freezant sur ces mots. Il avait besoin de moi et j’étais là. Ca suffit pas. C’est pas une excuse. Je m’apprête à lui balancer à la gueule que c’est des excuses digne du plus grand trou du cul de l’univers, mais il me coupe l’herbe sous le pied, plus rapide que moi. «J’sais que j’ai tout gâché mais.. à quoi est-c’que tu veux que je me raccroche de toute manière ? ...À toi p't'être ? Tss...» Oh. Le. Con. Là c’est la goutte de trop. Je serre le poing. Je lui envoie dans la gueule, ou pas. Non, mieux vaut jouer au con, n’est-ce pas notre spécialité mon cher Morgan ? « Te raccrocher à moi ?» Je lève les mains, baisse la tête en faisant une moue plus sarcastique que désolée. «Oh non voyons, surtout pas. Puisque pour envisager quoi que ce soit avec moi faut vraiiiment que tu sois... quoi déja ? Bourré et défoncé ? Ouais, faut vraiment que tu sois désespéré pour qu’il y ait quoi que ce soit entre nous. Non voyons, continue comme ça c’est parfait. T’a qu’à passer entre deux chagrins d’amour, une petite partie de jambes en l’air, ça fait oublier les problèmes le temps d’une soirée, puis après, on jette le mouchoir et on repasse au prochain chagrin. Fais donc ça, toute façon ton vieux pote Jim sera toujours là quand t’en aura besoin, puis quand t’en aura pas besoin, t’ira offrir tes sentiments à d’autres, qu’est-ce que ça peut faire ? Toute façon le vieux Jim il est toujours heureux, ça tombe bien hein ? Toujours content, même quand une fois terminé avec lui tu range ta bite et lui dis que c’était la seule fois hein, que tu préfère continuer avec un autre. Toujours heureux Jimmy, no problem, une vraie machine.»
Je plante mon regard dans le sien, entendu, le fixant trois secondes, histoire de bien faire passer mes mots. Mâchoire serrée, j’ai juste envie de me barrer, mais il se passe la même chose que dans les passages secrets. Je suis juste incapable de quitter ce lieu, même si l’ambiance est toute autre. J’fini par serrer le poing, puis je lui envoi une grosse éclaboussure dans la gueule, à défault de pouvoir le frapper. «Trou-du-cul.»
InvitéInvité
Sujet: Re: Bang bang, he shot me down, bang bang. Dim 17 Nov 2013 - 23:19
Dumb it down, I don't know how, huh-huh, how-how At least I know that I don't know
Morgan s’est mal exprimé, si mal exprimé. Il le sent, il le voit dans l’attitude de Jim, il remarque qu’il serre les poings. Cours Morgan, il va te mettre une rouste. Rouste que tu as d’ailleurs amplement méritée, ceci dit. Mais il n’ose plus bouger. Il reste là. Le chagrin lui serrait la gorge et la honte lui cuisait le visage. Il s’en était prit à son meilleur ami. C’était bas. Tellement minable. Panique. Il faut qu’il s’excuse. Il est vraiment désolé, il sait plus où se mettre.
« Te raccrocher à moi ?»
À lui aussi ça lui paraît ridicule ? Ou il se fout encore de Morgan ? Mais c’est vrai pourtant. Morgan qui s’accroche à Jim, de quelque façon qu’il soit, c’est juste inconcevable. Déjà parce que Jim a une copine. Une fille géniale, jolie, drôle. Morgan pourrait n’en avoir rien à faire, parce qu’il est parfois égoïste. Morgan, égoïste ? Oui mais pas au point de foutre un couple en l’air. Enfin un couple autre que le sien… Et puis Jim et lui sont des amis, rien de plus. Jim c’est son frère de coeur, son true pompabro, son acolyte dans ses plus grandes conneries et à peu près la seule personne qui le connaisse vraiment. Certes des fois c’est awkward, c’est border-line, mais faut se ressaisir. Rien que de la bromance platonique, point.
«Oh non voyons, surtout pas. Puisque pour envisager quoi que ce soit avec moi faut vraiiiment que tu sois... quoi déja ? Bourré et défoncé ? Ouais, faut vraiment que tu sois désespéré pour qu’il y ait quoi que ce soit entre nous. Non voyons, continue comme ça c’est parfait. T’a qu’à passer entre deux chagrins d’amour, une petite partie de jambes en l’air, ça fait oublier les problèmes le temps d’une soirée, puis après, on jette le mouchoir et on repasse au prochain chagrin. Fais donc ça, toute façon ton vieux pote Jim sera toujours là quand t’en aura besoin, puis quand t’en aura pas besoin, t’ira offrir tes sentiments à d’autres, qu’est-ce que ça peut faire ? Toute façon le vieux Jim il est toujours heureux, ça tombe bien hein ? Toujours content, même quand une fois terminé avec lui tu range ta bite et lui dis que c’était la seule fois hein, que tu préfère continuer avec un autre. Toujours heureux Jimmy, no problem, une vraie machine.»
Morgan dévisage Jim, il cille à peine lorsqu’il se prend la masse de flotte à la figure. Ça le calme. Il commence à piger. Il s’étonne d’avoir été aussi long à la détente. Mais c’est la faute à Jim aussi. Il tourne autour du pot, il dit pas clairement ce qui le dérange. La subtilité, l’ironie, le sarcasme, tous ces procédés pour sous-entendre, ça a aucun effet Morgan, faut être direct et concis, sinon il décroche. Jim aurait dû lui dire que ça l’avait blessé. Mo’ est idiot, il se rend pas forcément compte.
«Trou-du-cul.»
Soupir. Qu’est-ce qu’ils sont cons. Morgan n’est pas clair et Jim comprend de travers. Il aimerait rétablir la vérité, lui dire le fond de sa pensée, mais il a beau chercher ses mots, il a de vagues morceaux de phrases qui lui viennent, il peine à les assembler. C’était pas qu’une partie de jambe en l’air. Jamais il ne se servirait de Jim pour se consoler. Jim n’est pas un mouchoir et Morgan n’est pas une pute. Il n’a pas eu le temps de lui avouer l’autre soir mais aller plus loin ça lui faisait peur. Il était allé plus loin avec Mike, on avait pu admirer le résultat. Il ne voulait pas reproduire le même schéma avec Jim. Une fois ça lui suffisait, et il tenait énormément à Jim, trop, au point qu’il flippe vraiment, il espère ne jamais le décevoir. Un max d’info à corréler d’un seul coup, et synthétiser ce n’est pas son fort. Il abaisse ses épaules et incline légèrement la tête, sans lâcher le regard de Jim.
- Si t’avais pas de copine j’t’aurais embrassé là tout de suite.
Il ferait mieux de se tirer. Il sait pas s’exprimer, il va s’en prendre une.
InvitéInvité
Sujet: Re: Bang bang, he shot me down, bang bang. Lun 18 Nov 2013 - 0:17
☆ PLEASE
Mon sang bouillonne. Je crève de chaud, je sens la chaleur brûler mes joues, mes yeux. Je regarde les siens. Ils sont trempés. Ils l’étaient déja avant que je ne l’éclabousse. Et c’est pas l’eau de la piscine. Son attitude a changé, je le vois bien. Il reprend sa gueule de chien battu qui comprend rien à la vie. Calme toi Jim. Mes épaules s’affaissent légèrement, je soupire, détournant mon regard agacé de lui. Je m’approche du bord, revenant m’y accouder, cette fois dos au mur. Je rumine seul, fixant l’eau sans la voir. On a failli en venir aux mains. Il est au bord des larmes. J’ai l’impression d’étouffer.
Qu’est-ce qui nous arrive... ?
Vaut mieux qu’on arrête, on va devenir accro. Accro. La voila, la vérité. Cette nuit a été comme une drogue hardcore, foudroyante, nous ayant rendu accros dès la première prise. S’ajoutent à ça les soucis de Mike et de. «Si t’avais pas de copine j’t’aurais embrassé là tout de suite.»
Je lève les yeux vers lui. On se regarde. Lui et moi, yeux dans les yeux. On se fixe. Une certaine distance nous sépare physiquement, mais je me suis jamais senti aussi proche de lui. Sauf cette nuit là. Elle refait encore une fois surface dans mon esprit. Dans le sien, aussi. Je le sais. Je le sens. Si j’avais pas de copine, il m’aurait embrassé. Mon corps est totalement pétrifié, mon cerveau semble afficher FATAL ERROR. Pourtant, plusieurs mots se bousculent à la porte de mes lèvres. Ferme ta gueule, et fais le. Ou bien, Qu’est-ce que ça changerai ? Ou encore son fameux Faut qu’on arrête. Je frissonne violemment. Et l’on se regarde, toujours. En silence. Mon temps de réponse est écoulé. Je sais même pas si il en attend une. Que dire ? Que c’est trop tard ? C’est jamais trop tard. Que j’aime Ashley ? C’est faux, et elle le sait. Qu’à cet instant, c’est tout ce que je veux, du plus profond de moi ? Pas besoin de le dire. Ca se lit en moi. Ca se lit dans mon regard pour lui. Je suis paumé. Je suis paumé Morgan. Je suis paumé Ashley. Dieu, hého, j’suis paumé, connard. Fais quelque chose.
Que faire quand on arrive plus à réfléchir ? Etre soi-même. Remise à 0. Reboot total. Je suis Jim Travis Douglas Reed. Et je profite de chaque seconde. C’est la seule commande de ma machine à bonheur. Je me redresse doucement, sans le quitter des yeux. J’avance. Encore. Je pose ma main sur son torse, le fait reculer. Je le plaque contre le haut mur, sous les plongeoirs. Je le fixe. Nos nez se frôlent. Nos yeux ne se quittent pas. Et je sens la chaleur émaner de son corps. Nous sommes au plus près, nos soufflent s’entremêlant sans pour autant n’avoir d’autre contact que ces nez qui s’effleurent. Intensité. Notre bromance n’est pas platonique, Morgan. Elle est électrique. Explosive. Orgasmique. J’entrouvre enfin les lèvres, mais me contente de chuchoter, sans jamais quitter ses yeux verts. «C’est moi qui ai prit les devants quand tu étais avec Mike. C’est moi qui suis venu chercher ce que je voulais.» Pardon, Ashley. « Alors s’il te plaît, prends ce que tu désire.» Je ferme les yeux. J’approche mes lèvres, frôle les siennes mais sans m’en emparer. Parce-que je l’ai soulagé de sa culpabilité en prenant les devants malgré Mike. Je souhaite simplement qu’il m’allège de ce poids à son tour. Je rouvre les yeux, à peine.
«Please.»
InvitéInvité
Sujet: Re: Bang bang, he shot me down, bang bang. Lun 18 Nov 2013 - 2:12
Dumb it down, I don't know how, huh-huh, how-how At least I know that I don't know
Silence. Morgan sonde le regard de Jim. Son manque d’expression sème le doute en lui. Il a fait une connerie ? Comme à chaque fois qu’il le dévisage, il a des flashs, une compile des moments les plus hots. C’est abusé, ça l’obsède… Comment est-ce qu’il peut songer à tout ça dans ce genre de situation ??
Jim qui s’approche. Oh si seulement il pouvait lui en mettre une. Lui coller une droite. Ça le réveillerait. Peut-être que ça l’aidera à se sortir tout ça de la tête. Oui c’est sûrement pour ça qu’il vient vers lui. Il doit se dire que Morgan se fout de sa gueule, qu’il le prend pour un lot de consolation et que la seule chose qui l’empêche de l’utiliser c’est sa copine. Tu le penses vraiment, Morgan ? Jim qui le touche. Il tressaille, recule, docile, sent la paroi froide et humide du mur contre ses omoplates, contraste avec le souffle chaud de Jim. Wait, what ? Morgan est pas sûr de comprendre. Il hallucine, c’est juste pas possible. Ils n’ont rien bu, ils n’ont rien prit. Alors c’est quoi qui exagère leur complicité de cette façon, aujourd’hui ?
«C’est moi qui ai prit les devants quand tu étais avec Mike. C’est moi qui suis venu chercher ce que je voulais.» Mais lorsqu’il sent les lèvres de Jim effleurer les siennes, il réalise que c’est bien vrai. Morgan pique un fard en entendant la voix suave de Jim. Il hausse légèrement une épaule et se mordille la lèvre inférieure. Je sais, arrête d’en parler, ça m’embarrasse. « Alors s’il te plaît, prends ce que tu désires.» Il hésite. Il ne sait pas si il a le droit. Bien sûr que non il n’a pas le droit. Il faut pas, surtout pas. Oh merde, il a provoqué le plus gros dilemme de tous les temps. Il a son fantasme à portée de main, qui le nargue, et la raison dans un coin de sa tête, qui tente de se faire entendre. Il n’y a pas beaucoup de bruit pourtant. Seulement leurs souffles qui se confondent et se répondent. Mais ça suffit pour couvrir tout le reste. «Please.» Il peut pas résister, bordel…
Ses mains glissent sur le torse de Jim, remontent lentement jusqu’à ses épaules, avant de se faufiler jusqu’à sa nuque alors que ses bras enlacent doucement son cou. Il approche son corps du sien, et laisse durer le magnétisme entre leurs lèvres encore quelques secondes. Puisque Jim lui donne l’autorisation… Contact. Morgan frissonne et ferme les yeux. Décharge électrique. C’est grisant comme sensation, ça lui avait manqué, tellement manqué putain. Il espère au fond que c'est la même chose pour Jim. Il en veut encore, ça lui suffit pas, il a pas l’intention de s’en tenir à ce genre de baiser beaucoup trop chaste à son goût. Son étreinte se resserre, sa tête s’incline à peine, il entrouvre les lèvres, l’embrasse plus fort. Il veut pas que ça s’arrête.
InvitéInvité
Sujet: Re: Bang bang, he shot me down, bang bang. Lun 18 Nov 2013 - 12:40
Le coeur qui se serre. Mes paupières tombent. Et j’ai l’impression de revivre. Son souffle est celui de la vie, à moins qu’il soit destructeur, et que l’on se détruise un peu plus à chaque étreinte. J’en sais rien, putain de merde, j’en sais rien. Tout ce que je sais à cet instant, c’est que ce baiser est mieux que tout. Ce baiser broie mon coeur. Ce ne sont pas les lèvres d’Ashley. J’ai beau avoir des lèvres a embrasser jour et nuit, ça n’a rien à voir. A cet instant là, j’ai réellement la sensation de vivre, cette sensation après laquelle je cours jour après jour, quitte à aller trop loin dans ce que je fais.
Mais finalement, il ne fallait pas aller bien loin. La réponse était avec moi depuis le début, au plus près de moi.
J’ouvre les yeux entre deux baisers. Morgan. Il faut qu’on se rende à l’évidence. Y’a pas d’alcool. Y’a pas de drogue. Y’a même pas de fête. On s’engueulait même. On était juste dans le pire contexte possible, et c’est quand même arrivé. Parce-que sans le vouloir, on a installé un truc entre nous. Et puis, on en rigolait, on croyait pouvoir s’en passer, on croyait que ce serait juste un délire de plus. Et puis, tout a dérapé. Le contrôle nous a totalement échappé. On est devenus dépendants. Je pensais qu’Ashley serait ma cure de désintox. Mais peut-on désintoxiquer quelqu’un qui ne souhaite pas l’être ?
Je l’embrasse. Je l’embrasse comme jamais je n’ai embrassé quelqu’un. Je l’embrasse avec toute l’affection que j’ai pour lui - et nul n’en a plus que lui dans ma vie. Mon pote. Mon meilleur ami. Mon bro. Mon frère. Mon amant. Je sais pas. Je sais plus.
Mes mains sont plaquées toutes deux sur le mur, de part et d’autre de sa tête, et je frissonne sous chacune de ses caresses en haut de mon dos.
Un moment, faut arrêter de déconner deux secondes, et se rendre compte de ce qui se passe réellement. Ce qui se passe, c’est qu’on s’embrasse avec passion. Ce qui se passe, c’est qu’à cet instant, je n’arrive même pas à penser à Ashley. Je ne pense à rien. Je plane. Je plane plus haut qu’en prenant n’importe quelle substance. Je veux que le temps s’arrête. Jess, putain, débarque et arrête moi ce putain de temps.
... Et si les choses étaient plus simples, on pourrait avoir ça à volonté. Alors, je réalise. Je réalise pourquoi Morgan n’a pas voulu se mettre avec moi. Je réalise pourquoi j’aurai peur de me mettre avec lui. Parce-que ce moment est parfait. Parce-que comme l’autre nuit, il mêle passion, tromperie, inceste. Parce-que c’est compliqué. Parce-que c’est tellement mieux quand c’est compliqué. Parce-qu’on se désire. Et si l’on se mettait ensemble, et si on se lassait, et si ça finissait mal ? Ou pire que tout, si tout s’éteignait simplement ? On perdrait bien plus qu’un petit ami. On perdrait notre pote. Notre pote. Notre meilleur ami. Notre frère. Notre amant. Notre amour.
La vérité, c’est qu’on est déja trop de choses l’un pour l’autre.
Il est assis sur l’échelle, toujours dans l’eau. C’est moi qui l’ai ammené là ? Je sais même plus. Je ne capte rien d’autre que ses lèvres. Que mon désir. Que la passion qui nourrit notre échange. Je me colle à lui, une main agrippée à l’échelle, l’autre cramponnée à son genou que je tiens prêt de mon bassin. Je porte ma main à son cou, y faisant également glisser mes lèvres, déposant des baisers, l’effleurant de ma langue chaude. J’en veux plus. Plus longtemps. Plus intense. Je le veux, comme je l’ai eu cette nuit là. Morgan. Morgan. Morgan.
Obsession.
Un mouvement attire mon regard, derrière lui. J’ouvre les yeux, redresse la tête, me fige. BANG. Mon coeur explose.
Elle a le ciel dans les cheveux et la souffrance dans les yeux.
Ashley.
InvitéInvité
Sujet: Re: Bang bang, he shot me down, bang bang. Mar 19 Nov 2013 - 1:11
When a heart breaks..
« C'EST UN PEU COMME DU PAPIER QU'ON DECHIRE... »
C'est juste là pour faire mal.
Tu souris sans trop savoir pourquoi, complètement dissipée. Pourtant tu arrives à suivre, pour une fois. Les maths c'est important, tu le sait. Tu crois savoir, alors tu écoutes. Un peu. Et tu dessines en même temps sur son cahier, parce que tu as comprit. Tu as absolument tout comprit. Pour une fois. Ça discute un peu dans la salle sans que tu n'y prêtes grande attention, la tête dans l'exercice que vient de donner la prof. Tu le réussirais celui-là, parce que tu réussissais tout en ce moment. D'ailleurs cela se ressentait sur tes notes en constante augmentation. Derrière ton dos on chuchote quelques mots à Jim, de façon pas très discrète. Sourire. Tu ne veux rien savoir des pensées de Jim, vraiment, tu lui fais assez confiance pour croire qu'il ne pas pense à des choses trop obscènes. Puis tu te sens tellement bien depuis que tu n'entends plus tous ce brouhaha dans ta tête.. ! Heureuse comme jamais. Mais comme on le dit si bien "tout est éphémère", alors le bonheur ne fait pas exception.
Ça sonne. Tu ranges tes affaires, sors rejoindre Jim déjà dehors, te retenant de ne pas lui sauter au cou. Il n'est pas comme d'habitude, ça t'inquiète. Tu veux lui poser la question, lui demander ce qui le rend comme ça, si triste. Jim n'a jamais été comme ça avant, seulement depuis quelques temps... Tu le surprends parfois, dans ses pensées. Et ça te fait peur de ne pas comprendre. Mais tu ne dis rien, pas maintenant. Il te bredouille quelques mots et s'en va. Littérature. Pourquoi a t-il prit cette option déjà ? Tu ne sais pas, tant pis, tu iras passer ton heure seule, comme chaque mercredi. C'est perplexe que tu mets le nez dehors, marchant hâtivement vers de ton cabanon. Dans une heure t'as sport mais là tu veux simplement te relaxer. Parce que mine de rien tu stresses. T'aimes pas voir Jim aussi évasif, ça te perturbe. Et tu aurais voulu être dans sa tête pour savoir ce qui pouvait bien le mettre dans cet état. Quoique. Non. C'était mieux ainsi, il se confierait à toi s'il le désirait. T'as pas le droit d'entrer ainsi dans son esprit, non tu peux pas. Tu attrapes d'une main distraite le sac déjà prêt à coté de la porte, puis tu t'arrêtes. Le miroir. Tu plonges ton regard dans le tien, esquisse un sourire désabusé ; t'es pas convaincue. Vraiment pas. Tu sens qui y a un truc qui cloche, tu sais pas quoi. Et tu sais pas si t'as envie de savoir, en fait t'es un peu paumée. Un peu beaucoup. Et ça t'énerve de pas avoir le courage de lui demander ce qui va pas, parce que ça te mine le moral mais tu peux pas, t'y arrive pas. Alors quoi, c'est tout ? Tu vas renoncer et continuer à faire comme ci de rien n'était ? Non, non tu peux pas. Ashley réveille toi bon sang, c'est pas la mer à boire de dire à ton copain que tu t'inquiètes, si ? Non. Seulement t'hésites. Parce que Jim.. C'est ce gars que tu veux pas perdre, ce gars auquel tu t'es accrochée malgré toi, celui sans lequel tu ne doutes pas que tu sombrerais. Tu l'aimes et il le sait, seulement lui ne t'aime pas. Il te l'a dit l'autre fois. Et t'as peur de ça, peur que ce soit ça qui le rende comme ça. Mais... Pourquoi ne t'aurait-il rien dit ?
Tu sors, fermes la porte et avance sans vraiment faire attention à ce qui se passe autour de toi. Tu presses le pas, pensive. Faut vraiment que t'arrête de te torturer pour rien. Jim doit être fatigué, une baisse de régime ça arrive à tout l'monde, non ? Ça n'peut être que ça.. Une fois dans les vestiaires tu te changes rapidement, enfilant ce beau bikini bleu et blanc que l'on t'avait offert il y a de ça quelques mois. Un cadeau comme ça qu'on t'avait dit, t'y avais pas prêté plus d'attention, il était joli et t'allait bien, que demander de plus ? Tu sors, enroulant dans le mouvement une serviette autour de ta taille, nager te détendra sûrement, c'est que tu es nouée de partout à force d'être trop anxieuse. Aah, sacré Jim.
[...] Mon père a enfin récupéré sa caisse au garage, il a payé [...]
Jim ? Tu t'arrêtes dans l'encadrure du semblant de porte donnant sur les bassins, surprise. Tu te frottes les yeux, te pince la joue, grimace. Non tu n'rêves pas c'est bien Jim dans l'eau qui discute avec Morgan. Attend, il avait pas littérature là ? Menteur, Jim. Menteur. Pourquoi ne pas m'avoir dit simplement qu'il.. Devait voir Morgan ? J'y crois pas. Non et pourtant ils sont bien là, tous les deux. Seulement ça sonne faux. Tout sonne faux. Sa voix, leur voix. Ils se forcent, ça se sent. Être poli, demander des nouvelles de l'autre, tout ça. C'est du vent, c'est rien. Ça cache quelque chose d'encore plus lourd, c'est effrayant. Es-tu sûre de vouloir connaître la suite, Ashley ? Ça n'est pas un jeu, c'est pas un feuilleton télévisé, c'est la réalité. Tu espionnes ton petit ami, t'es tombée vraiment bas. En même temps il n'avait pas à se trouver ici.. C'est pas une raison. Allons bon. C'est un peu tard pour espérer reprendre le contrôle, t'es à fond dedans. Attention, Ashley, à trop vouloir toucher le feu on finit par se brûler.
Il s'avance vers Mo', dans un silence pesant, il l'observe. Bouche bée. Ce regard, ce geste. Cette douceur. Jim... Tu en as le souffle coupé. Parce qu'il ne le regarde pas comme il regarderait un simple ami. Il le regarde avec tristesse et amour, comme toi tu le regardes lui. Tu sais c'que c'est. Impossible. Tu secoues la tête. Noon Jim n'est pas comme ça. Il ne ferait pas ça dans mon dos, il... Il me l'aurait dit, obligé. C'est pas un connard Jim. Non, vraiment. Et t'en es sûre de ça ? Il s'éloigne après quelques mots et tu respires enfin. T'y as vraiment cru. T'as vraiment cru que. Non, impossible. Jim n'a pas de sentiments pour Morgan. Il ne peut pas.
Sinon, mes notes sont en baisse. D'ordinaire il serait entrain de suivre en cours là. Tu m'étonnes que ses notes sont en baisse. Et puis... avec Ashley ça va.
Un peu plus de motivation que diable ! Limite il dit pas ça avec une tête d'enterrement. Vraiment Jim, on sait que tu l'aimes pas plus que ça, mais c'est assez vexant de l'entendre sur ce ton là. Déprimé. Vide. Ca ira. J’irai le voir et on se réconciliera. Ca passe toujours. What the. De quoi il parle là ? Déconcentrée. T'arrives plus à reprendre le dessus, ton cerveau déraille et tu t'imagines des choses. A moins que ça ne soit que cette pensée qui lui brise le coeur. Pauvre Jim. Tu t'en veux. Tu t'étais jurée de ne plus lire dans ses pensées et par une simple seconde d’inadvertance, te voilà replongée dans son esprit. Et dans celui de Morgan, par la même occasion.
... Et toi, la réconciliation avec Mike, ça s’est passé comment ? Le puzzle se forme lentement.
Ton poing se serre. Jalousie.
Quelle réconciliation ? Trop de suspense, ça te tue. On a causé, on s’est dit ce qu’on avait à se dire. J’ai essayé de lui faire comprendre que j’étais désolé, même si pas vraiment de regrets. J’aurais voulu qu’il ne soit pas au courant, histoire de pas le faire souffrir, c’était pas le but. Allusion à cette fameuse nuit passée ensembles dont Jim t'a déjà parlé.
Ça aurait un lien ? Il termine. Jim qui s'approche, se pose contre le bord, tout près de lui. Il a pas l'air content. Non vraiment, t'es complètement embrouillée. Il lui braille dessus, froidement, comme un gosse de deux ans.
Tu vas pouvoir t’amuser. Jalousie. Possessivité.
Pire que toi. Jim a des défauts aussi. Et pourtant, à la base, tout rejeter sur le dos des autres n'en faisait pas parti. Pas en général. Jim est mauvais. De loin du distinctes ce regard sombre, tu frisonnes. Jamais tu ne l'avais vu comme ça. Jim est faux. Et toi tu l'aimes. Sans comprendre. Non tu ne comprends pas ce qu'il est réellement. T'es aveuglée par l'amour tout comme il l'est à l'instant, avec Morgan. Mais t'es trop conne pour t'en rendre compte. T'es trop dedans, tu veux pas comprendre. En fait t'es naïve, Ashley. Trop. Morgan entre dans le jeu, il s'énerve. Il ne comprend pas, il est comme toi. Pourquoi, Jim. Pourquoi t'es comme ça ? Des images viennent face à toi. Des flash, comme si tu y étais, comme si.. Stop. Morgan, arrête... Arrêtez. Arrêtez c'est trop. Si t'as jamais demandé les détails à Jim c'est pas pour rien. Tu veux pas savoir à quel point ils ont prit leur pied ce soir là, tu veux pas savoir la douceur de leur caresses, l'intensité de l'acte, le magnétisme que l'un avait pour l'autre. Ça te détruit. Tu ne veux pas savoir. Tu ne veux pas ouvrir les yeux. Alors d'accord, continues de rêver à une histoire d'amour toute rose avec Jim, où les poneys vivent sur des arc-en-ciel géants. Continues de rêver bonheur et monde en couleur, continues, vas-y. Mais ne viens pas te plaindre lorsque tu réaliseras. Ça va faire mal, vraiment.
J’te prend pour un mec qui assume pas. T’assumais pas ton couple, tu t’es laissé aller avec moi. T’a pas assumé notre nuit, t’a voulu qu’on arrête. T’a pas assumé l’idée de le tromper, alors t’a essayé de te faire pardonner. Et t’assume pas ton célibat, alors tu te raccroche à un couple que t’a toi même brisé.
Toi qui est perdue et eux qui se disputent, c'est vraiment pas ta journée. Tu savais que t'aurais du rester au lit ce matin. La suite n'allait pas t'aider. Est-ce que t’a envisagé une seule seconde de te mettre avec moi ? Bug.
... Quoi ?
Si tu tiens tant que ça à lui, pourquoi tu nous a laissé faire ? Tu n'écoutes plus.
Figée, tu respires à peine. Tu espères oublier ses mots, ne jamais les avoir entendus. Pourquoi est-ce qu'il parlait de ça, hein ? Ton regard se pose sur lui s'asseyant en dehors du bassin, vide. T'y crois pas. Non tu peux pas y croire. Alors.. Jim se serait foutu de toi, tout ce temps ? Ne t’inquiète pas. Je n’ai rien à te cacher de toute façon. Menteur. MENTEUUUUUUUUREUH, nnnnnnnn .. ! Menteur. “Depuis”, y’a eu que Morgan, une fois. Morgan. Morgan. Ta gorge se noue, tu serres les dents. T'as écouté, t'as vu, t'as retenu. Mais t'as pas franchement analysé. Trou-du-cul. Ce sont les derniers mots de Jim. Pourquoi pas oui, c'est original. T'aurais pu rigoler, penser un "Oh mon dieu mais qu'est-c'qu'il est con" mais t'en as pas le coeur. T'es encore trop chamboulée pour ça. Tant d'informations en seulement quelques minutes. Ton cerveau bug Ashley, attention à la surchauffe.
Si t’avais pas de copine j’t’aurais embrassé là tout de suite. Oh seigneur.
Jim semble aussi choqué que toi, même si ça n'est accessoirement pas pour la même raison. Les pensées se bousculent, tu perds pied. Tu deviens folle, tu n'en peux plus. Toute cette vérité en pleine face. Ça fait mal. Ça fait vraiment mal. C’est un peu comme du papier qu’on déchire, c’est bruyant et ça fait mal. Sauf qu’on ne ressent pas la douleur tout de suite, ô non. Elle ne vient que plus tard hanter votre esprit pour ne plus vous lâcher. Pour l'instant, ton coeur se déchire. Ils s'émiette, lentement, tu agonises sans ressentir la douleur. Les plongeoirs, tu les haïras le restant de tes jours, vraiment. Il frôle ses lèvres. Il en a envie. Il se lâche enfin, tu comprends mieux maintenant.
C’est moi qui ai prit les devants quand tu étais avec Mike. C’est moi qui suis venu chercher ce que je voulais. Alors s’il te plaît, prends ce que tu désire. ... Please.
Contact. Tu fais un pas, mécanique. Puis tu en fais un second, puis un troisième. Ta main lâche le mur, tu avances lentement. Brisée. Pourtant tu n'as pas mal, pas encore. Tu es en colère. Tu en veux à Jim. Tu en veux à Morgan aussi. En fait, t'en veux à la terre entière. T'as jamais rien demandé à personne alors pourquoi toi putain. Désemparée, ton regard est vide depuis un moment déjà, tes poings sont serrés. Tu marches sans t'en rendre compte vers eux. Eux qui s'étaient décalés et qui maintenant roucoulaient sur les marches, sous tes yeux.
J’espère que t’a apprécié, parce-que j’ai pas l’attention de faire ça avec quelqu’un d’autre avant un long, long, long moment. MENTEUR !
Tu n'es qu'un salop, Jim. Une larme roule sur ta joue. Tu t'en fou, tu l'as pas remarqué. Tu t'arrêtes juste derrière Morgan, quelques pas plus loin. Tu attends qu'ils te voient, qu'il arrête de l'embrasser, qu'il arrête de. Menteur. Seconde larme. Menteur. Tes lèvres s’entrouvrent. Tu essayes de parler. Tu peux pas. T'as pas la force de commenter ce que tu vois. Alors tu restes là, tu les regardes. Tu les détestes.
Frissons. Je recule, quittant Morgan avec douceur, fixant Ashley. Une larme. Deux. Trois. Je cille. Ne pleure pas Ashley. Ne pleure pas pour moi. «J’crois que c’est assez clair.» Tristesse, culpabilité ? Non. Je me sens différent. Mes traits et ma voix sont déformés par le mépris. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je suis sur l’offensive ? Je devrais m’excuser, je devrais la réconforter, je devrais m’expliquer. Mais non. A cet instant, j’ai juste envie de l’envoyer chier. Parce-que je me hais. Alors elle doit me haïr aussi. Elle souffrira moins en me haïssant, alors je vais faire en sorte que ce soit le cas. «Tu le savais Ashley. Tu sais que je suis qu’un connard, un égoïste, un gosse. Quelle putain d’idée d’avoir des sentiments pour un mec comme moi, sérieusement ?!» Je la blesse. Je le vois. Je vois que chacun de mes mots lui enfonce un peu plus le couteau dans la plaie. Je me rapproche du bord. Je sors, l’eau dégoulinant le long de mon short pour se fracasser au sol. Je passe près d’elle, posant en elle un regard glacial. «Dégage Ashley. Perds pas de temps à pleurer pour moi, j’en vaut pas la peine.» Déteste moi. C’est tout ce que je mérite. C’est tout ce qu’on mérite. Regard pour Morgan. Je reporte mon attention sur Ashley. Elle semble perdue. Elle ne me reconnait pas. Moi non plus. « Dégage !» Mon poing s’est serré, mon visage s’est approché du sien, mon regard est dément. Je me recule, la quitte des yeux, marche vers les vestiaires, frappe un grand coup de poing dans la porte en passant.
La vérité, c’est que je suis un monstre. C’est comme ça que je me vois. Et c’est comme ça que je veux qu’elle me voit. Je veux qu’elle me haïsse pour moins souffrir. Je veux qu’elle ne regrette rien de ce qui vient de se passer. Que ce soit mieux ainsi. Je fulmine. L’eau bouillante de la douche me brûle. Comme si une douche pouvait effacer quoi que ce soit. Comme si je pouvais laver ma culpabilité.
Qu’elle aille se faire voir. Je lui ai dis que je ne changerai pas. Je lui ai dis que je serais toujours égal à moi-même. Et personne ne pourra me détourner de ça. Je serre les poings. Je ferme les yeux. Dans mon esprit, la créature que j’ai invoqué avec Anshu se matérialise. C’est vrai. Je me sens habité de la même démence que ce jour là. Je suis peut-être plus violent que je ne le croit. Plus impulsif. Plus mauvais. Merde à la fin, j’suis pas parfait. J’ai jamais prétendu l’être.
Et sans le savoir, mon mécanisme de défense est semblable à celui qu’a eu Morgan face à Mike. Le mépris. L’agressivité. J’ai conscience d’agir comme le pire connard, alors que j’en suis pas un. Je sais pas. C’est plus fort que moi. Je déteste recevoir des ordres. Je déteste avoir des interdits. Je bouillonne. Il faut que ça sorte. Parce-que j’ai des choses à leur dire. A tout les deux. Alors je vais les dire. Les portes claquent à nouveau, je réapparais. Ils ont à peine bougé. «Vous savez quoi ? Ouais, je vous ai mentis.» Ashley. «Je pense à lui quand je t’embrasse. Je pense à lui quand j’te fais l’amour. Je pense à lui tout le temps.» Morgan. Ma colère jette dans mon regard du mépris, parce-que je suis à bout. A bout de garder des secrets depuis cette nuit là. «Et non, c’était pas juste un délire. Je le pensais, mais non. Ca m’a complètement dépassé. Oui, je suis jaloux de Mike. Je crève de jalousie. Et oui, putain, je te veux Morgan. Et c’est pas qu’un fantasme, c’est pas qu’une histoire de cul.» Je fais de nouveau demi-tour, et retourne vers les douches «Allez vous faire fouttre.». Ras-le-bol. Je m’arrête une seconde devant Ashley. «Je t’ai pas menti. Je t’ai rien dis, parce-que je voulais même pas me l’avouer à moi-même. Maintenant tu sais. Alors laisse tomber et oublie moi.» Je passe la porte et retourne écraser mon poing sur le bouton de la douche, faisant craquer mon dos, étirant mes muscles, me soulageant la nuque.